LES PRODUITS STRUCTURES BANCAIRES ET LE CONTRÔLE DE GESTION UNE APPROCHE COMPAR
LES PRODUITS STRUCTURES BANCAIRES ET LE CONTRÔLE DE GESTION UNE APPROCHE COMPARATIVE UTILISANT LES TAUX DE MARCHE DE REFERENCE Pascal DAMEL Maître de Conférences IUT de Metz Ile du Saulcy 57 045 METZ cedex 1 Tél. : 03 87 31 51 70 Fax : 03 87 31 51 72 E-mail : Damel@iut.univ-metz.fr Résumé Abstract Les produits structurés sont des nouveaux produits de placement financiers combinant différents produits dérivés. Ces produits offrent par exemple des caractéristiques intéressantes comme une garantie en capital avec les potentialités de la hausse d’un indice boursier. Ces produits intéressants pour le client mais complexes à gérer sont en fait un véritable défit pour les contrôles de gestion bancaire. Nous présentons dans cet article comment analyser leur rentabilité en utilisant une approche comparative qui utilise les taux de marché de référence. Stuctured products are new types of investments combining various derivatives. For example, these products have interesting features such as guaranteed capital with ability to take advantage of stock index rises. These products which are attractive for the client but difficult to manage turn out to be quite a challenge for banking management controls. This article will explain how to analyse their profitability thanks to a comparative approach which makes use of reference market rates. Mots clés. - Contrôle de gestion – marge d’intérêt – produits structurés. Keywords. - Controlling – interest margin – structured product. 2 Introduction Un des objectifs du contrôle de gestion bancaire est d’expliquer la contribution au produit net bancaire P.N.B. de chaque centre de profit. Cette optique va de pair avec une logique Contrôle de gestion A.B.C. (Activity based costing). Le P.N.B. contient à la fois des commissions et la marge d’intérêt. Bien que l’on note une forte progression de la part des commissions dans le P.N.B. des banques, la marge d’intérêt représente toujours la plus grande partie de la « valeur ajoutée » de la banque. Pour appréhender cette marge d’intérêt, le Contrôle de Gestion bancaire utilise une méthodologie bien connue et efficace : les taux de marché de référence. Nous présenterons les avantages de cette méthode qui remplace de plus en plus la méthodologie traditionnelle ou système de pool. L’intérêt de cet article est de montrer que la méthodologie des taux de marchés résiste et reste cohérente dans le cadre de l’analyse de la marge sur des produits complexes appelés produits structurés. Les produits structurés techniquement très évolués sont des produits de placement sur mesure qui se développent de plus en plus au détriment des SICAV et FCP. La singularité de ces produits structurés est la transversalité des contreparties, des risques, des systèmes d’information, créant par conséquent des règles de rétrocession multiples entre les différents centres de profit. Nous montrerons comment utiliser la méthodologie des taux de marché pour identifier la marge sur deux types de produits structurés Les P.I.N. : protected index notes avec garantie de capital Les E.R.C. : equity reverse convertible sans garantie de capital La méthodologie des taux de marché que nous proposons a été appliquée sur tous les produits structurés d’une banque luxembourgeoise leader dans le domaine de la structuration. Notre proposition se terminera par la présentation en annexes d’un schéma comptable pour les P.I.N. compatible avec la méthodologie que nous proposons. 3 1. Les méthodologies d’analyse de la marge pour le contrôle de gestion bancaire Le contrôle de gestion doit expliquer la marge d’intérêt de la banque qui est la différence entre le coût des ressources (passif) et la rémunération des emplois (actif). Il existe deux grandes catégories de méthodes pour analyser la marge : la méthode du « pool » de trésorerie et la méthode du taux de cession interne ou méthode de taux de marché de référence. 1.1. La méthode classique des pools Dans ce système de pool, la trésorerie gère les flux entre les emplois et les ressources. Dans la méthodologie la plus évoluée, on affecte une ressource à un emploi selon la durée ou la maturité. Les ressources les plus volatiles seront affectées à des emplois les plus liquides (compte courant – crédit de trésorerie) ou les ressources à moyen long terme seront affectées à des crédits immobiliers. La marge obtenue sera égale à la différence entre le taux des ressources et le taux des emplois. Cette méthode pose de sérieux problèmes entre les métiers puisque les ressources n’ont pas toutes les mêmes coûts. Le métier ou l’activité qui bénéficiera des ressources gratuites des comptes courants aura une marge fantastique, et a contrario, l’activité refinancée par des émissions obligataires aura une petite marge. Pour remédier aux problèmes d’affectation des ressources aux emplois par métier, le contrôle de gestion a mis en place une autre méthode moins conflictuelle entre les métiers bancaires: la méthode des taux de marché ou taux de cession interne ou encore Fund Transfer Pricing 1.2. La méthode des taux de marché Actuellement selon la méthode des taux de marché, la trésorerie joue un rôle d’intermédiaire entre le marché et les entités commerciales. Il n’existe pas de lien direct entre les emplois et les ressources contrairement à la méthode du pool. En effet, on considère que la trésorerie «rachète » toutes les ressources (dépôts...) des différents centres de profit avec le taux acheteur du marché (Libid, Euribid, swap bid). Parallèlement, la trésorerie «vend » les fonds nécessaires (pour accorder des crédits) aux différents centres de profit au taux «vendeur » du marché (Libor, Euribor, swap bor). 4 Le résultat commercial hors trésorerie est ainsi déterminé par l’écart entre les taux offerts/demandés au client et les taux de reprise/funding de la trésorerie. La marge commerciale ne prend pas en compte la transformation d’échéance. La marge «commerciale » de la trésorerie est égale à la différence entre le taux comptable des actifs gérés par la trésorerie et le taux LiBid, Euribid Swap bid. Parallèlement, la marge « commerciale » de la trésorerie est égale à la différence entre le taux comptable des passifs gérés par la trésorerie et le taux LiBor, Euribor Swap bor. La marge «commerciale » de la trésorerie devrait être proche de zéro. Après avoir déterminé la marge commerciale de chaque entité commerciale et de la trésorerie, les banques calculent la marge de transformation d’échéance. Cette transformation d’échéance peut être calculée ou plus simplement obtenue par différence entre les marges commerciales et la marge d’intérêt globale de la banque. La transformation d’échéance est un principe bancaire de base qui consiste à créer de la marge en refinancant des emplois longs (crédits immobiliers) par des ressources courtes (interbancaires) moins coûteuses si la courbe des taux d’intérêt est positive. Cette méthode est performante puisqu’elle évite l’affectation conflictuelle des ressources aux emplois par métier et permet d’analyser analytiquement la marge en marge commerciale et en marge de transformation d’échéance. Nous montrons dans la deuxième et troisième partie, que cette méthode robuste permet d’appréhender également la marge sur les produits bancaires complexes comme les produits structurés. La structuration est un métier bancaire particulier dont le principe commercial est le sur mesure. Nous présenterons l’application de la méthode des taux de marché sur deux grandes catégories de produits : Les PIN et les ERC 2. Méthode des taux de marché sur les produits à capital garanti P.I.N. (Protected Index Notes) 2.1. Présentation du P.I.N. Le P.I.N. généralement créé par l’Ingénierie Financière est composé de plusieurs produits financiers. Cette ingénierie financière permet au souscripteur de cette émission à la fois le remboursement du principal mais également de profiter des potentiels de hausse d’un indice 5 boursier ou autres. Cette émission est également destinée aux placements privés de la gestion patrimoniale. Ce produit est intéressant pour le souscripteur puisqu’il permet d’accéder aux potentiels de hausse d’un indice boursier sans avoir à en supporter les baisses. L’émission est normalement une ressource bon marché pour l’émetteur bancaire. Le produit structuré est un produit d’intermédiation moderne. Ici, on ne propose pas un crédit immobilier, on vend au client un produit de placement optionnel. L’objectif étant de « surfacturer » par rapport aux conditions de marché la volatilité « implicite» de l’option. L’objectif de cet article est d’identifier la marge liée à cette opération sur des bases des taux de marché de référence. Ce produit structuré vendu aux clients comprend une émission avec une prime d’émission. Les couvertures nécessaires pour offrir au client les caractéristiques du produit sont les suivantes : - Achat par la Banque émettrice d’une option d’achat call sur indice dans une devise identique à celle de l’émission. Il s’agit d’une option européenne qui est « exerçable » à échéance. L’option exercée permet de rétribuer le souscripteur en cas de hausse de l’indice. - Après paiement de la prime du call, on place une partie du produit de l’émission en trésorerie sur le marché monétaire (taux flottant). - Cette partie de l’émission placée en trésorerie est « swapée ». Il ne s’agit pas d’un I.R.S. ou C.C.I.R.S. 1. Le Swap spécifique utilisé paie un flottant sur une base notionnelle et reçoit à échéance un paiement fixe (« zéro coupon SWAP »). Le paiement fixe ajouté uploads/Finance/ les-produits-structures-bancaires.pdf
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- Publié le Apv 09, 2021
- Catégorie Business / Finance
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