DISSERTATION Il est demandé au candidat : - de répondre à la question posée exp

DISSERTATION Il est demandé au candidat : - de répondre à la question posée explicitement ou implicitement dans le sujet ; - de construire une argumentation à partir d’une problématique qu’il devra élaborer ; - de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet, notamment celles figurant dans le dossier; - de rédiger en utilisant un vocabulaire économique et social spécifique et approprié à la question, en organisant le développement sous la forme d’un plan cohérent qui ménage l’équilibre des parties. Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l’expression et du soin apporté à la présentation. Sujet = Faut-il réduire le déficit public pour soutenir la croissance économique française ? DOCUMENT 1 – L'économie française est sortie lentement de la récession qu'elle a connue en 2009, suite à la crise financière. Le recul de l'activité a cependant été limité, la dépense publique étant venue soutenir l'activité. Le plan de relance adopté par le gouvernement en pleine crise est demeuré d'ampleur modeste, mais les " stabilisateurs automatiques1 " ont joué à plein : l'Etat, les collectivités territoriales et les régimes de protection sociale ont maintenu le niveau de leurs dépenses, en dépit de la baisse des recettes fiscales et sociales engendrée par le recul de l'activité et la montée du chômage. C'est pourquoi les déficits publics ont dépassé les 8 % du produit intérieur brut (PIB) en 2009 et 2010. Cette politique était nécessaire, mais elle a provoqué une forte montée de l'endettement public. La dette a ainsi franchi le cap des 80 % du PIB à la fin du troisième trimestre 2010. Par-delà les engagements souscrits auprès de nos partenaires européens de ramener le niveau des déficits publics à moins de 3 % du PIB en 2013, il est désormais nécessaire de freiner la progression de la dette publique, puis de la réduire. Cette exigence est d'autant plus forte que, dans un contexte de tension au sein de la zone euro, la pression des marchés financiers pourrait provoquer une remontée des taux d'intérêt, ce qui augmenterait la charge de la dette. Pour autant, si chacun s'accorde sur la nécessité de réduire la dette, le rythme et le moyen d'y parvenir font débat. (Source : Alternatives économiques, HS n°088, L’Etat de l’économie, février 2011) Stabilisateurs automatiques1 = Lorsque l’économie est en expansion, les impôts augmentent avec la hausse de la consommation et de l’emploi et les prestations sociales baissent avec le recul du chômage. La hausse des impôts et la baisse des prestations conduit alors à un ralentissement de la croissance. La situation est symétrique lorsque l’économie connaît un ralentissement. DOCUMENT 2 – Recettes et dépenses publiques en France, en % du PIB DOCUMENT 3 – Déficit, dette et charge de la dette1 (+) Prime de (+) risque Déficit (+) Dette (+) Charge de la (+) Taux d' public publique dette (intérêts) intérêt (+) Dépenses (+) publiques La charge de la dette1 ou le service de la dette désigne la somme versée chaque année au titre des remboursements du capital emprunté par les administrations publiques (l'amortissement) et le paiement des intérêts. La prime de risque2 correspond au surcroît d’intérêt demandé lorsque les prêteurs ne sont pas sûrs de la solvabilité de l’emprunteur. 1 2 DOCUMENT 4 – Les keynésiens pensent que le déficit budgétaire peut avoir un impact positif sur la croissance, à certaines conditions : il faut notamment que l'offre soit élastique, autrement dit, qu'il existe des capacités de production disponibles pour répondre à l'augmentation de la demande, que les ménages consomment une part importante de leurs revenus et achètent des produits locaux plutôt qu'importés (ou que les relances soient coordonnées…). Si ces conditions sont réunies, mieux vaut un creusement temporaire des déficits, quitte à alourdir une dette qui sera facile à résorber une fois la croissance revenue. A contrario, une politique budgétaire restrictive déprimera la croissance et risque finalement d'augmenter le poids de la dette. La réponse des néolibéraux est diamétralement opposée. Pour eux, la politique budgétaire n'est jamais efficace et ne conduit qu'à alourdir la dette. […] Quand les déficits augmentent, les agents privés épargnent davantage en prévision des hausses d'impôt futures. Et cette hausse de l'épargne privée annule les effets de la dépense publique. Deuxième argument, l'effet d'éviction: l'augmentation de la dette publique suscite une hausse des taux d'intérêt qui déprime l'investissement privé. (Source : Sandra Moatti , Alternatives Economiques n° 288 - février 2010) DOCUMENT 5 – Dans le cas de la France, par exemple, les intérêts sur la dette publique représenteront cette année 54 milliards d'euros (2,7 % du produit intérieur brut, PIB), selon la Commission européenne, soit l'équivalent d'un taux d'intérêt de 3,2 % sur les quelque 1 700 milliards de dette publique du pays. Si ce taux devait être porté à 5 %, cela impliquerait un surcroît de dépenses de 30 milliards d'euros, soit 1,5 point de PIB ou trois fois le budget du ministère de l'Ecologie et deux fois et demie celui de l'Emploi. Les scénarios d'évolution future de la dette publique sont donc extrêmement sensibles aux hypothèses de croissance et de taux d'intérêt. Une variation de 0,5 point de croissance annuelle (1,8% ou 1,3%) à partir de 2011 change radicalement le profil de la dette, comme le montrent les simulations réalisées par l'OFCE. Dans le premier cas, une stabilisation est possible en 2015, moyennant les engagements de maîtrise des dépenses publiques pris par le gouvernement dans le dernier programme pluriannuel de finances publiques. Dans le second cas, en revanche, la dette continuerait de dériver et dépasserait 115% en 2020. Un écart de 1 point de taux d'intérêt se traduit par un écart équivalent sur la dette publique. Mais c'est surtout l'orientation trop restrictive des politiques budgétaires des Etats de la zone euro qui aggrave la crise : l'austérité généralisée, loin de rassurer sur la capacité future des Etats à rembourser leurs dettes, inquiète au contraire les investisseurs. Lorsque tous les Etats de la zone euro serrent la vis budgétaire en même temps, l'activité économique plonge nécessairement. Et du coup, la situation budgétaire de chacun se dégrade ou en tout cas ne s'améliore pas autant que souhaité. (Source : Guillaume Duval, Alternatives Economiques n° 305 - septembre 2011) DOCUMENT 6 – Le projet mobilisateur ne peut être qu'une coopération étroite [au sein des pays de l’UE] dans la mise en commun de ressources humaines et technologiques pour se placer à la frontière d'une vague d'innovations portées par les économies d'énergie, la substitution vers les énergies renouvelables, la protection de l'environnement et la baisse des coûts de la santé. Il faut aussi en faire bénéficier au maximum les pays émergents qui vont devenir les fers de lance de la croissance mondiale. Cela implique de sortir de la logique budgétaire comptable et de restructurer à la fois les recettes et les dépenses. Inutile d'insister sur la nécessité d'élargir la base fiscale1 et d'annuler tous les allégements dont le seul objectif a été clientéliste. Il faut aussi créer des incitations à la réorientation de l'investissement. L'outil principal est une taxe carbone2 croissante dans l'ensemble de l'Europe, dont le produit doit être consacré en partie à l'investissement en recherche et développement et en partie à abaisser le coût du travail. Enfin, l'expérience scandinave le montre clairement, il faut une priorité absolue pour l'investissement public en direction de l'éducation sur toute la vie et de la recherche. Les gouvernements européens sont-ils capables de cet aggiornamento3 ? Rien malheureusement ne le laisse prévoir. (Source : Michel Aglietta, Le Monde du 18 mai 2010) Base fiscale1 = Ensemble des ressources (revenu, patrimoine, consommation…) qui sont prises en compte dans le calcul de l’impôt. De nombreux revenus échappent en totalité ou en partie à l’impôt (les niches fiscales). Taxe carbone2 = Taxe qui est appliquée aux activités génératrices d’émission de CO2 payée par les ménages et les entreprises. Aggiornamento3 = S’adapter aux transformations historiques et sociales. DEFICITS PUBLICS ET CROISSANCE Introduction :  Amorce = Crise de la dette souveraine de la Grèce, baisse de la note de crédit de l’Etat fédéral américain, plans de rigueur adoptés dans la plupart des pays de la zone euro, effondrement des valeurs boursières,…l’année 2011 a été marquée par la crise de confiance dans la capacité des Etats à rembourser leur dette publique due à des « déficits publics excessifs ».  Problématique = Doit-on réduire les dépenses et augmenter les recettes des administrations publiques (Etat, Sécurité sociale, Collectivités locales) pour ne pas entraver l’augmentation à long terme du PIB ? Plus généralement doit-on interdire aux Etats d’avoir un budget déficitaire (la « règle d’or ») comme le pensent les libéraux ? En quoi le déficit public et la dette publique peuvent-ils être un frein à la croissance ? Le déficit public n’est-il pas indispensable à la relance de la croissance lorsque l’économie est en récession comme le pensent les keynésiens ?  Annonce du plan = Si le cumul des déficits publics et l’endettement excessif qui en résulte peuvent être un obstacle à la croissance économique, uploads/Finance/ dissertation-deficit-public-et-croissance-2011-2012-pdf.pdf

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  • Publié le Mai 28, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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