SUJETS DE L'ANNEE 2008/09 : Questions de cours sur 10 points 1ere session Quest

SUJETS DE L'ANNEE 2008/09 : Questions de cours sur 10 points 1ere session Questions de cours : Sujet N°1 : Conditions et nature de la croissance chez J. Vanderlint. Sujet N°2 : Que signifie "la force de travail est une marchandise" dans la théorie de Marx ? Corrigé : Sujet N° 1 : Conditions et nature de la croissance chez Vanderlint Le choix du plan est facilité par l’énoncé du sujet. Un plan en deux parties s’impose. Une introduction peut définir les termes du sujet. Elle a pour objet la définition de la croissance économique. Introduction : La croissance vanderlintienne C’est dans MALT, écrit en 1734, que Vanderlint, salué par Jacob Viner, fait un pas décisif dans l’analyse de la croissance en adoptant une démarche d’analyse macroéconomique et monétaire. Il situe en outre son analyse au double niveau national et international. On peut donc parler à son sujet d’un « premier modèle de croissance économique ». Une traduction moderne serait la suivante : La croissance globale est celle du PNB par tête, c'est-à-dire (wL + πK + rT) / Ω, la taille de la population. L’incidence économique du phénomène est mieux exprimée par la définition de la croissance comme croissance du produit net en termes réels. Les variables utilisées en cours permettent d’écrire cette croissance : La croissance vanderlintienne (P étant le niveau des prix) = ∆ [(PNB/P) – (wL/P)] ó ∆ [(π/P)K + (r/P)T]. La réalisation d’un tel objectif suppose plusieurs conditions, qui lui donnent une forme ou une nature particulière qu’il s’agit d’exposer. Nous suivrons le plan en deux parties : 1) Les conditions de la croissance vanderlintienne. 2) La nature de la croissance du produit net réel 1) Les conditions de la croissance vanderlintienne. On peut énoncer 6 conditions. Elles forment un ensemble de facteurs favorables à l’éclosion dans le Royaume d’un libéralisme mercantiliste. Ecrit dans l’Angleterre de la révolution parlementaire achevée, l’Essai cherche à convaincre de la nécessité d’une révolution économique. Elle prend la forme d’une transformation du sol (la propriété foncière) en bien échangeable librement sur le marché. Le modèle suppose en effet que la croissance de la superficie cultivable (∆T) est la condition première du progrès économique du Royaume. L’auteur donne plusieurs estimations. Le principal obstacle est la rente prélevée par les propriétaires fonciers. On peut avec l’auteur démontrer que le sol est fictivement raréfié pour maintenir le niveau de rente élevé. La première condition ne peut être réalisée qu’avec le concours de la couronne, et la cession au marché, de terres publiques à moindre rente. C’est le coup de force de Vanderlint, qui souhaite voir la croissance de la rente réduite d’au moins un tiers. Une seconde condition de la croissance globale est la rupture avec les anciennes pratiques agricoles. La grande ferme capitaliste doit s’imposer en lieu et place de la tenure paysanne. La grande ferme est un autre nom de l’accumulation du capital dans le secteur agricole. Réaliser cette condition, c’est du même coup réaliser la troisième, à savoir la croissance de l’emploi agricole. Le moyen privilégié est la poursuite du mouvement des enclosures, que l’auteur veut de grès à grès et non plus par actes parlementaires. La troisième condition ressort de fait comme celle de la formation d’une main d’œuvre paysanne salariée à la campagne sous l’égide du marchand capitaliste, et non plus du propriétaire foncier. C’est le commerce de l’Angleterre qui est toutefois le nerf de la croissance. La crise qui l’affecte, malgré la paix, conduit l’auteur à développer plusieurs arguments pour plaider une saine pratique des affaires à la ville. Une quatrième condition est ainsi la lutte contre le faux commerce (Hawkers –et- Peddlards) ou pire la course de la laine. Mais c’est le contrôle de l’offre de monnaie (or et argent) qui est la condition essentielle de la bonne marche des affaires. Jacob Vanderlint, par cette cinquième condition, érige la théorie quantitative de la monnaie en mode de gestion macroéconomique des affaires (ce point peut être développé à l’aide de l’équation quantitative). Le principe en est la lutte contre l’inflation et le ralentissement de la croissance des prix, en particulier les prix des biens de subsistance. Enfin selon l’auteur la croissance doit être une croissance libérale mercantiliste, c'est-à-dire prendre appui sur l’intervention publique en niant son intérêt économique propre. Ce qui est la sixième condition. Excluant toute autre forme d’opportunité de l’intervention publique, Vanderlint considère comme essentielles : la réforme fiscale (impôt unique sur le sol et fin des impôts indirects), et la baisse des dépenses publiques sauf pour la flotte marchande et militaire. 2) La nature de la croissance globale. On définit la nature de la croissance globale en répondant à la question : Quelle croissance du produit net global et pourquoi faire ? L’auteur situe sa réponse aux deux niveaux, national et international. A l’échelle nationale, la croissance du produit net, est celle du pouvoir d’achat des revenus des trois classes sociales (propriétaires fonciers, commerçants et fermiers, paysans et ouvriers). Elle signifie que le « Bien être » général (« Welfare ») grandit. Par leur position de dominés (par la propriété foncière), ce sont les fermiers et les classes laborieuses qui doivent, selon Vanderlint être les bénéficiaires prioritaires car ils sont à la source de l’offre et de la demande globales des biens de subsistances. Les deux propositions importantes de l’Essai, assises sur l’analyse des budgets des familles, sont ainsi : la création d’un « revenu minimum » pour la paysannerie, et la revendication d’un taux de profit de 40% pour couvrir le renouvellement du capital fixe, et assurer l’autofinancement dans la ferme et dans le commerce. La croissance de l’offre et de la demande de biens de subsistances est donc le symptôme de la croissance globale, laquelle n’exclut cependant pas la consommation de luxe lorsque celle-ci n’est pas injurieuse pour la société. Mais il doit s’agir d’une croissance réelle, ou non accompagnée d’une inflation qui empêcherait l’écoulement des biens produits. La baisse du niveau général des prix par une hausse de la productivité du travail est la condition de cette croissance réelle. L’objectif de la croissance nationale est donc triple : la croissance de l’emploi agricole, la hausse des revenus réels des trois classes de la société, et consécutivement la hausse de la productivité du travail. A l’échelle internationale, la croissance du produit net doit permettre l’amélioration de la position du Royaume dans l’échange. Il faut et il suffit pour cela que les prix à l’exportation soit suffisamment bas relativement aux prix des concurrents. Ce mécanisme est démontré par l’auteur par la généralisation de la théorie quantitative aux échanges internationaux. Celle-ci devient une théorie de l’équilibre automatique de la balance des comptes, dont l’enseignement est que le taux de couverture des importations par les exportations doit être supérieur à 1. Toutefois Vanderlint est conscient par sa démonstration des limites de cet objectif, puisque le change entre monnaie, détermine indépendamment des efforts nationaux, les positions respectives des différents pays échangistes. Le change des monnaies est un « dreadful evil » (mal terrible) selon son expression. Sa réflexion débouche alors sur deux constats fondamentaux du libre échange international : - implicitement il est pour une stabilité international des changes monétaires. Elle suppose l’étalon or des monnaies. - une éthique du libre échange est nécessaire, qu’il appelle celle de la « guerre juste ». Dans le meilleur des cas, le libre échange doit, sur le modèle du Royaume, conduire l’économie internationale à une croissance généralisée de la production de marchandises, et de l’emploi. Le libre échange est donc synonyme d’abondance ou de prospérité pour toutes les nations échangistes du monde. Sujet N° 2 : Que signifie « la force de travail est une marchandise » dans la théorie de Marx ? Dans « Das Kapital », Marx analyse le mode de production capitaliste comme la forme de production sociale et historique qui a crée et généralisé la forme marchandise des biens et de la monnaie. Ce mode de production dont l’institution centrale est le rapport salarial, est aussi celui qui a crée une marchandise particulière : la force humaine de travail. Comprendre ce que signifie « la force de travail est une marchandise » nécessite donc, après une définition précise de la force de travail (FT) d’exposer : les conditions historiques particulières, celles de l’émergence du rapport salarial, qui ont favorisé la transformation de la force humaine de travail en marchandise, la forme marchandise elle-même et « la loi de la valeur », la nature et les conséquences de l’extension de cette forme à la force humaine de travail. On prendra pour la dissertation la définition suivante de la force de travail : La FT ou « puissance de travail » désigne « l’ensemble des facultés physiques et intellectuelles qui existent dans le corps d’un homme, dans sa personnalité vivante, et qu’il doit mettre en mouvement pour produire des choses utiles » (« Capital », SII, chap.6, intro.). Nous pouvons inférer de cette définition que la FT n’a pas toujours été une marchandise aliénable sur le marché uploads/Finance/ quest-cours-2008-09.pdf

  • 27
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Dec 19, 2022
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.0513MB