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EDITION DU MARDI 21 DÉCEMBRE 2021 1 / 17 africaintelligence.fr | 142 rue Montma

EDITION DU MARDI 21 DÉCEMBRE 2021 1 / 17 africaintelligence.fr | 142 rue Montmartre - 75002 Paris client@indigo-net.com 33 (0)1 44 88 26 10 SOMMAIRE ÉVÉNEMENT AFRIQUE BUSINESS Rachat des actifs africains de Bolloré : comment la famille Aponte (MSC) a doublé les Saadé (CMA CGM) P.3 AFRIQUE DE L'OUEST ET CENTRALE CENTRAFRIQUE Sandra Boodhun, omniprésente conseillère de Touadéra P.6 GUINEE La hausse du prix des denrées de base, premier test pour Mamady Doumbouya P.8 AFRIQUE DU NORD LIBYE LARMO : la querelle qui menace la chasse au "magot de Kadhafi" à New York P.9 MAROC Casablanca remet à plat son mégaprojet de vidéosurveillance, choyé par la DGSN P.11 EGYPTE Qui du coréen Hanwha ou du français Nexter imposera ses canons mobiles au Caire ? P.12 AFRIQUE DE L'EST ET AUSTRALE ETHIOPIE Des cadres du Prosperity Party somali rallient la cause du TPLF P.13 Exemplaire destiné exclusivement à Abdoulaye Fantoumonon COULIBALY - Abonné n°AA030268 EDITION DU MARDI 21 DÉCEMBRE 2021 2 / 17 EDITÉ PAR INDIGO PUBLICATIONS. Publié du lundi au vendredi. Africa Intelligence est un site de presse reconnu par la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP). Numéro CPPAP : 1225 Y 90644 Directeur de la publication : Quentin Botbol - Rédacteur en chef : Philippe Vasset - Rédacteurs en chef adjoints : Benjamin Augé, Lazare Beullac et Louise Margolin - Rédaction : Anaëlle de Araujo, Paul Deutschmann, Antoine Galindo, Olivier Liffran, Ricardo Mendes, Ulysse Osmont, Maxime Paszkowiak, Clotilde Ravel et Antoine Rolland. Contact : redactionchefAI@indigo-net.com - Autres publications : www.intelligenceonline.fr et www.lalettrea.fr 33 (0)1 44 88 26 10 client@indigo-net.com 142 rue Montmartre - 75002 Paris | africaintelligence.fr PÉTROLE ET GAZ COTE D'IVOIRE Le patron local d'ENI négocie des nouveaux blocs tous azimuts P.14 TUNISIE Perenco fonce sur Mazarine, première étape de son plan "conquête globale" à Tunis P.15 INDUSTRIE MINIÈRE GUINEE Rio Tinto toujours plus proche du pouvoir P.16 Exemplaire destiné exclusivement à Abdoulaye Fantoumonon COULIBALY - Abonné n°AA030268 EDITION DU MARDI 21 DÉCEMBRE 2021 3 / 17 africaintelligence.fr | 142 rue Montmartre - 75002 Paris client@indigo-net.com 33 (0)1 44 88 26 10 ÉVÉNEMENT AFRIQUE BUSINESS Rachat des actifs africains de Bolloré : comment la famille Aponte (MSC) a doublé les Saadé (CMA CGM) L'annonce, le 20 décembre à 18 heures, de l'ouverture de négociations exclusives entre Bolloré et le groupe italo-suisse MSC pour la cession des activités portuaires et logistiques du groupe familial français en Afrique est un camouflet pour CMA CGM. L'armateur marseillais, épaulé par Abou Dhabi, a tout fait pour s'imposer comme l'interlocuteur unique de Bolloré sur cette opération. Sans succès. Deux tours, deux ambiances. A Puteaux, au dernier étage de la tour Bolloré, l'annonce, le 20 décembre à 18 heures, de l'ouverture de négociations exclusives avec le groupe italo-suisse MSC pour la cession de tous les actifs logistiques et portuaires du groupe en Afrique est un soulagement pour la toute petite équipe chargée des discussions. Réunie autour du directeur de Bolloré Transport & Logistics (BTL), Cyrille Bolloré, elle conduit les pourparlers avec le groupe italien depuis plus d'un Le terminal à conteneurs de Bolloré Ports à Pointe-Noire (Congo). © Bolloré Ports Exemplaire destiné exclusivement à Abdoulaye Fantoumonon COULIBALY - Abonné n°AA030268 EDITION DU MARDI 21 DÉCEMBRE 2021 4 / 17 33 (0)1 44 88 26 10 client@indigo-net.com 142 rue Montmartre - 75002 Paris | africaintelligence.fr mois dans la discrétion la plus totale et a craint jusqu'au dernier moment une fuite qui ferait capoter l'accord. A Marseille, au dernier étage de la tour CMA CGM, qui domine le port et le quartier Euroméditerranée, c'est la consternation : malgré tout les efforts du PDG et fils du fondateur, Rodolphe Saadé, le groupe marseillais, quatrième armateur mondial, n'est pas parvenu à entrer en négociations avec Bolloré. Il n'a pas eu accès à la data room que la multinationale a mise à disposition, fin novembre, des équipes de MSC, mais également d'une autre entreprise européenne dont l'offre n'a pas été retenue. Bolloré et MSC ont désormais trois mois, jusqu'au 31 mars, pour boucler un accord pour lequel le groupe italo-suisse a offert 5,7 milliards d'euros. ABOU DHABI DANS LES COULISSES Initiée à l'été 2021, l'offensive avortée de CMA CGM sur les actifs portuaires et logistiques africains de Bolloré était la conjonction de deux stratégies. Celle du groupe marseillais d'abord qui, fort d'une trésorerie dopée par l'explosion des échanges mondiaux après une année 2020 impactée par la pandémie de Covid-19 (le chiffre d'affaires du groupe a progressé de 50 % au premier trimestre 2021), cherchait à se diversifier dans les ports et surtout la logistique. Mais aussi et surtout celle d'un acteur discret, Abu Dhabi Ports (ADP), filiale de la holding de l'émirat éponyme, ADQ, qui travaille depuis le début de l'année à se renforcer à l'international et tout particulièrement en Afrique pour se mettre au niveau de son frère ennemi, Dubai Ports World (DP World, voir notre publication sœur Intelligence Online du 13/10/21). Le 8 septembre, Rodolphe Saadé a signé avec le président d'Abu Dhabi Ports et membre du conseil exécutif d'Abou Dhabi, Falah Mohammed al-Ahbabi, un accord pour une durée de trente-cinq ans. Cette alliance est centrée sur la mise en place d'un nouveau terminal, cogéré par CMA et Abu Dhabi Ports, dans le port de Khalifa. Mais elle est potentiellement porteuse d'autres développements, notamment en Afrique, où la holding émiratie travaille déjà depuis plusieurs mois à se renforcer dans les ports (AI du 30/09/21). Disposant d'un actionnaire aux poches profondes, Abu Dhabi Ports voulait accélérer son développement par une acquisition d'envergure. Les cibles n'étaient alors pas légion, et Bolloré était tout en haut de la liste. REVUE STRATÉGIQUE DES ACTIFS PORTUAIRES ET LOGISTIQUES Coïncidence, début septembre également, le groupe présidé par Vincent Bolloré songe à initier une revue stratégique sur ses actifs portuaires et logistiques, gérés par Cyrille Bolloré. Au départ, il ne s'agit pas forcément d'une vente : le groupe, qui a cédé un mois plus tôt 7,1 % du capital d'Universal Music à l'Américain William Ackman, pour 2,4 milliards d'euros, n'a pas exactement besoin de cash. Mais la demande mondiale de fret et de logistique est très élevée, et la stratégie du groupe dans le secteur encore mal établie. Une revue est donc finalement lancée fin septembre (AI du 18/10/21). Un par un, les actifs logistiques et portuaires du groupe sont évalués, leur futur envisagé, des scénarios établis. L'exercice mobilise le premier échelon des dirigeants de Bolloré Transport & Logistics et les réunions, au début du mois d'octobre, se poursuivent tard dans la nuit. Début octobre, Rodolphe Saadé envoie un émissaire à Cyrille Bolloré pour lui signifier son intérêt pour Bolloré Africa Logistics. La démarche a été précédée de longues discussions avec le banquier d'affaires Jean-Marie Messier, conseil de la famille Saadé depuis qu'il a mené, il y a dix ans, le sauvetage du groupe. Associé à toutes les acquisitions de l'armateur, Messier a notamment piloté celle du singapourien NOL. Mais l'approche de CMA est rejetée par le groupe Bolloré. CMA ne désarme pas et prend discrètement langue avec plusieurs dirigeants de Bolloré Transport & Logisitics, pour leur faire part de ses projets. Souvent en place depuis longtemps, et disposant d'importants avantages, ceux-ci ont tout à craindre d'une cession à laquelle ils ne seraient pas associés. Pour tenter de percer les intentions du groupe Exemplaire destiné exclusivement à Abdoulaye Fantoumonon COULIBALY - Abonné n°AA030268 EDITION DU MARDI 21 DÉCEMBRE 2021 5 / 17 africaintelligence.fr | 142 rue Montmartre - 75002 Paris client@indigo-net.com 33 (0)1 44 88 26 10 Bolloré, CMA mandate également un cabinet d'intelligence économique français. A Abou Dhabi, les associés de CMA s'impatientent : deux mois ont passé depuis la signature de leur alliance avec l'armateur, et rien ne semble se concrétiser sur le dossier Bolloré. Les émissaires de la société d'Etat émiratie ont pourtant commencé à sillonner le continent africain, nouant des contacts avec les responsables portuaires, en particulier dans les pays où Bolloré est actif. AVIS DE GROS TEMPS C'est dans cette ambiance particulièrement tendue que, le vendredi 15 octobre, Le Monde titre à la une "Vincent Bolloré prêt à vendre ses activités logistiques en Afrique". L'article, qui évoque un projet de cession très engagé, fait tanguer la tour Bolloré : tout au long du week-end, les présidents des pays africains où Bolloré opère qui un port, qui un centre logistique, appellent les dirigeants du groupe pour savoir s'ils désertent le continent. En privé, le géant français assure les chefs d'Etat africains de sa volonté de rester en Afrique - une volonté longuement soulignée dans le communiqué de presse de Bolloré Transport & Logisitics du 20 décembre. En public, en revanche, l'entreprise ne fait aucun commentaire et poursuit sa revue, en cercle encore plus restreint qu'auparavant. Car il n'y a pas qu'en Afrique que l'article du Monde a eu des conséquences : en interne, les employés de la filiale commencent, eux aussi, à s'inquiéter pour leur avenir. En novembre, sur la base des résultats de la revue, Bolloré Transport & Logistics décide d'entamer des discussions avec des uploads/Finance/ sommaire-rachat-des-actifs-africains-de-bollore-comment-la-famille-aponte-msc-a-double-les-saade-cma-cgm 1 .pdf