Souvent considérées comme une priorité nationale en raison de leur contribution
Souvent considérées comme une priorité nationale en raison de leur contribution à la création d’emplois, les PMEfrançaises connaissent des difficultés financières chroniques. Le déséquilibre de leur structure de bilan n’est cependant pas attribuable aux seules spécificités endogènes de ces firmes ; il provient également des problèmes rencontrés par les PME pour établir des relations coopératives avec les banques. Le manque de fonds propres et les risques qui accompagnent un surendettement à court terme ne pourront en effet être résorbés que si les intermédiaires financiers acceptent de réviser leurs critères d’octroi du crédit qui désavantagent actuellement les unités de petites dimensions Si les difficultés rencontrées par les PME. dans la mise en oeuvre de la production ou la réalisation d’un volume d’emploi prédéterminé sont fréquemment mises en exergue par les pouvoirs publics en France, l’accent sur l’étape du financement n’a été mis que récemment — encore que de manière discrète — dans le cadre du Vllème Plan. La prise en compte de cette question parmi les objectifs nationaux ne relève pas uniquement de considérations propres à la nécessaire survie de ces établissements, indépendamment du système économique, mais fait également intervenir des critères inhérents à la création d’emplois qu’elles peuvent engendrer (Greffe, 1984; Julien et Morel, 1986) et une contribution à l’expansion du système productif. En effet, leur insertion dans la concurrence internationale proposée par le Ville Plan repose sur l’hypothèse que les structures productives de petites et moyennes dimensions sont aptes à relayer les grandes entreprises parfois défaillantes en matière d’investissement, et donc d’impulser un certain dynamisme dans l’économie nationale (Marchesnay, 1982). Il faut cependant mentionner que les diverses mesures d’aide mises en oeuvre en faveur du développement industriel et les multiples bonifications d’intérêt instaurées obéissent en général à une logique sectorielle, la taille des firmes ne constituant que très rarement un critère de choix. Or, dans le domaine de l’obtention des avantages financiers, les grandes entreprises se sont révélées mieux informées et plus aptes à surmonter les problèmes administratifs inhérents à la confection des dossiers que les PME, et surtout les TPE, ces dernières n’ayant donc pas toujours eu accès aux financements privilégiés dont elles pouvaient bénéficier (Baroin et Fracheboud, 1983). Sans entrer ici dans le délicat débat relatif à la définition des caractéristiques économiques des entreprises petites et moyennes (Bernard et Ravix, 1988), il apparaît néanmoins nécessaire de dégager certaines de leurs spécificités susceptibles d’interférer dans les décisions des créanciers. Il faut tout d’abord mentionner le comportement spécifique des dirigeants d’unités de petite dimension qui tendent à opérer une confusion totale entre leur patrimoine et celui de l’entreprise, le corollaire de ce phénomène étant la réticence qu’ils manifestent à l’égard de l’entrée de capitaux extérieurs afin de préserver leur autonomie de gestion et de décision (Besse, 1983). Ce sentiment est encore renforcé par les exigences des banques qui, au moment d’accorder un crédit s’inquiètent de la présence de garanties personnelles, l’assimilation entre le dirigeant et l’entreprise étant ici manifeste (Dreher, 1980). En second lieu, en dépit de leur similitude qui tient essentiellement au volume d’effectifs employés, l’ensemble des PME peut être segmenté en tenant compte de leur indépendance ou de leur insertion au sein d’un groupe industriel dont la surface financière est considérable1. Les unités de production s’inscrivant dans ce 1 Sur un plan purement pratique, une telle opération est rendue possible grâce aux enquêtes annuelles effectuées par l’INSEE sur les liaisons financières (Vassile, 1982). 196 Le financement des PME par les banques : second cas de figure sont en effet avantagées dans leur recherche de fonds car elles disposent, du fait de leur situation, de garanties qui contribuent à sécuriser les bailleurs de fonds. De plus, les relations privilégiées que ces PME entretiennent avec d’autres entreprises, leur permettent également de bénéficier de sources de financement alternatives. Compte tenu de ces spécificités structurelles qui caractérisent l’ensemble des PME françaises, il s’avère possible d’opérer une distinction entre les différentes causes des problèmes de financement dont souffrent ces firmes, cette partition étant opérée grâce à la détermination de leur origine. La recherche des caractéristiques intrinsèques relevant de la taille ainsi que de la gestion des unités de petite et moyenne dimensions, et qui sont à l’origine d’une complexification de leurs possibilités de financement, fera donc l’objet d’une première partie, alors que la seconde sera consacrée à l’examen des interférences pouvant se produire dans les relations banques-PME. Conclusion En définitive, il apparaît que les unités de petites et moyennes dimensions se caractérisent au sein du système productif par des comportements et des besoins financiers spécifiques. En effet, si leur endettement global se révèle sensiblement égal à celui des grandes entreprises, une analyse plus fine mettant l’accent sur la structure de l’endettement fait état de la prééminence des crédits à court terme dans les bilans des PME-PMI. La précarité de la situation financière et donc la vulnérabilité de ce groupe d’entreprises se trouvent par ailleurs renforcées par des éléments exogènes trouvant leur origine dans le système bancaire national qui s’est longtemps avéré trop complexe pour ce type d’interlocuteurs. On peut à ce propos également faire état d’une ambiguïté dans le comportement des prêteurs qui n’ont pas contribué à faire disparaître la confusion existant entre le capital de l’entreprise et le patrimoine de son dirigeant. Les réponses apportées à ces problèmes concernent essentiellement les fonds propres et les apports de garanties, le succès rencontré par les prêts participatifs et le développement de la technique du cautionnement mutuel paraissant avoir contribué à l’émergence d’une certaine solidarité entre les banques et les petites unités de production. L’amplification de cette interface s’avère en effet nécessaire à l’insertion des PME dans la concurrence nationale, l’amélioration des mécanismes de financement des opérations à haut risque ainsi que la collaboration sur le plan de la gestion entre les entrepreneurs et les banquiers pouvant être bénéfique, non seulement pour les firmes concernées, mais également pour l’ensemble de 1 ’ industrie contraintes des firmes et limites de la coopération 211 et du secteur tertiaire. Il apparaît en outre que le développement de formes de financement directs et plus particulièrement du capital-risque puisse se présenter comme l’un des éléments de solution au problème du financement des PME. Notons toutefois que la mise en place de modalités visant à favoriser l’accès des unités de petite et moyenne dimensions aux diverses sources de fonds prêtables demeure une priorité nationale et que seule la reconnaissance de leurs spécificités, aussi bien techniques que financières, permettra de résoudre leurs difficultés. Les banques financent les grandes entreprises par le crédit : elles octroient des prêts à moyen/long terme mais aussi des découverts, des crédits à court terme (par exemple l’affacturage : la banque « achète » les factures et se charge de les recouvrer). Par ailleurs, les banques proposent aux entreprises des services de gestion permettant d’optimiser leur trésorerie en plaçant les excédents en produits bancaires, placements financiers ou placements monétaires. Les banques sont un intermédiaire essentiel entre les entreprises et les marchés de capitaux. Ainsi elles émettent et placent des titres pour le compte de ces grandes entreprises, assumant aussi une partie du risque de contrepartie. Les banques assurent des services financiers aux grandes entreprises d’une complexité technique plus importante : gestion des risques (gestion des impayés, endettement à taux fixe, taux variable, risque de change), accompagnement à l’export. Les banques se chargent également des opérations dites de haut de bilan (LBO), cession d’entreprises, introduction de l’entreprise en bourse, ouverture de son capital, émission d’obligations, etc. Souvent entourées d’un « épais voile mystérieux », les activités de conseil sont principalement exercées par ce qu’on appelle les banques d’affaires. Toutefois, certaines banques dites « universelles » s’y intéressent également. Les banques d’affaires sont des établissements financiers dont la charge principale est d’accompagner les dirigeants d’entreprises dans leur stratégie, et leur projet de développement. Cette activité vise d’une part à proposer des solutions plus ou moins complexes aux entreprises pour leur permettre de restructurer leur passif en augmentant leurs fonds propres (augmentation de capital), en émettant des titres de dette mais aussi en révisant leurs actifs. L’activité de conseil en banque recouvre en fait une multitude de cas : conseil stratégique en cas de fusion-acquisition d’entreprises (qui peuvent d’ailleurs être des banques !), conseil auprès de l’État pour les opérations de privatisation ou d’émissions des obligations du Trésor, conseil encore auprès des émetteurs (entreprises du CAC 40, États,..) pour placer des émissions de titres sur des marchés jugés performants. S’y ajoutent également des propositions d’achats d’entreprises de gré à gré, par offre publique d’achat (OPA) ou par offre publique de vente (OPV). En somme, les banques d’affaires accompagnent les choix stratégiques et organisationnels des entreprises ; la plupart du temps de grands groupes dont les enjeux économiques se jouent à l’échelle mondiale. Plus encore, lorsqu’elles sont les « confidentes » des dirigeants, les banques d’affaires agissent tout en amont des décisions prises, en s’affirmant comme force de propositions et parfois sources d’initiatives. On conçoit ainsi plus aisément leur souci de la discrétion, le goût de la uploads/Finance/ ttt.pdf
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- Publié le Nov 04, 2022
- Catégorie Business / Finance
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