Revue Française d’Economie et de Gestion ISSN : 2728- 0128 Volume 1 : Numéro 4
Revue Française d’Economie et de Gestion ISSN : 2728- 0128 Volume 1 : Numéro 4 Revue Française d’Economie et de Gestion www.revuefreg.fr Page 367 La politique de dividendes : Quelques critiques autour de l’optimalité du ratio de distribution. The dividend policy : Some criticisms around the optimality of the payout ratio. MACHROUHI Mohammed Enseignant chercheur Laboratoire de recherches prospectives en finance et gestion École Nationale de Commerce et de Gestion Université HASSAN II de CASABLANCA MAROC mohammedmachrouhi@gmail.com Date de soumission : 09/09/2020 Date d’acceptation : 22/10/2020 Pour citer cet article : MACHROUHI. M. (2020) «La politique de dividendes : Quelques critiques autour de l’optimalité du ratio de distribution.», Revue Française d’Economie et de Gestion «Volume 1 : Numéro 4» pp : 367 - 380 Author(s) agree that this article remain permanently open access under the terms of the Creative Commons Attribution License 4.0 International License Revue Française d’Economie et de Gestion ISSN : 2728- 0128 Volume 1 : Numéro 4 Revue Française d’Economie et de Gestion www.revuefreg.fr Page 368 Résumé : La politique de dividende est assignée comme une vision mathématique modélisable, pour tracer une ligne directrice au ratio cible de distribution. Cela était, bien évidemment, le cas d’études effectuées dans des contextes jugés favorables pour son instauration. Voire aussi, l’avènement de théories comme celle du signal, qui justifie cette orientation. Le dividende préfixé sans l’attribuer peut fausser, aussi, la valorisation de l’entreprise par l’usage de méthodes basées sur ce flux. De ce fait, la conduite en la matière doit respecter des équilibres importants. Certes, il est le cas du signaling, mais question aussi de la capacité de l’entreprise à instaurer et respecter une politique de dividendes stable et reflétant sa valeur. Le présent travail essai de mettre l’accent sur des conditions jugées nécessaires pour l’accomplissement de cette politique que, en majorité, les entreprises l’annoncent au cours des assemblées générales, tout en suscitant l’intérêt des paramètres essentiels pour le respect du ratio cible de distribution des dividendes. Mots clés : Dividende ; ratio de distribution ; théorie du signal ; croissance ; cash-flow. Abstract : The dividend policy is assigned as a modelable mathematical vision, to draw a guideline to the target payout ratio. This was, of course, the case for studies carried out in contexts deemed favorable for its establishment. Or even the advent of theories like that of the signal, which justifies this orientation. The pre-fixed dividend without attributing it can also distort the valuation of the company by using methods based on this flow. As a result, conduct in this area must respect important balances. Of course, this is the case with signaling, but also a question of the company's ability to establish and respect a stable dividend policy that reflects its value. The present work attempts to focus on the conditions deemed necessary for the fulfillment of this policy which, in the majority, the companies announce it during the general assemblies, while arousing the interest of the essential parameters for the respect of the target dividend payout ratio. Key words : Dividend ; payout ratio ; signal theory ; growth ; cash flow. Revue Française d’Economie et de Gestion ISSN : 2728- 0128 Volume 1 : Numéro 4 Revue Française d’Economie et de Gestion www.revuefreg.fr Page 369 Introduction Une politique de dividendes efficace présent toujours une polémique entre les chercheurs en finance d’entreprise, dirigeants et actionnaires, afin de répondre à de multiples questions, dont les principales sont liées à la recherche d’une politique optimale de distribution des dividendes. Ce débat est lié aussi à la recherche d’un ratio cible de distribution, et aux principaux facteurs qui agissent sur cette politique. Dans ce sens, est-il question de se fixer ce ratio comme une cible prioritaire suivant des modélisations mathématiques précises à respecter, ou que le contour de cette politique doit s’élargir pour regrouper d’autres conditions ou composantes à satisfaire, afin que cette cible soit mieux respectée. L’intérêt d’un tel questionnement doit être élargie, par la suite, aux méthodes de valorisation reposant sur les flux de dividendes, où le non-respect de sa forme dans le temps, peut fausser l’opération d’évaluation de l’entreprise. L’abondance de ces questions et les réponses présentées, restent loin d’établir des consensus clairs en la matière. Par conséquent, il est toujours précaire de parler d’une politique de dividende optimale, analysée puis modélisée, et par la suite remise en cause pour des raisons propres à chaque entreprise. Notre objectif, dans ce sens, est d’élargir le champ vers la prise en compte des variables contributives à la mise en œuvre d’une politique beaucoup plus concrétisable. Dans la suite de ce travail, nous allons revenir sur certaines controverses, relatives à la politique de dividendes par l’exposition de certains modèles très usités, puis d’esquisser certaines conditions, que nous jugeons, nécessaires pour la concrétisation de ces modèles. 1. Les controverses en matière de politique de dividendes : La politique de dividendes est une composante centrale dans les décisions financières de l’entreprise. Sa modélisation faisait l’objet de plusieurs recherches scientifiques pour garantir une distribution optimale. En même temps ces modèles ne cadrent pas avec la réalité suivie par les entreprises. 1.1. Problématique : La recherche d’une politique optimale de distribution de dividendes, suscite l’intérêt de divers acteurs. Entre maximisation et minimisation, la question essentielle, avant cela, reste de revoir s’il existe des conditions préliminaires pour donner matière à ce débat. Cette problématique s’intéresse à l’adoption des modèles élaborés en d’hors de ces conditions, dont la prise en compte, la conduit à des convergences entre la théorie et la pratique. Revue Française d’Economie et de Gestion ISSN : 2728- 0128 Volume 1 : Numéro 4 Revue Française d’Economie et de Gestion www.revuefreg.fr Page 370 L’aspect de neutralité de politique de dividendes sur la valeur de l’entreprise (Modigliani & Miller, 1961) n’est pas d’actualité. Dans notre avis une distribution de dividendes financée par endettement, contredit cet apport, puisque le coût du capital et la valeur de l’entreprise subiront des modifications. Autrement, des auteurs (Gordon, 1959, 1978 ; Lintner, 1962) affirment la sensibilité de la valeur de l’entreprise à sa politique de dividendes dans le cas des distributions élevées. Cette controverse, qui jusqu’à maintenant fait l’objet de plusieurs contributions scientifiques, est une complexité qui s’affronte aux conditions et pratiques humaines plus que des mécanismes comptables, financiers, fiscaux et mathématiques. 1.2. La politique de dividendes : Entre valeur de l’entreprise et optimalité du ratio de distribution. Le dividende est une récompense pécuniaire aux actionnaires pour leurs mises et contributions au capital d’une entreprise. Son attribution est condition de la disponibilité de cash-flows de trésorerie importants et porteurs de signe d’une performance garantie dans le temps. La quantification de cette opération faisait et fait toujours l’objet d’apports théoriques, du moment que l’actionnaire cherche aussi à maximiser ses intérêts par rapport aux dividendes reçus ou à recevoir, et espère ainsi maximiser cet intérêt. Les dirigeants « non actionnaires », cherchent une politique plus pratique en préservant la trésorerie disponible, sans affecter l’autofinancement de l’entreprise et en même temps préserver les intérêts des actionnaires. Dans ce cas, une politique de dividendes efficace est celle qui répond à ces contraintes par « l’optimalité » du ratio de distribution des dividendes. La difficulté qui intervient dans ce sens est la recherche d’un ratio qui répond ou qui converge les diverses optiques des parties concernées (y compris les pourvoyeurs de fonds autres que les actionnaires). La question qui s’impose dans ce cas est : Quelle politique de dividendes pour une meilleure répartition des cash-flows1 générés ? Cela affecte-t-il ou non la valeur de l’entreprise ? C’est le « Dividend Puzzle » (Black, 1976) dont la définition des variables déterminantes est toujours ouverte, pour compléter la réflexion autour de cette problématique, et choisir le modèle à adopter. Du coté valeur de l’entreprise, les auteurs classiques en finance (Spécialement Modigliani & Miller, 1961) affirment la neutralité de la politique de dividendes sur la valeur de celle-ci 1 Bien sûr qu’ici le concept de cash-flows et plus pesant que la notion de bénéfice. Revue Française d’Economie et de Gestion ISSN : 2728- 0128 Volume 1 : Numéro 4 Revue Française d’Economie et de Gestion www.revuefreg.fr Page 371 (reconfirmait aussi chez d’autres auteurs : Black & Scholes, 1974 ; Miller & Scholes, 1978 ; Hess, 1982 ; Eades Hess & Kim, 1985). Cette proposition est contredite plus tard (Litzenberger & Ramaswamy, 1979 ; Poterba & Summers, 1984 ; 1985), car la prise en compte de la fiscalité personnelle ou sur les sociétés, change le jeu de la valeur. Le coût du capital change et par conséquent affecte, pour les distributions importantes, la valeur de l’entreprise. Dans le management organisationnel, des théories interviennent pour mieux expliquer certaines décisions de distribution des dividendes. La théorie de l’agence trouve sa place pour expliquer des comportements en la matière. Easterbrook (1984), avance que la distribution de dividendes réduit les conflits d’agence entre dirigeants et actionnaires. Lewellen (1981) examinait la relation entre l’intéressement des dirigeants et la distribution des dividendes qui présentait une corrélation positive. Dans d’autres aspects théoriques, l’acte uploads/Finance/ 118-texte-de-l-x27-article-297-1-10-20201030.pdf
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- Publié le Oct 16, 2022
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
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