Introduction générale La globalisation financière est la composante financière

Introduction générale La globalisation financière est la composante financière de la mondialisation. Elle résulte de la conjugaison de plusieurs facteurs : un processus de libéralisation (ou de déréglementation), engagé dès les années 1970, l’introduction des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) dans le secteur de la banque et de la finance, l’accélération des innovations financières avec la multiplication de nouveaux instruments et de nouveaux marchés. Elle se traduit par une parfaite mobilité des capitaux au plan mondial et dans chaque pays. Le processus d'internationalisation des marchés financiers est relativement récent puisqu'il date des années 1980. C'est sous l'impulsion des États-Unis et de l'Angleterre (puis de l'Europe et du Japon) que les marchés financiers ont été libéralisés. Ce processus repose sur les principes du libéralisme économique et de la pensée néoclassique qui veulent que, en laissant faire le marché (la loi de l'offre et de la demande), on aboutisse à la meilleure situation économique possible. Ainsi, l'internationalisation et la libéralisation des marchés doivent permettre une mobilité parfaite des capitaux à travers le monde. Ce processus s'inscrit dans un contexte économique de crise : crise du système monétaire international, crise de la dette des pays en développement, montée régulière du chômage, remise en cause de la pensée keynésienne... Cette globalisation financière signifie qu'un agent économique peut emprunter ou placer de l'argent où il le souhaite à travers le monde, pour la durée qu'il veut, son objectif étant la recherche de la rentabilité maximale. Alors comment cette globalisation a commencé et quelles sont ses différentes étapes ? c’est ce que nous allons traiter dans les paragraphes qui suivent. ~ 2 ~ Partie I : Les grandes étapes de la globalisation financière de 1870 aux années 1970 La globalisation financière a en fait commencé au moment de la Révolution industrielle et quand on a créé les sociétés anonymes vers la fin du XIXe siècle. Une nouvelle étape apparaît avec les chocs pétroliers à la fin du XXe siècle quand les pays exportateurs de pétrole cherchent à recycler les pétrodollars. Puis la libéralisation financière accélère le processus de globalisation financière Chapitre I : La première globalisation financière (1870-1913) La première globalisation est caractérisée par deux phénomènes majeurs : de puissants transferts de capitaux à long terme des pays les plus avancés vers les pays en développement de l’époque d’une part, la stabilité des changes d’autre part. Ces deux traits marquants ont fait largement défaut à la seconde globalisation. La durée des deux évolutions, un tiers de siècle pour la première (1880-1913) et plus d’un quart de siècle pour la seconde depuis le début des années 1980, rend possible une comparaison des processus d’intégration financière dans les deux phases historiques. Pour y procéder, il faut d’abord exposer les interdépendances qui font la structure dynamique de la première globalisation. Ainsi donc, malgré les possibilités offertes par la législation, les actions ne représentent en 1914 en France qu’une faible part des titres émis. Les obligations ont toujours la préférence du public en raison de la sécurité de leur rendement, qu’il s’agisse d’obligations d’Etat ou de celles des compagnies de chemin de fer. Les investissements de portefeuille l’emportent sur les IDE. Domination européenne (90% des capitaux exportés, près de 50% pour l’Angleterre). Rôle des banques : Rothschild, le puissant réseau bancaire allemand appelé la « pieuvre germanique » (4D : Deutsch, Dresdner, Diskonto et Darmstadter, les quatre plus grandes banques allemandes.) Principaux pays d’accueil : EU, Canada, Argentine, Australie (pas le Japon) Facteurs de l’intégration financière : généralisation de l’étalon or, développement du transport maritime, essor des communications, grande liberté de circulation dès la fin 19ème siècle. D’abord des flux Nord-sud Et plus précisément de la GB : ~ 3 ~ Elle tient un rôle prépondérant. Son réseau bancaire est le plus diffusé dans le monde ce qui permet à sa monnaie de circuler dans le monde. Plus grande confiance dans les activités bancaires et financières de la GB. La théorie des stades de la balance des paiements appelée aussi « théorie de la croissance transmise par les mouvements de capitaux », cette théorie développée par T. Boggs (1922), Charles Rist (1933) et A. Cairncross (1957) indique qu’il existerait une relation stable entre le niveau de développement d’un pays et sa balance des paiements. Chapitre II : De la première GM aux 1970’s : un recul de la globalisation financière. Illustrer essentiellement par effondrement de la mobilité internationale des capitaux au cours de la 1ère GM puis reprise limitée jusqu’en 1929. Diminution du rapport actifs étrangers/PIB entre la 1ère GM et la 2ème GM. Après la 2nde GM, le financement du développement, est principalement le fait de capitaux publics, internationaux (Banque Mondiale) ou étatiques (aide publique au développement), il engendre de faibles transferts du Nord vers le Sud Fort contrôle des capitaux au sein du système de BW. Ceci n’a pas empêché le développement des eurodollars à partir des 1960’s : intégration financière « par contournement » (Bourguignat) avec l’expansion des marchés internationaux à la City (marché offshore du dollar). Toutefois, « La politique de la France ne se fait pas à la corbeille » disait le Général De Gaulle, mais c’était bien avant la libéralisation des marchés financiers ; depuis, les choses ont bien changé. Partie II : Depuis les 1970’s : la seconde globalisation financière Chapitre I : Le tournant des 1970’s : Les traumatismes de l’entre deux guerres puis les besoins de la reconstruction provoqueront dans tous les pays des mutations profondes des systèmes de financement. a) Les chocs pétroliers des 1970’s : une impulsion déterminante ~ 4 ~ Chocs pétroliers et recyclage des pétrodollars car faible capacité d’absorption de ces capitaux au sein des pays de l’OPEP (80% des pétrodollars se dirigent vers les pays de l’OCDE, 40% sous forme liquide (placements auprès des banques occidentales). Cette offre de fonds prêtables rencontre la demande émanant des PED (financement du développement) et des pays développés (déficits publics). Les grandes banques mondiales vont alors assurer le recyclage des pétrodollars entre les premiers et les seconds, les seconds empruntant pour financer de vastes projets d’infrastructure et d’industrialisation : processus de recyclage des pétroles par des flux financiers sud-sud issu du 1erchoc pétrolier. Processus interrompu lors du second choc pétrolier de 1979 : effondrement des cours de la plupart des matières premières (fin des excédents des pays exportateurs) et crise de la dette dans les 1980’s (à commencer par la crise mexicaine) qui réduit la capacité d’emprunt. Le contre choc pétrolier en 1985 qui voit le baril baisser à 10$ en 1986, achève de tarir les flux financiers sud-sud. Aux déséquilibres financiers sud-sud, viennent s’ajouter les déséquilibres nord-nord entre PDEM : excédent au Japon et en Allemagne, déficits aux EU. b) L’« explosion » des transactions sur les marchés des changes : -Croissance des opérations de change plus rapide que celle des transactions commerciales ; -Multiplication des opérations de couverture et de spéculation dans un contexte de changes flottants et de forte volatilité des taux d’intérêt et de change qui a suivi la fin des accords de BW (1971) ; -Développement du marché des produits dérivés (1970-1980). c) Un tournant décisif : la politique monétaire de Volcker Envolée des taux d’intérêt américains (près de 20% en 1980-81) et déficit budgétaire, crise de la dette dans les PED (Brésil, Argentine en 1982) → réorientation des capitaux internationaux vers les EU et « effet d’éviction » à l’échelle mondiale. ~ 5 ~ Chapitre II : Les trois « D » et l’approfondissement de la globalisation financière. La théorie des trois D de Bourguignat dans « Finances internationales » 1997 décrit le processus de plus en plus poussé de mise en communication des marchés nationaux de capitaux qui conduit à un marché financier mondial en voie d’unification croissante. a) La déréglementation des marchés, grâce à l'abolition du contrôle des changes et des restrictions internationales aux mouvements de capitaux ; b) La désintermédiation, qui se traduit par le développement de la finance directe, c'est- à-dire le recours de plus en plus important aux marchés financiers (par émission de titres), sans passer par les intermédiaires financiers et bancaires ; c) Le décloisonnement des marchés, qui correspond à la suppression des frontières nationales entre les marchés et, à l'intérieur de ceux-ci, à l'éclatement des compartiments existants (marché monétaire, marché financier, marché des changes.), permettant de passer facilement d'un marché à l'autre. Conclusion Comme le montre clairement la comparaison entre les deux grands épisodes de mondialisation, celui de la fin du XIXe et du début du XXe siècles, d’une part, celui entamé à la fin du XXe siècle d’autre part, le processus de globalisation fait naître un ensemble d’interdépendances économiques, monétaires et financières entre les grandes régions du monde, ensemble dont les caractéristiques sont elles-mêmes dictées par des modalités de régulation et des logiques d’accumulation. L’ampleur des évolutions démographiques, observées et prévisibles, dans les différentes régions du monde au cours de la seconde moitié du XXe siècle et de la première moitié du XXIe, d’une part, les écarts de développement économique entre ces uploads/Finance/ dissertation-etapes-de-la-globalisation-financiere 2 .pdf

  • 20
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Dec 10, 2022
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.4757MB