Université de Tunis EL MANAR Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de

Université de Tunis EL MANAR Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Tunis Mémoire en vue de l’obtention d’un diplôme de mastère de recherche en Finance Les déterminants du financement participatif (Crowdfunding) et ses perspectives de développement en Tunisie Elaboré par Encadré par Sarra MOUELHI Mme Safa BENTHABET ANNEE UNIVERSITAIRE 2017-2018 1 Je tiens à remercier particulièrement les personnes qui m’ont apporté leur aide durant la rédaction de mon mémoire : Mon encadrante, Mme Safa Benthabet Snoussi, pour son encadrement et son aide considérable. Mes parents, ma fille et mon frère, pour leurs soutiens durant mes études. 2 Sommaire Introduction générale Chapitre I : La problématique de financement des entreprises : Financement traditionnel versus financement alternatif Section1 : Le financement traditionnel Section 2 : Vers un financement alternatif : Le private equity Chapitre II: Le développement du financement participatif « crowdfunding » Section 1: Présentation du crowdfunding Section 2 : Historique Section 3 : Les principaux acteurs et parties prenantes du crowdfunding Section 4 : Fonctionnement d’une campagne de crowdfunding Section 5 : Les différents types de crowdfunding Section 6 : Les Avantages et les risques liés au crowdfunding Chapitre III : Les déterminants du développement du crowdfunding Section 1 : Les déterminants microéconomiques Section 2 : Les déterminants macro-économiques Section 4 : Les déterminants du développement du crowdfunding en Tunisie : Etude empirique : Conclusion générale 3 Introduction générale Dans un monde en perpétuelle évolution, et avec la naissance du financement participatif bien qu’elle soit une pratique ancienne, le marché du crowdfunding ne cesse de grandir et de s’affirmer comme une alternative efficace au financement traditionnel ou alternatif (le capital investissement). Face à un tel engouement, nous avons choisi d’aborder le sujet du crowdfunding et d’en étudier les déterminants et les perspectives de son développement en Tunisie. Par ailleurs, plusieurs recherches soulignent que le financement participatif présente un grand potentiel et qu’il va encore se développer dans le futur. D’autant plus qu’il est plus accessible par rapport aux autres sources de financement et qu’il encourage les entrepreneurs à réaliser leurs projets qui étaient auparavant irréalisables. Ce mode de financement doit principalement son expansion ces dernières années à plusieurs facteurs (Agrawal et al., 2010). Tout d’abord, la crise économique et toutes les contraintes qu’elle engendre quant au financement bancaire des projets. Ensuite, la révolution technologique avec le développement des moyens informatiques et l’émergence du web 2.0, qui a permis et facilité la création de plateformes de crowdfunding. Dans le contexte actuel, trouver les fonds nécessaires aux financement des projets des PME en particulier, s’avère de plus en plus difficile, surtout dans un cadre économique caractérisé par un durcissement dans les conditions d’accroit des crédits. Le financement bancaire et le marchés financiers constituent deux sources de financement éventuelles, mais plutôt accessibles qu’aux grandes entreprises. L’asymétrie d’information entre l’entrepreneur et la banque ou les potentiels investisseurs est réputé comme un grand risque par ces derniers. Outre ces deux modes de financement, certains recours aux autres sources de financement traditionnel comme le financement par fonds propre, l’autofinancement, l’augmentation de capital ou encore l’emprunt obligataire afin de lancer leurs projets. Mais, cela n’est pas toujours suffisant ou accessibles à tous les entrepreneurs. Quant au financement par capital investissement, il est généralement réservé aux entreprises avec des grands besoins financiers, allant de deux à dix millions de dollars. Ce qui représente une contrainte aux jeunes entrepreneurs désirant se lancer ou se développer avec des petits besoins financier (Ibrahim, 4 2008). De plus, étant donné que les coûts de transaction sont élevés, ces fonds évitent d’investir des montants plus petits (Bradford, 2012). C’est la raison pour laquelle le financement participatif à travers une plateforme sur internet se révèle comme l’ultime solution à toutes ces contraintes. En effet, le crowdfunding est « un appel ouvert, majoritairement fait via internet, pour obtenir des ressources financières soit sous forme de don soit en échange du produit futur, d’autres formes de récompenses et/ou de droits de vote, dans le but de soutenir une initiative pour la réalisation de projets » (Belleflamme, et al., 2014). Grace au crowdfunding, le financement se caractérise non pas par l’apport financier de professionnel de marché, mais d’un ensemble de particuliers, et à travers uniquement la plateforme spécialisée comme intermédiaire (Schwienbacher, Larralde, 2010). Internet joue un rôle incontestable dans l’essor du financement participatif, vu qu’il met directement en relation les entrepreneurs et les potentiels investisseurs, au moyens d’une plateforme, ce qui permet de réduire entre autre les coûts la recherche d’information au sujet de l’entrepreneur ou du projet (Agrawal et al., 2013) et de la transaction financière (Bradford, 2012). D’autre part, Agrawal et al., (2010) rajoutent que ce dernier diminue les contraintes temporelles et géographiques, ce qui donne la possibilité aux potentiels investisseurs non seulement de s’engager dans un ou plusieurs projets auxquels ils présentent un penchant, mais également de s’impliquer directement dans l’évolution de l’idée ou du projet. Face à l’importance de cette alternative de financement, certaines juridictions se sont accordées d’un cadre législatif et réglementaire à cette pratique. La France, par exemple, s’est dotée en 2014 d'une législation qui encadre l'activité de « crowfunding ». En cette même année, l’Italie a également fixé un cadre légal à cette activité. D’autre pays tels que l’Espagne et le Royaume-Unis se sont dotés d’un cadre réglementaire régissant cette activité. En Tunisie, bien qu’à ce jour on dénombre deux principales plateformes de crowdfunding, cette activité n’est pas encore dotée d’un cadre réglementaire. Ainsi, notre objectif principal, dans ce travail de recherche, est de présenter, en premier lieu l’importance de la question du financement pour les entreprises, ainsi que les différents mécanismes mis en place afin de répondre à ce besoin. En deuxième lieu, nous nous proposons d’avancer les spécificités de l’activité du crowdfunding et le rôle des plateformes à l’origine de sa propagation. En dernier lieu, nous essayerons d’étudier les différents 5 déterminants permettant le développement du crowdfunding et notamment dans le contexte Tunisien. Notre problématique serait donc : Quels sont donc les facteurs susceptibles d’expliquer le succès ou l’échec d’une compagne de collecte de financement participatif en Tunisie ? Pour répondre à cette question de recherche, nous allons dans le premier chapitre définir et présenter les avantages et les inconvénients des différents modes de financement. Par la suite, nous allons présenter les spécificités et les caractéristiques du financement participatif. Enfin, le dernier chapitre concerne les déterminants du financement participatif, à savoir les déterminants microéconomiques, macroéconomique et institutionnel. Nous allons, également, tenter de répondre à notre question de recherche. Nous avons choisi de faire notre recherche sur la plateforme tunisienne basé en France, pour des raisons juridiques, Cofundy. 6 Chapitre I : La problématique de financement des entreprises : Financement traditionnel versus financement alternatif Section1 : Le financement traditionnel 1- Le financement par les fonds propres Dans cette partie nous allons représenter l’ensemble des modes de financement par les fonds propres qui sont misent à la disposition de l’entreprise, ainsi que les avantages qu'ils procurent et les limites qu'ils engendrent. a- L’autofinancement D’après Peyard (1999), « L'autofinancement représente la richesse créée par l'entreprise. Il constitue sa ressource interne essentielle destinée à financer en tout ou en partie les investissements, l'accroissement des besoins en fond de roulement et à accroître les liquidités». L'autofinancement est par conséquent « un ensemble de moyens de financement puisés dans l'entreprise elle-même » (Emono, 1990). Selon cette définition, l'autofinancement constitue un moyen qui a pour but de maintenir le patrimoine de l'entreprise par la constitution des fonds d'amortissement et de diverses provisions. Vernimmen (1988) définit l'autofinancement comme étant une représentation du potentiel de capitaux que l'entreprise a la possibilité de réinvestir dans son activité, grâce à ses excédents dégagés par son exploitation et ses calculs. Et ce en déduisant de la marge brute d'autofinancement les bénéficiaires mis en distribution (Vernimmen, 1988). 7 Dans cette optique, il montre l’apport de la capacité d'autofinancement à investir. Pour l’entreprise l’autofinancement est une source de financement qu'elle peut librement utiliser. La capacité d'autofinancement est de la sorte non seulement une ressource qui permet de financer les investissements actuels, mais également un moyen d’employer autrement les fonds. L'autofinancement « est un principe financier assez répandu selon lequel une entreprise devrait assurer son développent par autofinancement (c'est-à-dire en finançant uniquement ses investissements par ses résultats passés mis en réserve) » (Vernimmen, 2014). Plus précisément, l'autofinancement se traduit par la différence entre la capacité d’autofinancement (CAF) et les dividendes mis en paiement au cours de l'exercice. Pour les actionnaires, l’autofinancement est perçu comme une augmentation de la valeur de leurs actions et qui par conséquent, se traduit par des plus- values (Vernimmen, 2014). Généralement, il est défini comme étant la part non distribuée des profits réalisés par une entreprise au cours d'une période donnée. L’entreprise en assurant son développement exclusivement par ses propres moyens, c'est-à- dire, l'autofinancement, elle n'aura pas besoin de recourir au marché financier ou aux banques. De ce fait, il permet à l’entreprise d’être financièrement indépendante, de préserver sa gestion (dans le cas où elle n'a pas uploads/Finance/ memoire-sara-mouelhi.pdf

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  • Publié le Jui 06, 2021
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
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