QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37 , RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 7358 JE

QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37 , RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 7358 JEUDI 13 OCTOBRE 2016 - ALGÉRIE 20 DA - FRANCE 1,30 € - GB 1£ 20 - ISSN 1111- 4290 LIBERTE LE DROIT DE SAVOIR, LE DEVOIR D’INFORMER Nouveau modèle économique : le détail ABANDON PROGRESSIF DES SUBVENTIONS, GEL DES SALAIRES ET LIMITATION DES RECRUTEMENTS Yahia Archives/Liberté SCANDALE DES CARBURANTS SUISSES EN AFRIQUE L’Algérie est-elle dans le lot ? P .13 La coordination de la santé de Tizi Ouzou rejette le projet P .6 RÉFORME DE LA RETRAITE Skikda : accusation de détournement contre l’exécutif communal P .8 UN ÉLU, LAMINE NEFLA, JETTE UN PAVÉ DANS LA MARE LA MESURE SERA EFFECTIVE EN 2017 Les “100 locaux par commune”, propriété des APC P .7 COMMÉMORATION DU 12e ANNIVERSAIRE DE L'ASSASSINAT DE L’EX-P/APW DE TIZI OUZOU La famille du défunt réclame la vérité P .4 MORT D’UN QUATRIÈME NOURRISSON AYANT REÇU LE VACCIN Pentavalent : le décès de trop P .8 Tramway : la grève se poursuit P .6 LE P-DG DE LA SETRAM EST ABSENT DU TERRITOIRE NATIONAL La zone industrielle de Rouiba en ébullition P .6 SUPPRESSION DE LA RETRAITE SANS CONDITION D’ÂGE ET DROIT SYNDICAL LA FAF CONFIRME Un nouvel entraîneur national avant le déplacement pour le Nigeria P .19 IL VIENT D’ÊTRE INTERPELLÉ PAR LA POLICE FRANÇAISE Affaire Nekkaz : la France à la rescousse de Saâdani et consorts P .4 P .2/3 Yahia/Liberté E X C L U S I F D ans le document intitulé “Nouveau modèle écono- mique”, est inséré un en- semble d’indicateurs sur l’évolution de la situation fi- nancière du pays. Les chiffres renvoient à des prévisions du gouver- nement. Dans cette feuille de route, les réserves en devises devraient atteindre 113, 4 mil- liards de dollars en 2019. Elles passeront de 127,7 milliards de dol- lars en 2016 à 116,6 milliards de dollars en 2017 et 111,1 milliards de dollars en 2018. D’un dé- ficit de la balance des paiements de 17 milliards de dollars en 2016 ; 11 milliards en 2017 et 5,4 milliards de dollars en 2018, on doit passer à un solde positif de la balance des paiements en 2019 à hauteur de 2, 2 milliards de dollars. Face à ce déficit de la balance des paiements, l’État opérera des ponctions sur les réserves de change ou de devises : 17 milliards de dollars en 2016 ; 11 milliards de dollars en 2017 ; 5 mil- liards de dollars en 2018. Pour parvenir à cet objectif d’excédent de la balance des paiements, le gouvernement table sur une croissance des exportations hors hydrocarbures et une di- minution importante des importations. Précisément, les exportations globales du pays passeront de 32 milliards de dollars en 2016 à 36 milliards de dollars en 2017 ; 41,8 milliards de dollars en 2018 et 47,3 milliards de dollars en 2019. Les exportations d’hydro- carbures évolueront ainsi : 30,4 milliards de dollars en 2016 ; 35 milliards de dollars en 2017 ; 40 milliards de dollars en 2018 et 45,5 mil- liards de dollars en 2019. Les exportations hors hydrocarbures se situeront durant cette pério- de entre 1,5 milliard de dollars en 2016 et 1,8 milliard de dollars en 2019. Le gouvernement table sur des prix du pétrole de 45 dollars en 2016 ; 50 dollars en 2017 ; 55 dollars en 2018 et 60 dollars en 2019. L’une des clés pour par- venir à ces résultats est une croissance en quan- tité des exportations d’hydrocarbures du pays. Tout dépendra à la fois de l’évolution des prix du pétrole et de la mise en œuvre dans les dé- lais du programme de développement de So- natrach. L’un des axes de ce plan d’austérité est égale- ment une baisse importante des importa- tions. Elles devraient passer de 44 milliards de dollars en 2016 à 42,8 milliards de dollars en 2017 ; 41,5 milliards de dollars en 2018 et 39,4 milliards de dollars en 2019. Cela passe, selon le document, par, entre autres, le renforcement du système des licences d’importation via un élargissement des produits éligibles. Aujour- d’hui, seuls le ciment, le rond à béton et les vé- hicules sont soumis aux licences d’importation. Paradoxalement, le taux de change du dinar est fixé durant toute la période à 108 dinars pour un dollar américain. Or, le taux actuel dé- passe les 110 dinars. Dans ce scénario, selon le professeur Belmihoub, le gouvernement ne peut utiliser cette variable d’ajustement pour réduire le déficit public (gonfler les recettes en dinars). En outre, le gouvernement ne prévoit pas un afflux important d’investissements directs étrangers : 2,2 milliards de dollars en 2016 ; 2,4 milliards de dollars en 2017 ; 2,6 milliards de dollars en 2018 et 2,9 milliards de dollars en 2019. Ce qui est paradoxal par rapport à la vo- lonté de l’Exécutif d’améliorer le climat des af- faires. La réussite de ce plan dépendra égale- ment des mesures d’austérité pour réduire les déficits du budget et du Trésor : la réduction puis la suppression des subventions, le plafonnement des dépenses publiques, la ré- duction du budget d’équipement et de fonc- tionnement, la maîtrise de l’expansion de la masse salariale. L’objectif est de parvenir à l’équilibre du budget de l’État en 2019. Mais à quel prix ? K. R. Jeudi 13 octobre 2016 2 LIBERTE Dossier Publicité ÉVOLUTION DE LA SITUATION FINANCIÈRE DU PAYS Des réserves en devises à hauteur de 113 milliards de dollars en 2019 Pour parvenir à ce résultat, le gouvernement table sur une croissance des exportations d’hydrocarbures et une baisse importante des importations. LE GOUVERNEMENT LE RECONNAÎT ENFIN La pression fiscale supportée par les salariés n Le gouvernement constate, dans le document portant nouveau modèle économique, une structure atypique des recettes fiscales ordinaires. Cela traduit un effort fiscal non équitablement réparti, lit-on dans le document. La pression fiscale est supportée par les salariés, constate-t-on. Conclusion : le rendement de la fiscalité sur les salaires, c'est-à-dire principalement l’IRG, semble évoluer au-delà des autres postes faisant apparaître la fiscalité salariale comme une source majeure des revenus de l’État. En effet, les impôts sur les revenus et les bénéfices représentaient 42,1% des recettes fiscales en 2014, les impôts sur les biens et services 36,7%, les droits de douane 17,6%. Ce sont donc les salariés et les entreprises de production de biens et services qui paient le gros des impôts. Une injustice fiscale. Le document préconise une réforme fiscale qui réoriente en particulier le poids de la fiscalité sur les biens et services et non plus sur les salaires. K. R. EFFICIENCE DE L’INVESTISSEMENT PUBLIC L’Algérie à la traîne n Dans une longue partie consacrée à un diagnostic de l’évolution de l’économie nationale depuis 2000, le document portant NME a réservé une bonne partie du texte à des bench marking, des performances économiques de l’Algérie avec ceux des pays pétroliers et des pays au stade de développement similaire. Sur l’évolution de l’efficience des investissements publics depuis 2000, la performance de l’Algérie se situe en dessous de la moyenne des pays exportateurs de pétrole : 0,71 pour l’Algérie, 1,11 pour le Koweït, 1,67 pour la Russie, 3,33 pour l’Iran, 5 pour la Norvège.Cette contre-performance, conclut le texte, impose une révision profonde des mécanismes d’élaboration, d’arbitrage et de suivi des projets d’investissement public pour réconcilier la politique budgétaire avec les principes du rendement et de l’efficacité. Cette insuffisance est à l’origine de l’aggravation de la situation financière du pays. K. R. REVENUS Un grand écart entre les riches et les pauvres n Pour les produits alimentaires, l’éducation et la santé, lit-on dans le document, qui ont bénéficié en 2015 d’environ 30% du total des subventions, les dépenses de la population la plus riche ont été 4,5 fois plus grandes que les dépenses de la population la moins riche. Pour les transports, qui constituent du fait du prix actuel du carburant l’un des segments qui bénéficient le plus des subventions implicites, “les dépenses de la première catégorie ont été 27 fois plus grandes que celles de la seconde catégorie”. Ce passage veut justifier l’abandon des subventions qui, selon le document, profite aux riches. K. R. FRR 192 milliards de dollars accumulés entre 2000 et 2014 n Le document portant NME indique que le Fonds de régulation des recettes (FRR) a accumulé 19 297 milliards de dinars entre 2000 et 2014, soit 192 milliards de dollars, 16 252 milliards de dinars entre 2000 et 2005 et 3 045 milliards de dinars entre 2000 et 2005. Un signe que cet argent ou épargne publique a été mal utilisé. K. R. Le gouvernement table toujours sur les exportations des hydrocarbures. Louiza Ammi/Archives Liberté AF NOUVEAU MODÈLE ÉCONOMIQUE : LE DÉT AIL Par : K. REMOUCHE L e nouveau modèle économique, docu- ment dont Liberté dé- tient une copie, dé- voile le plan d’austé- rité que compte mettre en œuvre le gouvernement entre 2017 et 2019. Parmi les me- sures les plus importantes de cette feuille de route de l’Exécutif, on peut citer uploads/Finance/ 6-7358-2a3bc82c-pdf.pdf

  • 24
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Oct 27, 2022
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
  • Taille du fichier 3.0732MB