Correction de la dissertation n°2 2008-2009 Mercredi 11 Février 2008 : Peugeot

Correction de la dissertation n°2 2008-2009 Mercredi 11 Février 2008 : Peugeot a annoncé la suppression de 6 à 7000 emplois en France. N.Sarkozy a alors menacé C.Streiff, PDG de Peugeot SA de lui retirer les prêts à taux préférentiels qui lui avaient été accordés pour faire face à la récession mondiale. Celle-ci partie des Etats-Unis touche maintenant la quasi-totalité des pays du monde : réduction de la croissance économique dont le taux devient même négatif, licenciements et augmentation du chômage. Face à cette crise d’ampleur inégalée depuis des décennies, les gouvernements des PDEM lancent des plans de relance : massifs avec le plan Obama d’une valeur de 789 milliards de dollars , plus réduit en Europe. Le problème est alors d’arriver à relancer la croissance , l’investissement et l’emploi. Certes, baisse du chômage définie comme absence d'emploi pour une personne ou pour une partie de la population qui souhaite travailler et hausse de l’investissement désigné comme la valeur des biens durables qui sont acquis pour être utilisés pendant au moins un an dans le processus de production sont corrélés ; mais reste une question : comment arriver à réduire le chômage et relancer l’investissement ?. Selon les libéraux, la réponse est claire : il faut restaurer les conditions de l’offre seules susceptibles de restaurer la rentabilité des entreprises et de les inciter à investir et à embaucher. Pour cela , le partage de la valeur ajoutée doit être favorable aux entreprises. Mais selon les keynésiens, cette stagnation des salaires auraient des effets pervers tant au niveau micro-économique que macro-économique I. Une corrélation claire entre emploi et investissement A. Constat Contrairement aux idées reçues, emploi et investissement ne sont pas antinomiques, mais au contraire complémentaires.Ainsi, sur la période 1992-2003, une corrélation forte entre la croissance de l’emploi et celle de l’investissement est notée ( doc1) . On remarque ainsi que plus l’investissement augmente rapidement, plus l’emploi s’accroît fortement. Ainsi, en Irlande, l’investissement a augmenté en moyenne de 10% par an entre 92et 2003 et l’emploi s’est accru de 4% par an en moyenne ; en France, l’investissement n’a augmenté que de 2% par an en moyenne et l’emploi seulement de 0,8%.Le Japon qui a connu une baisse de l’investissement : - 0,5% par an en moyenne a aussi vu l’emploi chuter : -0,5% B. Explications Cette corrélation peut s’expliquer par plusieurs mécanismes liés à la fois aux conditions de l’offre et de la demande 1. Les mécanismes de l’offre L’investissement prend 3 formes .Si l’investissement de remplacement qui consiste à remplacer les machines usées et obsolètes n’a en théorie aucun effet sur l’emploi, ce n’est pas le cas pour les deux autres formes d’investissement. En effet, l’investissement de capacité qui a pour objectif d’accroître les capacités de production conduit à accroître les emplois : de nouvelles machines impliquent de nouveaux salariés. C’est aussi le cas pour l’investissement de productivité qui vise à introduire des machines plus productives intégrant le progrès technique. Cet investissement permet de gagner en compétitivité-prix et compétitivité-qualité, ce qui assure une augmentation des parts de marché, donc de la production, des embauches et une baisse du chômage 2. Les mécanismes de la demande L’investissement améliore ainsi l’offre des entreprises ; elle a aussi un rôle non négligeable sur la demande comme le démontre la théorie du multiplicateur de Keynes. L’investissement génère de la croissance, car une augmentation de l’investissement se traduit par une augmentation plus rapide de la production qui nécessite ainsi une création d’emplois. Ainsi l’investissement et l’emploi sont fortement corrélés, toute la question est alors de savoir comme relancer l’investissement et réduire le chômage. II. Selon les libéraux, pour réduire le chômage et relancer l’investissement, il ne faut pas augmenter les salaires mais restaurer le profit des entreprises Pour les libéraux, relancer l’investissement et l’emploi passe par une seule solution : la baisse des salaires A. La hausse des salaires est inutile et inefficace 1. Explications Pour sortir de la crise, les socialistes proposent un plan de relance visant à relancer la consommation par des aides directes ou indirectes aux ménages. La solution la plus simple consiste alors à augmenter les salaires. Or, selon G de Capèle, « c’est un programme qui fleure bon la naphtaline de 1981 » et qui se révèlera inutile et inefficace : « une idée qui fera plaisir à tous les bénéficiaires, amis qui ne réglera rien » ( doc 2 ) a. Inutile En effet, une partie voire la totalité de l’augmentation du revenu peut être épargnée : il n’ y aura donc pas de relance de la consommation b. Inefficace Autre problème : l’augmentation des revenus peut servir à acheter des produits importés comme cela a été le cas lors de la relance de 81. Comme les salaires du pays ont augmenté, les coûts salariaux aussi ce qui entraine une augmentation des coûts de production et donc des prix des produits nationaux. Les ménages préfèrent alors acheter des produits importés moins chers. 2. Constat C’est bien ce qui s’est passé en France : entre 75 et 84, la part des salaires dans la VA a augmenté passant de 68% à 74%, parallèlement le taux de chômage a été multiplié par 10, passant de 2% à 5% ( docs 5 et 6) Ainsi, selon G.de Capèle, « la distribution de chèques ne répond pas à ces problèmes et ceux qui, à l’instar des EU , ont choisi cette voie, n’en ont retiré que d’éphémères résultats vite estompés » ( doc 4). En effet, « ce dont souffre aujourd’hui notre économie, c’est d’un déficit d’investissement et d’un manque de financement ». B. La baisse des salaires est la solution Il faut donc restaurer les profits de l’entreprise en réduisant les salaires ce qui aura à la fois un effet sur l’emploi et l’investissement 1. Constat On note en effet que plus la part des salaires dans la Va est basse, plus le taux de chômage est faible. On peut le voir par une analyse longitudinale : en France entre 1996 et 2004, la part des salaires dans la VA a diminué passant de 74% à 64%, de même le taux de chômage est passé de 12% à 9% Une analyse transversale aboutit à la même conclusion : depuis 1990, la part des salaires dans la VA est plus élevée en France qu’en Union Européenne (65% contre 60%) et le taux de chômage est plus élevé ( plus de 10 % en France contre 6% dans l’Union Européenne) 2. Explications En effet, la baisse des salaires a un effet direct et indirect sur l’emploi et l’investissement a. Un effet direct La baisse des salaires va, à la fois réduire l’offre de travail et augmenter la demande de travail, ce qui entraîne automatiquement une réduction du chômage . Les offreurs de travail sont des homo oeconomicus : ils font un calcul coût bénéfice en comparant ce que leur rapporte une heure de travail supplémentaire avec ce qu’elle leur coûte : la désutilité marginale du travail, c’est-à-dire la perte de loisir. L’individu ne travaillera que si le salaire est supérieur à la perte de loisir. Ainsi, une baisse de salaire se traduira automatiquement par une réduction de l’offre de travail En revanche, la demande de travail va augmenter, car les entreprises cherchent le profit maximum. Elles comparent alors ce que rapporte un salarié supplémentaire : la productivité marginale avec ce qu’il leur coûte : le coût marginal, c’est-à- dire le salaire. Tant que la productivité marginale est supérieure au salaire, l’entreprise a intérêt à embaucher ce travailleur supplémentaire puisqu’il augmente son profit. Ainsi, la baisse des salaires devrait permettre aux entreprises d’accroître leurs embauches, puisque des salariés jusque là non rentables le deviennent. b. Un effet indirect A cet effet direct s’ajoute un effet indirect : la baisse des salaires entraîne une augmentation des profits qui incite les entreprises à investir et à embaucher comme l’affirme le théorème de Schmidt : « Les profits d’aujourd’hui font les investissements de demain et les emplois d’après-demain ». En effet, l’augmentation des profits pousse les entreprises à investir pour 2 raisons : la première est que ce profit permet de financer sans coût l’investissement ; la seconde est qu’elles sont incitées à investir pour avoir encore plus de profit Ainsi, pour sortir de la crise, il ne faudrait absolument pas augmenter les salaires, mais au contraire favoriser les entreprises en augmentant les profits. « L’intérêt bien compris de tout le monde est donc qu’elles soient prospères » III. Selon les keynésiens, la solution est la hausse des salaires Or cette baisse des salaires ne conduira pas automatiquement d’après les keynésiens à une baisse du chômage et une reprise de la croissance, car la baisse des salaires n’est ni une condition suffisante, ni nécessaire. A. Les effets pervers de cette baisse des salaires En effet, la baisse des salaires ne permet pas mécaniquement de créer des emplois 1. Constat Ainsi, entre 92 et 2000, la baisse de la part des salaires dans la VA ( 66 % uploads/Finance/ correction-de-la-dissertation-hausse-des-salaires-investissement-2008-2009.pdf

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  • Publié le Mai 18, 2021
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