rapport d’activité de la ligue de football professionnel saison 2008/2009 Je re
rapport d’activité de la ligue de football professionnel saison 2008/2009 Je retiendrai deux idées principales pour illustrer cette saison : Un résultat net des clubs dans le rouge et un “acharnement” anti-football, Un football professionnel vertueux, prudent, mais non dénué d'ambitions. alors que les comptes sont dans le rouge, le football professionnel doit faire face à des at- taques aussi injustes qu'incompréhensibles Le football professionnel a rencontré, cette saison 2008/2009, des difficultés qui sont tout à la fois la traduction d'un environnement national et internatio- nal fragilisé par la crise, mais aussi la conséquence d'un acharnement que je ne peux que déplorer. des comptes dans le rouge : Le résultat net des clubs pour la Ligue 1 et la Ligue 2, bénéficiaire pendant, respectivement 3 et 4 saisons consécutives, vient de connaître un déficit de 34 M€ (et pour être encore plus précis, une perte en fait de 57 M€ si l'on observe ce chiffre avant les abandons de créances !). Ce résultat est la consé- quence de plusieurs causes et notamment : Un tassement du sponsoring; Un désengagement progressif des collectivités locales; Des dettes financières désormais en légère augmentation; Et essentiellement, un marché des transferts en perte de vitesse compte tenu du fort ra- lentissement de la de- mande des acheteurs étrangers. Un acharnement contre le football et le sport professionnels : Malgré les rapports Besson et Seguin invitant à une modernisation et à une meilleure compétitivité, je ne peux que déplorer une succession de décisions ou de prises de positions hostiles au sport profes- sionnel : suppression du DIC, alors que celui-ci ve- nait à peine d'être réformé pour 3 saisons, tentatives d'augmentation de la taxe Buffet, de re- mise en cause du régime des impatriés, augmen- tation du taux collectif accident du travail et du forfait social, sans compter l'avis déroutant de l'Au- torité de la concurrence du 7 juillet 2009, qui abou- tirait, s'il est suivi, à détruire la concurrence entre acheteurs de droits… 02 2008/2009, une saison "charnière" pour un football professionnel français qui désormais devra faire face à des difficultés annoncées. introdUction Un football vertueux, prudent mais pas sans ambitions ! Quelques coups de projecteurs : Le football français est géré encore cette saison avec transparence et avec prudence mais pas sans ambitions ! Je salue tout d'abord une démarche de transpa- rence et de sincérité engagée depuis 7 saisons consécutives. Tous les clubs professionnels, une fois de plus, dans une démarche volontaire, unique en Europe, ont publié leurs résultats individuels. Cette vertu fait enfin école : lors de son congrès de juin 2009, la FIFA en a fait l'un de ses points forts ; le Pré- sident de l'UEFA, Michel Platini, le 2 juillet à Vilnius, a proposé le schéma du “Fair-Play Financier”, inspiré du modèle français, que j'avais présenté en novem- bre 2008 devant les ministres européens des Sports à Biarritz. Au cours de la saison 2008/2009, le chiffre d'af- faires cumulé des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 poursuit sa progression au-delà du milliard d'eu- ros et atteint1,276 milliard d'euros (contre 1,211 la saison précédente et 1,178 milliard d'euros en 2006/2007). Tout en maintenant globalement la masse salariale avec une progression d'à peine 3% d'une saison sur l'autre, les présidents de clubs ont fait preuve de pru- dence sans pour autant manquer d'audace ! En effet, le mercato d'été qui finissait le 1er septembre 2008 a enregistré un niveau d'investissement record avec 205 M€ (Ligue 1 + Ligue 2), soit 30 % de plus qu'en 2005 avec pour ambition de garder les meil- leurs joueurs mais également de faire venir et revenir des stars internationales. Je note, non sans une certaine satisfaction, que les produits hors mutation progressent. Ainsi les recettes de billetterie passent de 157 M€ à 177 M€, soit une progression de 12 %. Ceci confirme autant l'intérêt populaire pour le football que la capacité des clubs à diversifier leurs ressources. Au titre des fiertés légitimes, je dois souligner une solidarité renouvelée en faveur du sport ama- teur, avec un montant de 61,6 M€ : dont 34,6 au titre de la taxe Buffet qui alimente en partie le CNDS, 22 M€ dans le cadre du protocole financier entre la LFP et la FFF et 5 M€ en contributions directes des clubs notamment en faveur de la formation. Une volonté de produire un spectacle de qualité : le 4 août 2008, les acteurs du jeu (capi- taines, entraîneurs, arbitres), à l'initiative du DTN ont montré leur volonté commune de préparer au mieux la saison 2008/2009 et d'améliorer la qualité du spectacle. Une charte signée à l'issue de cette concertation est venue pérenniser la démarche. La bonne santé des comptes de la LFp elle- même est à nouveau confirmée : les produits distri- bués aux clubs atteignent la somme record de 615,3 M€. A titre de comparaison, ils étaient de 604,6 M€ en 2007/2008 (et de 370,8 M€ en 2004/2005). La vente de nos droits à l'international a doublé en un an, passant de 8,7 M€ à 17 ,6 M€. La saison 2008/2009 voit l'arrivée du ballon unique et officiel, gage de qualité et d'équité, pour l'ensemble des compétitions de Ligue 1 et de Ligue 2. Et enfin, nos championnats de Ligue 1 et de Ligue 2 demeurent les feuilletons préférés des fran- çais avec, par rapport à la saison passée, une hausse de 22 % pour l'audience du match du dimanche soir de Ligue 1 et + 25 % pour la Ligue 2. Quant aux affluences, elles sont en progression avec un taux de remplissage record de 75 % pour la Ligue 1 et un niveau en progression pour la Ligue 2. frédéric tHirieZ président de la ligue de football professionnel 03 La situation est inquiétante. Après trois saisons consécutives durant les- quelles le football professionnel français a affiché une belle santé financière dans un contexte de rude concurrence, la saison 2008/2009 est mar- quée par une dégradation de nos résultats. La crise est passée par là. Elle se traduit par un tassement des ressources en matière de sponsoring et surtout par un recul des opérations de mutations qui sont devenues une des composantes importantes de la structure financière des clubs. Ces derniers, grâce notam- ment à leurs résultats financiers antérieurs, ont continué d’investir pour faire face à la concur- rence et préserver leur compétitivité. Mais, dans un marché international affecté par la crise, nos clubs ont trouvé moins d’opportunité de ventes ce qui explique le déséquilibre de la balance transferts. Dans ce contexte difficile, il faut d’autant plus souligner la poursuite de la croissance des revenus tirés de la billetterie, signe de la qua- lité de l’offre proposée par les clubs et de leurs efforts de diversification. Sans surprise les droits audiovisuels, pilier de l’économie du football, res- tent la principale ressource. Côté charges, assez naturellement, l’investisse- ment “joueurs” se traduit par une hausse maîtri- sée de la masse salariale. Comme on le constate, et dans le droit fil des commentaires que je faisais ici même sur les ré- sultats de la saison 2007/2008, les équilibres du football français sont particulièrement fragiles et liés en grande partie aux variations de l’économie nationale mais tout autant aux conséquences de l’internationalisation de l’interdépendance fi- nancière entre les clubs vivant de plus en plus dans un environ- nement mondialisé. Cette situation plaide plus encore pour la mise en place de systèmes de régula- tion internationale permettant d’encadrer le dé- veloppement du football. De ce point de vue, on peut se réjouir que les signes positifs envoyés lors de la Présidence française de l’Union euro- péenne sur la création d’une “DNCG euro- péenne” aient trouvé une première traduction dans le lancement du “Fair-Play Financier” par l’UEFA. Dans l’attente des effets positifs de ce dispositif, les perspectives pour la saison en cours sont in- quiétantes à plusieurs titres. Tout d’abord, il y a de forts risques que la situa- tion économique de nos clubs non seulement ne s’améliore pas en 2009/2010 mais qu’au contraire elle se dégrade à nouveau en raison du climat économique général qui touche les sup- porters comme les entreprises partenaires. Le re- tour de la croissance sera là comme ailleurs un élément déterminant du rétablissement de l’équi- libre financier de nos clubs. L’inquiétude porte aussi sur le gel de toutes les réformes indispensables pour le football français. La fin de l’année 2008 avait été placée sous le signe du constat partagé de la nécessité d’engager le football de clubs dans la voie de la réforme. Les rapports de Messieurs Eric Besson, Le ciel s’assombrit 04 “Accroître la compétitivité des clubs de football professionnel français” et Philippe Seguin “Grands Stades Euros 2016” mettaient en lu- mière la prise de conscience des pouvoirs pu- blics des difficultés rencontrées par les clubs professionnels français et entendaient apporter des réponses positives à celles-ci. De son côté, Monsieur le secrétaire d’Etat chargé des Sports, Bernard Laporte, affichait clairement également sa volonté de mettre en œuvre plusieurs recom- mandations des rapports Besson et Seguin uploads/Finance/ 0910-rapport-lfp-all.pdf
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- Publié le Jul 25, 2022
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