CM Semestre 3 Neurosciences de la performance sportive UE 31A Cour de Ludovic M

CM Semestre 3 Neurosciences de la performance sportive UE 31A Cour de Ludovic Marin Plan du cour : CHAP 1 : Traitement de l’information CHAP 2 : La Mémoire CHAP 3 : L’attention CHAP 4 : Les théories de la perception CHAP 5 : Les Aptitudes CHAP 1 : Traitement de l’information 1. Le fonctionnement général du système ● Le système perceptivo-moteur : position du problème D’abord, il y a la prise d’informations qui se caractérise par l’arrivée d’un stimulus (entrée) = signal perceptif, puis celui-ci passe dans le système nerveux central (SNC : tête et moelle épinière), et enfin il y a la prise de décision (sortie) = réponse motrice. 2 approches répondent à ce problème : - Le comportementalisme (le behaviorism) : Pour eux, on ne peut pas voir ce qui se passe dans le système nerveux central (SNC) : boîte noir. Ils étudient donc uniquement les relations entre S (signal perceptif) et R (réponse motrice). Ex : Skinner a mis en évidence l’enseignement programmé. Il agit sur la réponse. Lorsqu’un élève faisait une bonne action, il avait une récompense, et lorsqu’il en faisait une mauvaise, il recevait une punition. En sport, c’est comme une grille/échelle de compétence : si tu arrives, tu passes à l’étape supérieure, si tu n’arrive pas, tu retournes à l’étape précédente. - Le cognitivisme : Eux, c’est l’inverse. Ils s’intéressent aux processus internes dans le SNC (boîte noir). Mais ce qui se passe dans cette boîte est invisible, il faut donc inférer/déduire à partir des résultats expérimentales. Inférence : déduire des processus internes invisibles à partir de comportements externes observables. 2. La chronométrie mentale Comment étudier les processus internes ? A l’aide de la chronométrie mentale (mesure du temps que l’information met à passer dans notre cerveau). C’est l’étude des aspects temporels du traitement de l’information chez l’homme (Posner, 1978). L’intérêt est de comprendre : - Quelle est la nature des processus internes ? - Comment se déroule la transformation de l’info en acte moteur ? Le temps de réaction détermine tout ! C’est la mesure du temps entre l’apparition d’un signal et le comportement visible. L’entraînement permet de réduire ce temps de réaction. ● TM (temps de mouvement) : durée de la réponse ● TR (temps de réaction) : intervalle de temps qui sépare un stimulus du début de la réponse S Début Réponse Fin TR TM Importance du temps de réaction (TR) : - se déroule dans toutes les activités physiques - c’est la vitesse de prise de décision et de l’initiation des actions - à un certain niveau d’expertise, la réduction du TR est le plus important facteur de performance dans les sports où il faut réagir vite face à un adversaire ou à l’environnement - c’est une sorte d’évaluation : sa variation nous renseigne sur l’amélioration du traitement Problème : Que se passe t’il lors d’un TR ? (vieille question de Donders, 1868) Il y a différents traitements : - Traitement parallèle : lorsque plusieurs étapes peuvent se dérouler en même temps. - Traitement sériel : lorsqu’une étape ne commence que lorsque la précédente est totalement terminée. Ces 2 traitements sont présents dans le TR. En sport : Au départ = plein de prise d’informations (vision, son…) : le traitement est parallèle Puis ensuite = une prise de décision : le traitement est sériel 3. Les étapes du traitement de l’information Shannon et Weaver ont déterminés les processus de traitement de l’information en 1949. I. Identification du stimulus (prise d’info) II. Sélection de la réponse (prise de décision) Système du traitement III. Programmation de la réponse de l’info Étape I : Identification du stimulus C’est tout ce qui se passe au moment de l’entrée de l’information dans le système nerveux central. C’est l’étape perceptive. Avant toute décision sur l’action à réaliser, il faut d’abord : - percevoir (voir ce qui se passe) - choisir l’information utile pour l’action en cour (filtre sensoriel) - comprendre et reconnaître ce que cette information signifie 1. Détection du stimulus - c’est la transformation de l’énergie externe (lumière, son…) en une suite d’impulsions nerveuses. - c’est la reconnaissance à l’aide la mémoire C’est bien percevoir les infos provenant de l’extérieur (infos visuelles, sonores) et du corps propre (infos musculaires, articulaires, vestibulaires et cutanée = douleur, T°, pression). On peut mettre en place des exercices pour entraîner la détection des infos (proprioception) La détection est basée sur 2 choses : → l’intensité et le contraste avec l’environnement 2. Reconnaissance du patron perceptif C’est reconnaître l’information qui est devant nous. Il faut comprendre sa signification et la comparer avec ce que l’on a en mémoire afin de savoir si on en a besoin ou pas pour réaliser l’action. La reconnaissance du patron perceptif c’est comme la différence entre un expert et un confirmé, ou un enfant et un adulte… On peut détecter une info sans forcément savoir ce que cela signifie ! L’expertise, c’est comprendre et reconnaître les situations auxquelles on est confronté. Cependant, une information peut être statique (escalade) ou dynamique (balle en l’air). La reconnaissance est donc différente. Elle ne renvoie pas aux mêmes caractéristiques. ● Reconnaissance du patron perceptif statique : - caractéristiques physiques : couleur, luminosité… (nature) - caractéristiques syntaxiques : maillots, ballon… (sens, direction) - caractéristiques sémantiques : partenaires… (qu’est ce que ça veut dire) ● Reconnaissance du patron perceptif dynamique : c’est qu’il y a du mouvement Dans cette reconnaissance, il y a les caractéristiques du patron perceptif statique, et : - la vitesse d’un objet ou de soi même - la direction d’un objet ou des partenaires - les changements inhabituels (feintes) On peut entraîner la reconnaissance du patron perceptif, travailler la reconnaissance de ce que l’on observe (reconnaître une feinte d’un adversaire), et travailler la compréhension de ce que l’on ressent (gestion de la fatigue, du placement…). 3. Le filtre sensoriel Son intérêt est de filtrer les informations et de garder les plus pertinentes. On se focalise sur ce qui nous intéresse. Attention, si on filtre trop, on peut se faire surprendre, faire une erreur, perdre trop de temps. On peut également entraîner cette partie. Il faut apprendre aux sportifs à se focaliser sur une information pertinente. C’est en fait, entraîner l’attention sélective. Ex : sport collectif : se focaliser sur les déplacements de l’adversaire sport de combat : se focaliser sur le mouvement de l’épaule 4. Le niveau d’éveil Il faut être vigilant pour : - bien filtrer les infos - bien détecter - bien comprendre On appelle l’état de vigilance le niveau d’éveil (courbe en cloche). C’est le niveau d’activation engendré dans le système nerveux central (SNC). Il existe un niveau optimal de l’éveil. Attention ! Certains pensent (médias…) que plus on a un haut niveau d’éveil, plus la performance sera élevée. Cependant, certains sports demandent un niveau d’éveil faible. Le niveau d’éveil optimal varie en fonction du sport ! Il dépend de l’habilité à réaliser. Si l’activité sportive nécessite un fort recrutement de masse musculaire = niveau d’éveil fort Si l’activité sportive nécessite un faible recrutement de masse musculaire = niveau d’éveil plus bas Étape II : Sélection de la réponse Une fois qu’on a identifié la situation dans laquelle on se trouve, il faut prendre une décision : C’est l’étape de sélection. Choisir c’est : - décider de ce que l’on va faire - aller chercher en mémoire ce qui nous permet de réaliser l’action décidée Si on maîtrise le geste voulu, alors on ira chercher directement le geste dans notre mémoire. En revanche, si on ne connaît pas ce geste, il faut l’apprendre, on ira donc chercher en mémoire tout ce qui se rapproche le plus de ce geste, afin d’apprendre ce mouvement nouveau. - lancer l’action Les problèmes à résoudre, dans cette étape sont : - il faut vite trouver le geste approprié en mémoire - il faut bien lancé le geste - quoi sélectionner ? (le plus gros problème) Pour ces problèmes, tout dépend de l’expertise (avoir de l’expérience). Encore une fois, pour entraîner ces problèmes, on utilise le temps de réaction. C’est la seule mesure qui nous permet de savoir si un évènement est complexe. Plus nous avons de possibilités, de choix, d’alternatives… plus ces choses là sont importantes, plus le temps de réaction sera long. La 1ère personne à avoir mis ça en évidence est Merkel en 1885. Ex : Lors d’un choix à faire, si nous avons 2 possibilités, nous seront plus long que si il y en avait qu’une. Il a réalisé une expérience : Les sujets devaient lever la main droite si on leur montrait un chiffre normal, et la main gauche si on leur montrait un chiffre romain. Observation : Le temps de réaction dépend du nombre d’alternative (nombre de possibilité). Résultats : Ces résultats montrent que, plus il y a de choix possibles, plus le temps de réaction sera long. Mais tout n’augmente pas à l’infini. Lorsqu’il y a trop de choix (8/9), on a l’apparition d’un plateau. Ces résultats s’applique à tout mouvement uploads/Finance/ neurosciences.pdf

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  • Publié le Nov 02, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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