L’Autre jouissance Carte blanche...............................................
L’Autre jouissance Carte blanche.......................................................................................................................................................... 3 Maurice Krajzman........................................................................................................................................... 3 L’Autre jouissance.................................................................................................................................................. 4 La jouissance : du groupe au discours Lilia Mahjoub...................................................................................... 4 La jouissance comme instance négative Maurice Krajzman........................................................................... 6 Limites de la jouissance : Ejaculation de l’angoisse = Accouchement Lieven Jonckheere............................. 7 La jouissance guerrière Christian Vereecken................................................................................................. 10 La jouissance du psychotique Monique Liart................................................................................................. 12 Une approche du concept de jouissance chez Freud Luc Richir..................................................................... 16 Les modalités de l’idéal Dirk Lorre................................................................................................................ 19 La lecture de Mantegazza par Dora Paul Verhaeghe...................................................................................... 21 Mon ordinateur, ma jouissance Jan Van Eeckhout........................................................................................ 24 Document ............................................................................................................................................................. 27 Broussais : des causes de la folie...................................................................................................................... 27 Conférences.......................................................................................................................................................... 31 Jouissance psychotique, jouissance féminine, jouissance sexuelle Serge André............................................ 31 Subjectiver sa (propre) mort ? * José Cornet.................................................................................................. 43 Séminaire.............................................................................................................................................................. 53 Tout par jouy-dire Jean-Pierre Dupont.......................................................................................................... 53 2 Accueil Cliquer Carte blanche Maurice Krajzman C’est la question des rapports du sujet à la jouissance qui sera soutenue dans ce numéro qui, à cette occasion, s’ouvre à nos collègues flamands. On y trouvera, en plus des exposés en français, ceux, traduits, des intervenants flamands à Gand, lors de la journée intercartels du 6 mai 1984. D’autres textes aussi. Mais tous témoignent de ce que ces rapports du sujet à la jouissance, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils ne sont pas faciles. A la construction que Lacan donne du sujet dans le fil de l’expérience freudienne et des conséquences au désir ; on mesurera mieux ce qui sépare le Sujet "d’avec son existence d’être sexué, voire d’être vivant". A repérer le rapport que la loi entretient avec le désir – d’une part – et celui que le droit entretient avec la jouissance – d’autre part – des voies deviennent praticablés. Car on sait que l’inclination du Sujet à fuir la jouisance n’a d’égal que le mouvement qui le porte à y prétendre de droit. L’interdiction, l’obstacle opposés à la jouissance viennent nourrir un paradoxe : l’interdiction levée, l’obstacle aplani, la jouissance n’en reste pas moins interdite. Interdite, selon l’expression de Lacan, à qui parle comme tel. Se targuer d’abattre celui qui est censé interdire la jouissance (le Père), reviendrait à "noyer le poisson sous l’opération de sa pêche ? La jouissance, encore, s’en trouverait renforcée. Dès lors le paradoxe est double : l’obéissance à la loi alimente les exigences cruelles du Surmoi et en rend le biais plus pernicieux. Mais l’idéologie de la jouissance sans frein, de libération de la jouissance, engendre les mêmes effets. Va•on alors renforcer les obstacles à la jouissance par des mortifications, par une morale rigide qu’on n’en reste pas moins dans le malentendu. Car c’est la culpabilité qui se trouve ainsi disposée, propice à venir faire la preuve que "tout exercice de la jouissance, comporte quelque chose qui s’inscrit à ce livre de la dette dans la loi". Le caractère ambigu des rapports que les Belges entretiennent avec leur climat pourrait en témoigner : quand il pleut, ils se plaignent ; mais quand il fait beau de même car alors ils contractent une dette :"on va le payer cher". Kafka aussi, qui aura beau s’imposer des règles draconiennes, jeûner, mastiquer cent fois, s’astreindre à un régime de famine, n’évitera pas la méprise quant à l’impératif de la jouissance. Rien n’y fait. Sa jouissance se forcera entre les lignes. Finalement, toute la théorie lacanienne de la jouissance se trouve ramassée dans un énoncé que nous poserons ici comme ouverture à ce numéro :"L’inconscient, ce n’est pas que l’être pense, comme l’implique pourtant ce qu’on en dit dans la science traditionnelle – l’inconscient, c’est que l’être, en parlant, jouisse, et, j’ajoute, ne veuille rien en savoir de plus. J’ajoute que cela veut dire ne rien savoir dire du tout". 1 1 J. Lacan, – Le Séminaire, Livre XX, p. 95. 3 Accueil Cliquer L’Autre jouissance Nous publions ici la plupart des interventions faites à la journée intercartels de l’E.C.F. tenue à Gand le 6 mai 1984 sous le titre "La jouissance". La jouissance : du groupe au discours Lilia Mahjoub Me voici à nouveau conviée en Belgique, par M. Krajzman, à une deuxième journée intercartels cette fois-ci à "Gent", en pays flamand. Si c’est au titre de secrétaire aux cartels de l’École que je me trouve ici, c’est aussi parce que la première, à Namur, m’a donné le goût de revenir dans le Nord (un peu plus encore) et ce d’autant que le thème retenu pour aujourd’hui concerne mon travail actuel. Cette rencontre a aussi ceci de spécifique qu’elle réunit non seulement des cartels francophones mais aussi des cartels de langue flamande qui, s’ils travaillent dans la mouvance de l’École, n’y sont pas pour autant déclarés comme tels. C’est donc ce que je vais découvrir maintenant : outre leur ex-sistence, l’écho de leur travail. Une affiche a été produite à cette occasion – Maurice Krajzman a eu l’amabilité de me l’envoyer – pour annoncer cette journée, sous le chapeau d’une question, celle de la jouissance. Cette affiche est agrémentée d’un dessin qui nous est familier puisqu’il s’agit du schéma optique, mais avec ceci de plus : d’être embrassé – littéralement – par une silhouette féminine, clin d’œil il se peut, aux plantureuses féminités flamandes chères à Jordaens et en premier lieu à Rubens, son maître. Ceci me donne donc l’occasion d’évoquer ici non pas la Sainte Thérèse de Bernini – bien que Rubens soit allé chercher son inspiration baroque en Italie – mais "l’enlèvement des filles de Leucippe". Le peintre dont l’existence laisse penser qu’il semblait s’y entendre côté jouissance, figure celui-ci dans une opposition entre l’expression révulsée (horrifiée) des visages des filles du roi de Thessalie, et les mouvements de leur corps qui s’abandonnent à ceux des deux héros (fils de Zeus) en une étreinte que nous pourrions dire – pour reprendre le dit de Lacan – :"une étreinte, confuse d’où la jouissance prend sa cause". Ce tableau a ceci de particulier que Rubens en a ramassé le sujet, renonçant aux détails habituels tels que l’escorte de jeunes gens et les servantes des filles du roi, pour concentrer l’attention sur la structure monumentale du groupe. C’est cet effet de "ramassé", d’unité donc, qui est appelé en peinture comme en sculpture : un groupe (ceci, depuis le 17ème siècle en France et au moins un siècle avant, en Italie). Cela diffère, par exemple, de la foule de "l’enlèvement des Sabines" et de la panique qui s’y traduit plutôt que l’horreur chavirante d’une jouissance ignorée. (Rien ne se détache de la foule : on n’y trouve pas cette opposition que nous relevions dans le premier tableau). En cartel, on ne s’étreint pas, du moins ce n’est pas prévu pour. Cette invention de Lacan qu’est le cartel comme groupe de base d’une École de psychanalyse, pour l’exécution d’un travail, relève d’un dire. Ce dire ne saurait néanmoins s’atteindre sans en passer par les dits (les énoncés) de Lacan d’une part, et ceux de chacun dans cette expérience. C’est la condition de rencontre, de chance de rencontre avec ce dire. Le signifiant – puisque c’est de cela qu’il s’agit – et seulement en tant qu’il représente un sujet pour un autre signifiant, vient parer à cette confusion qu’est le groupe. Sans rentrer ici dans le détail historique de son apparition dans le discours aussi bien universitaire que du maître, le groupe est le lieu privilégié de la jouissance en ce sens que ce qui s’y dit méconnaît le dire qui s’y gîte. On y jouit de l’être. C’est la jouissance du blablabla ou du ronron. On y pense, on y parle donc on est. Le groupe a pour objectif de produire la condition de cette jouissance, à savoir lui-même comme plus-de- jouir. Il se mord la queue d’où son "tourne en rond". Telle n’est pas la visée de Lacan avec le cartel bien qu’on en passe au sein de celui ci par ces moments de discours, du maître entre autres."Il faut faire cartel". Oui, à condition toutefois qu’il en sorte autre chose que cette étreinte confuse (du groupe). "Mettez-vous en cartel !" fut un impératif, un signifiant maître, pour nous "m’être" au travail. Relevons.-y au passage ce versant surmoïque qui pourrait se traduire en un "jouis !" permettant de ne rien savoir de cette jouissance. Étape que nous dirons obligée certes, la condition toutefois que cela bascule dans un autre discours, que cela opère une révolution. 4 Accueil Cliquer Une chance que ce signifiant "cartel" qui n’a pourtant rien d’évident ! Un signifiant en effet ça ne veut rien dire. En sorte qu’il nous renvoie à d’autres signifiants dans les chaînes signifiantes particulières. On se demande ce que ça veut dire – Che vuoï – on s’y prête, ça rate mais on y revient car ce dire est inhérent au discours analytique. Comme tel, il ne peut se cerner qu’à la condition que ce dernier ne se perde pas de vue ni même soit figé – ce qui revient au même. En effet, il n’y a pas de discours inique. On ne saurait réduire les discours au seul discours uploads/Geographie/ 018.pdf
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- Publié le Sep 12, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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