Calcul des coûts et des marges L’objectif du calcul des coûts et des marges est

Calcul des coûts et des marges L’objectif du calcul des coûts et des marges est de fournir aux décideurs une information économique, de gestion, pour l’aide à la prise de décision. Pour ce faire, il convient préalablement d’établir le périmètre des informations comptables retenues, de présenter les différents modes de reclassement des charges, conduisant au travers de regroupements à définir les principales catégories de coûts, ainsi que d’appréhender la valorisation des éléments en stock. Le système d’information des calculs des coûts La base de calcul des coûts est le système d’information de la comptabilité générale, il convient de s’interroger au travers de deux questions : - Faut-il prendre en considération toutes les charges de la comptabilité générale ? Non ! Nous distinguerons les charges de la comptabilité générale incorporées aux coûts et les charges non incorporables. - Faut-il ne prendre que les charges de la comptabilité générale ? Non ! Nous distinguerons les charges supplétives, charges qui n’existent pas en comptabilité générale et les charges de substitution, charges qui existent en comptabilité générale mais dont l’évaluation en calcul des coûts est différente. Traitement des charges de la comptabilité générale Charges incorporables : Ce sont les charges de la comptabilité générale retenues pour le calcul des coûts. Il s’agit de consommation de ressources qui relèvent des activités normales d’exploitation de l’entité. Charges non incorporables : ce sont les charges de la comptabilité générale qui ne rentrent pas dans la formation des coûts. Ce sont principalement des charges qui ont un caractère anormal, irrégulier, exceptionnel, hors exploitation, non redondant pour l’activité de l’entité. Elles concernent principalement les charges non courantes (charge exceptionnelles). Charges calculées : la logique économique et de mangement du calcul des coûts nécessite de procéder à d’autres retraitements (de calculer certaines charges) afin d’approcher la réalité des coûts. Ainsi, il convient, d’une part, de tenir compte de charges consommées mais qui n’apparaissent pas en comptabilité générale. : les charges supplétives, et d’autre part, de corriger certaines charges de la comptabilité générale dont les critères d’évaluation en calcul des coûts sont différents : les charges de substitution. Charges supplétives : Ce sont des charges qui n’existent pas en comptabilité générale dont l’intégration permet, d’une part d’effectuer des comparaisons entre organisations qui n’ont pas le même statut juridique ou même structure financière, et d’autre part, d’approcher le coût réel des produits et prestations réalisées. Deux types de charges supplétives qui se présentent : - Rémunération du travail de l’exploitant : dans le cadre d’exploitation individuelle, l’entrepreneur est rémunéré par un prélèvement sur les bénéfices et non pas par un salaire. Aucune charge n’étant enregistrée en comptabilité générale. Il convient d’intégrer une rémunération fictive correspondant à son travail effectif. - Rémunération des capitaux propres : la comptabilité générale ne prend pas en compte la rémunération des capitaux propres alors qu’elle constitue une charge économique au même titre que les capitaux empruntés. Ainsi pour les entreprises cette rémunération peut être calculée comme un intérêt fictif à un taux moyen sur la base des capitaux empruntés. Charges de substitution Ce sont les charges qui existent e comptabilité générale mais évaluées de manière différente en calcul des coûts : - Charges d’usage : Calculé selon la réglementation fiscale, l’amortissement pratiqué en comptabilité générale ne reflète pas souvent la dépréciation économique de l’investissement. Il convient de substituer à la dotation aux amortissements enregistrée en comptabilité générale une charge d’usage représentant ainsi l’amortissement économique. Pour ce faire, le calcul de la charge d’usage prend en compte la valeur actuelle de l’investissement et se définit par le rapport suivant : Valeur d 'usage del 'immobilisation Duréed ' usage - Charges étalées : De même, dans une logique économique, les charges étalées (plus facile à calculer) se substituent aux dotations aux provisions ou aux dépréciations comptabilisées en comptabilité générale. Le calcul s’effectue selon des critères économiques (méthode statistique) retenus par l’organisation. - Charges abonnées : certaines charges enregistrées en comptabilité générale (prime d’assurance, électricité, téléphone, impôt et taxes, etc.) ont une périodicité d’enregistrement qui ne correspond pas à la périodicité retenue au niveau des calculs des coûts. Il convient de les répartir sur toute la période analytique. Ainsi la facture concernant le téléphone que notre opérateur nous envoie tous les deux mois ne sera enregistrée en comptabilité générale qu’une seule fois (par exemple au mois de mai pour les consommations des mois de mars et d’avril) alors que la période de calcul retenue est le mois (production régulière de données des coûts). Le passage de la comptabilité générale à la comptabilité de gestion peut être schématisé ainsi : Charges de la comptabilité générale Le classement des charges par nature proposé par la comptabilité générale (61 charge d’exploitation ; 63 charges financières ; 65 charges non courantes) n’est plus pertinent car il ne favorise pas la lisibilité et la traçabilité nécessitées par l’analyse des coûts. Pour ce faire, il convient de procéder aux reclassements des charges. Charge non incorporables Charges incorporables Charges incorporables Charges calculées Charges des calculs des coûts (méthode coûts complets) Reclassement des charges par fonction Le reclassement des charges par fonction fait référence à l’organigramme structurel de l’entité. Le regroupement des charges par fonction sera sous l’autorité du responsable de par une délégation d’autorité dans le cadre d’une organisation décentralisée. Dans ce contexte, le contrôle de la performance du responsable pourra être exercé, les charges engagées sont sous sa responsabilité. Exemple d’organigramme d’une entreprise industrielle Direction Au regard de cet organigramme, quatre fonctions sont observées : fonction « administration », fonction « approvisionnement », fonction « production » et fonction « distribution ». Par ailleurs, la fonction production peut être subdivisée en sous-fonctions compte tenu du cycle de production « atelier coupage », « atelier tricotage » et « atelier finition ». Reclassement des charges par destination Le classement des charges par destination fait référence au cycle d’exploitation de l’activité exercée par l’entité. Les charges sont analysées en fonction de leur rattachement aux différentes phases du cycle : Achat, Production et Vente.  Pour une activité commerciale, deux types de coûts peuvent être distingués : - Coût d’achat : il concerne les achats de marchandises et leurs frais d’approvisionnement ; - Coût de distribution (revient) : il s’agit des frais qui concernent la commercialisation, la communication, les livraisons etc.  Pour une activité industrielle, trois types de coûts peuvent apparaitre : - Coût d’achat : il s’agit des achats des matières premières et leurs frais d’approvisionnement ; Approvisionnement Administration Production Distribution Atelier Tricotage Atelier Finition Atelier Coupage - Coût de production : il englobe les matières premières consommées, la main d’œuvre directe, etc. - Coût de distribution (revient) : c’est l’ensemble des frais de l’opération de commercialisation des produits fabriqués. Reclassement des charges par affectation La classification des charges par degré d’affectation permet d’identifier deux catégories de charges : les charges directes et les charges indirectes : - Charge directe : une charge est dite directe par rapport au coût du produit considéré si son affectation est possible sans calcul préliminaire (à titre d’exemple : prix d’achat des matières premières, la main d’œuvre directe de production, frais de publicité liés à un produit) ; - Charge indirecte : une charge est dite indirecte dans le cas contraire. Ces charges nécessitent un traitement un d’être imputées aux coûts (répartition des charges indirectes). Parmi les exemples des charges indirectes on trouve : consommation d’eau et d’électricité, fourniture de bureaux, assurance incendie des locaux, frais postaux et de télécommunication, rémunération du personnel de la direction, dotations aux amortissements des locaux administratifs. L’analyse des charges par affectation peut être synthétisée par le schéma suivant : Affectation Charges Directes Charges Indirectes Répartition Imputation Reclassement des charges par variabilité L’analyse des charges par degré de variabilité permet de distinguer trois types de charges : les charges variables, les charges fixes et charges semi-variables. Coûts Centres d’analyses - Charges variables (opérationnelles) : il s’agit des charges qui varient avec le volume d’activité. - Charge fixe (de structure ou de capacité) : c’est les charges liées à l’existence de l’entité, elles sont indépendantes du volume d’activité et relativement stables sur période donnée. - Charges semi-variables : c’est les charge de nature hybride, elles sont fixes pour une partie et variables pour l’autre partie. Les charges semi-variables sont rattachées aux charges variables et charges fixes en fonction de leur caractère. A titre d’exemple : les salaires des commerciaux, un fixe plus les commissions (variables en fonction du chiffre d’affaire), les factures de téléphone : une part fixe (abonnement) et les consommations pour la partie variable. uploads/Finance/ resume-calcul-des-couts.pdf

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  • Publié le Fev 15, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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