Retrouver ce titre sur Numilog.com Q U E S A I S - J E ? Histoire de la Bourse
Retrouver ce titre sur Numilog.com Q U E S A I S - J E ? Histoire de la Bourse de Paris P A U L - J A C Q U E S L E H M A N N Professeur à l'Université de Rouen Retrouver ce titre sur Numilog.com DU MÊME AUTEUR Le système des réserves obligatoires et le contrôle de la masse monétaire. Application à la situation de la France, PUF, 1979. Comptabilité générale, Mémento Dalloz, 1984. Le monétarisme, ESKA, 1986. Manuel d'Economie monétaire, Nathan, 1988. Les circuits financiers, Précis Dalloz, 1987, 2 éd. 1989. La Bourse de Paris, Dunod, coll. « Ecofi », 1991. Lexique de Finance de marchés, Dunod, coll. « Ecofi », 1992. Lexique de Finance d'entreprise, Dunod, coll. « Ecofi », 1992. Le Référis. Dictionnaire pluridisciplinaire de la langue des affaires (en col- laboration avec Patrice Macqueron), Maxima, 1995. Économie monétaire, Le Seuil, coll. « Memo », 1997. ISBN 2 13 048573 1 Dépôt légal — 1 édition : 1997, décembre © Presses Universitaires de France, 1997 108, boulevard Saint-Germain, 75006 Paris Retrouver ce titre sur Numilog.com INTRODUCTION Les bourses de valeurs mobilières ont toujours fait l'objet de jugements péremptoires de dénigrement : « tem- ples de l'agiotage effréné », « symbole de l'économie de casino », « lieux de gains sordides et de pertes spectacu- laires », « institutions favorisant le trafic de l'argent », « sœurs bien élevées de la Loterie, du jeu de hasard ». Si ces affirmations peu amènes sont surtout la marque du XIX siècle, popularisées dans des œuvres littéraires au titre significatif (L'argent de Vallès ou de Zola, La curée de Zola, Le manuel du spéculateur à la Bourse de Proudhon), il n'est pas rare de les entendre encore aujourd'hui. Même entrée dans les mœurs, l'institution boursière reste encore souvent incomprise: acceptée parce qu'elle semble constituer un bon baromètre de la situation éco- nomique d'un pays et de ses entreprises, elle inquiète par l'aura de mystères qui l'entoure, aussi bien le brouhaha et les gesticulations autour des anciennes corbeilles que l'at- mosphère feutrée des nouvelles salles de marchés dans les- quelles règnent les ordinateurs. Quant à la fixation des cours, elle semble échapper à toute cohérence et être régie par la seule frénésie des spéculateurs. L'histoire de la Bourse de Paris permet de lever un coin du voile, car elle montre qu'un marché financier est indis- pensable pour assurer le financement d'un pays et que son évolution passée peut être expliquée par des causes ration- nelles dont la connaissance facilite les anticipations sur son évolution future. En effet, si les cours résultent, parfois, à court terme, de facteurs exceptionnels, imprévisibles (catastrophe naturelle, mort subite d'un homme politique important...), ils répondent, à long terme, à une logique qui peut être synthétisée en deux séries de facteurs : Retrouver ce titre sur Numilog.com — des facteurs «provoqués», c'est-à-dire des décisions prises par les pouvoirs publics ou les conseillers des émetteurs de titres pour favoriser (ou plus rarement freiner) le développement de la bourse: nouvelles formes de valeurs mobilières fournissant des garanties contre les risques de dépréciation monétaire ou de fluctuations de taux d'intérêt, avantages fiscaux atta- chés aux titres à long terme ou à leur négociation, simplifications des procédures de transactions, trans- parence et sécurité accrues des échanges, encourage- ment de la gestion collective... ; — des facteurs «subis»: événements politiques, écono- miques, sociaux, à la fois nationaux et internationaux. L'analyse ne doit pas être cantonnée aux seuls cours des actions car, s'ils constituent la partie émergée d'une bourse en raison de la publicité qui en est faite, d'autres données permettent, aussi, d'apprécier le rôle et l'évolu- tion d'un marché financier : les cours des obligations, le nombre et la qualité des émetteurs, le montant des émis- sions et des transactions, la capitalisation boursière, le rendement des titres cotés... Ce sont les liens entre tous ces éléments que l'histoire de la Bourse de Paris depuis son origine cherche à recons- tituer afin d'expliquer comment, par l'épargne qu'elle sus- cite et qu'elle attire, notre Bourse a contribué à écrire l'histoire économique de la France et a favorisé le déve- loppement de notre pays. Cette histoire commence avec la longue errance de la Bourse de Paris avant son installation au Palais Brongniart (chap. I). Elle montre que la Bourse est, ensuite, passée d'un marché d'obligations à un marché d'actions (chap. II), avant de se démocratiser (chap. III). Après avoir connu des années noires (chap. IV), la Bourse a été mise au service de la croissance (chap. V) puis, a traversé de nouvelles perturbations (chap. VI). L'heure des réformes a, aujourd'hui, sonné (chap. VII). Retrouver ce titre sur Numilog.com Chapitre 1 LA LONGUE ERRANCE DE LA BOURSE DE PARIS AVANT SON INSTALLATION AU PALAIS BRONGNIART Dans toutes les civilisations, pour faciliter leurs tran- sactions, juger leurs différends, trouver les moyens de financement nécessaires à la croissance de leurs activités, les commerçants éprouvent le besoin de se réunir dans des endroits qui leur sont réservés. Ces lieux de rencontre vont devenir les bourses de commerce dans lesquelles s'échangent, à l'origine, tout à la fois des marchandises, des monnaies, des effets de commerce, des valeurs mobi- lières (obligations publiques et privées et actions). Il en est ainsi de la Bourse de Paris qui, avant de s'installer au Palais Brongniart, connaît de nombreuses localisations. Ce n'est que quand les opérations sur les valeurs mobi- lières prennent de l'importance qu'on leur réserve un espace particulier, d'abord dans les bourses de commerce elles-mêmes, puis dans un édifice spécialement attribué, les bourses de valeurs mobilières. En France, le dévelop- pement de la bourse des valeurs est facilité par l'existence du statut d'agent de change, donné très tôt à certains courtiers, et de dispositions juridiques favorables. I — L'origine des bourses de commerce 1. Les ancêtres des bourses de commerce dans l'Anti- quité. — L'existence de réunions de commerçants est décelée dans la plupart des peuples de l'Antiquité, notam- Retrouver ce titre sur Numilog.com ment chez les Syriens, les Phéniciens, les Grecs. Parallèle- ment, apparaissent des lieux spécialement affectés au commerce de l'argent : par exemple, à Athènes, des cour- tiers (trapézistes) proposent leurs services sur une trapeza (table), devant les portiques et les magasins de l'Agora ; à Rome, des échanges de marchandises ont lieu dans le col- legium mercatorum et des changeurs installent leurs échoppes dans les tabernae argentariae du forum pour réaliser des échanges de monnaies. Surtout, les basiliques abritent les premières transactions de valeurs mobilières sur les titres des sociétés en commandite par actions créées par les publicains dès que sont prononcées les adju- dications dont ils ont l'exclusivité pour la ferme des impôts, les fournitures aux armées, le transport de cer- taines marchandises...: les Assyriens ont créé la banque, les Grecs la monnaie, les Romains la bourse. On peut même faire remonter le premier krach boursier à cette époque, lorsque Mithridate soulève l'Asie Mineure contre Rome et que de nombreuses sociétés de publicains sont ruinées: une intense spéculation envahit alors les basili- ques. L'activité boursière périclite quand il est décidé de mettre fin aux adjudications, donc à la constitution de sociétés. Par la suite, les Vénitiens, grands amateurs de jeux et créateurs des loteries, inventent les mécanismes boursiers modernes (y compris les opérations à terme). 2. Des lieux de réunions réservés aux commerçants. — Les rencontres de commerçants se développent à partir du XVI siècle. Elles se tiennent dans des « Conventions », situées dans des locaux appelés « estrades » ou « places de change» qui sont installés, de manière temporaire, au moment des foires. Parfois des endroits sont affectés de manière permanente à ce type de réunions. C'est ainsi, en particulier, que les commerçants de la ville de Bruges se retrouvent, régulièrement, au domicile de la famille Van der Burse dont la maison est ornée du blason de son pro- priétaire: trois bourses au centre d'un écu sculptées sur son pignon. On prend, alors, l'habitude d'appeler Retrouver ce titre sur Numilog.com « bourse» d'abord n'importe quel lieu de rencontre des commerçants, puis les bâtiments spécialement construits à cet effet dans les grandes villes pour abriter toutes les opérations portant sur les marchandises. Les bourses existent, donc, avant même l'apparition des valeurs mobi- lières. Y est établi un cours, grâce à la rencontre, dans un même lieu, d'un grand nombre d'acheteurs et de ven- deurs, sans même un échange de biens et d'argent. Le nom de bourse est même donné au local où se tient le tri- bunal de commerce. 3. Les premières bourses de commerce. — La plus ancienne bourse d'Europe occidentale est installée à Anvers, en 1531. En France, la bourse de Lyon est édifiée en 1540. Rapidement, l'État prend en charge la construc- tion et la réglementation de ces institutions, la première fois en 1549, par un édit de Henri Il qui crée la bourse de Tou- louse; en 1556 un édit dote Rouen d'une bourse (toujours appelée « convention ») ; en 1563, est instituée à Paris une «place uploads/Finance/ histoire-bourse-de-paris-pdf.pdf
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- Publié le Apv 15, 2022
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