MANAGEMENT DU RISQUE DE CHANGE I. Définition du risque de change Le risque de c

MANAGEMENT DU RISQUE DE CHANGE I. Définition du risque de change Le risque de change peut être défini comme étant le risque d’un décaissement plus élevé ou d’une entrée d’argent moindre dû à l’utilisation d’une monnaie différente de la devise domestique. « Le risque de change est le risque de perte lié aux fluctuations des cours de monnaies», il est supporté par les participants en position de change. Toute fluctuation défavorable des taux de change risque de se répercuter négativement sur les flux futurs espérés par l’acteur en position. En fait, la position (donc le risque de change) peut être générée, soit par une activité commerciale (import/export) avec l’étranger, soit par une activité financière en devises, soit en fin par le développement multinational de l’entreprise. C’est à partir de ça que l’on peut scinder le risque de change en trois types essentiels : I.1 Le risque de change de transaction Le risque de change de transaction naît du fait que des coûts ou des cash-flows futurs soient libellés en devises étrangères. En effet, si le cours de la devise change, le montant du cash-flow (ou du décaissement) converti en monnaie nationale ou de compte est affecté par ce changement. Il se décompose en deux éléments selon la nature des transactions réalisées : I.1.1. Le risque de change commercial Ce risque est attaché aux opérations d’importation ou d’exportation facturées en devises. L’importateur qui règle en devise craint une hausse de la monnaie étrangère. Symétriquement, l’exportateur sera payé en devises et craint une baisse de cette dernière par rapport à la monnaie nationale. 1.1.2. Le risque de change financier Ce risque est attaché aux opérations prêt-emprunt libellées en monnaies étrangères. I.2. Le risque de change économique Le risque de change économique correspond aux conséquences des mouvements de change sur la valeur de l’entreprise et sur sa situation par rapport à ses concurrents. En effet, la variation des cours de change peut aussi, sur le moyen terme, améliorer ou obérer la position concurrentielle d’une entreprise par rapport à des rivales situées dans d’autres pays : une hausse de monnaie nationale rend les exportations difficiles et favorise les importations. En situation de concurrence cela se traduit par un affaiblissement des marges de l’entreprise. La baisse des marges peut être assimilée à une perte de change. 1.3. Le risque de change comptable Le risque de change comptable (patrimonial) est concerné par l’impact des taux de change sur la valeur comptable des postes de l’actif et du passif. Il résulte de la conversion ou la consolidation des états financiers qui impliquent des actifs et des passifs libellés en devises étrangères. 1 II. L’identification du risque de change Le risque de change ne naît pas seulement au moment où s’effectue une transaction libellée en devise étrangère. Appréhender la nature et la date de l’exposition au risque de change n’est pas facile ; la date à partir de laquelle l’entreprise se couvre reste quelque peu arbitraire. En effet, l’entreprise pourrait se considérer en risque de change dès la signature du contrat, ou encore avant qu’il y ait un enregistrement comptable. L'entreprise doit tenir compte de l'entrée en risque de change bien avant la connaissance exacte de la teneur du contrat. La gestion du risque peut se réaliser dès l'émission de l'offre ou du catalogue des marchandises proposées dans le cas d'opérations d'exportation, ou de la commande dans le cadre d'activités d'importation Schéma : Identification du risque de change La date retenue peut varier d’une entreprise à l’autre ou au sein de la même firme selon que le risque de change est certain ou incertain : II.1. Certain Un risque de change certain est constaté à la conclusion d’un contrat irrévocable, dans une monnaie autre que la monnaie nationale, fixant le montant et la date de l’opération. Il existe plusieurs situations d’exposition au risque certain : • Lors d’un contrat d’importation. • Lors d’un contrat d’exportation. • Lors d’un prêt ou emprunt en devises. De sa part, le prêteur craint une dépréciation de la devise qui engendrerait un remboursement moindre en monnaie nationale. II.2. Incertain Un risque incertain est lié aux opérations dont la réalisation est probable. L’entreprise se trouve confrontée au risque incertain lors d’un appel d’offre en monnaie étrangère. En répondant à cet appel d’offre en devise étrangère, l’engagement de réalisation n’est pas irrévocable. L’entreprise est exposée à un risque de change conditionnel. III. La mesure du risque de change 2 La mesure du risque de change s’effectue à travers deux éléments : III.1. Le cours de change de référence La détermination d’un cours de change de référence (ou de valorisation) est très importante, dans la mesure où elle permet de connaître la contre-valeur du montant pour lequel l’entreprise s’est engagée. Il doit être réaliste économiquement, réalisable financièrement et incontestable vis-à-vis des tiers. Il existe deux cours possibles : • Le cours au comptant : dont la force réside dans sa cotation unique, sa faiblesse étant qu’il n’intègre pas la notion de temps qui sépare les dates (négociation règlement). • Le cours à terme : qui intègre la durée à travers le report et le déport exprimant le différentiel de taux d’intérêts prorata temporis. L’utilisation du cours à terme correspond aux opérations à flux certains. Mais il n’apporte pas de réponse satisfaisante lorsque les flux sont incertains, lorsque les échéances sont incertaines. III.2. La position de change La position de change résulte d’opérations commerciales et financières libellées en devises étrangères. Elle est déterminée par échéance et par devise. Elle permet d’apprécier l’exposition de l’entreprise au risque de change à un moment donné et de contrôler la mise en application opérationnelle de la politique de couverture et des principes de gestion définis. La position de change globale regroupe toutes les devises confondues. Elle est égale à la somme des contre-valeurs en monnaie nationale des positions de change par devise. • Si ER = ED (position fermée) : aucun impact • Si ER > ED (position longue) : perte (gain) en cas de la baisse (hausse) des cours • Si ER < ED (position courte) : perte (gain) en cas de la hausse (baisse) des cours IV. La gestion du risque de change 3 La gestion du risque de change est un des problèmes les plus ardus auxquels sont confrontés les responsables financiers des firmes ouvertes à l’international. Le trésorier doit déterminer une stratégie afin de se protéger contre le risque de change. Cette stratégie dépend de plusieurs paramètres dont : • Le degré d’aversion envers le risque ; • Les résultats de la prévision faite par les spécialistes. A partir de ces facteurs, on distingue trois stratégies de gestion du risque de change : IV.1. La non couverture Cette stratégie consiste à laisser la position de change de l’entreprise ouverte sans couverture. Cette alternative peut être adoptée dans l'hypothèse où l’entreprise traite avec des devises stables, ou si elle arrive à reporter la totalité du risque sur son partenaire par une clause dans le contrat. A l'inverse, certaines entreprises y recourent même si la devise est instable, dans le but de réaliser un gain de change. Elle correspond dans ce cas à une attitude spéculative. Dans certains cas aussi, se protéger contre le risque de change peut coûter tellement cher que la protection n'en vaut pas la peine. IV.2. La couverture systématique Elle consiste à se couvrir automatiquement dès qu'apparaît un engagement ou un avoir en devises, elle permet donc d’éliminer totalement le risque de change dès sa naissance. Cette stratégie est conseillée dans le cas où l’entreprise traiterait avec des clients provenant de pays divers, offrant des devises volatiles De même, si les opérations envisagées sont de montants très élevés, le trésorier peut être amené à couvrir systématiquement le risque de change, toute variation pouvant entraîner une perte importante. Cette stratégie n’est pas toujours bénéfique pour l’entreprise dans la mesure où elle peut présenter des inconvénients : • Les coûts de couverture sont très élevés ; • La probabilité de perte d’opportunités. IV.3. La couverture sélective Dans ce cas, le trésorier décide d'une méthodologie qui déterminera quand il couvrira ou pas le risque de change. Cette politique suppose l'application de critères de sélection qui correspondent à un niveau d'acceptation du risque ainsi qu'à une anticipation sur l'évolution des cours de change. La couverture sélective ne doit pas être appliquée dans le cadre d'une faible activité à l'international. Celle-ci ne peut en effet justifier la mise en place d'une structure de gestion du risque de change qui coûterait plus cher que les pertes probables dues aux variations des cours des devises. L’entreprise dispose de plusieurs instruments qu’on peut classer comme suit : − Instruments traditionnels de couverture du risque de change (internes externes) − Nouveaux instruments de couverte du risque de change (futures, swaps et options) LES INSTRUMENTS TRADITIONNELS 4 I. Les instruments traditionnels internes Les techniques internes de couverture contre le risque de change sont les méthodes que l’entreprise met en place sans qu’elle fasse appel à aucun organisme externe. Autrement dit, l’entreprise se couvre par une uploads/Finance/management-du-risque-de-change.pdf

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  • Publié le Jan 10, 2022
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
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