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INFORMATIONS OUVRIÈRES T R I B U N E L I B R E D E L A L U T T E D E S C L A S

INFORMATIONS OUVRIÈRES T R I B U N E L I B R E D E L A L U T T E D E S C L A S S E S L ’ é m a n c i p a t i o n d e s t r a v a i l l e u r s s e r a l ’ œ u v r e d e s t r a v a i l l e u r s e u x - m ê m e s INFORMATIONS OUVRIÈRES nouvelle série N0130 (2524) Semaine du 6 au 12 janvier 2011 1,5 euro (soutien 2 euros) ISSN 0813 9500 6 466 abonnés reçoivent ce numéro. Et vous ? (page 16) Photo AFP 201 1 INFORMATIONS OUVRIÈRES A nos lecteurs La rédaction d’Informations ouvrières présente ses meilleurs vœux à ses lecteurs en ce début d’année 2011. A cette occasion, nous appelons tous les abonnés à renouveler leur abonnement. Du fait de la période des congés et des fêtes, nous sommes tombés cette semaine en dessous des 6 500 abonnés. Il nous reste donc six jours pour regagner ce niveau. Alors, tout de suite, à vos stylos ! Informations ouvrières a interviewé un militant ouvrier africain. (Pages 10 et 11) Alors qu’à droite et à “gauche”, on ne parle que de 2012, le gouvernement annonce la couleur pour 2011. Fonction publique, soins aux personnes âgées, Sécurité sociale sont dans le collimateur, et la suite de la contre-réforme des retraites est à l’ordre du jour. (Pages 2, 3, 4 et 5) LES “GRANDS CHANTIERS” DU GOUVERNEMENT Côte d’Ivoire : qui cherche à déclencher un bain de sang ? (bon d’abonnement en page 16) Abonnez-vous ! > A la Une >>> INFORMATIONS OUVRIÈRES N0 130 SEMAINE DU 6 AU 12 JANVIER 2011 2 Marguerite Leuwen P our Sarkozy, l’année 2011 n’est pas une an - née neutre. Il s’est féli- cité de la réforme des retraites adoptée en 2010 et a annoncé sur cette base pour 2011 : « Nous allons donc continuer à réformer. » Puis, de prendre en exemple la question de la « dépendance » (on lira page 5 ce qu’il en est). Il a, à cette occasion, réaffirmé la nécessité de l’Union européenne et de l’euro. Les réactions, à « gauche », ne se sont pas fait attendre. Après avoir dénoncé comme il se doit le bilan et la politique de Sarkozy, Ségolène Royal a affirmé : « 2011 doit être une année d’espoir, la construction d’un autre modèle de société et d’un élan populaire qui nous conduira vers la victoire en 2012. » Pour Martine Aubry : « Je souhaite que 2011 soit une année d’espoir et de progrès, la res- ponsabilité des socialistes est de proposer un autre avenir au pays. » L’« opposition » critique et se prépare… à 2012. Attitude responsable et respectueuse du calendrier électoral et républicain. Dans son discours, le 31 décembre, Sarkozy a réaffirmé : « La France a pu affronter une réforme capitale sans violence et sans blo- cage grâce au service minimum qui a bien fonctionné, ainsi qu’à l’esprit de responsa- bilité des Français, qui savaient que pour douloureux qu’il fût, c’était inévitable. » On comprend bien que Sarkozy ne parle pas des millions qui étaient dans la rue pour exiger le retrait du projet de loi et se prononçaient pour que les dirigeants appel- lent à la grève interprofessionnelle pour faire reculer le gouvernement. Et d’ailleurs, le même jour, un sondage pour RTL sur l’année 2011 indiquait que pour 87 % des Français, la question du chômage est la priorité, pour 73 % le système social et 68 % le pouvoir d’achat. Ce mouvement de millions qui se sont exprimés contre la réforme des retraites est là, résumé par ce sondage. C’est pour- quoi ce gouvernement, fragilisé, n’a pas d’autre voie que de rechercher le consen- sus pour imposer les contre-réformes. C’est le sens de l’ouverture à un pseudo- « dialogue social » sur la fonction publique en ce début janvier (lire page 3). Mais précisément, le résultat de la mobili- sation de millions a fragilisé ce gouverne- ment en crise et a ouvert une situation au sein de la population, des travailleurs et du mouvement ouvrier, où toutes les questions posées par la mobilisation sur les retraites demeurent. On lira d’ailleurs en page 3 l’inquiétude de la presse sur la capacité à réaliser ce consen- sus. Les travailleurs ne veulent pas voir la poursuite des contre-réformes se dévelop- per. Au sein des organisations, par milliers, des militants refusent que leurs organisa- tions soient impliquées dans la mise en œuvre de cette politique. Il ne suffit pas de dire, comme certains à « gauche » ou à l’« extrême gauche », « la question des retraites n’est pas finie ». L’exi- gence de l’annulation-abrogation de la loi sur les retraites est la base de tout combat contre toutes les autres contre-réformes, parce qu’elle s’inscrit en opposition à tout consen sus. Et que le consensus est indis- pensable pour faire passer les contre- réformes. C’est précisément le sens du groupement de centaines de délégués de toutes origines politiques et syndicales avec les militants du POI dans la conférence qui s’est tenue à Paris le 11 décembre et qui prépare dans tous les départements et les localités cou- rant janvier, sur la base de l’appel issu de cette conférence, des réunions d’organisa- tion et de combat pour l’année 2011. ■ Le jour même où Sarkozy parlait à la télévision, RTL publiait un sondage révélant que pour l’écrasante majorité des Français, la priorité, c’est l’emploi et la Sécurité sociale... “Nous sommes en 2011, nous ne pouvons nous payer le luxe d’une année d’immobilisme” (Nicolas Sarkozy) Photos AFP 2012 En ce début d’année 2011, l’ensemble des responsables politiques, de droite comme de « gauche », n’ont qu’un seul mot à la bouche : 2012. A droite, le remaniement gouvernemental et la réorganisation de l’UMP visent à se « mettre en ordre de bataille pour 2012 » (Jean-François Copé). Au Parti socialiste, les petites phrases des candidats, déclarés ou pas, se multiplient. On piaffe d’impatience dans la pers- pective des primaires pour désigner le candidat du PS. Chez les Verts, on a déjà désigné Eva Joly, mais on s’interroge. Mélenchon, du Parti de gauche, multiplie les déclarations et fait pression sur le PCF pour l’adouber comme le candidat commun du Front de gauche. Il vient de s’adresser au NPA pour une réunion afin que celui- ci s’intègre à cette candida- ture commune. Le NPA discute de la candidature de Besancenot, tandis que Lutte ouvrière a déjà désigné Nathalie Arthaud. Et 2011 ? Nicolas Sarkozy, à l’occasion de ses vœux le 31 décembre, a rappelé : « Je sais que 2012 sera un rendez-vous électoral de grande importance, mais nous sommes en 2011, nous ne pouvons nous payer le luxe d’une année d’immobilisme préélectoral. » “La rigueur budgétaire prive l’exécutif de marge de manœuvre. Et sur le G 20, il lui sera difficile d’obtenir des résultats tangibles” (Les Echos, 3 janvier 2011) Pour tous, à “gauche” comme à droite, une seule échéance compte : 2012. 11 DÉCEMBRE CONFÉRENCE NATIONALE POUR L’UNITÉ OUVRIÈRE Appel de la conférence pour l’unité ouvrière (extraits) « Nous savons que la contre-réforme des retraites constitue le premier acte d’un plan de rigueur et de contre-réformes sans précédent que le gouvernement Sar- kozy veut imposer au peuple au nom des déficits publics. Nous refusons de nous plier à la “néces- saire réduction des déficits publics”, prô- née par le communiqué de l’intersyndicale du 29 novembre correspondant aux sou- haits du Premier ministre Fillon, qui repré- sente le franchissement d’un pas dans la voie du “consensus” pour accompagner les contre-réformes et les plans de rigueur. Nous affirmons : mettre le doigt dans l’en- grenage d’un consensus sur la base de la « nécessaire réduction des déficits publics » qui commande le démantèle- ment immédiat de la Sécurité sociale, des hôpitaux, de tout le système scolaire, des services de l’Equipement… est un piège mortel pour la classe ouvrière et ses orga- nisations. Nous prenons l’engagement — partout, dans les villes, les départements, dans les secteurs professionnels — d’or- ganiser la liaison politique permanente entre militants de toutes affiliations syn- dicales et politiques pour faire triompher l’unité pour dire : “Non au chantage de la dette, non au consensus pour la “néces- saire réduction des déficits publics”, unité pour le rejet des contre-réformes et des plans de rigueur.” A l’issue de notre discussion et de la lec- ture des mandats qui ont été portés à notre connaissance, nous décidons de constituer, à partir de la tribune de cette conférence, un “comité de liaison” chargé de poursuivre, de manière organisée, l’échange que nous avons commencé et de resserrer les liens entre nous. » 11 décembre 2010, Issy-les-Moulineaux é C ’est l’une des plus grandes conquêtes ouvrières, arrachée par la lutte de classe en 1945 : notre Sécurité sociale uploads/Finance/ io-130 1 .pdf