Module 2 : La France, une puissance en mutation de 1945 à nos jours Chapitre 2
Module 2 : La France, une puissance en mutation de 1945 à nos jours Chapitre 2 : La France, l'Europe et le monde depuis 1973 : Une confrontation périlleuse ? Les Trente Glorieuses ont contribué à la création d'un modèle français. Dans les années 70, la ''crise'' est en réalité une croissance molle, entraîne-t-elle une remise en cause ? Contexte libéral qui n'est pas favorable au modèle français (Reagan et Thatcher veulent moins d’État). La France peut-elle supporter une concurrence sans cesse plus vive avec l'Europe (Acte unique) et le monde (mondialisation) ? Quelle est la place de la France dans le monde avec l'émergence de nouvelles puissances, le départ de De Gaulle (très forte idée de la France) ? La France ne doit-elle pas se résoudre à être une puissance moyenne ? La France ne représente même pas 1 % de l'humanité. Aujourd'hui, la France est la 6ème puissance économique mondiale : 1) États-Unis, 2) Chine, 3) Japon, 4) Allemagne, puis Royaume-Uni, France, Brésil, Inde (croissance plus forte que la Chine), Russie. 1974, Valérie Giscard d'Estaing au pouvoir tranche avec les précédents présidents. Il est centriste, europhile, économiste, modernise la société (durant les Trente Glorieuses seule la modernisation économique avait été faite) par de nouvelles lois (majorité à 18 ans, légalisation avortement). 1. Dans les années 70, la croissance continue d'augmenter avec 3 périodes de récession : 74/75, 93, 2008/2009. Le sentiment de crise est du à une croissance irrégulière. Evolution de la croissance : 5 % Trente Glorieuses, 4 % années 74/79, ~3 % à partir de 1980, + 2010 ~ 1,5 %. La moyenne entre 1973/2013 est de 2 %. I. France en crise et modèle français. I.1/ Les politiques économiques face à la crise des années 1970/80 : pilotage à vue. I.1.1/ Les difficultés de la régulation conjoncturelle. •L’État mène une politique keynésienne : la régulation par l’État, des politiques de relances. En 1975, J. Chirac (premier ministre de VGE de 74 à 76). En 1981, P. Mauroy – 1er ministre (socialiste). Volonté de faire repartir la demande en acceptant en contrepartie un peu d'inflation. Cependant, ces politiques fonctionnent de moins en moins. Avec P. Mauroy, augmentation des allocations familiales, passage de 40 à 39 h de travail/semaine, augmentation du SMIC, 5è semaine de congés payés mais l'économie ne repart pas car les français dépensent à l'étranger puisqu'il y a moins de droits douanes (achat de magnétoscopes japonais). Cela a provoqué une augmentation des importations car les industriels français n'investissaient pas et ne répondaient pas à cette demande. Contrainte extérieure = économie ouverte, dépendance des importations. Dans les autres pays, la politique est inverse (États-Unis, Royaume-Uni). La politique de demande française leur bénéficie. •La régulation par le marché, les politiques libérales. En 1976/81, R. Barre (premier ministre de Giscard) mène une politique monétariste (d'austérité lutter contre l’inflation) mais le rôle de l’État reste important. En 81, la gauche arrive au pouvoir et prend le contre-pied de la politique mise en place par R. Barre et par les puissances industrielles: lutte contre le chômage et relance de l'économie. Cependant, l'inflation provoque 2 dévaluations successives du franc (81-82). En 1983, les socialistes mènent le tournant de la rigueur politique de l'offre ⇒ . Pierre Mauroy donne alors un discours lors duquel il dit oui à la rigueur à condition de ne pas nuire au modèle français « nous sommes décidés à poursuivre nos efforts dans la rigueur certes, mais aussi et d'abord dans la justice ». Ce n'est pas comparable au libéralisme de Reagan ou Thatcher. Electorat est déçu : « Les déçus du socialisme » Conséquence : En 1986, la gauche perd les élections législatives, il y a pour la première fois cohabitation (Mitterrand-Chirac). Un programme libéral (contre l'étatisme) se met en place avec défiscalisation, déréglementation, dénationalisation. La France peut être considérée comme un modèle social (État-Providence) mais le dirigisme de l’État à 2 effets néfastes qui sont : un État trop gros qui se nuit à lui-même et des libertés individuelles atténuées. Cependant, l'opinion française tient à ses réglementations. Cette cohabitation ne dure que 2 ans. Depuis les années 80, l'inflation a disparu et la croissance est correcte. Néanmoins, un échec persiste : le chômage. I.1.2/ Les politiques structurelles centralisées connaissent elles aussi des difficultés. L’État peut-il avoir une politique industrielle (intervention de l'intervention publique en vue de développer le secteur industriel d'un pays) ? V. Giscard d'Estaing souhaite « un redéploiement industriel » vers des secteurs de haute technologie. Dans la pratique, cela est très lent. L’État prend à cette époque le contrôle de la sidérurgie (certains secteurs ne peuvent pas être totalement abandonnés). (Contexte = après les chocs pétroliers, critique du capitalisme s’élève). En 1981, les socialistes mènent une politique originale (loi du 13 février 1982) : alors que tout le monde privatise, la France nationalise les grands groupes industriels pour les aider à se moderniser (Dassault, Péchiney, Thomson, CII Honeywell Bull, Rhône-Poulenc). Les rachats se font en bourse à 100 %). Cela coûte cher mais permet d'investir dans ces entreprises pour qu'elles soient plus compétitives. Les banques, les assurances, les transports, l'énergie étaient des secteurs déjà nationalisés. L’État contrôle ~ 20 % du PIB. Beaucoup de firmes endettées vont en profiter. Ces groupes industriels sont revendus progressivement privés à partir de 1986. Cela a permis à certaines entreprises de se redresser. Certaines ont été rachetées par des fonds de pensions notamment aux États-Unis. La ⇒ politique industrielle est difficile. Aujourd'hui, les privatisations l'ont emporté. Restent publiques (État contrôle plus de 30 % du capital) : GDF, EDF, Airbus Groupe, Orange, SNCF, Air France KLM, La Poste, RATP, la Française des Jeux, Radio France, Renault, et des industries d'armement comme Areva, Thalès et Safran (aérospatiale, sécurité), DCNS (industrie navale militaire et nucléaire). •Que devient le modèle agricole des années 1960 ? La logique productiviste de la PAC a pour conséquence un stock dur à écouler qui coûte cher au budget européen. Dans les années 70, la réforme de la PAC a donc pour but de limiter les excédents de produits agricoles et de ralentir la production (quotas laitiers, imposition de jachères pour limiter les céréales). Cela incite les agriculteurs à abandonner leur profession, l'hémorragie continue (10 % 2 ⇒ % d'agriculteurs). Le modèle agricole des années 60 ne peut plus continuer. I.2/ Depuis la crise, crise de l’État ? Le rôle de l’État dans l'économie française depuis 20 ans. I.2.1/ A partir de la fin des années 1980, s'imposent des politiques plus libérales, dans un contexte de remise en cause du rôle de l’État. L’État connaît une crise d'efficacité qui crée une crise de légitimité. Cela aboutit à la remise en cause du rôle de l’État. •Une défiscalisation ? Une apparence trompeuse. Il y a eu des discours favorables par Chirac en 1986, Sarkozy (bouclier fiscal). Le taux supérieur d'imposition sur le revenu (dernière tranche d'imposition) était entre 60 et 70 % durant les Trente Glorieuses, cette tranche est abaissée à 40 %. Aujourd’hui (45%) Cependant, de nouveaux impôts apparaissent (TVA qui augmente de nos jours). Globalement, le taux de prélèvements obligatoires (ce que prend l’État par les impôts, cotisations sociales) n'a pas baissé. Il est un des premiers du monde. En moyenne, 45 % de la richesse produite (PIB) en France est prélevée pour financer l’État. •La privatisation de tous les moyens de production et d'échange ? Oui. Toutes les grandes entreprises industrielles ont été privatisées et même par des gouvernements socialistes. De plus, dans les entreprises publiques l’État ne possède pas tout, il est décisionnaire car il est l'actionnaire n°1. •Une déréglementation ? Oui mais ce n'est pas comparable aux RU, … -L'économie est moins administrée par l’État. Tous les prix sont libres (l’État ne contrôle plus le prix du pain ou de l'essence). Il n'y a plus d'indexation des salaires sur les prix depuis 1983 (pour lutter contre l'inflation). -Une ouverture à la concurrence : Trente Glorieuses, Air France avait le monopole des grandes lignes françaises, aujourd'hui Easy Jet, Ryan Air propose également des trajets classiques en France. La SNCF a le monopole mais en 2019 des compagnies étrangères ou privées françaises pourront également proposer des trajets. -Le marché du travail en France est beaucoup plus encadré (réglementation protectrice des salariés) que dans des pays de tradition anglo-saxonnes (embauches et licenciements faciles). Cela nuit-il à l'embauche ? Un État de moins en moins planificateur et aménageur ? -La planification française a progressivement disparu, le ministère du plan est supprimé en 1983 (entreprises privées et système plutôt libéral). -Un État aménageur : durant les Trente Glorieuses l’État agit sur la répartition des hommes et des activités sur les territoires. Ex : des usines Citroën à Paris veulent fermer, l’État donne alors des primes incitatives si les entreprises se délocalisent à l'Ouest, par conséquent il y a de grandes entreprises industrielles à Rennes. L’État continue d'agir par la DATAR (délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale = une administration française ayant pour mission la préparation et la mise en uploads/Finance/ ch2-la-france-l-x27-europe-et-le-monde-depuis-1973.pdf
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- Publié le Jui 24, 2022
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