La situation économique en 2020 et ses perspectives en 2021 juillet 2020 Direct
La situation économique en 2020 et ses perspectives en 2021 juillet 2020 Direction de la Prévision et de la Prospective AVANT-PROPOS Le Haut-Commissariat au Plan élabore le Budget Economique Exploratoire 2021 qui présente une révision de la prévision de la croissance économique nationale en 2020, ainsi que ses perspectives pour l’année 2021. Ce budget est de nature à permettre au gouvernement et aux acteurs socio- économiques de prendre conscience de l'évolution économique prévisible en 2021. L’élaboration du Budget Economique Exploratoire 2021 intervient dans un contexte inédit marqué par une crise sanitaire qui a débuté en Chine et s’est propagée dans le monde entier. L’Europe notre principal partenaire économique en devrait être fortement impactée. Ainsi depuis son apparition au Maroc début mars, une batterie de mesures a été mise en place favorisant la santé publique. Confinement et fermeture des frontières ont été les principales décisions prises pour faire face à la propagation du virus causant ainsi l’arrêt partiel ou total de quelques activités économiques. Pour faire face à cette situation, un Fonds spécial de gestion de la pandémie a été créé, sous l’égide de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et dirigé par un Comité mixte composé du secteur public et privé. Le contexte actuel rend toute prévision complexe à établir, suite à l’incertitude qui règne à la fois au niveau international et national, à savoir le manque de visibilité qui marque l’évolution de la pandémie, les étapes de sortie du confinement et l’éventuel deuxième vague de contagion après le dé- confinement. L’élaboration du présent budget tient compte des perspectives économiques mondiales, établies par les différents organismes internationaux, notamment le FMI, l’OCDE, la Commission Européenne et la Banque Mondiale. Ce budget tient compte également des données de la comptabilité nationale, des résultats des enquêtes trimestrielles et des travaux de suivi et d’analyse de conjoncture menés par le Haut-Commissariat au Plan. Il se base aussi sur les données monétaires, issues de Bank Al Maghrib, les données financières fournies par le Ministère de l’Economie et des Finances et aussi sur les statistiques des échanges extérieurs fournies par l’Office des Changes. Les prévisions pour l’année 2021 sont basées sur la réalisation d’une production moyenne durant la campagne agricole 2020/2021 et la reconduction, durant l’année 2021, de la politique budgétaire de l’Etat mise en vigueur en 2020. Les perspectives présentées ci-après seront modifiées lors de l'élaboration du budget économique prévisionnel 2021, qui sera publié au mois de janvier prochain pour tenir compte des actions de politiques économiques retenues dans la Loi de Finances 2021, ainsi que des évolutions éventuelles que connaîtrait l'environnement économique national et international. PRINCIPAUX INDICATEURS MACROECONOMIQUES Baisse Accroissement 2,5 -5,8 3,7 -5,3 -4,6 -5,7 1,3 -0,4 18,2 16,3 4,4 6,9 3,6 7,4 80,5 92,0 Produit Intérieur Brut Valeur ajoutée non agricole Valeur ajoutée primaire Inflation Déficit commercial Besoin de financement Déficit budgétaire Taux d’endettement global 2019 2020 2021 4,4 3,6 9,1 1,2 16,9 6,8 5,0 89,9 Allègement Creusement EVOLUTION DE LA CROISSANCE NATIONALE (EN %) PRINCIPAUX RATIOS (EN % DU PIB) 1. Environnement international : Une profonde récession mondiale en 2020 plus intense que celle causée par la crise financière mondiale de 2008-2009 L'économie mondiale devrait enregistrer une forte récession en 2020 sous l’effet du choc brutal produit par la pandémie (COVID-19) et par les mesures drastiques d’arrêt de l’activité et du confinement de la population. Ces mesures, prises par les différents gouvernements cherchant à contenir la crise sanitaire, devraient causer de lourdes conséquences sur le fonctionnement des économies déjà fragilisées notamment par le conflit commercial sino- américain, et par les tensions géopolitiques. L’activité mondiale, fortement désorganisée cette année par le bouleversement de la production, de la consommation et des échanges commerciaux, devrait entrainer des effets désastreux sur le marché de travail au niveau mondial. D’autre part, la dégradation des revenus et les mesures de relance budgétaire devraient contribuer considérablement au creusement des déficits publics et à l’augmentation de l’endettement. Certes, les gouvernements et les banques centrales du monde ont mis en œuvre des mesures de grandes ampleurs pour soutenir la trésorerie des entreprises et les revenus des ménages. Toutefois, ces efforts ne devraient pas empêcher une récession économique mondiale estimée à 4,9% en 20201. En 2021, l’économie mondiale devrait connaître un redressement d’environ 5,4%, soutenue par une relance budgétaire importante et une poursuite de l’assouplissement de la politique monétaire. Cependant, une forte incertitude entoure ces prévisions, tant la contraction que la reprise qui devraient dépendre essentiellement de l'impact de la pandémie sur l’offre et la demande, ainsi que de la durée et de l'efficacité des mesures du confinement, des politiques de relance et de soutien de l'emploi. Dans le groupe des pays avancés, où des décélérations sont attendues, le PIB global devrait chuter de 8% en 2020 au lieu de 1,7% en 2019. Aux Etats Unis, la richesse et les revenus disponibles devraient se contracter avec les pertes d’emplois et l’effondrement des marchés boursiers, ce qui fragiliserait la consommation, principale locomotive de l’économie. De même, la baisse des prix du pétrole devrait considérablement réduire les investissements notamment dans le secteur énergétique à fort effet de levier. 1 Rapport du FMI- Juin 2020 Malgré les mesures de stimulation de grande envergure pour stabiliser le système financier offertes par la Réserve fédérale américaine et le soutien budgétaire du gouvernement aux entreprises, les diminutions de la production devraient atteindre des proportions historiques et le chômage devrait fortement augmenter. Dans ces conditions, la croissance devrait chuter de près de 8% en 2020. En 2021, l’économie américaine devrait rebondir à 4,5%, dans un contexte de reprise présumée de la confiance des consommateurs et des investisseurs. La récession économique devrait être plus intense dans la zone euro, avec une croissance négative de 10,2% en 2020 avant de rebondir à 6% en 2021. Une incertitude élevée, des pénuries de liquidité et une baisse de la rentabilité devraient entraîner une forte baisse des investissements. Les exportations devraient reculer suite aux restrictions de production et aux graves répercussions de la crise sanitaire sur plusieurs secteurs notamment le secteur du tourisme et celui de l’automobile. De son côté, la consommation privée devrait baisser suite notamment à la baisse du revenu disponible réel et à l’augmentation d’une épargne forcée. À l'avenir, alors que les pays de la zone euro assouplissent progressivement les mesures de verrouillage, la consommation privée devrait rebondir. Quant à l'investissement des entreprises, la vitesse de la reprise diverge considérablement d'un pays à l'autre, reflétant les différences de taille de l'effondrement initial. Toutefois, un chômage élevé et un dénouement des transferts budgétaires nets devraient constituer un frein à la reprise. Quant aux pays émergents et en développement, l'impact de la pandémie devrait être aggravé dans certains pays par un choc simultané des prix des produits de base et une forte détérioration des conditions de financement. Ainsi, leurs économies devraient se détériorer en 2020 avec une croissance globale de - 3% au lieu d’une hausse de 3,7% en 2019. Le revenu par habitant devrait ainsi fortement se contracter, entraînant la première augmentation nette de la pauvreté dans le monde depuis plus de vingt ans. Un rebond de 5,9% devrait être attendu en 2021, serait principalement dû à la dissipation de la pandémie mondiale et à la normalisation de la dynamique de croissance en Chine. Tandis qu’une reprise limitée de la croissance devrait s'imposer en Amérique latine, au Moyen-Orient et en Afrique. L'économie Chinoise, qui avait tendance à décélérer légèrement ces dernières années dans un contexte de ralentissement de la demande intérieure et d'escalade des tensions économiques avec les États-Unis, devrait connaitre un fort ralentissement en 2020. En effet, les entreprises devraient faire face aux pénuries de financement et à une forte baisse de la demande extérieure, reflétant les perturbations majeures causées par la pandémie. En outre, des facteurs structurels, notamment la diminution de la population active, la baisse de la productivité et la hausse des niveaux d'endettement devraient agir comme un frein supplémentaire à la croissance qui ne devrait pas dépasser 1% en 2020 au lieu de 6,1% en 2019. En 2021, la croissance Chinoise devrait rebondir (pour atteindre 8,2%, reflétant en partie une reprise prévue de la demande mondiale. D'autres régions devraient connaître de graves ralentissements de l'activité économique, notamment la Russie qui devrait être fortement impactée par l’effondrement des prix du pétrole enregistrant ainsi une récession de 6,6% en 2020 et une reprise estimée à 4,1% en 2021. Au Brésil, l'économie devrait se contracter de 9,4% cette année, en raison de la chute des investissements et de la faiblesse des prix mondiaux des produits de base. Une reprise de 3,6% devrait être attendue en 2021, reposant sur l'hypothèse d'une disparition progressive des facteurs qui ont pesé sur l'activité en 2020, et du redémarrage du programme de réforme de la fiscalité et de l'environnement des affaires. Dans ces conditions, le commerce mondial qui s’est déjà affaibli en 2019, devrait accuser une contraction de 11,9%. Il est probable que le commerce dans les secteurs ayant des chaînes de valeur complexes, notamment l’électronique et les produits automobiles, devrait chuter plus brutalement. 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- Publié le Sep 13, 2021
- Catégorie Business / Finance
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