International Journal of Financial Accountability, Economics, Management, and A

International Journal of Financial Accountability, Economics, Management, and Auditing ISSN (2788-7189) Int. J. Fin. Acc. Eco. Man. Aud. 3, No. 3 (May-2021) http://woasjournals.com/index.php/ijfaema 159 https://doi.org/10.52502/ijfaema.v3i3.62 La microfinance et l’innovation Jihane LAHROUR1, Amal MAANINOU2 1 University Mohamed V Rabat, Morocco 2 University Mohamed V Rabat, Morocco Résumé : La microfinance est une innovation sociale qui porte sur le financement des microentrepreneurs exclus du financement bancaire classique. Et grâce à ce financement qui se fait sous forme de microcrédit, les bénéficiaires lancent des activités génératrices de revenus, qui leur permettent de s’intégrer dans le circuit économique du pays. Au Maroc, le microcrédit est un service géré par des associations du microcrédit (AMC) qui placent les besoins en matière de financement des démunis au centre de leurs préoccupations et considèrent le microcrédit comme une activité à but non lucratif et les sommes générées par le financement des pauvres, ne sont que pour le financement des charges de fonctionnement de l’AMC (les charges du personnel, le loyer, etc.) Et puisque les besoins en matière de financement de cette population sont en extrême évolution, L’AMC marocaine lance en continu des innovations commerciales, c’est-à-dire elle développe et innove de nouveaux produits/services financiers adaptés avec les nouveaux besoins de ses bénéficiaires. Le présent article a pour objectif de répondre à la problématique de l’innovation dans le secteur de la microfinance à travers deux parties, la première opte à la présentation de la microfinance à la chaine internationale et nationale et la deuxième partie traite les grandes lignes de l’innovation dans le secteur bancaire ainsi que le processus d’innovation des AMC non-marocaines. Mots-clés : mirocrédit, innovation sociale, microfinance, processus, démunis, microentrepreneur, financement. 1. INTRODUCTION Le microcrédit est l’une des solutions proposées au Bangladesh en 1975 par Mohamed YUNUS, ce dernier a pensé de proposer des petites sommes sous forme d’un prêt aux femmes qui veulent commencer leurs activités économiques pour les intégrer dans le circuit économique du pays. C’est une idée innovante qui a réussi dans son pays et aussi dans d’autres, considérés comme des pays en voie de développement. Le concept a été adopté dans le Maroc dans les années 90. Et puisque les besoins sont toujours changeants, l’association du microcrédit adopte la notion de l’innovation dans sa politique de gestion pour qu’elle reste pérenne sur le marché. Nous ajoutons aussi que les institutions de la microfinance prennent la forme d’une association ou fondation qui exerce cette activité avec un but non lucratif, centrée sur l’élément humain et sur la satisfaction des besoins socioéconomiques des démunis. C’est la raison pour laquelle le secteur entier est considéré comme une innovation sociale, branche de l’économie sociale et solidaire. Le présent article est enrichissant, il est organisé selon deux grandes parties: la première opte pour la présentation des grands titres de la microfinance à la chaine internationale et nationale. Et la deuxième partie a pour objectif de présenter les principaux apports des recherches qui ont répondu à la question de l’innovation dans les services financiers, à savoir le secteur bancaire et de la microfinance. LAHROUR et al.: La microfinance et l’innovation http://woasjournals.com/index.php/ijfaema 160 2. LA MICROFINANCE A LA CHAINE INTERNATIONALE ET NATIONALE A. La microfinance à la chaine internationale D’après le CGAP (Consultative Group to Assist the Poor), « la microfinance désigne les dispositifs permettant d’offrir de très petits crédits (microcrédit) à des familles très pauvres pour les aider à conduire des activités productrices et génératrices de revenus leur permettant ainsi de développer leurs très petites entreprises » (Moumni, 2010). Mais, de nos jours, les pratiques liées à la microfinance se sont élargies : services offerts à l’épargne, à l’assurance et transfert d’argent des migrants, etc. Au fond, si l’objectif affiché est de permettre aux populations pauvres et exclues du système bancaire traditionnel d’avoir accès à un crédit, les acteurs promoteurs de ce dernier se sont constitués selon différents types de structure d’orientation, parmi lesquels on cite : ➢ Un premier type renvoie à des organisations de type coopératives pour qui le micro-entrepreneur est un épargnant et emprunteur du système : les bénéficiaires fondent donc l’IMF (Institut de Microfinance) ; ➢ Un second s’apparente à une banque, comme la BRI en Indonésie, qui se spécialise dans les activités attachées aux crédits destinés aux microentrepreneurs ; ➢ Un troisième s’apparente plutôt à une ONG qui lève des fonds ayant pour origine les donations ou l’emprunt, pour les prêter aux populations concernées, sachant que les ONG ne sont pas autorisées à collecter l’épargne publique. Ensuite, l’activité de la microfinance a continué à se développer pour atteindre les 105 milliards de dollars de prêts débloqués à la chaine internationale. Ce développement a conduit à la proposition de nouvelles offres liées à la microfinance, dont la micro-épargne et la microassurance, qui ne sont pas encore intégrées dans la majorité des associations marocaines pour la microfinance (AMC). Et dès son lancement, le microcrédit génère des succès marquants dans plus de 80 pays en voie de développement, la communauté internationale a exprimé sa reconnaissance par l’attribution du prix Nobel de la paix au professeur Mohammed YUNUS en 2005 et à la Grameen Bank en 2006. Le modèle du microcrédit a été introduit dans les pays du sud, ensuite dans les pays développés en réponse aux besoins des gens non bancarisés. Durant son développement, qui reste plus rapide, le microcrédit a été l’objet d’un modèle varié, adapté avec les conditions socio-économiques de différents pays. et chaque modèle répond aux principes classiques de la microfinance qui sont : • La lutte contre la pauvreté ; • L’inclusion financière ; • L’intégration des activités informelles dans l’économie formelle du pays ; • Etc. Selon les données communiquées par le centre Mohamed VI de la microfinance solidaire (2015), Le secteur de la microfinance a connu une expansion marquante et d’une manière continue. À travers l’innovation de nouveaux produits financiers (innovation commerciale) adaptés avec le besoin des clients. Int. J. Fin. Acc. Eco. Man. Aud. 3, No. 3, 159-173 (May-2021) http://woasjournals.com/index.php/ijfaema 161 161 Sont servis en 2014, près de 220 millions de bénéficiaires dans le monde, par plusieurs milliers d’institutions de microfinance. L’offre du secteur a continué à s’accroître et cela grâce à l’adaptabilité de l’offre des AMC avec ses clients. Le secteur réalise des bénéfices intéressants, cette réalité devrait continuer durant les années prochaines : alors que les 30 marchés nationaux les plus marquants pour la microfinance disposent d’une capacité estimée à 5,7 milliards de dollars en 2013, la valeur même qui devrait s’avoisiner à 14 milliards en 2020. En effet, les vingt premiers pays qui ont adopté l’activité du microcrédit dans leur stratégie de développement socioéconomique ont un taux de croissance plus élevé que les pays industrialisés avec un écart de 2% selon les données du FMI en 2014. Et sur la base d’une étude benchmark effectuée en avril 2015 par le centre Mohamed VI pour la microfinance solidaire, sur le secteur de la microfinance au Maroc, Pérou et Bangladesh, on remarque que l’activité du microcrédit a réalisé une croissance marquante. Et pour saisir les grands titres du microcrédit à la chaine internationale, nous vous proposons le résultat de cette étude benchmark, permettant de saisir par la suite les points forts du secteur du microcrédit à l’étranger. ➔ Etude benchmark entre le Bangladesh, Pérou et le Maroc Comme nous l’avons déjà mentionné au départ, le concept du microcrédit est né au Bangladesh, par la création de la Grameen Bank, qui a ensuite lancé d’autres institutions de microcrédit. À cet effet, le Bangladesh a connu une croissance marquante dans les années 90, le nombre des bénéficiaires s’augmentait de 20% par an, la réglementation a joué un rôle majeur dans cette évolution. Pour ce qui est du marché péruvien, en 2014, le Pérou disposait de 40 banques locales règlementées, servent 3.5 millions de personnes marginalisées à des coûts appréciables. Le secteur est resté rentable, alors que le niveau des taux d’intérêt régressait de manière significative. Le développement du secteur s’est orienté vers un contexte de baisse constante des indices de pauvreté, ainsi que par une réduction des inégalités de revenus. On peut saisir le point de différence entre le secteur de la microfinance marocaine et péruvienne dans les différents principes réglementaires qui reposent sur certains axes dont : • L’indépendance du secteur par rapport l’État, une liberté dans la détermination des prix à savoir le taux d’intérêt et des commissions, une liberté dans l’allocation des capitaux ; • La multiplicité des types d’entités régulées, disponibles sous forme modulaire. Actuellement, la niche de la microentreprise et la TPE connaissent une intention marquante, représentant plus de la moitié du PIB dans le marché péruvien. Et trois facteurs peuvent expliquer l’importance donnée au secteur du microcrédit dans ce pays considéré comme leader mondial : • Un environnement leader mondial; • Un marché concurrentiel et innovateur ; • Des mesures de protection des bénéficiaires. Le microcrédit a été introduit très tardivement dans les pays arabes et plus précisément dans les pays du Maghreb. B. Le microcrédit au Maroc Le Maroc est considéré comme un modèle uploads/Finance/62-article-text-180-1-10-20210622-1.pdf

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  • Publié le Fev 05, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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