Les grandes crises de l’histoire économique 1873 : effondrement du marché immob

Les grandes crises de l’histoire économique 1873 : effondrement du marché immobilier en Europe et spéculation sur le chemin de fer aux Etats-Unis : Après la guerre franco-prussienne de 1870, la France est tenue de verser 5 milliards de francs en mark-or. Beaucoup de capitaux français affluent donc en Allemagne. Ils permettent aux banques (création de la Deutsch Bank en 1870) d’octroyer artificiellement des crédits hypothécaires sur l’immobilier. Il en résulte une surchauffe intérieure : l’essor économique entre 1870 et 1873 atteint des sommets jusqu’alors inconnus : ce sont les « Gründerjahre ». Parallèlement, les compagnies ferroviaires aux Etats-Unis s’endettent toutes les unes plus que les autres pour se faire concurrence. Mais le Coinage Act de février 1873 aux Etats-Unis décrète la démonétisation (abandon) de l’argent-métal (bimétallisme) au profit de l’étalon-or pour la monnaie américaine, ce qui fait chuter les cours mondiaux de l’argent-métal, que plusieurs Etats européens employaient encore comme base monétaire. Incapables de récupérer leurs créances hypothécaires sur l’immobilier, les banques autrichiennes font faillites : c’est la crise bancaire, le 9 mai 1873, à la Bourse de Vienne (krach). Elle s’étend à Paris et Berlin puis à New York, où la bulle spéculative ferroviaire éclate. De nombreuses compagnies de chemin de fer font faillite. La crise économique qui en résulte (début de la Grande Dépression) touche particulièrement l’agriculture, dont les prix chutent fortement. Pour y faire face, les pays font appel au protectionnisme : les producteurs agricoles européens ne sont en effet pas assez compétitifs pour faire face à la concurrence canadienne et américaine. Face à la crise, les grandes entreprises se concentrent, formant des cartels en Allemagne, des trusts aux Etats-Unis. Cette stratégie est fortement encouragée en Allemagne, pays connaissant une certaine prospérité et comblant son retard, dépassant la France et rattrapant le Royaume-Uni sur le plan industriel. Aux Etats-Unis, la constitution des trusts est en revanche combattue dès la fin de la crise par le Sherman Antitrust Act (1890). La dépression dure jusqu’en 1896. Elle est, dans la théorie de Kondratiev, le signe de la fin des rendements des innovations dans les chemins de fer et la métallurgie, et le début de nouvelles, dans l’électricité, l’automobile et le pétrole. 1907 : « Panique des banquiers » : Un mouvement de « Run » touche plusieurs banques aux Etats-Unis : les clients retirent en effet massivement leurs liquidités. A l’époque, il n’existait pas de Banque centrale américaine pour réinjecter des liquidités sur le marché. C’est après cette secousse que sera créée la Fed (1913). 1929 : crise boursière – crise bancaire Avant le krach du 24 octobre 1929 : Développement d’une production de masse non soutenue par une consommation de masse. C’est donc une crise structurelle, et plus précisément celle du mode de régulation concurrentiel (Ecole de la Régulation). Accès trop facile au crédit pour les classes moyennes qui crée une bulle de crédit bancaire (coup d’accordéon, Hayek, 1931) Excès de spéculation qui débouche sur l’explosion d’une bulle spéculative (J-K Galbraith, The Great Crash 1929, 1954). Les spéculateurs vendent massivement leurs titres : les cours de New York s’effondrent. La contagion de la crise dans les 1930s : La crise boursière conduit à une crise bancaire (le nombre de banques passe de 30 000 à 15 000) : un fort Bank run touche en effet une grande quantité d’établissements bancaires. Absence d’un « leadership hégémonique bienveillant » en matière de politique économique et monétaire (C. Kindleberger, La grande crise mondiale 1929-1930, 1988) : les Etats-Unis rapatrient leurs capitaux d’Allemagne. Délitement de la coopération monétaire, suppression des convertibilités or, repli protectionniste généralisé, spirale déflationniste, contraction des échanges et de la demande Rigidité des salaires à la baisse à cause du salaire minimum et des syndicats (Pigou, Rueff, Robbins) Désencastrement de l’économie au profit du règne autorégulateur du marché mais au détriment de la sphère sociale (K. Polanyi, La Grande transformation, 1944). Mécanisme de debt deflation (I. Fisher, 1933) qui se traduit par un phénomène d’auto-enfoncement dans la crise Absence de lubrification de la part de la Fed qui ne joue donc pas son rôle de prêteur en dernier ressort, ce qui débouche sur un manque de liquidité (Friedman, The Great Contraction, 1965), donc une déflation et une contraction de l’activité Effet de mimétisme à cause des « esprits animaux » (prophétie autoréalisatrice), qui ne peut être combattu que par une intervention de l’Etat (Keynes, Théorie générale, 1936) 1970s : Epuisement des gains de productivité du fordisme : demande tournée de plus en plus vers les services, « secteur non progressif » conduisant à la stagnation selon Baumol (1967) Crise du mode de régulation monopoliste fordiste : thèse développée par l’école de la régulation, selon laquelle le compromis fordiste s’est vu contesté par les ouvriers, qui font part de leur mécontentement dans le travail (turn-over, absentéisme, malfaçon,..) Selon l’approche néotechnologique (C. Perez, C. Freeman), c’est la révélation des limites de l’ancien système technologique et la gestation du nouveau, reposant sur les technologies de l’information et les biotechnologies. Début du processus de mondialisation, où la concurrence entraine la chute des entreprises industrielles les « moins capables » Excès d’inflation lié à plusieurs facteurs : augmentation continue des salaires alors que les gains de productivité ralentissent (inflation par les revenus, Keynes), chocs pétroliers, excès de crédit de la part des Banques qui créent une distorsion de l’appareil de production en favorisant l’investissement en biens de productions au détriment des biens de consommation ce qui crée une inflation par la demande (coup d’accordéon, Hayek, Prix et production, 1931) 1987 (19 octobre) : La hausse des taux d’intérêt suite à la politique de Volcker conduit à un afflux de capitaux aux Etats-Unis, si bien que le dollar s’apprécie sensiblement jusqu’en 1985. Compte tenu des déficits américains, cette hausse semble exagérée. Les Etats-Unis décident de réagir lors des accords du Plaza (1985) en injectant 10 millions de dollars sur le marché des changes pour faire baisser la valeur du dollar. Mais cette baisse est désormais incontrôlable, même après la signature des accords du Louvre (1987). Les gestionnaires craignent alors une nouvelle remontée des taux, donc un potentiel frein à l’investissement et à la croissance économique, donc l’inquiétude commence à s’installer sur les marchés d’action. La publication d’un déficit commercial américain plus important que prévu révélant que les Etats-Unis vivent « au-dessus de leurs moyens » et l’annonce du relèvement des taux de la Bundesbank jette un vent de panique sur les marchés : le 19 octobre, c’est le krach. Mais face à la crise, la Fed sous A. Greenspan intervient immédiatement en ouvrant les vannes de la liquidité et baissant les taux à court terme. La crise ne s’est donc pas propagée à l’ensemble de l’économie. 1990s : crise de changes dans le cadre du SME La mobilité des capitaux, effective depuis janvier 1990, offre des possibilités accrues de spéculation. G. Soros spécule sur la livre, les investisseurs se jettent dessus (mécanisme d’anticipations autoréalisatrices). Ces attaques poussent le Royaume-Uni à sortir du SME dès septembre 1992, accompagnée de l’Italie, et entrainent au cours de l’année 1993 les dévaluations de l’Espagne, le Portugal et l’Irlande. Pour sortir de cette situation, on élargit les bandes de fluctuation de l’ECU à ±15%. 1994 : crise Mexicaine (crise bancaire, dévaluation du peso, fuite capitaux) Pour lutter contre une renaissance de l’inflation, la Fed avait fait monter son taux directeur à 10%. L’entrée en récession de l’économie américaine l’incita ensuite à assouplir très fortement sa politique, ramenant son taux directeur à 3% en 1992 ; cet assouplissement contribua à relancer la machine économique. Mais craignant une reprise de l’inflation, la Fed d’A. Greenspan relève ses taux à 6% en 1994. Le Mexique, pendant ce temps, avait ancré son peso sur le dollar et supprimé les obstacles structurels aux mouvements de capitaux (sous Salinas), ce qui lui avait permis de bénéficier d’un afflux massif de liquidités étrangères ; mais le peso apparait alors très surévalué (car l’afflux de capitaux provoque l’inflation au Mexique, donc en vertu du mécanisme du peg, le différentiel d’inflation s’accroit, ce qui augmente le taux de change mexicain), ce qui met à mal sa compétitivité (déficit courant de 8% du PIB cette année-là). L’annonce, par le nouveau gouvernement, d’une dévaluation du peso de 15%, envoie un signal très négatif aux investisseurs, qui retirent leurs capitaux du pays. Le pays plonge dans une forte crise, les banques mexicaines deviennent insolvables et réduisent le crédit (« credit crunch »). La crise se propage car l’Argentine, le Brésil subissent une grave crise de liquidités nécessitant l’intervention des Banques centrales pour soutenir leur devise (en en rachetant), ce qui fait chuter le crédit et la consommation : c’est « l’effet tequila ». Elle est l’illustration du triangle des incompatibilités de R. Mundell : en voulant maintenir les 3 objectifs du triangle, le taux de change s’est déconnecté des fondamentaux sous le poids du différentiel d’inflation. 1997 : crise asiatique : crise boursière, fuite de capitaux, chute des cours en cascade : Dans les 1990s, les économies asiatiques prospèrent, ce qui uploads/Finance/ les-grandes-crises-de-l-x27-histoire-e-conomique.pdf

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  • Publié le Dec 06, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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