8ème Conférence Internationale de l’Union Francophone de l’Audit Interne LA CON

8ème Conférence Internationale de l’Union Francophone de l’Audit Interne LA CONTRIBUTION DE L’AUDIT INTERNE À LA PERFORMANCE DES ORGANISATIONS : DÉFIS D’AUJOURD’HUI, ENJEUX DE DEMAIN 8ème Conférence Internationale de l’Union Francophone de l’Audit Interne LA CONTRIBUTION DE L’AUDIT INTERNE À LA PERFORMANCE DES ORGANISATIONS : DÉFIS D’AUJOURD’HUI, ENJEUX DE DEMAIN >> dossier dossier Vingt ans après la création de l’Union Francophone de l’Audit Interne (UFAI), quelque 550 auditeurs francophones venus de 28 pays se sont retrouvés à Paris, les 13 et 14 octobre 2008, pour célébrer cet anniversaire. C’est sur fond de crise financière mondiale, que s’est tenue la 8ème conférence internationale de l’UFAI, au cours de laquelle nombre d’intervenants prestigieux, venus d’horizons divers, ont donné leur point de vue sur les événements actuels, sur le rôle – très difficile – que devra jouer à l’avenir l’audit interne et sur son implication crois- sante dans la gouvernance des entreprises. Le présent dossier ne peut malheureusement reprendre dans leur inté- gralité l’ensemble des interventions qui ont eu lieu au cours des deux journées. Aussi, seules ont été retenues les conférences plénières et les conférences introductives et de clôture. >> dossier 12 n°192 - décembre 2008 Donnons davantage de pouvoir au Fonds Monétaire International et une place centrale à l’audit interne V os organisations, l’UFAI et l’IFACI, ont choisi, pour vos travaux du 20e anniver- saire, ce qui sera peut-être le jour J de la nouvelle économie financière. Je crois que les mesures annoncées, méditées, distillées au cours des huit derniers jours, de la réunion des quatre à la réunion du G7, puis à la réunion d’hier soir, ont tout le potentiel pour convaincre l’ensemble des opérateurs que cette crise a trouvé son point bas et qu’il s’agit maintenant de recons- truire. Cependant, au moment où l’on exprime sa confiance, il faut aussi rester en alerte et dire pourquoi. Je voudrais donc revenir sur quelques raisons de confiance mais aussi de vigilance et dire tout simplement que le business as usual n’est plus de mise. Quelque chose est radicalement en train de changer dans notre monde financier. Pourquoi ai-je confiance ? La finance internationale a été gravement secouée. Cet édifice reste certes soli- dement assis sur ses colonnes, mais il s’agit de consolider ces colonnes. Et à partir des principes de base qui sont les colonnes d’un système finan- cier mondial ordonné, faire que cela marche encore mieux et que la confiance soit rétablie. Revenons à l’essentiel. Qu’est-ce que le libéralisme, qu’est-ce que le capi- Michel Camdessus gouverneur honoraire de la Banque de France, ancien directeur général du Fonds Monétaire International Michel Camdessus est diplômé de l’ENA. Il a été successivement directeur du Trésor entre 1982 et 1984, gouverneur de la Banque de France de 1984 à 1987, directeur général du Fonds monétaire international de 1987 à 2000. Il est président du Comité d’orientation et de suivi de l’emploi des fonds de cohésion sociale (COSEF). Il est membre de l’Africa Progress Panel présidé par M. Kofi Annan. Il est membre du Secretary General Advisory Board on Water and Sanitation auprès des Nations Unies. Il a été membre de la Commission pour l’Afrique présidée par M. Tony Blair, qui a publié un rapport en mars 2005. Il a également présidé le Panel mondial sur le financement des infrastructures de l’eau, dont le rapport a été publié en 2003. dossier 13 n°192 - décembre 2008 La contribution de l’audit interne à la performance des organisations : défis d’aujourd’hui, enjeux de demain talisme, qu’est-ce que l’économie de marché ? Il faut relire Adams Smith. Pas seule- ment l’Adams Smith de la Richesse des nations, mais celui de la Théorie des sentiments moraux. Ce livre a été un peu perdu de vue, mais c’est là qu’Adams Smith établit que, pour qu’une économie fonctionne bien et produise tous les effets positifs que l’on peut attendre de l’économie de marché, il faut que l’ensemble de ses acteurs soient inspirés par des valeurs morales et agissent en toutes choses dans le respect de l’autre, dans la maîtrise de leurs pulsions égoïstes d’ava rice et de maximation des profits. Il s’agit de poursuivre évidem- ment la maximation de la valeur, mais dans le respect des valeurs collecti- ves. Ceci est repris dans la « Richesse des Nations », l’évangile de l’économie de marché. Tout ceci, hélas, a été ignoré pendant des « années d’exu- bérance irrationnelle », pour repren- dre les mots d’Alan Greenspan. Et nous voyons où cela nous a conduits. Je crois que le monde a été suffisam- ment secoué – et nous le voyons dans le comportement de ses dirigeants – pour désormais se recentrer, pour revenir aux fondamentaux, comme le disait si bien Jean-Paul Bailly, il y a un instant. Cela veut dire qu’il faut mettre en place, dans l’ensemble des structures économiques, des éléments de contrepoids, des éléments de vigi- lance tels que la poursuite de la maxi- mation des gains ne prenne pas le pas sur l’anticipation des risques. C’est ce qui s’est passé. Vous savez tous combien, au sein du système financier mondial, la poursuite de la maximation des gains sans aucune limite, puisqu’il n’y avait pas de garde-champêtre au milieu du village, a oblitéré l’attention nécessaire à l’anti cipation des risques. A l’intérieur du système bancaire en particulier, l’ordre des choses s’est renversé, les commerciaux ont pris le pouvoir et renvoyé les surveillants des risques à leurs chères études ! C’est ceci qui doit fondamentalement changer et c’est ici, évidemment, que l’on voit la pertinence, et l’immense importance, l’importance centrale que devra prendre à l’avenir l’audit interne. Ne peignons pas le tableau en blanc et noir, il est bien vrai que dans un grand nombre d’institutions, l’audit interne est bien à sa place, jouit de l’indépendance indispensable, mais ce n’est pas le cas partout. Il faut donc y pourvoir. Simplement, il s’agit de faire en sorte qu’à l’avenir, il soit plus difficile de s’asseoir sur les conclusions de l’au- dit interne. Je crois que les circons- tances sont réunies pour qu’une sorte de changement culturel s’opère – pas seulement au plan de chacune des entreprises, mais collectivement dans le monde de l’économie – qui fera que l’audit interne soit perçu comme la condition des plus hautes performan- ces, pour que l’audit soit conforté, là où c’est nécessaire, dans son indé- pendance et dans son positionnement de proximité par rapport au centre décisionnel ultime. Je crois que tout ceci se mettra en route, si ce n’est déjà le cas. L’histoire du monde nous a appris deux choses que l’on oublie toujours. La première est que chaque fois qu’il y a crise financière, depuis Athènes jusqu’à nos jours, ce sont les plus pauvres qui en paient le prix. Et j’ai été bien placé pendant treize ans au FMI pour m’en rendre compte. La seconde constatation que l’on peut faire en parcourant l’histoire du monde, et en particulier celle des crises financières les plus récentes, est que l’homme est ainsi fait qu’il a grand peine à s’engager sérieusement dans la réforme. On aime les réfor- mes prises dans la lucidité, dans la tranquillité, dans la sérénité. Elles sont très rares. Il faut hélas, le plus souvent, des crises pour que des réformes soient engagées. Dans la crise, on réforme un peu ; dès que la crise est passée, on oublie la réforme. Et je peux vous dire que j’ai vécu assez inti- mement au cœur de la dernière crise de taille, la crise asiatique de la fin des années 1990, pour vous dire que c’est exactement ce qui s’est passé. Tous les éléments qui auraient permis d’éviter la crise actuelle ont été propo- sés, voire acceptés dans leur principe pendant les années 1997 à 1999. Puis on est sorti rapidement de cette crise, bien plus vite que de crises anté - rieures. L’euphorie a donc repris et on a oublié les réformes nécessaires. On est entré dans l’exubérance irra- tionnelle, suivie aujourd’hui d’un pessimisme irrationnel, et les réfor- mes qu’il fallait prendre pour éviter cette crise ont été oubliées. Je voudrais >> dossier 14 n°192 - décembre 2008 les rappeler brièvement pour vous aujourd’hui. J’en citerai seulement quatre, mais elles sont essentielles. La première est de constater que personne n’est en charge des trans- actions financières. Personne. Le pouvoir est parcellisé au point que des béances dans le filet existent, dont personne ne se sent responsable, qu’ici ou là les institutions se chevauchent mais que, en fait, il n’y a pas de pilote dans l’avion. Or, dès le début de la crise asiatique, à Hong-Kong – en septembre 1997 – l’assemblée annuelle du Fonds monétaire, l’ins- tance décisionnelle la plus importante, le Comité intérimaire du Fonds moné- taire, a décidé d’étendre aux transac- tions financières le pouvoir de contrôle et de juridiction dont le Fonds monétaire est investi pour ce qui est des transactions monétaires et des transactions de balance courantes. Mais il lui est interdit de se mêler des transactions en capital. Les choses se sont un peu assouplies, il a pu les observer, uploads/Finance/ contribution-de-l-x27-audit-interne-a-la-perfor-des-organisations.pdf

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  • Publié le Jan 29, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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