Fonds Social Européen Démarche, activités et supports de formation au français
Fonds Social Européen Démarche, activités et supports de formation au français avec des demandeurs d’asile et des réfugiés en Ile-de-France APPRENDRE LE FRANÇAIS, VIVRE DANS LA CITÉ Rapport d’expérience « Quand je suis arrivé dans ce pays, j’étais comme sourd et muet. Je savais ce qu’il fallait faire : apprendre le français. Sans le français, je savais que je ne pourrais rien faire ». Réfugié russe d’origine tchétchène 3 APPRENDRE LE FRANÇAIS, VIVRE DANS LA CITÉ Démarche, activités et supports de formation au français avec des demandeurs d’asile et des réfugiés en Ile-de-France Novembre 2008 © Copyright Cimade Cimade 64, rue Clisson 75013 Paris France Publication réalisée par : Marie-Jo Descolonges, Carl Ebrard, Agnès Foyer, Véronique Laurens, Perrine Terrier Remerciements : Camille Bouyer, Brice de Jorna, Joëlle Fouyet, Minhchay Thaï Maquette : Carine Perrot Impression : Expressions II Photographies : service Formation Cimade, Perrine Terrier Avec l’aimable autorisation de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, la Mairie de Paris et l’agence Rapho pour la reproduction de leurs documents. 4 SOMMAIRE Avant-propos : le projet FAAR 6 1. De la précarité au désir d’apprendre 7 1.1 La précarité défi nit la situation, pas la personne 8 1.2 L’accès à l’apprentissage de la langue du pays d’accueil 9 2.2.1 Le caractère recognitif du statut de réfugié 9 2.2.2 Le processus d’intégration 9 2.2.3 La mise en place réussie d’une action de formation 11 1.3 Démarche pédagogique préconisée 15 2.3.1 Apprendre dans la complexité 15 2.3.2 L’attitude du formateur face à « l’autre » apprenant 16 2.3.3 L’organisation de la formation 17 2. Fiches descriptives des activités de formation 25 2.1 La vie dans le projet 26 2.1.1 Signer l’accord FAAR 26 2.1.2 Comprendre le calendrier de la formation 29 2.1.3 Faire connaissance au sein du groupe : le calendrier des anniversaires 31 2.1.4 Découvrir l’association organisatrice ou accueillante 34 2.1.4bis Découvrir le lieu de formation 36 2.2 La vie sociale et culturelle 38 2.2.1 Découvrir le quartier du lieu de formation 38 2.2.2 Connaître les numéros des services d’urgence 40 2.2.3 Promenons-nous dans les parcs 42 2.2.4 Nager à Paris 46 2.2.5 Visiter un musée : retrouver Les Misérables à Paris 50 5 2.2.6 Visiter une exposition à l’Hôtel de Ville de Paris 53 2.2.7 Utiliser une bibliothèque municipale 56 2.2.8 Se trouver en situation de médiateur 60 2.2.9 Prévenir d’une absence par SMS 62 2.3 La vie administrative et juridique : l’accès aux droits 65 2.3.1 Comprendre une convocation, se rendre à un entretien 65 2.3.2 Des papiers, pour quoi faire ? 70 2.3.3 Parler de sa situation administrative en France 78 2.3.4 Observer le fonctionnement de la Commission des Recours des Réfugiés 81 2.4 La vie citoyenne 84 2.4.1 Trier les déchets 84 2.4.2 Comprendre et débattre du projet de loi « pour une immigration choisie » 88 2.4.3 Discuter des préjugés 94 2.4.4 Découvrir les Justes de France 97 2.5 La vie professionnelle : identifi er ses compétences 102 2.5.1 Décrire son activité professionnelle avec l’arbre des connaissances 104 2.5.2 Discuter et argumenter à partir de l’araignée-débat collective 106 2.5.3 Classer le lexique grâce à l’araignée individuelle 108 2.5.4 Formuler clairement ses compétences 110 Annexes 113 Glossaire 114 Echelle de niveaux du référentiel « Démarche pour l’évaluation » 115 Exemples de programmes de formation réalisés dans le projet FAAR 117 La procédure de demande d’asile 125 Extraits de la Directive européenne sur les normes minimales d’accueil des demandeurs d’asile 128 Bibliographie / sitographie 129 6 Avant-propos Avant-propos : le projet FAAR Ce rapport d’expérience présente une série d’activités développées et mises en œuvre par le service Formation de la Cimade et le GRETA paramédical et social en formation linguistique avec des adultes demandeurs d’asile dans le cadre du projet FAAR (Formation, Accueil des demandeurs d’Asile et Réfugiés), entre septembre 2005 et novembre 2007. Le projet FAAR (Formation, Accueil des demandeurs d’Asile et Réfugiés) Ce projet a été mis en œuvre par la Cimade et ses partenaires franciliens de septembre 2005 à novembre 2007. Il a été réalisé dans le cadre du Programme d’Initiative Communautaire EQUAL, programme co- fi nancé par le Fonds Social Européen, qui visait à favoriser l’égalité des chances des publics défavorisés en Europe au regard de l’accès à l’emploi. Les demandeurs d’asile et les réfugiés faisaient partie des publics visés par le programme EQUAL (au titre du thème I). Les partenaires franciliens de la Cimade étaient : - sur le plan opérationnel > le Centre d’Action Social Protestant (CASP), le Comité Tchétchénie, le GRETA paramédical et social, l’AFPA ; - sur le plan institutionnel > la Direction des Affaires Sanitaires et Sociales de Paris (Dass), la Mairie de Paris. Ce projet a aussi fait l’objet d’un partenariat européen (intitulé Exchanges) avec deux autres projets similaires visant l’accueil, l’accompagnement et la formation des demandeurs d’asile et des réfugiés à Londres (projet EASI, porté par Islington Training Network – ITN) et à Budapest (projet ESELY, porté par Menedek)1. Les trois projets du partenariat Exchanges ont accordé une place importante à la formation linguistique. Au cœur du projet FAAR, la formation linguistique a été l’activité pivot du projet pour les demandeurs d’asile. Ceci, malgré l’impossibilité qui est faite aux demandeurs d’asile d’accéder à l’apprentissage de la langue du pays d’accueil selon la législation en vigueur en France, en Angleterre et en Hongrie. On peut même dire que l’accent mis sur la formation linguistique dans les trois projets partenaires est le refl et de cette interdiction de fait. Ce rapport d’expérience revient dans un premier temps sur la question de l’accès à l’apprentissage de la langue du pays d’accueil et la mise en place de l’activité de formation linguistique au sein du projet FAAR : les raisons de sa mise en place, la façon dont cette activité a été développée, la démarche pédagogique suivie. Dans un deuxième temps, ce rapport d’expérience présente et détaille vingt-six activités d’enseignement/ apprentissage développées et animées au cours des périodes de formation linguistique. Ces activités ont été sélectionnées pour ce rapport parce qu’elles représentent des mises en pratique pertinentes de ce qui peut être travaillé conjointement tant sur le plan de l’apprentissage du français que sur la compréhension de la société d’accueil, en l’occurrence la vie à Paris et plus largement en France. Ces activités montrent comment un accompagnement global des personnes s’appuie effi cacement sur des pratiques pédagogiques qui visent l’autonomie, notamment du point de vue de la communication, dans la société d’accueil, alors que les personnes y vivent en situation « d’immersion », ce qui infl ue grandement sur l’acquisition de la langue ainsi que sur l’appréhension des codes sociaux et des faits culturels. Ce rapport d’expérience intéressera les responsables pédagogiques et les formateurs salariés ou bénévoles qui animent des formations linguistiques en français pour les demandeurs d’asile et les réfugiés et au-delà pour tout migrant adulte en situation d’apprentissage du français en France, qui interviennent dans les centres sociaux, les associations de proximité ou les centres de formation spécialisés. Il pourra également intéresser toute personne travaillant sur l’accueil, l’accompagnement, la formation et l’insertion des demandeurs d’asile et, plus largement, des personnes en route sur leur chemin d’intégration en France. 1 Pour une présentation complète du projet FAAR, consulter le rapport d’expérience : Chemins d’espoir – Parcours de formation de demandeurs d’asile et de réfugiés en Ile-de-France, Cimade, Paris, 2008. Disponible sur www.lacimade.org. 7 1. DE LA PRÉCARITÉ AU DÉSIR D’APPRENDRE 8 Apprendre le français, vivre dans la cité De la précarité au désir d’apprendre 1. De la précarité au désir d’apprendre Les demandeurs d’asile sont des personnes qui se trouvent à un moment de leur vie en situation de grande précarité de par la rupture géographique et psychique que représente l’expérience de l’exil forcé. 1.1 La précarité défi nit la situation, pas la personne Ceci ne veut pas dire que ces personnes sont précaires ou qu’elles ont vécu dans la précarité auparavant et a fortiori qu’elles resteront en situation précaire toute leur vie. C’est un moment crucial de la vie de personnes qui ont choisi de fuir leur pays plutôt que de continuer à y courir un risque pour leur vie et celles des membres de leur famille. Moment à penser comme transitoire, comme un passage et non comme un entre-deux à jamais bloqué. Vivre l’exil en tant que demandeur d’asile, c’est s’engager sur un chemin d’espoir pour une vie meilleure ailleurs. L’arrivée dans le pays de destination constitue la deuxième étape importante de l’exil (la première, d’évidence, c’est le départ de chez soi). Cette étape fait vivre la précarité sur le plan social, économique et juridique : car les personnes demandent une protection à laquelle elles ont droit mais la procédure { est longue et la réponse incertaine, l’asile étant trop souvent utilisé aujourd’hui en France et en Europe comme une variable d’ajustement des fl ux migratoires ; car nombreux sont les demandeurs d’asile qui relèvent du réglement de réadmission { de la convention Dublin II et qui, pendant plusieurs mois, ne savent pas s’ils pourront effectivement déposer une uploads/Finance/ cimade-2008-apprendre-le-franc-ais-vivre-dans-la-cite.pdf
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- Publié le Jui 07, 2022
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
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