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International Journal of Arts, Humanities and Social Studies Website:https://www.ijahss.in/ ISSN(Online): 2582-3647 Volume 4; Issue 2; Mar-April 2022; Page No. 62-72 Open Access Original Paper L’alternance Codique Dans Des Interactions En Classe De Français Langue Étrangère : Le Cycle Secondaire Qualifiant Amal Khadeir Laboratoire Langage et société, Université Ibn Tofail-Kénitra ABSTRACT Codic alternation in class interactions of French as a foreign language: the qualifying secondary cycle. This article is a reflection on the teaching/learning of French as a foreign language in the qualifying secondary cycle in Morocco, and more specifically on class interactions. Our observation is that language practices are affected by the coexistence of French with several languages in particular dialectal arabic. The alternation of these two linguistic codes is very present in the context of the teaching of French. In this perspective, this contribution, which gives great importance to the field and in which the corpus takes precedence aims to examine interactions in a French class. To do this, it aims to quantify, on the hand, the turns of speech expressed only in French or in dialectal arabic, and on the other hand, those where it is question of alternation of codes, and also to find the factors that cause these shifts between the mother tongue and the target language. Keywords: Teaching/learning, sociodidactic, linguistic landscape, language contact, code alternation , mother tongue , foreign language. Citation:Amal Khadeir (2022). L’alternance Codique Dans Des Interactions En Classe De Français Langue Étrangère : Le Cycle Secondaire Qualifiant. International Journal of Arts, Humanities and Social Studies, 4(2), 62-72. INTRODUCTION Nul doute que le contact de langues au Maroc comme ailleurs affecte le comportement langagier de l’individu et de la communauté linguistique;il est à l’origine de la variation et du changement linguistique en diachronie comme en synchronie. En effet,les réalisations qui relèvent de ce contact linguistique sont multiples et hybrides,entre autres,l’alternance codique,qui se résume à l’emploi de deux langues à l’intérieur d’un énoncé ou à l’alternance de codes entre deux énoncés. Ces manifestations langagières envahissent tous les secteurs sociaux,économiques et professionnels au Maroc,notamment le secteur de l’enseignement du Français langue étrangère. Ces manifestations nous ont conduit à nous interroger sur l’ampleur et l’intensité de leur fréquence dans les interactions en classe,mais aussi à analyser les facteurs responsables de leur production, et ce, afin d’en avoir une vue d’ensemble. L’hypothèse de cette étude postule que cette pratique langagière est fort présente en classe de langue et que les facteurs régissant sa production sont multiples et variés. L’étude s’inscrit dans le cadre de la sociodidactique, et plus précisément, dans une approche interactionniste de l’acquisition et de l’enseignement des langues étrangères, s’intéressant à la production orale de l’apprenant dans les interactions en classe de français langue étrangère. I. Contexte et notions 1. Le paysage linguistique au Maroc Le paysage linguistique au Maroc est riche en langues et en dialectes qui cohabitent d’une façon harmonieuse. C’est un cocktail linguistique composé de:l’arabe dialectal marocain,l’arabe standard,l’arabe classique,l’amazigh avec toutes ses variantes (tachelhit, tarifit et tamazight),le français,l’espagnol et l’anglais. Cependant, les différentes langues existantes dans la scène linguistique marocaine ne jouissent pas toutes de la même position ni du même statut.La nouvelle constitution de 2011, dans son article 5, a déclaré clairement l’officialité | P a g e - 62 aussi bien de l’arabe que de l’amazigh, en promettant, d’une part, la protection et le développement de la langue arabe et d’autre part, la mise en œuvre du caractère officiel de l’amazigh en tant que patrimoine commun de tous les Marocains : «(…) L’Etat œuvre à la protection et au développement de la langue arabe, ainsique la promotion de son utilisation. De même, l’amazigh constitue une langue officielle de l’Etat, en tant que patrimoine commun de tous les Marocains sans exception»[1]. 2. Le statut du français au Maroc Le français occupe une place cruciale dans le paysage linguistique marocain, c’est une langue fonctionnelle qui continue d’intervenir dans plusieurs domaines de la vie socioéconomique, scientifique et technologique du pays. Il s’agit d’une langue véhiculaire et privilégiée qui sert de moyen de communication dans plusieurs secteurs. Le statut du français au Maroc demeure remarquablement problématique : d’une part, il s’agit d’une langue véhiculaire dans plusieurs domaines : l’économie, le tourisme, les administrations et même dans la vie quotidienne, et d’autre part, c’est une simple langue enseignée et non pas une langue d’enseignement. Cette situation est le résultat évident d’une opposition entre un héritage, une réalité langagière incontournable et un choix politique : le français est considéré tantôt comme une langue étrangère jouissant d’un statut particulier, tantôt comme une langue de communication, privilégiée et véhiculaire dans plusieurs domaine. Dans ce contexte, Hafida El Amrani précise que: « Plus de cinquante ans après la fin du Protectorat français sur le Maroc, la langue française est plus que jamais présente dans le paysage linguistique marocain. Résultat de la domination française, elle s’est maintenue grâce aux choix politiques et économiques et de leur impact sur l’éducation»[2]. Laila El Messaoudi ajoute que:« Elle est la seule langue étrangère à assurer à la fois les deux fonctions élitaires etutilitaires»[3] Ce statut ambivalent du français au Maroc se répercute négativement sur la qualité de son enseignement/apprentissage. Les concepteurs des programmes se trouvent embarrassés : quel type de programme devraient-ils conceptualiser pour l’enseignement du français ? Est-ce un programme d’un Français Langue Etrangère(FLE) ou un programme d’un Français Langue Seconde(FLS) ? 3. Le contact de langues: Ce contact de langues au Maroc, et plus précisément celui du français avec l’arabe, est à l’origine de la manifestation d’un nombre de phénomènes linguistiques, entre autres, l’emprunt, l’interférence et l’alternance codique. 3.1 L’alternance codique Le concept de l’alternance codique a été traité de plusieurs angles et selon différentes approches à savoir:l’approche fonctionnelle (John Gumperz), l’approche structurale variationniste (William Labov, Poplack…),l’approche taxinomique (Py, Ludi et Grojeans) et l’approche didactique (Maria Causa, Castellotti, Moore…) Notre contexte dans cette recherche nous oblige à rapprocher ce terme d’un angle un peu spécifique qui croise deux domaines distincts mais complémentaires : sociolinguistique et didactique. D’un point de vue sociolinguistique, Gumperz définit l’alternance codique comme étant «la juxtaposition à l’intérieur d’un même échange verbal de passages où le discours appartient à deux systèmes ou sous-systèmes grammaticaux différents»[4]. Dans une autre définition, Gompers éclaircit qu’il s’agit bien d’une : «technique de communication que leslocuteurs utilisent comme stratégie verbale»[5]. 1Royaume du Maroc, Secrétariat Général du Gouvernement, La Constitution, 2011, article 5. 2 Hafida EL Amrani, « Le statut du français écrit des nouveaux étudiants », Langage et société, n° 143, 2013, p. 53-64. 3 Leila Messaoudi , «La langue française au Maroc, fonction élitaire ou utilitaire? », dans Pratiques innovantes du plurilinguisme, Paris, Éditions des Archives contemporaines, en partenariat avec l'Agence de La Francophonie, coll. «Actualité scientifique», 2010, p.58. 4 John Gumpers, 1982, Sociolinguistique interactionnelle .Une approche interprétative, trad. De l’anglais en français, Paris, L’Harmattan. 1985, P 57 5 Ibid., 95 | P a g e - 63 Hamers et Blanc, de leur côté, considèrent l’alternance codique comme : «une stratégie de communication utilisée par des locuteurs bilingues entre eux ; cette stratégie consiste à faire alterner des unités de longueur variable de deux ou plusieurs codes à l’intérieur d’une même interaction verbale»[6]. 3.2 Les types d’alternance codique : En consultant certains ouvrages en la matière, nous avons remarqué qu’il y a plusieurs propositions concernant la typologie de l’AC, mais nous avons opté pour celles qui nous seront utiles dans cette étude travail. Approche La typologie de l’AC John Gumperz Fonctionnelle -AC situationnelle : se rapporte aux circonstances de la communication. Ce type d’alternance s’impose ou non dans l’échange verbal selon plusieurs facteurs situationnels à savoir : lesujet de la conversation, les caractéristiques des interlocuteurs (sexe, âge, statut socioculturel…) et le lieu où se déroule la conversation. - AC conversationnelle : se rapporte aux changements qui affectent un même énoncé émis par un même locuteur traitant par fois le même thème. Il s’agit du niveau linguistique de l’AC(phonologique, syntaxique et morphologique). Poplack/ Sankoff Structurale -AC inter-phrastique : c’est l’usage alternatif juxtaposé de deuxsegments ou de deux phrases plus ou moins longues appartenant àdeux codes différents. Ce type n’exige pas une compétencelinguistique élevée. -AC intra-phrastique : lorsque l’usage alternatif de deux codesfonctionne à l’intérieur de la même phrase. Ce type d’alternance exige une maîtrise linguistique élevée des deux codes -AC extra-phrastique : apparait lorsque les segments alternés sontdes expressions idiomatiques, figées ou proverbiaux. Daniel Moore Fonctionnelle/ Didactique Moore subdivise les AC, selon les fonctions qu’elles remplissent, en deux grandes catégories : -Les alternances tremplins : cette catégorie sert et facilite l’apprentissage. Elle est appelée également AC balisée, elles« sont souvent marquées au niveau du discours par des phénomènes d’hésitation, des pauses, des commentaires métalinguistiques […]»[7] -Les alternances codiques Relais : qui sont au service de lacommunication et qui «se chargent d’un caractère plus fluide,elles paraissent davantage centrées sur la construction d’un sens[…]»[8]. Elles fonctionnent sans pause ni hésitation. Maria Causa Didactique Maria Causa lorsqu’elle a voulu classifier l’AC, elle a parlé de troiscatégories et chacune d’elles renferme certaines formes : -Les activités de uploads/Finance/ l-x27-alternance-codique-dans-des-interactions-en-classe-de-francais-langue-etrangere-le-cycle-secondaire-qualifiant.pdf
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- Publié le Jul 16, 2022
- Catégorie Business / Finance
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