I. Qu’est-ce-que la mondialisation de la production ? Introduction Distinction

I. Qu’est-ce-que la mondialisation de la production ? Introduction Distinction Internationalisation de la production - mondialisation de la production Le FMI définit la mondialisation comme : « l’interdépendance économique croissante de l’ensemble des pays du monde, provoquée par l’augmentation du volume et de la variété des transactions transfrontières de biens et de services, ainsi que les flux internationaux de capitaux, en même temps que par la diffusion accélérée et généralisée de la technologie ». L’internationalisation de la production est alors une caractéristique de ce phénomène :  La montée en puissance des firmes multinationales contraint les divers espaces nationaux à se plier à leurs exigences, du fait de l’extrême mobilité dont elles bénéficient.  Ainsi, la globalisation (terme employé dans les pays anglo-saxons pour la mondialisation) désignerait alors le processus à travers lequel les entreprises les plus internationalisés tentent de redéfinir à leur profit les règles du jeu précédemment imposé par les Etats-nations.  Souvent les tenants de la globalisation insistent sur le caractère irréversible des tendances à l’œuvre, considérant que les politiques traditionnelles des gouvernements sont devenues impuissantes face aux stratégies des grandes firmes.  la globalisation définirait alors une nouvelle configuration qui marque une rupture par rapport aux précédentes étapes de l’économie internationale :  Auparavant, l’économie était internationale, car son évolution était déterminée par l’interaction de processus opérant essentiellement au niveau des Etats-Nations qui contrôlaient l’ouverture de leur économie.  La période contemporaine verrait au contraire l’émergence d’une économie globalisée, dans laquelle les économies nationales seraient destructurées puis réarticulées au sein d’un système de transactions et de processus opérant directement au niveau global. Cette définition est la plus générale et systémique ; elle entend souligner une rupture qualitative par rapport à l’ensemble des régimes internationaux qui se sont succédés depuis l’émergence du capitalisme commercial Mais Elie cohen relativise ce processus de globalisation : « Que les entreprises incorporent des composants de toutes origines, que nombre d'activités soient à localisation libre, que les Etats ne soient pas tout-puissants dans l'ordre économique ne sont pas à proprement parler des découvertes. Si l'on veut donc sortir des approximations que nourrit le discours général sur la mondialisation, il importe de faire la part entre la poursuite du mouvement d'internationalisation à l'œuvre depuis 1945, et une éventuelle rupture intervenue au cours des années 80 dans l'ordre économique mondial, au détriment des Etats et au profit des forces impersonnelles du marché global. Dans le cadre de l'économie internationale, les principales entités sont les économies nationales. La croissance des échanges et des investissements contribue certes à l'intégration économique internationale, à la spécialisation et à la division du travail, II- Mondialisation, finance internationale et intégration européenne Fiche 3 – Comment expliquer la mondialisation de la production ? Science économique Acquis de première : gains à l'échange. Notions : commerce intra-firme, compétitivité prix et hors prix, délocalisation, externalisation, firmes multinationales, spécialisation. 2.1 Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ? mais fondamentalement ce sont les négociations entre nations et au sein des nations qui restent déterminantes, tant dans les arrangements internationaux que dans la sphère domestique. Dans ce modèle, les entreprises multinationales se développent, échangent et investissent dans le monde tout en conservant une base nationale clairement identifiable et en étant sujettes à des régulations nationales. L'économie mondialisée est un idéal type, distinct de l'économie internationale. » La mondialisation des économies s’accélère, elle devient une donnée incontournable mais elle n’a pas fait disparaître les Etats- Nations . Distinction FMN – Firmes globales – FTN On assiste depuis la fin des années 60 à un développement du phénomène de mondialisation , qui se caractériserait :  par un développement des implantations à l’étranger, sous forme d’investissements directs,  par l’existence de différentes filiales entretenant des relations internes qui font que l’on peut désormais parler d’un réseau interne propre aux FMN/FTN, qui dépasseraient ainsi le cadre des frontières . cela génère alors un commerce intra- firme qui est un commerce entre des entreprises qui appartiennent à un même groupe, mais qui sont localisés dans des pays différents  par l’apparition d’un techno-globalisme : les entreprises ne géreraient plus leurs innovations , à partir d’une base nationale , mais implanteraient des laboratoires de recherche dans leurs filiales implantées à l’étranger , signeraient des accords de recherche en particulier dans l’industrie électronique , afin de pouvoir partager les efforts de mise au point très coûteux , d’établir des standards ou des normes communes au niveau mondial , de partager les risques d’échec . A. Définition des agents  Le terme le plus fréquemment retenu pour décrire une entreprise qui a implanté des filiales de production et de distribution dans différents pays est le terme firme multinationale (FMN). Elie COHEN présente ainsi la thèse de Robert Reich : « la grande firme américaine a abandonné la production de masse au profit de la production personnalisée ; elle a cassé ses grandes usines et ses concentrations ouvrières ; elle s'est éclatée pour mieux saisir les opportunités et décentraliser les pouvoirs ; elle a multiplié les sous-traitances, partout dans le monde, pour optimiser sa production. Les organisations verticales, les vieilles pyramides hiérarchiques ont ainsi cédé la place à une organisation horizontale en réseaux dont les nœuds sont occupés par des "identificateurs de problèmes", des "résolveurs de problèmes" et des "courtiers stratèges" qui captent, gèrent et réinjectent en permanence des informations dans le réseau, contribuant ainsi à le redéfinir. R. Reich en arrive alors au point clé de son raisonnement : les entreprises-réseaux sont mondiales par constitution et par destination. Lorsqu'un bien est produit, il ne peut pas avoir de nationalité, car il est un assemblage complexe de sous-produits et de services de toutes origines, incorporés progressivement aux différents stades de production. Dans cette économie mondialisée, les économies nationales se fondent et se réarticulent au niveau mondial à travers un ensemble de processus et d'échanges. Une telle organisation économique pose d'abord la question du gouvernement : qui peut régir un ensemble de transactions et de processus ayant un effet puissant sur les nations tout en échappant à leur autorité ? Dans ce modèle, les firmes multinationales deviennent globales au sens où elles coupent les liens qui les relient à leur base nationale, se défont de toute allégeance et ne sont plus mues que par une stricte logique d'optimisation de leur chaîne de valeur au niveau mondial. Dès lors, toute politique nationale volontaire est soit impossible, soit contreproductive. il résulte enfin d'un tel modèle que la distribution des pouvoirs entre acteurs nationaux sur la scène domestique et nations sur la scène internationale est radicalement modifiée.» Pourtant, celui-ci est discutable. En effet :  il conduit à penser que les firmes pourraient avoir plusieurs nationalités.  Or, on constate que quasiment toutes les firmes conservent une nationalité de référence : celle de leur nation d’origine.  Certains parlent aussi de firme globale :  La firme devient une structure mondiale en forme de réseaux dans laquelle la propriété du capital importe moins que la capacité à mobiliser et à combiner les compétences de toutes nationalités en vue de réaliser les objectifs recherchés par la firme. Dès lors la firme se sert du pays dont elle est issue en fonction de ses besoins, mais son intérêt n’est pas complémentaire à celui du pays. Par exemple, par le biais des délocalisations, elle peut accroître sa compétitivité tout en augmentant le chômage dans son pays d’origine.  R.Boyer considère que « la firme globale relève plus du projet, voire du mythe que de la pratique des grandes FTN. La trajectoire de celle-ci reste marquée par l’histoire longue de leur constitution et de leur évolution sur un espace national particulier. » : o On ne constate pas réellement d’entreprises véritablement globales , excepté les FTN issues des petites économies ouvertes, pour lesquelles une division du travail à l’échelle internationale s’impose (Nestlé Suisse, Electrolux Suède emploient respectivement 96 et 82 % de leurs salariés hors de leur pays d’origine. o l’incorporation de dirigeants étrangers dans la haute hiérarchie des entreprises multinationales reste tout à fait exceptionnelle  On utilise alors le terme FTN :  car, selon R.Sandretto : « le préfixe trans est incontestablement mieux adapté à la situation actuelle de ses firmes . Son double sens (celui de traverser et celui de dépasser ) signifie que les FTN sont le prolongement extraterritorial de leur nation d’origine , qu’elles débordent ( dépassent ) tout en traversant les espaces des pays d’implantation . La firme n’est donc pas au-dessus des nations ; elle en est au contraire un principe actif Inversement, la nation ne se confond pas avec la délimitation des frontières territoriales, en particulier la nation américaine pourrait s’étendre, via ses FTN bien au-delà des limites des Etats associés aux 50 étoiles de la bannière » .  l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) définit une FTN comme une entreprise qui contrôle au moins une entreprise dans un pays étranger. Les FTN s’implantent à l’étranger en développant les investissements directs ( IDE uploads/Finance/ fiche-213-la-mondialisation-de-la-production.pdf

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  • Publié le Dec 15, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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