Cours d'économie internationale Samba Mbaye Université Gaston BERGER Sénégal Av

Cours d'économie internationale Samba Mbaye Université Gaston BERGER Sénégal Avril 2010 1 GÉNÉRALITÉS 1 Généralités L'analyse des relations économiques internationales est souvent présentée comme le point de départ de la science économique moderne. Les hisptoriens de la pensée économique décrivent l'essai du philosophe ecossais David Hume, Of the Balance of Trade, comme le premier exposé d'un véritable modèle économique. Sa publication date de 1758, précédant d'environ 20 ans celle de la richesse des nations, d'Adam Smith. Par la suite les débats portant sur la politique commerciale britannique, qui ont animé le début du XIXe, ont largement contribué à transformer l'analyse économique : d'abord essentiellement discursive, l'économie est progressivement devenue la discipline orientée vers la modélisation et l'analyse empirique que l'on connaît aujourd'hui. La spéci cité de l'économie internationale réside donc dans l'étude des interac- tions entre les Etats souverains. On peut dégager sept thèses importants : Les gains à l'échange, les structures du commerce international, le protectionnisme, la balance des paiements, la détermination du taux de change, la coordination internationale des politiques économiques et le marché mondial des capitaux. 1.1 Les gains à l'échange Tout le monde s'accorde pour reconnaître qu'une certaine dose de commerce international est béné que. Il serait pas raisonnable pour le Sénégal de produire de la roue si on a la possibilité de l'acheter à moindre prix avec une qualité meilleure. Il faut souligner que de nombreuses personnes redoutent l'ouverture au commerce avec des pays très diérents en termes de productivité ou de salaires. D'un côté les hommes d'aaire et les responsables politiques des pays en dévelop- pement s'inquiètent de ne pas disposer d'une technologie su sante pour pour supporter la concurrence exercée par les entreprises, très e caces, des pays développés. Aussi de l'autre côté, les chefs d'entreprise, les salariés, les responsables politiques des pays industrialisés redoutent aussi la pression concur- rentielle des pays à bas salaire. Cependant quelle que soit la situation, l'échange entre deux pays est toujours pro table. Le commerce international permet aussi 1 1 GÉNÉRALITÉS aux pays de se spécialiser dans des productions plus ciblées et de gagner ainsi en e cacité, en tirant parti de ce qu'on appelle des économies d'échelle. Les avantages économiques des relations économiques internationales ne se li- mitent pas au commerce de biens. La migration et l'emprunt international sont également des formes d'échanges mutuellement pro tables. Les échanges interna- tionaux d'actifs risqués, comme les actions ou les obligations, peuvent être béné- que car ils permettent aux pays de diversi er leurs portefeuilles et réduire ainsi la variabilité de leur revenu. Aussi, les avantages des échanges internationaux peuvent être inégalement res- sentis. Les secteurs concurrencés sont souvent aectés et l'ensemble des individus qui dépendent de ce secteur. Ce commerce aussi peut aecter la répartition des richesses entre les groupes sociaux. 1.2 La structure des échanges Il est impossible pour les économistes de discuter des impacts du commerce in- ternational ou de recommander des changements de politique sans s'appuyer sur un corpus théorique solide, capable de décrire avec précision la structure du commerce international eectivement observée dans les faits. Certains échanges peuvent être expliqués par la particularité du pays producteurs (le pétrole en Arabie saoudite, le café au Brésil).Il existe néanmoins plusieurs autres types d'échanges non expliquées par les spéci tés des ressources naturelles ou autre. 1.3 Le protectionnisme ou le libre échange Le degré d'ouverture de toute économie au commerce mondial qu'il est bon est un débat aussi ancien que celui des gains issus du commerce international. Les Etats se préoccupent sur les eets de la concurrence internationale sur la prospérité des activités locales ; certains secteurs sont protégés par la limitation des importations ou bien par des subventions. Une réglementation est a été instaurée d'abord par le GATT (General Agreement on taris and trade) ensuite par le l'OMC qui a pris la place du GATT en 1994 à l'Uraguay Round. 2 1 GÉNÉRALITÉS Depuis les manifestations massives organisées lors de la conférence de Seattle en 1999, le mouvement altermondialiste a gagné de nombreux adhérents. Ce mou- vement a poussé les avocats du libre échange à reviser dans une large mesure leur position. La théorie économique peut donc contribuer à donner un sens aux politiques commerciales, en expliquant qui gagne, qui perd à la suite d'une politique de libé- ralisation ou, au contraire, de protection commerciale. Cependant, il faut souvent reconnaître que, dans la réalité, les Etats ne respectent pas nécessairement les orien- tations préconisées par l'analyse économique. Les con its d'intérêt à l'intérieur du pays ont en général un poids plus important que les con its internationaux sur les décisions publiques. 1.4 La balance des paiements En 1998, la balances des paiements chinoise et sud coréenne étaient largement excédentaire. Dans le cas chinois, ce surplus résultait de la politique d'ouverture et des capacités d'exportation-provoquant de nombreuses plaintes de la part des pays partenaires dont les USA et l'UE qui accusent la Chine de ne pas se plier aux règles du commerce international. L'exemple chinois est une bonne chose d'entretenir un excédent commercial. Dans le cas de la Corée l'excédent résulte de la crise nancière qui a lourdement aecté. 1.5 La détermination du taux de change Lors de son introduction le 1er Janvier, l'euro valait environ 1.18 dollar. En cotobre 2002, il était descendu en dessous de 0.83 dollar. Il s'est ensuite apprécié vigoureusement pour atteindre 1.60 dollar en juillet 2008 avant de retomber à 1.25 dollar n 2008. La question du taux de change est l'un des éléments qui fait la spéci cité de l'économie internationale, qu'il s'agisse de comprendre les causes et les conséquences des variations de la valeur d'une monnaie par rapport à une autre ou bien d'expliquer le fait que plusieurs pays puissent décider, comme l'ont fait les quinze pays de la zone euro, de partager la même monnaie. 3 1 GÉNÉRALITÉS Durant la plus grande partie du XXe siècle, les taux de change étaient simple- ment déterminés par les pouvoirs publiques et non dé nies sur un marché ouvert : jusqu'aux années 70, les systèmes de change xes ont en eet prévalus, centrés d'abord sur un étalon or, puis après la seconde guerre mondiale sur le dollar amé- ricain. 1.6 La coordination des politiques économiques Chaque pays qui participe à l'économie mondiale est libre de choisir ses objec- tifs et ses instruments de politique économique. Mais, dans un monde ouvert aux échanges des biens et des capitaux, les choix de chacun peuvent avoir des consé- quences importantes sur les autres économies. Il faut qu'il des accords suivis pour qu'un tierce pays ne pénalise pas l'autre en mettant en place sa politique commer- ciale. Cependant, l'un des problèmes fondamentaux de la régulation de l'économie mondiale est de parvenir à créer un degré d'harmonie su sant sur les questions re- latives au commerce et aux politiques monétaires, en l'absence d'un gouvernement mondial qui pourrait dicter la conduite à suivre. Les politiques commerciales ont été gouvernées pendant les 60 dernières années par le GATT qui a laissé sa place à l'OMC en 1995, qui a pour mission d'organiser les négociations commerciales, mais qui disposent aussi du pouvoir de faire respecter ces accords en dénonçant et condamnnat les pratiques protectionnistes irrégulières. 1.7 Le marché des capitaux Au cours des années 70, les banques des pays industrialisés ont prêtés d'impor- tantes sommes aux entreprises et aux Etats en développement (particulièrement en Amérique Latine). Cette situation a entrainé une crise de la dette sans précédent à cause du non remboursement, et elle a durée plus de 10 ans. (Il n y avait plus d'argent dans les caisses de ces pays pour honorer leur engagement). A partir des années 90 des pays émergents d'Amérique Latine et du Sud est asiatique ont attiré des investissements étrangers. Ces a ux d'investissement ont une fois de plus posé problème : le Mexique a connu une fois de plus une crise nancière à la n de 4 1 GÉNÉRALITÉS l'année 1994, de même que la plupart des pays asiatiques à partir de l'été 1997, et l'Argentine en 2002. Et les crises n'ont pas épargné les pays développés. On pense à la crise nancière qui a débuté en 2007 au USA ( crise dite des subprimes). Et qui s'est rapidement propagé dans le monde entier. Pourquoi de telles crises à répétition ? Il y a des risques importants liés notamment aux uctuations des taux de change. Les investisseurs doivent faire face aux risques de dettes souveraines. Si un Etat refuse de remboursement sa dette, en l'absence d'instance charger de régler les faillites des Etats, il n'existe pas un réel moyen pour le créditeur de recouvrer en partie ou intégralement les sommes prêtées. 1.8 L'économie internationale : commerce et monnaie La recherche en économie internationale investit deux champs distincts. l'ana- lyse du commerce international et l'étude des relations nancières internationales. Le premier s'intéresse aux transactions réelles qui ont eu lieu sur les marchés inter- nationaux, des transactions qui impliquents des mouvements physiques de biens ou, ou dans le cas d'échange de services, un engagement concret uploads/Finance/ cours-ecointerintro 1 .pdf

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  • Publié le Aoû 21, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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