Note de synthèse du module de formation : « INTRODUCTION A LA CAPITALISATION D’
Note de synthèse du module de formation : « INTRODUCTION A LA CAPITALISATION D’EXPERIENCES » Formation et note de synthèse réalisées par le CIEDEL Gilbert Graugnard Véronique Quiblier Juillet 2006 Fonds pour la promotion des études préalables études transversales évaluations AVERTISSEMENT Ce document est un support de cours pour une formation de deux jours, à destination des acteurs non gouvernementaux de la solidarité internationale et du développement. Cette formation a été réalisée aux mois de janvier et de juin 2006, avec des évolutions entre les deux sessions. Les deux sessions ont concerné 34 participants. Ce document ne prétend pas couvrir tout le champ de la capitalisation, et n’a d’autre ambition que de donner quelques repères sur le concept de capitalisation et sa mise en œuvre. Cet exposé reprend des exemples vécus ou présentés au cours de la formation (exemples : capitalisation de la démocratie participative à Porto Alegre, expérience de construction d’un pont en carton). Pour préserver la fluidité de ce document, nous faisons référence à ces exemples sans en faire une description détaillée. En conséquence, les lecteurs n’ayant pas suivi les sessions de formations « Introduction à la capitalisation d’expériences », et qui seraient amenés à lire ce document, risquent de ne pas disposer de toutes les clés pour resituer ces exemples dans la problématique générale. Nous espérons que cela ne gênera pas leur compréhension de cette « Introduction à la capitalisation ». 2 SOMMAIRE 1. POURQUOI CAPITALISER ? 4 2. OBJET ET DEFINITIONS DE LA CAPITALISATION 5 3. LES MOMENTS DE CAPITALISATION 9 4. LES ACTEURS DE LA CAPITALISATION 10 5. METHODOLOGIE DE CAPITALISATION 12 5.1. Le cadre de référence 12 5.2. Repérage des points d’inflexion 13 5.3. Identification et classement des savoir-faire 15 5.4. La modélisation 17 6. LA CAPITALISATION DANS LE CYCLE DE PROJET 19 7. DISPOSITIFS DE CAPITALISATION 20 8. BIBLIOGRAPHIE 24 3 1. POURQUOI CAPITALISER ? La capitalisation de l’expérience est un phénomène naturel, on le fait quotidiennement sans s’en rendre compte, pour soi-même et pour se faciliter la vie : « Hier, j’ai fait ainsi…J’ai recommencé aujourd’hui, cela fonctionne, je ferai pareil demain. » On capitalise son expérience pour améliorer ses relations avec l’environnement social, économique, technique ou administratif… Cette amélioration permet d’être plus efficace, plus rapide, d’éviter les conflits, de réduire les incertitudes, d’améliorer la convivialité… La capitalisation se réalise aussi, individuellement ou collectivement, dans le cadre de l’activité professionnelle. Sur le plan individuel, capitaliser son expérience vise à améliorer son travail et avoir en retour la satisfaction du travail bien fait, l’amélioration de sa situation professionnelle, ou tout simplement la préservation de son emploi. Cette recherche de l’amélioration passe très souvent par un travail collectif avec les collègues de travail. Ce type d’approche a été mis en œuvre dans le secteur industriel, avec par exemple l’établissement de cercles de qualité ou le développement des systèmes experts. L’intérêt de la capitalisation n’a donc pas échappé aux entreprises, qui ont développé un savoir-faire adapté aux enjeux et modes d’organisation du secteur productif. Le respect des normes de standardisation des produits et des processus de production a conduit à des démarches qualité reposant sur la mobilisation des savoir-faire développés au sein des services et des unités de fabrication. Ces approches ont tendance, depuis une dizaine d’année, à s’imposer aux activités de services et notamment, en ce qui nous concerne, aux actions humanitaires et de coopération au développement. Les motivations institutionnelles à la capitalisation sont de divers ordres : - Améliorer l’activité : tirer les leçons de l’expérience afin de progresser ; c’est la déclinaison institutionnelle des démarches individuelles ou collectives de capitalisation évoquées précédemment. - S’adapter à l’évolution des activités : les approches concertées impliquant de multiples acteurs et la création d’espace de concertation obligent les structures à faire évoluer leurs pratiques. Dans ce contexte, celles-ci ne peuvent pas reproduire à l’identique des actions sur la seule logique projet. Amenées à innover, les institutions pourront s’adapter et améliorer leurs interventions, notamment en capitalisant leurs propres savoir-faire. - Lutter contre l’évaporation des expériences : tous les opérateurs de terrain sont confrontés à la rotation rapide des cadres. Les cadres nationaux compétents et expérimentés sont encore rares, donc sollicités et difficiles à fidéliser. Quant aux expatriés, ils ont par nature une durée de présence limitée sur un terrain donné. - Préserver sa notoriété : on a intérêt à diffuser son expérience, à faire savoir ce que l’on sait, avant que la mobilité des cadres ne transfère ces savoirs vers une autre structure qui pourra s’en prévaloir. - Assurer la promotion de l’institution dans un contexte de concurrence pour l’accès aux ressources des bailleurs de fonds et des donateurs : valoriser son savoir-faire 4 permet de se démarquer des autres opérateurs dans une situation de concurrence et des critères de qualité imposés pour accéder aux ressources des bailleurs et des donateurs. La capitalisation est alors vue comme un moyen d’assurer la promotion de l’institution, en valorisant son savoir-faire et se démarquant ainsi des autres opérateurs. L’évolution, au Nord comme au Sud, de structures associatives vers une fonction de bureau d’études, renforce cette tendance. - Participer à la construction collective des savoirs : cette vision noble du savoir partagé n’est possible que dans le contexte de la solidarité, et de prise de distance avec la valeur marchande de l’information. Cette préoccupation est portée par quelques opérateurs publics et privés (coopérations décentralisées, ONG, Fondations), et par les bailleurs de fonds qui souhaitent une diffusion large des savoir-faire qu’ils ont contribués à faire exister. Les motivations à capitaliser nous permettent ainsi de distinguer trois catégories de capitalisation : - La capitalisation individuelle : correspond à cette démarche personnelle, qu’on fait pour soi-même, en vue d’améliorer sa pratique. - La capitalisation collective : répond à des intérêts d’équipe visant l’amélioration de compétences collectives, en vue soit de renforcer une position concurrentielle, de valoriser un savoir commun, une identité partagée. Concrètement, cela signifie qu’il est important de considérer que ceux (équipe ou service) qui mènent les actions sont les principaux détenteurs de savoir-faire spécifiques, et de s’interroger sur leur intérêt à partager et à se défaire en partie de leurs matériaux (cf. § 4 « Les acteurs de la capitalisation »). - La capitalisation institutionnelle : elle a pour objectif de conserver la mémoire des activités menées dans un contexte où le savoir-faire migre, où les détenteurs de savoirs transfèrent leurs connaissances vers d’autres opérateurs de la structure ou vers l’extérieur (cf. § 7 « Les dispositifs de capitalisation »). 2. OBJET ET DEFINITIONS DE LA CAPITALISATION Tout est objet de capitalisation si la mémoire est encore vive… La capitalisation s’attache aux faits, aux compétences concrètes, à ce qui a été réalisé : ainsi, tous les domaines d’action peuvent être concernés. La capitalisation va privilégier soit les aptitudes révélées dans le cadre d’une fonction particulière, soit valoriser une compétence technique, générale ou précise. La capitalisation porte sur ce que l’on a fait, donc par nature elle suit l’action et ne la précède jamais. Ainsi la capitalisation peut concerner, a priori : - L’expérience professionnelle, permettant, entre autres, d’apporter des éléments qui contribuent à établir des bilans de compétences. Exemple : Quels ont été les savoir-faire que j’ai utilisés pour faciliter mon intégration dans un milieu donné ? - Une période de l’activité professionnelle. Exemple : Quels sont les savoir-faire que j’ai mis en œuvre qui m’ont permis d’animer une équipe, d’assurer la responsabilité de ce nouveau service ? 5 - Un secteur d’activité, un programme. Exemple : Quels sont les savoirs mobilisés par la population pour investir l’espace public ? Comment la population d’un quartier s’est-elle organisée pour obtenir la revitalisation d’espaces locatifs ? - Ou une action déterminée. Exemple : Quels sont les savoirs qui nous ont permis de construire un pont en papier ? Par ailleurs, l’objet de capitalisation dépend surtout du travail de mémoire à opérer. L’objet doit être circonscrit dans le temps. Si tout semble capitalisable, une limite incontournable s’impose : celle de la mémoire. Il importe de s’assurer que la mémoire de l’action existe et est accessible. Plus la période choisie sera longue, plus ce travail rétrospectif sera difficile et incertain, notamment dans la collecte des données, avec le risque de conduire à la production de résultats approximatifs. Par conséquent, la capitalisation de toute une expérience, d’une activité professionnelle, d’un secteur d’activité ou d’une action déterminée devient possible si elle est bornée dans le temps et, de préférence, sur une période récente. Définitions de la capitalisation1 Il existe diverses définitions de la capitalisation, car le mot est polysémique. Sa signification a évolué dans le temps, elle s’est adaptée aux contextes et s’est diversifiée en fonction des besoins des divers acteurs du développement. Une définition « historique » de la capitalisation pourrait être : « La capitalisation c’est transformer le savoir en connaissance partageable ». Cela suppose une capacité à identifier, à formaliser et à organiser les savoir-faire, puis à les formuler de façon à ce qu’ils soient utilisables par d’autres. Cette définition repose sur : - Un uploads/Finance/ note-de-synthese-formation-capitalisation-2006.pdf
Documents similaires
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/q0YewliXJpxWCLwHUuLIl5vBx4feQ2p0s0JTfKPxgzEvVicy6ZUcC6h6TJ9MzzELFqoCL8K7Q7hYkeFULn7UdOzt.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/HIukNATyqVWlIHJa4xDhWxZHNs5nopHOu5RKSZnZ9E6D7ixnMkbWmTNCcaxiUJpVIbUhxEcCcwnyrl0GcJGfYf9H.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/a5oNjnqTa7JvyrJd47axYAskCoqkjKOqm0S8aVKnbadC94VQmocpSbjlx23kukySiwBuuJwDfgElDixV9mBOSwDU.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/QJeEwrfk6pZoLBCxpdUla4YPTaAPxsfGhas2wKZyBnmpKROjKFyZy54b2GrqWPx7Zrry4BfWehtmJRdWSSYahW12.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/0nMsx4IQWrfwipWRTeTRpciKa3dpZQOH1PSaipTtkH4C4hAgZzIA4bsNeLK2vXwVPnC3HIvEw2QAGPhSZpvM5Svr.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/X9KJzc54HALI0jCWPBAyUWIaz9V9VqklR45g96tTic8gROoPmgoZ9zFFkyddxp8Hgio0MXR53clP3qT7VJ3tnMpK.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/6b8kpiB3d9has3Q5LfK2DtyINgTVNIZ2iWm5uMsDu1dE0PVRlg9QdRBRcEO2zo5DG1xBtNcMSV6oPBwEHPAKOCj7.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/OHVvdwmvedaHXtvFboXDdUka4khIi753H5nHActIuLwMN7J7GJTiz4gQkXhnrsKEfAoSamkNYESni0XAPnHh3b6d.png)
-
22
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jui 18, 2021
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
- Taille du fichier 0.6934MB