La situation économique en 2019 et ses perspectives en 2020 Conférence de press
La situation économique en 2019 et ses perspectives en 2020 Conférence de presse Casablanca, le 9 Juillet 2019 Direction de la Prévision et de la Prospective A V ANT-PROPOS Le Haut-Commissariat au Plan élabore le Budget Economique Exploratoire 2020 qui présente une révision de la prévision de la croissance économique nationale en 2019, ainsi que les perspectives pour l’année 2020. Ce budget est de nature à permettre au gouvernement et aux acteurs socio-économiques de prendre conscience de l'évolution économique prévisible en 2020. Il constituera, également, un cadre de référence pour la fixation d'objectifs économiques alternatifs dans le cadre de la Loi de Finances 2020. L’élaboration du présent budget tient compte des perspectives économiques mondiales, établies par les différents organismes internationaux, notamment le FMI, l’OCDE, la Commission Européenne et la Banque Mondiale. Ce budget tient compte également des données de la comptabilité nationale, des résultats des enquêtes trimestrielles et des travaux de suivi et d’analyse de conjoncture menés par le Haut- Commissariat au Plan. Il se base aussi sur les données monétaires, issues de Bank Al Maghrib, les données financières fournies par le Ministère de l’Economie et des Finances et aussi sur les statistiques des échanges extérieurs fournies par l’Office des Changes. Les prévisions pour l’année 2020 sont basées sur la réalisation d’une production céréalière moyenne durant la campagne agricole 2019/2020 et la reconduction, durant l’année 2020, de la politique budgétaire de l’Etat mise en vigueur en 2019. Les perspectives présentées ci-après seront modifiées lors de l'élaboration du budget économique prévisionnel 2020, qui sera publié au mois de Janvier prochain pour tenir compte des actions de politiques économiques retenues dans la Loi de Finances 2020, ainsi que des évolutions éventuelles que connaîtrait l'environnement économique national et international. BUDGET ECONOMIQUE EXPLORATOIRE 2020 2 PRINCIPAUX INDICATEURS MACROECONOMIQUES Ralentissement Accroissement BUDGET ECONOMIQUE EXPLORATOIRE 2020 3 3,0 2,7 2,8 3,2 2,7 -2,1 1,1 0,8 18,6 18,7 5,9 5,3 3,7 3,6 81,0 81,3 Produit Intérieur Brut Valeur ajoutée non agricole Valeur ajoutée primaire Inflation Déficit commercial Besoin de financement Déficit budgétaire Taux d’endettement global 2018 2019 2020 3,4 3,1 4,6 1,0 18,5 4,9 3,5 80,7 Allègement Creusement EVOLUTION DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE NATIONALE (EN %) PRINCIPAUX RATIOS (En % du PIB) Environnement international : Dynamique modérée de la croissance mondiale en 2019 et 2020 Les dernières perspectives économiques, établies par les organismes internationaux au mois de juin de l'année en cours, font ressortir un ralentissement de la croissance de l’économie mondiale en 2019, qui se limiterait à 3,3% au lieu de 3,7% en 2018. Ce niveau de croissance qui resterait inférieur à la moyenne annuelle de 3,9% sur la période 2007-2017, s’explique par l’accumulation de plusieurs sources d’incertitudes. L’intensification des tensions commerciales sino - américaine, les perturbations du secteur automobile en Allemagne, le report du Brexit, et les conflits géopolitiques sont autant de facteurs qui pourraient freiner les investissements dans les grandes économies exportatrices notamment la zone euro et la Chine et constitueraient des risques de détérioration pour l’activité. En 2020, la croissance mondiale devrait connaitre une légère reprise de 3,5%1, suite au renforcement progressif de la croissance des économies des pays émergents et en développement. Dans les pays avancés, l’activité économique devrait se limiter à 1,7% en 2019 et à 1,5% en 2020 au lieu de 2,1% en 2018. Aux Etats-Unis, la croissance devrait se maintenir à près de 2,5% en 2019, portée par la bonne tenue du marché du travail et les conditions financières porteuses qui continueraient de soutenir la consommation privée et publique. Toutefois, l’évolution modérée de l’investissement privé et des exportations, devraient pénaliser la croissance de l’économie américaine en 2020, qui devrait ralentir à 1,7%. Dans la zone euro, l’activité économique serait impactée par le tassement de la demande extérieure et le fléchissement de la croissance des échanges intra-zone ainsi que par la forte incertitude liée au Brexit. Dans ce contexte, et malgré la poursuite des mesures de soutien budgétaire, la croissance de la zone euro devrait rester modeste, s’établissant à 1,2% en 2019 et à 1,4% en 2020, après 1,8% en 2018. Au Japon, l'activité devrait subir les retombées négatives du fléchissement de la demande mondiale, et plus particulièrement celle de la Chine. Sa croissance resterait limitée aux alentours de 0,8% en 2019 et 2020. Au niveau des pays émergents et en développement, la croissance devrait marquer le pas en 2019 à 4% avant de revenir à 4,6% en 2020, résultant du relâchement des perturbations commerciales et de la sortie de plusieurs économies de leurs difficultés financières. En Chine, la croissance de l’économie devrait se modérer peu à peu, pour s'établir à 6,2% en 2019 et 6,1% en 2020 au lieu de 6,6% en 2018, reflétant le ralentissement 1 Banque mondiale juin 2019 BUDGET ECONOMIQUE EXPLORATOIRE 2020 4 des activités manufacturières et commerciales en liaison avec le recul de la demande intérieure et extérieure. En Inde, la croissance resterait forte de l’ordre de 7,5% en 2019 et 2020, bénéficiant d'une politique budgétaire expansionniste et d’une confiance solide des entreprises. Concernant la Russie, les perspectives de croissance globales demeurent modestes à 1,2% en 2019 et à 1,8% en 2020, impactées par les pressions inflationnistes et le recul des cours du pétrole. Au Brésil, la croissance devrait se raffermir pour passer de 1,1% en 2018 à 1,5% en 2019, puis à 2,5% en 2020. Dans le cadre de ces perspectives de croissance, et après avoir enregistré une croissance vigoureuse de 5,5% en 2017et de 4,1% en 2018, le commerce mondial devrait subir un ralentissement considérable en 2019, principalement au niveau des biens d'équipements fortement échangés. Ainsi, l’évolution des échanges se limiter à 2,6% en 2019, soit le rythme le plus faible depuis la crise financière mondiale, avant de revenir à 3,1% en 2020. Sur le marché des matières premières, le ralentissement de l’activité mondiale est reflété sur les cours du pétrole qui devraient se stabiliser autour de 66$/baril en 2019 et 2020, en baisse par rapport à 71$/baril enregistré en 2018. Concernant les prix des autres produits de base, ils devraient globalement afficher des baisses successives de 2,1% et de 0,1% en 2019 et 2020 respectivement. Sur le marché de change, l’écart des taux de croissance entre la zone euro et les États- Unis accompagné par une différence des politiques monétaires, favoriseraient une poursuite de l’appréciation du dollar. La parité euro dollar serait ainsi de 1,13 en 2019 au lieu de 1,18 en 2018. Ces perspectives de l’économie mondiale peu porteuses devraient impacter les échanges commerciaux avec les principaux partenaires de l’économie nationale, notamment les pays de l’Union Européenne. A cet effet, la croissance de la demande adressée au Maroc devrait se limiter à 3,5% en moyenne en 2019 et 2020 au lieu de 3,3% en 2018 et 5,5% en 2017. BUDGET ECONOMIQUE EXPLORATOIRE 2020 5 Evolution de l’économie nationale en 2019 Ralentissement de l’activité économique nationale en 2019 imputable au fléchissement des activités primaires après deux bonnes annéesagricoles. Après deux bonnes années successives, la campagne agricole 2018-2019 s’annonce moyenne pour les céréales et plutôt bonne pour les autres cultures. Avec un cumul des précipitations de 290,5mm vers la findu mois d’avril de l’année en cours, portant le niveau de remplissage des barrages à usage agricole à 60%, la production céréalière atteindrait 61 millions de quintaux, en régression d’environ 40% par rapport à 2018. N’ayant pas profité pleinement aux céréales, les conditions climatiques favoriseraient toutefois, une bonne production des autres cultures, notamment l’arboriculture. Quant aux activités de l’élevage, elles devraient tirer profit de l’état favorable des parcours, combiné au bon stock de paille et d’orge résultant des bonnes campagnes précédentes. S’agissant des activités de la pêche maritime, celles-ci devraient connaître une amélioration, comme en témoigne la performance de la commercialisation des produits de la pêche côtière et artisanale en volume et en valeur durant les premiers mois de l’année en cours. Compte tenu de ces évolutions, le secteur primaire devrait dégager, une valeur ajoutée en repli de 2,1%, contribuant négativement à la croissance du Produit Intérieur Brut de -0,3 point en 2019 au lieu d’une contribution positive de 0,3 point une année auparavant. Les activités non agricoles, devraient, de leur côté, s’accroitre de 3,2%, en légère amélioration par rapport à 2,8% enregistrée en 2018. Ce résultat s’explique essentiellement par un accroissement des activités secondaires de 3,5% au lieu de 3% en 2018. Quant aux activités du secteur tertiaire, elles devraient progresser de 3% au lieu de 2,7% enregistré en 2018. Au niveau du secteur secondaire, les industries de transformation poursuivraient leur reprise, affichant un taux de croissance de près de 3% en 2019. Cette évolution serait tirée notamment par les bonnes performances de l’industrie chimique et para chimique qui devrait progresser de 5,7%, portée par la bonne tenue du secteur extractif. Les activités des industries mécaniques métallurgiques et électriques et suite à la baisse que connaitrait en 2019, le secteur de l’automobile au niveau mondial, devraient connaitre un ralentissementà 3% en 2019au lieu de 6,7% en 2018.Quant aux industries du textile et du cuir, le secteur BUDGET ECONOMIQUE EXPLORATOIRE 2020 6 devrait enregistrer uploads/Finance/ budget-economique-exploratoire-2020-version-fr-version.pdf
Documents similaires
-
23
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Sep 05, 2021
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
- Taille du fichier 0.1754MB