_______________________________________________________________________________
________________________________________________________________________________________________ Extrait des actes de la 11e Université d'été des CCI, «Vivre, c'est entreprendre…» - Toulouse, septembre 2007 ACFCI (Assemblée des Chambres Françaises de Commerce et d’Industrie) – http://www.acfci.cci.fr L’esprit d’entreprise, inné ou acquis ? L’esprit d’entreprise, un mélange d’inné et d’acquis Florence Devouard, présidente de la Fondation Wikimedia Titulaire d’un DEA en génétique et en biotechnologie, ingénieur en agronomie, Florence Devouard est peut-être avant tout une mère de famille qui vit dans un petit village proche de Clermont- Ferrand. Elle a par ailleurs travaillé à l’INRA et au CNRS. Depuis 2006, elle est présidente de la Fondation Wikimedia, gestionnaire de Wikipedia, l’encyclopédie mondiale en ligne, l’un des 10 sites les plus visités au monde, archétype du web 2.0. L’esprit d’entreprise n’est pas forcément lié à la création d’entreprise. Je ne suis pas moi-même créateur d’entreprise et j’ai pourtant l’impression d’être dans cette démarche. « Passer d’un état passif à une démarche active » Je pense qu’il s’agit avant tout de passer d’un état passif de consommateur avec un esprit critique limité à une démarche active, qui permet non seulement de vivre ses propres passions mais aussi d’entraîner les autres, de leur permettre de vivre leurs propres passions et de modifier la société autour de nous. Richard Descoings, directeur de Sciences Po Ancien élève de l’ENA, Richard Descoings est Conseiller d’Etat et directeur de Sciences Po. A ce titre, il est connu pour au moins trois grands faits d’armes. Il a d’abord créé une filière d’accès à cet établissement pour les élèves issus des ZEP. En 2004 il augmente les frais de scolarité tout en développant un système de bourse. Enfin, en 2005, Condoleeza Rice prononce, à la Fondation nationale des sciences politiques, le seul discours de sa première tournée européenne en tant que secrétaire d’Etat. A mon sens, il est relativement simple de créer ou de développer ce qui ne se fait pas déjà, ce qui ne se fait pas assez, ce qui se fait déjà mais dans des cadres convenus ou dépassés, ce qui se fait déjà mais de façon inefficace. « Apporter du neuf » Il s’agit donc d’un développement, d’une création, d’un mouvement vers quelque chose de neuf. L’esprit d’entreprise, c’est apporter du neuf. Michel Piroux, fondateur du Groupe Piroux Industrie Autodidacte, Michel Piroux crée en 1979 une entreprise spécialisée dans le domaine de la sous- traitance de tous types de véhicules industriels. Il inaugure son premier site roumain en 1996. En ________________________________________________________________________________________________ Extrait des actes de la 11e Université d'été des CCI, «Vivre, c'est entreprendre…» - Toulouse, septembre 2007 ACFCI (Assemblée des Chambres Françaises de Commerce et d’Industrie) – http://www.acfci.cci.fr créant en 2002 la division Ozone, il décide d'investir massivement dans la conception de systèmes de chauffage respectueux de l'environnement. « Etre en mouvement permanent » L’esprit d’entreprise se matérialise par le mouvement permanent, par l’engagement dans la vie active, par l’exercice d’une responsabilité collective, par l’énergie consacrée par exemple au développement international d’une entreprise. Philippe Hayat, fondateur de l’initiative 100 000 entrepreneurs Chef d’entreprise depuis quinze ans, ce diplômé de Polytechnique et de l’Essec a créé ou repris plusieurs activités dans les domaines de l’industrie (Les Bâches de France), des technologies (Kangaroo Village) et des services (Architel). Professeur attaché à l’Essec où il a fondé la filière « création d’entreprise », il lance en octobre 2006 l’association «100000 entrepreneurs» destinée à faire témoigner des entrepreneurs dans tous les collèges et lycées de France. Il est coauteur du livre «L’entreprise, un acteur clé de la société» publié en 2006 aux éditions Autrement. « Prendre sa vie en main » Plutôt que d’esprit d’entreprise, je préfère parler d’esprit d’entreprendre. C’est, selon moi, prendre sa vie en main, c'est-à-dire choisir les projets que l’on a envie de mener et les porter. Il est vrai que le chef d’entreprise est un exemple emblématique de l’esprit d’entreprendre. Mais il est également possible d’entreprendre en créant une association, en portant un projet au sein de la fonction publique, etc. L’on peut aussi être entrepreneur au sein d’un groupe en pensant à un nouveau marché dans un nouveau pays. L’esprit d’entreprendre n’oppose donc jamais le public et le privé, le grand groupe et la PME, l’associatif et le lucratif. C’est plutôt un état d’esprit transversal qui consiste à définir un projet qui nous tient à cœur, à avoir envie de le porter, à mobiliser son énergie et les personnes autour de nous pour avancer et à le mener un bien. C’est vraiment donner un sens à sa vie au travers d’un mouvement qui repose sur une envie et la conviction qu’il n’y a pas de fatalité. Si on a envie de le faire quoi qu’il en soit, c’est que c’est possible ! Et il faut le tenter ! Jean-Claude Volot président du groupe Dedienne, président de l’Agence pour la création d’entreprise (APCE) Cet ingénieur entrepreneur crée en 1973 sa première entreprise de sous-traitance mécanique. Il se lance ensuite dans la plasturgie et l’aéronautique, puis dans le médical 20 ans plus tard. Depuis 1973 il a créé 24 entreprises. PDG du groupe Dedienne, Jean-Claude Volot est depuis 2006 Président de l’Agence pour la création d’entreprise. Sa passion, c’est cette abbaye cistercienne d’Auberive qu’il a entrepris de rénover pour y installer un Musée d’art contemporain qui abrite aujourd’hui ses propres collections. ________________________________________________________________________________________________ Extrait des actes de la 11e Université d'été des CCI, «Vivre, c'est entreprendre…» - Toulouse, septembre 2007 ACFCI (Assemblée des Chambres Françaises de Commerce et d’Industrie) – http://www.acfci.cci.fr Depuis que je suis président de l’APCE, je rencontre tellement de cas différents que cette question m’apparaît de plus en plus compliquée au fur et à mesure que je m’y aventure. Nous sommes en train d’étudier l’historique de la création d’entreprises en France et nous y découvrons des éléments très surprenants. Aujourd’hui, 53 % des créateurs sont des personnes qui le font par nécessité et non par esprit d’entreprise ou par envie d’entreprendre. Ce sont en effet avant tout les chômeurs qui constituent la plus grande population des créateurs en France. La catégorie suivante se compose des cadres de grandes entreprises qui constatent que leur emploi et leurs revenus ne leur sont pas garantis et qui décident de créer leur propre entreprise pour s’assumer et prendre leur liberté. La troisième catégorie comprend les multirécidivistes, c'est-à-dire globalement les enfants de commerçants ou d’entrepreneurs, qui connaissent donc ce milieu depuis toujours. Il ne peut donc y avoir une réponse simple à cette question qui relève de l’histoire de chaque individu. « Vouloir être performant, gagner, être le meilleur » Je ne voulais pas avoir de patron, alors je suis devenu moi-même patron. L’esprit du sportif me guidait, je voulais être performant, gagner, être le meilleur. Il existe bien d’autres visions de l’esprit d’entreprise qui varient selon l’âge et le contexte culturel. Au début, la peur guette le créateur puis, l’expérience aidant, entreprendre devient un automatisme. En ce qui me concerne, je continue à créer dans l’univers de l’entreprise mais aussi dans celui des arts contemporains parce que c’est devenu une seconde nature. Très jeune, j’ai été intéressé par les arts plastiques et j’ai entamé des collections aujourd’hui exposées dans l’abbaye cistercienne d’Auberive. A un moment de ma vie d’entrepreneur, je me suis interrogé sur la possibilité de connecter le monde de la création artistique au monde de la création industrielle. Dans le cadre du mécénat culturel, nous avons réalisé un film qui porte sur la relation qui s’établit entre les ouvriers, les compagnons, les travailleurs et les artistes. C’est un très long processus pour que l’un et l’autre de ces domaines parviennent à s’apprivoiser. Cette expérience a duré une quinzaine d’années et a abouti à une appropriation totale. Les ouvriers de cette usine ont à présent une approche artistique et culturelle profonde. La connaissance, une richesse universelle Florence Devouard J’ai rejoint Wikipedia en 2002 comme éditeur et j’ai rapidement trouvé de l’intérêt à essayer de faire en sorte que les personnes communiquent entre elles et fassent avancer leurs projets. C’est ainsi que je me suis retrouvée à la tête de la Fondation Wikimedia, l’encyclopédie libre sur l’Internet. L’idée commune qui nous anime est de collecter le savoir humain, de l’organiser et de le mettre à la disposition du plus grand nombre avec l’objectif suivant : l’information doit parvenir à tous. C’est la raison pour laquelle nous proposons un produit gratuit et multilingue. Ce dernier est, en outre, ________________________________________________________________________________________________ Extrait des actes de la 11e Université d'été des CCI, «Vivre, c'est entreprendre…» - Toulouse, septembre 2007 ACFCI (Assemblée des Chambres Françaises de Commerce et d’Industrie) – http://www.acfci.cci.fr sous licence libre, c'est-à-dire qu’il répond au même concept que des logiciels comme Linux ou Firefox. Tout le monde peut ainsi accéder au contenu, le modifier et le réutiliser. Par ailleurs, cette encyclopédie n’est pas construite à l’aide d’un système hiérarchique traditionnel régi par un éditeur en chef. C’est au contraire une structure complètement plate où personne n’est le chef de qui que ce soit. « Personne ne sait tout, tout le monde sait quelque chose » Parmi nos uploads/Finance/ esprit-entreprise 1 .pdf
Documents similaires
-
8
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mai 05, 2021
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
- Taille du fichier 0.1495MB