Définition du mot Dette publique La dette publique est une dette due par un Eta
Définition du mot Dette publique La dette publique est une dette due par un Etat. Elle regroupe l'ensemble des engagements financiers qui ont été pris par un pays et ses différentes institutions publiques pour financer leur fonctionnement. Dans la majorité des cas, la dette publique se présente sous la forme d'emprunts d'Etat. On distingue à l'intérieur de la dette publique deux types de dettes : la dette publique intérieure qui correspond à la dette des agents économiques résidents de l'Etat émetteur, et la dette publique extérieure, qui elle est rattachée aux prêteurs étrangers. Le mécanisme de la dette La dette publique est le résultat de l'accumulation des déficits budgétaires passés des administrations publiques. En effet, les recettes de l’Etat (en particulier les recettes fiscales) ne suffisent presque jamais à financer toutes ses dépenses. L’Etat présente donc souvent en fin d’année un solde budgétaire négatif, aussi appelé déficit public. Le déficit public et la dette publique sont étroitement liés : la dette augmente à chaque fois que le budget des administrations est en déficit et que l’Etat doit emprunter pour couvrir ce déficit. Or, toute augmentation de la dette devra être financée par des recettes futures (impôts ou autre). Le calcul de la dette publique La dette publique est le plus souvent mesurée en pourcentage du PIB. Cette mesure est plus pertinente que le seul montant en euros pour savoir si la dette est "soutenable". Le PIB traduit en effet les ressources d'un Etat et donc sa capacité à rembourser la dette. La dette est la somme cumulée des déficits passés. Pour chaque déficit budgétaire annuel, on peut distinguer deux composantes :une composante conjoncturelle et une composante structurelle. La partie conjoncturelle du déficit résulte du simple jeu des variations de l’activité économique. A politique budgétaire donnée et inchangée, ce sont les variations de la croissance du PIB (production intérieure brute) qui vont expliquer les variations de la différence entre le montant des recettes et le montant des dépenses. En période de ralentissement, la croissance est moins rapide. Les rentrées fiscales et sociales sont plus faibles alors que, simultanément, les dépenses augmentent spontanément. Le déficit structurel est le résultat d’un changement discrétionnairede la politique budgétaire. Autrement, il est la conséquence d’un nouveau choix politique délibéré : hausse ou baisse des taux d’imposition, hausse ou baisse des dépenses publiques... Et cela, quelle que soit la conjoncture économique. Il convient donc, lors de la présentation des chiffres du déficit budgétaire et de la dette publique de présenter un solde budgétaire corrigé des effets de la conjoncture économique. Cela permet de prendre la mesure de l’ampleur du déficit qui relève de la responsabilité des dirigeants politiques.1 Qu'est-ce qui rend une dette insoutenable? La soutenabilité de la dette exprime la capacité d'un État à faire face à ses emprunts, c'est-à-dire, sa solvabilité. Elle est liée aux recettes prévisibles qui permettront de payer les intérêts voire de rembourser une partie de la dette. «Il n'y a pas de critère absolu pour juger de la soutenabilité car cela dépend de la capacité du gouvernement à lever de nouveaux impôts ou à abaisser ses dépenses, donc du contexte socio-politique qui varie d'un pays à l'autre. Cela dépend aussi des perspectives de croissance que l'on ne connaît pas», 1 « Macroéconomie », Grégory N. MANKIW,professeur d’économie à l’Université d’HARVARD déclare Agnès Bénassy-Quéré, professeur à l'Ecole d'Economie de Paris, Université Paris 1. De son côté, Jean-Marc Daniel, professeur d'économie à l'ESCP-Europe, assure: «Le seul critère de la soutenabilité d'une dette est la capacité à rembourser les intérêts dus. Si les recettes sont supérieures à la charge de la dette, comme c'est le cas de la Grèce, alors la dette est soutenable, le reste est une histoire d'arbitrage entre les différents postes de dépenses». « La croissance économique devrait rester solide, au-dessus de 6%, et l’inflation devrait être contenue autour de 2% en 2017. Toutefois, la dette publique a continué de croître et le service de la dette devrait augmenter, de 24% des recettes de l’État en 2014 à 30% en 2017″, a conclu le FMI dans un communiqué à l’issue de la 5ème mission de contrôle prévue par l’instrument de soutien à la politique économique (PSI) approuvé en juin 2015. L’institution de Bretton Woods estime que le déficit budgétaire devrait atteindre 367 milliards de francs CFA (560 millions d’euros) en 2018, soit 3,5% du PIB. Pour limiter un service de la dette trop élevé à moyen terme, elle appelle à réduire encore les exonérations fiscales, notamment celles à faible impact socio-économique, à intégrer les recettes parafiscales au budget et à évaluer tous les nouveaux projets d’investissements financés à l’intérieur du pays. « Si ces mesures sont mises en oeuvre en 2018, elles devraient aider à réduire d’ici 10 ans le service de la dette au niveau de 2014. »2 Julio Ricardo Loayza, économiste principal du bureau de la Banque mondiale à Dakar. Il s’exprimait en marge du lancement de la nouvelle édition du rapport Africa’s Pulse, rapport trimestriel de la Banque mondiale qui analyse l’état des économies africaines. «La dette du Sénégal est soutenable mais il y a des nuances. Elle ne met pas en danger la stabilité du cadre macro-économique mais coûte cher», souligne Julio Ricardo Loayza. Selon lui, si on compare la dette avec les revenus de l’Etat, elle se situe autour du 10 % des revenus de l’Etat. Donc, le gouvernement est obligé de payer la dette au lieu d’utiliser cet argent dans le financement des infrastructures de base comme les routes, les hôpitaux, les écoles, etc. Le second point soulevé par l’économiste de la Banque mondiale, c’est le maintien du niveau de croissance. «On n’a pas de danger sur la dette si la croissance est maintenue. Parce qu’on a une dette qui pèse et un Pib qui grandit. Donc, le poids de la dette se dilue. Le problème, c’est ce qui va se passer si la croissance ralentit ou freine», s’interroge-t-il. Un autre danger de l’endettement public relevé par M. Loayza est lié à la structure de la dette. «40 % de la dette est en dollar. La monnaie du Sénégal est le Franc Cfa et il est lié à l’Euro. Donc, si le dollar bouge, on ne peut pas se couvrir avec cette dette. Si le dollar augmente, le coût de la dette augmente. Il y a beaucoup de risques sur cette dette», fait-il savoir. Au Senegal : « Au titre de l’endettement, l’encours de la dette publique totale passerait de 5312,1 milliards en 2016 à 5812,6 milliards à fin 2017, soit un accroissement de 9,4% contre une progression de 15,5% un an auparavant. » « L’encours de la dette serait composé de la dette extérieure et de celle intérieure pour des montants respectifs de 4533 milliards et 1279,6 milliards. »3 « L’encours de la dette publique totale est projeté à 6179,7 milliards à fin 2018, soit un accroissement de 6,3%, comparativement à 2017. Il devrait représenter 45,2% du PIB contre 46,5% en 2017, soit en dessous de la norme de 70% retenue dans le cadre du pacte de convergence de l’UEMOA. » 2 Jeune Afrique sept 2017 3 Direction de la prevision et des etudes economiques,DPEE, situation economique et financiere en 2017 et perspectives en 2018. uploads/Finance/ sur-dette-publique.pdf
Documents similaires
-
33
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Aoû 21, 2022
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
- Taille du fichier 0.1885MB