Impact du Corona virus sur le commerce extérieur du Maroc Dans un contexte de m
Impact du Corona virus sur le commerce extérieur du Maroc Dans un contexte de mondialisation et de libre-échange, l’intégration des chaines de valeurs mondiales est désormais l’une des préoccupations majeures de tout pays désirant développer son économie et se positionner sur la carte commerciale internationale. En effet, depuis son indépendance, le Maroc n’a pas épargné d’efforts afin de stimuler ses exportations, notamment à travers la ratification des accords du GATT en 1987, qui est devenue par la suite OMC (Organisation Mondiale du Commerce) en 1994, par la signature de plusieurs ALE (Accords de Libre-échange) avec des partenaires qui sont à la fois puissants et diversifiés (USA, UE, Turquie,…) en plus des accords de partenariats avec les pays africains et quelques pays asiatiques (Inde, Chine, les pays du Golfe…). Toutefois, l’arrivée du corona virus (Covid-19) avait marquer le retour partiel au protectionnisme ce qui a engendré la fermeture de plusieurs frontières des pays avec lesquels le Maroc entretient des relations commerciales, elle a conduit vers des perturbations majeures au niveau des chaînes d’approvisionnements des exportateurs marocains notamment les fournisseurs internationaux des matières premières et des demi-produits nécessaires à leur production. Introduction : Le commerce international à l’ère du COVID-19 : Selon l’OMC, à cause du COVID 19, le commerce mondial va enregistrer une baisse comprise entre 13% et 32% en 2020. La baisse du commerce et de la production internationale aura des répercussions néfastes sur l’ensemble des acteurs économiques (ménages, entreprises, Etats…). Scénarios prévus par l’OMC pour sortir de cette crise : 1) un scénario relativement optimiste, qui signifie un net recul du commerce suivi par une reprise à partir de la seconde moitié de 2020 ; 2) un scénario plus pessimiste avec une baisse initiale plus forte et une reprise plus prolongée et incomplète. Dans les deux scénarios, les pays vont connaître une baisse des exportations et des importations à deux chiffres en 2020 (à l’exception des pays exportatrices des produits énergétiques). Ainsi, l’OMC a souligné que la baisse du commerce sera plus forte dans les industries qui sont intégrées dans des CVM complexes tels que l’électronique, l’aéronautiques, l’automobile… Les échanges extérieurs du Maroc : Etats des lieux a) Avant la pandémie Depuis des années, le Maroc a poursuivi son intégration dans le commerce international et la dynamique de ses exportations ne cesse de s’accroitre. En effet, en 2018, les exportations ont progressé de 10,6% contre 10,3% en 2017, dépassant de loin la moyenne annuelle sur la période 2008-2014 qui est de 4,3%. Cette dynamique est expliquée par la mise en place, par le Maroc, de plusieurs plans et stratégies qui visent le développement des capacités productives marocaines et l’amélioration de la qualité des produits « Made In Morocco » surtout dans le secteur industriel à travers les plans (émergence, Plan d’Accélération Industrielle). La part du Maroc dans le marché mondial s’est améliorée, passant de 0,12% comme moyenne annuel durant la période 2008-2014, à 0,15% en 2018. Les partenaires traditionnels du Maroc restent les mêmes à savoir l’Espagne et la France (les exportations vers ces deux pays ont nettement augmenté, passant de 1,27% en 2014 à 1,74% en 2018 pour l’Espagne, et de 0,63% en 2014 à 0,92% en 2018 pour la France). Les exportations marocaines se caractérisent ces dernières années par une diversification au niveau des destinations géographiques et des produits. En effet, l’indice de diversification-marché s’est amélioré, passant de 0,66 en 2000 à 0,71 en 2018, le nombre de marchés d’exportation a augmenté de 1,4% en moyenne annuelle entre 2000 et 2018, passant de 149 à 185 marchés. Quant au nombre de produits exportés, il a augmenté de 1,6% en moyenne annuelle entre 2000 et 2018, passant de 2.580 produits à 3.405 produits. Les échanges extérieurs sont fortement impactés par la crise sanitaire. Cette crise a conduit à l’arrêt temporaire ou total de plusieurs secteurs exportateurs, des perturbations au niveau des chaînes d’approvisionnement et par conséquent un affaiblissement de la demande étrangère. Selon la DEPF, les exportations marocaines ont baissé jusqu’à fin Avril 2020 de 19,7%, concernant les secteurs clés de l’économie, le repli des exportations se répartit comme suit : - L’automobile : -39% (construction automobile : -45,7% ; câblage : -44,7%) - Textile et cuir : -28,3% (vêtements confectionnés : -32,2% ; articles de bonneterie : -30%). - L’aéronautique : -33,9% (assemblage : -32,1% ; EWIS : -36,4%). - Agriculture et agroalimentaire : -7% (agriculture, sylviculture et chasse : -5,8% ; industrie alimentaire : -7,4%). - L’électronique et l’électricité : -1,9% - Autres extractions minières : -30%. - Autres industries : -15,7%. Cependant, le seul secteur qui a enregistré une hausse au niveau des exportations dans cette période est celui du phosphate avec une légère hausse de 1,9%. Quant aux importations, ils ont baissé de 12,6% à fin avril 2020, les principales branches d’importation concernées par cette baisse sont : - Biens d’équipement : -18% (achats d’avions et d’autres véhicules aériens ou spatiaux : -99,3% ; des fils, câbles : -29,7% ; machines et appareils divers : -17,7%). - Produits énergétiques : -21,8% - Produits finis de consommation : -14,9% (achats des parties et pièces pour voitures de tourisme : -29,3% ; voitures de tourisme : -20,8% ; tissus et fils de fibres synthétiques et artificielles : -23%). a) Durant la Pandémie - Produits bruts : -21,3% (soufres bruts et non raffinés : -59,5% ; ferraille et déchets : - 36,2%). A l’opposé de la plupart des importations, celles des produits alimentaires se sont accrues de 22,1% (cette augmentation est due principalement par la hausse des achats de blé et d’orge). Selon le HCP, au début d’avril 2020, et à cause de cette pandémie, près de 142000 entreprises marocaines, ont déclaré avoir arrêté définitivement ou temporairement leurs activités. Sur le total précité, plus de 135000 entreprises ont dû suspendre temporairement leurs activités tandis que 6300 ont cessé leurs activités de manière définitive. Avec les restrictions pratiquées par la plupart des pays partenaires commerciaux du Maroc, près de 67% des entreprises exportatrices auraient être impactées par la crise sanitaire du COVID-19, ainsi, une entreprise sur 9 aurait arrêté définitivement son activité, 5/9 entreprises auraient procédé à un arrêt temporaire alors qu’un tiers des entreprises restent encore en activité mais elles auraient dû réduire leur production. De même, plus de 133000 emplois auraient été réduits au niveau du secteur exportateur. - Demi produits : -12,1% (achats de fils, barres et profilés en fer : - 35,4% ; produits chimiques : -14,2% ; achats de fils, barres et profilés en cuivre : -25,1%). Mesures prises par les pouvoirs publics marocains pour promouvoir les exportations marocaines : Instaurer, à fin mars 2020, un nouveau mécanisme de garantie appelé “Damane Oxygene” auprès de la Caisse Centrale de Garantie (CCG). Ce mécanisme permettra aux entreprises (y compris celles qui opèrent dans le domaine de l’import / export) de lutter contre la dégradation de leurs trésoreries à cause de leur baisse d’activité. Prolonger, en mois de mai dernier, la suspension des droits de douane sur le blé tendre et ses produits jusqu'en décembre 2020, avant cette mesure, il a aussi suspendu les droits à l'importation sur certains produits alimentaires. Suspendre les charges sociales des entreprises jusqu’à juin 2020, en plus des facilités de paiements, des échéances des crédits bancaires et de leasing, accordées jusqu’à fin juin 2020 avec des possibilités de report des crédits bancaires pour les TPE, PME et activités professionnelles en difficulté. La période Post-COVID : Quelle recommandations ? Investir davantage dans les activités qui ont imposé leur priorité en réponse à la crise sanitaire comme le e-commerce ; la production des masques, des respirateurs artificiels des gels antiseptiques, des bavettes… ; Minimiser la dépendance de l’économie marocaine à travers le renforcement de son industrie et la diversification de la production nationale ; Soutenir les plans nationaux visant à favoriser le commerce intra-africain ; S’ouvrir à d’autres partenaires commerciaux (les pays du sud-est de l’Asie, l’Amérique centrale et latine… et renforcer les relations commerciales avec d’autres « non traditionnels » tels que l’Inde, la Chine, le Canada…. ……. uploads/Finance/ l-x27-impact-du-covid-19-sur-le-commerce-exte-rieur-du-maroc-francais.pdf
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- Publié le Oct 09, 2022
- Catégorie Business / Finance
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