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En 1755, le philosophe Jean-Jacques Rousseau publiait un essai intitulé « Le Di

En 1755, le philosophe Jean-Jacques Rousseau publiait un essai intitulé « Le Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes » dans lequel il y présentait notamment, la propriété privée comme source de toutes les inégalités. En outre, l’article premier de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 stipule que « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ». Ainsi au cours des siècles, les notions « égalité » et « inégalité » ont donc été plusieurs fois à l’origine de grandes œuvres qui ont laissé une trace dans l’Histoire et de textes fondateurs de notre société telles que nous la connaissons. De nombreux sociologues ont écrit plusieurs théories concernant les inégalités sociales mais, quel est le sens d’une inégalité sociale et pourquoi existe-t-elle ? Il est tout d’abord primordial de définir ce qu’est une inégalité sociale afin de mieux comprendre dans un deuxième temps les raisons de son existence et enfin analyser les solutions proposées aujourd’hui en France pour essayer de réduire ces inégalités. Avant de déterminer ce qu’est une inégalité sociale, il convient tout d’abord de définir individuellement les mots « inégalité » et « sociale ». D’après le dictionnaire Larousse, le mot « inégal » caractérise « quelque chose qui n’est pas identique, qui diffère par l’importance ou la grandeur ». Une inégalité est « le caractère, l’état de choses ou de personnes inégales entre elles ». L’adjectif « social » toujours d’après le dictionnaire Larousse, est un terme « qui se rapporte à une société, à une collectivité humaine considérée comme une entité propre ». Dans une introduction à la sociologie générale, Claude Javeau reprend un texte d’Henri Janne, homme politique et sociologue belge. Ce dernier définit social : « ce qui concerne ce phénomène de vie en communauté qui caractérise les hommes ». Il ajoute : « est social tout fait, tout acte, tout rapport dans la mesure où il comporte une action de la société ou une action sur la société ». Claude Javeau, « Présentation du texte d’Henri Janne « Introduction à la sociologie générale » », SociologieS [En ligne], Découvertes / Redécouvertes, mis en ligne le 05 novembre 2009, consulté le 05 novembre 2021. URL : http://journals.openedition.org/sociologies/2958. On peut ainsi considérer comme inégalité sociale, une différence dans les attributs d’une société. D’après Wikipédia, la célèbre encyclopédie collective en ligne, une inégalité sociale, est : « une différence dans l’accès à des ressources rares et valorisées, ressources étant entendu au sens le plus large, incluant toutes les possibilités d'actions humaines : politique, économique, culturelle, sociale, sexuelle, etc. Les inégalités sociales sont donc le résultat d'une distribution inégale des ressources au sein d’une société ». Les inégalités sociales sont multidimensionnelles, elles peuvent prendre plusieurs formes : des inégalités de revenu, des inégalités scolaires, des inégalités d’accès aux logements ou bien encore des inégalités d’accès aux soins médicaux. Très souvent et assez logiquement ces inégalités se cumulent et ont pour origine des inégalités de richesse qui structure, depuis que l’Homme possède des biens, une certaine hiérarchie au sein de notre société. Pierre Bourdieu, l’un des plus importants sociologues français de la deuxième moitié du XXème siècle, parle également d’inégalité des chances liée aux catégories sociales dans lesquelles les individus naissent. La nuance entre inégalité et discrimination, c’est-à-dire une différence de traitement interdite par la loi, est mince lorsque l’on abord les sujets de la couleur de peau, l’orientation sexuelle ou bien encore le genre. En effet en 2021 les inégalités hommes/femmes persistent toujours, notamment au niveau des salaires. En effet le site internet Les Echos relayait l’information suivante le 3 novembre 2021 : d’après le calcul annuel du collectif Les Glorieuses, il y aurait en 2021 une différence de 16,5% entre le salaire des hommes et celui des femmes. https://www.lesechos.fr/politique- societe/societe/inegalite-salariale-lecart-se-creuse-toujours-plus-entre-les-hommes-et-les- femmes-1360587. On parle même aujourd’hui d’inégalité écologique ou environnementale. A travers cette notion, on exprime le fait que les hommes ne sont pas tous égaux face aux risques et aux nuisances environnementales, ni dans l’accès aux ressources naturelles. Ce concept qui est né dans les années 70, prend tout son sens aujourd’hui avec le réchauffement climatique et les ressources de la Planète qui s’amenuisent. L’inégalité sociale est donc multiple, on parlera donc plus souvent au pluriel : inégalités sociales. Les inégalités sociales étant définies, pourquoi sont-elles donc présentes dans notre société ? L’origine des inégalités sociales a été l’objet de plusieurs études sociologiques au XXème siècle. Selon Pierre Bourdieu, c’est l’appartenance à une classe sociale qui va influencer le devenir d’un individu et l’école va générer ce qu’il appelle la « reproduction sociale ». Ainsi en 1970 dans un roman intitulé La Reproduction, co-écrit avec le sociologue Jean- Claude Passeron, Pierre Bourdieu explique sa théorie selon laquelle l’individu naît avec un triple capital. Tout d’abord un capital culturel c’est à dire un savoir-être, un savoir- vivre, un environnement culturel, puis un capital social auquel on assimile les relations familiales et enfin un capital économique qui regroupe les ressources monétaires. Les capitaux culturels et économiques seront les plus importants pour Bourdieu car ils déterminent la position sociale d’un individu. Le capital culturel étant fourni par l’entourage familial, il sera donc source de reproduction d’inégalité. En effet un adolescent à qui on a lu des histoires depuis son enfance, qui aura à sa disposition une bibliothèque familial à sa disposition, aura naturellement plus de bagages culturels, un goût pour la lecture et un sens de la curiosité plus développé qu’un adolescent qui n’a jamais eu accès à des livres au sein de sa famille. D’après le sociologue, le système d’enseignement qui est censé prôner l’égalité des chances, va inconsciemment privilégier les élèves qui détiennent un meilleur capital culturel et ainsi reproduire les inégalités sociales. Pour des travaux de recherches pour un devoir, un professeur va naturellement conseiller à ses élèves d’aller sur internet mais même si c’est peut-être rare aujourd’hui, toutes les familles ne sont pas équipées d’ordinateur et de connexion internet. Les enfants de ces familles seront défavorisés vis- à-vis des autres et leur réussite scolaire sera mise en danger. Dans cet exemple l’inégalité est liée au capital culturel mais également au capital économique, toutes les familles n’ont pas les moyens financiers de pouvoir acheter un ordinateur. Pierre Bourdieu va également développer la notion « d’habitus ». A travers ce terme il désigne un « système de dispositions réglées » propre à un individu dans une classe sociale. C’est-à-dire que les individus d’un même groupe social auront tendance à développer les mêmes réflexes de pensées et d’action. Cet habitus va influencer tous les domaines de la vie : culture, sport, éducation… Dans son livre la Distinction en 1979, Pierre Bourdieu va faire une étude sur le goût des classes sociales à travers un schéma dans lequel il classe les individus dans un espace social selon leur triple capital culturel, économique et social. Les goûts de chacun seraient socialement déterminés. Ainsi d’après l’anthropologue, l’appartenance à une classe sociale déterminerait l’évolution d’un individu au sein de la société, il reproduirait les mêmes habitudes sociales et garderait sa place vis-à-vis des classes dites supérieures. L’inégalité sociale perdurerait donc au fil des générations sans que le système scolaire n’encourage le contraire. Cette théorie de déterminisme social absolu et assez pessimiste, a bien sûr rencontré des oppositions. Raymond Boudon, sociologue français et responsable d’un mouvement d’individualisme méthodologique, a écrit en 1973 un roman intitulé L’inégalités des chances. Il y étudie la question de la mobilité sociale. Selon lui l’individu décide par lui- même et ses actions déterminent les changements du système social. Les inégalités sociales existeraient réellement mais les inégalités scolaires seraient uniquement dues aux choix individuels (orientation, langues, cours en option) variant suivant les catégories sociales. Les stratégies individuelles des familles seraient donc seules responsables des inégalités scolaires. Ainsi un jeune qui grandit dans une famille dont les parents sont artisans sera peut-être naturellement attiré par des études pour des métiers manuels plutôt que de longues études en université. Dans son essai sociologique L’Homme pluriel publié en 1998, Bernard Lahire évoque les habitus, déjà abordés par Pierre Bourdieu. Cependant, selon Bernard Lahire, l’individu dès son enfance va évoluer au sein de contextes sociaux hétérogènes entre les crèches et les écoles et les différentes rencontres qu’il y fera. L’individu sera donc confronté à une sociabilisation au sein de sa famille mais il sera également fortement influencé par des facteurs extérieurs. Les inégalités sociales auxquelles l’individu pourrait être confronté, ne sont donc pas forcément une fatalité. Les inégalités sociales telles qu’on les connait ne sont pas immuables et plusieurs solutions sont mises en place depuis plusieurs années pour réduire ces déséquilibres. Historiquement parlant, les premières mesures de politique sociale en France ont été prises au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. La constitution de la Quatrième république confirme ces mesures dans son préambule indiquant l’obligation d’assistance de la collectivité aux individus. Les politiques sociales en France se basent sur des critères internationaux dont uploads/Finance/ dissertation-inegalite-sociale.pdf