abraham louis Éditions Ismael : no 1 Richard Frethorne, Quatre lettres d’un ser

abraham louis Éditions Ismael : no 1 Richard Frethorne, Quatre lettres d’un serviteur en Virginie (1622‑23). 1re éd. (numérique) : texte anglais, trad., notes, commentaires, et postf. ; janv. 2016. 2e éd. (imp. et num.) revue, corrigée et augmentée ; en cours de publication. no 2 Paul Choquet, Le Signe Historique. La 2 e section du Conflit des Facultés et sa réception au xxe siècle. Édition numérique et imprimée, déc. 2016. (en cours de publication) : no 4 Pierre Klossowski, Johann Georg Hamann. Anthologie et textes critiques. Édition critique et commentée des publications et des manuscrits inédits de P. Klossowski relatifs à Hamann et son œuvre, comprenant en outre la traduction d’un compte-rendu de Hegel. Rééditions : no 1 Claude Brousson, Relation Sommaire des Merveilles que Dieu fait en France, dans les Cévennes & dans le Bas-Languedoc, pour l’instruction & la consolation de son Église désolée. no 2 Quentin Meillassoux, Potentialité et Virtualité. no 3 Quentin Meillassoux, Deuil à venir, Dieu à venir. no 4 Mailhol, curé de Mirepoix, Pétition. no 5 J. G. Hamann, Métacritique du purisme de la raison (traduc- tion Jacques Colette). ! Toutes nos publications sont gratuitement téléchargeables sur notre site : ! editions-ismael.com L' Histoire d' Abraham Louis, Mirepoix-Bordeaux-Mirepoix, 1744-1829. Une généalogie. Par Christine Belcikowski. o Publication no 3. Paris-Lisboa. Imprimé pour Ismael, éditeur, vendu en réseau et en la Ville Lumière chez F. sur le Gros Caillou, sous le bosquet de Jean à l’enseigne de la fontaine ; et en la Ville Blanche chez J., aux Anges, sur l'île de Saint Tomé à la même source. — Juin mm. xvii. www.editions-ismael.com editions.ismael@gmail.com Association à but non lucratif ; siège : 15 rue des Capucins, 69001 Lyon. 97 9- 10 -9 74 50 -0 0- 7 || i s b n i s b n b © Éditions 2017. ſ ſ © Ismael VVVVVVVVVVVVVVVVV VVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVV VVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVV VVVVVVVVVVVVVVVVV Avant-propos. Je me suis intéressée à Abraham Louis par hasard, par hasard de lecture et d’étude, s’entend. Je travaillais alors sur la vie et l’œuvre de Frédéric Soulié, qui a passé une partie de son enfance à Mirepoix, Ariège. Frédéric Soulié évoque dans ses souvenirs d’Ariège un certain Jean Dabail, jeune bandit qui a terrorisé la contrée de Mirepoix au temps de la Révolution française. Je me suis intéressée à ce Jean Dabail. Le 7 germinal an VIII (28 mars 1800), disent les archives, Jean Dabail et sa bande tentent d’assassiner le gendarme Rives, qui se rend de Mirepoix à Pamiers en compagnie d’un marchand, nommé Abraham Louis… Je me suis intéressée alors à cet Abraham Louis. Il en va ainsi du hasard de la lecture et de l’étude, ou plutôt de cette chaîne de raisons qui forcent la lecture et l’étude à la curiosité sans pourquoi. Sans pourquoi ? Il n’y a jamais de curiosité sans pourquoi. Mais le pourquoi, c’est comme la chouette de Minerve : il ne prend son vol qu’à la tombée de la nuit, après qu’on s’est penché, dès l’aube, sur des archives poudreuses. Merci aux amis de la petite académie de Mirepoix qui ont bien voulu me faire part de leurs remarques tout au long de ma recherche. 8 3 Christine Belcikowski. Merci à Madame Delphine Crémieux qui a eu la générosité de partager à mon intention sa connaissance d’une partie de la descendance d’Abraham Louis. Je dois enfin à Rav Yaacov Abergel d’avoir entrevu qu’au‑delà de la raison historique, l’histoire d’un homme demeure sans pour- quoi, du moins sans pourquoi que, d’ici, nous puissions connaître. Au-delà de l’histoire d’Abraham Louis (1744-1829), reste mysté- rieuse l’histoire d’Avraham Louis. i. mirepoix, ariège, 27 juillet 1808 : abraham louis déclare son nom Registre pour la transcription des déclarations à faire, à la mairie de Mirepoix, par les Juifs en exécution du décret du 27 juillet 1808, coté et paraphé en un feuillet par nous, Président du Tribunal civil de l'instance séant à Pamiers. L’an devant, nous, Maire de la commune de Mirepoix, chef-lieu de canton, arrondissement de Pamiers, département de l’Ariège, s’est présenté le sieur Louis Abraham qui a déclaré vouloir constamment porter le nom de famille de Louis et le prénom d’Abraham, et qu’il est dans l’intention de conserver ce nom et prénom et a signé avec nous le vingt-neuf octobre mil huit cent huit. [Signé :] Denat, maire, Abraham Louis 1. Incertain du registre dans lequel il devait enregistrer une telle déclaration, laquelle demeure à Mirepoix, Ariège, la seule et unique en son genre, l’officier municipal l’a inscrite dans le registre des naissances. Abraham Louis, dit « le Juif », devait avoir à l’époque environ soixante-quatre ans… D’autres personnes d’origine juive vivaient probablement à Mirepoix dans le même temps, dont « la Marrane », qui exerçait en 1801 la fonction de prêteuse, ou peut-être encore Marianne Daniel, épouse de l’aubergiste François Campagne qui, en 1. Archives départementales de l’Ariège, Mirepoix, Document 1NUM/4E2345, naissances (An XI-1812), vue 481 ; acte classé entre l’année 1808 et l’année 1809. 12 3 Christine Belcikowski. 1794 déjà, louait boutique à Abraham Louis ; mais aucune de ces personnes ne s’est déclarée. Arrivé à Mirepoix au début des années 1790, le dénommé Abraham Louis quitte la ville en 1812. Les archives ne disent pas d’où il venait ni où il s’en va. Elles ne fournissent nulle part aucun renseignement sur son état‑civil. Elles ne disent pas non plus s’il portait chez lui des vêtements tradition- nels, ni s’il observait le shabbat. Elles indiquent seulement qu’en 1793 il aurait quarante‑deux ans. Le personnage a vécu ainsi à Mirepoix dix années durant, il y a commercé, mené des affaires, participé aux luttes de la Révolution, sans figurer dans aucun acte sur lequel on eût consigné d’où il venait, qui il était. Intriguée par la part d’incognito que conserve un tel personnage, j’ai tenté d’en savoir davantage. À partir de cette enquête, longue et difficile, grevée d’ailleurs par au moins une impasse, je tente de raconter ici l’histoire qui fut celle du mystérieux Abraham Louis. Abraham Louis demeure à ce jour un inconnu de l’histoire. Seuls, Gaston Arnaud en 1904, dans Histoire de la Révolution dans le Département de l’Ariège (1789-1795), vol. I, et Joseph‑Laurent Olive en 1981, dans La Révolution de 1789 à Mirepoix (Ariège), mentionnent l’existence de celui qu’ils nomment « le juif Louis ». On sait par le registre du conseil municipal qu’en l’an IX (1801), la ville comptait au nombre de ses habitants, outre Abraham Louis, une « femme dite Marrane », ou « Citoyenne Marrane », installée au quartier de Lilo, « près de la barrière du pont vis-à-vis le canal du moulin ». La contribution des portes et fenêtres de l’an VII crédite la « veuve Madière » de deux portes ou fenêtres au no 192 de la section C, lequel numéro se situe effectivement au quartier de Lilo, « près de la barrière du pont vis-à-vis le canal du moulin ». La dite « Marrane » exerce alors la fonction de prêteuse, car d’après le procès-verbal rapporté sur le registre municipal en date du 3 germinal an IX (24 mars 1801), une certaine Marie Marty, dite Marion, ou Marionnasse, qui est accouchée d’une fille le 25 ventôse an IX (16 mars 1801), a « donné en gage », le Abraham louis déclare son nom. 3 13 1er germinal an IX (22 mars 1801), « une jupe à la femme dite Marrane pour se procurer de l’argent », puis a disparu le 3 germinal an IX (24 mars 1801) en abandonnant son enfant 1. D’après le rôle de population de l’année 1800, la maison de la Veuve Madière loge en 1800, outre Marion Marty et autres jeunes femmes en détresse, une certaine « Françoise Birgïs ». S’agit‑il de la Citoyenne Marrane ? Les archives ne fournissent aucune indication concernant le sort de cette « Citoyenne Marrane » après 1801. Celle-ci ne se déclare pas en 1808. Elle a peut‑être quitté Mirepoix, ou bien elle est morte. On ne la retrouve pas dans les rôles de population ni dans les registres d’état-civil. Du 21 septembre au 20 octobre 1808, les autorités de Toulouse enregistrent, quant à elles, 110 déclarations 2. La population toulousaine avoisinait en 1790 les 64 000 habi- tants 3. Elle croît un peu au cours de la Révolution. En 1808, les Juifs représentent toutefois moins de 2 % de la population toulousaine. Une grande partie d’entre eux sont arrivés à Toulouse depuis moins de cinq ans. Plus nom- breux à Bordeaux, les Juifs restent dans le Toulouse de 1808 une population ultra‑minoritaire, mal connue des autorités municipales, largement ignorée de ceux qui la côtoient. Rapporté à l’échelle démographique de la petite ville, le fait que la population de Mirepoix compte en 1808 un Juif déclaré, seulement, ne surprend pas. La présence de Louis Abraham à Mirepoix toutefois étonne, dans la mesure où l’homme s’y trouve isolé, et comme délié de son milieu d’origine. On ne sait pas où il est né, qui sont ses parents, ni même d’où il vient. 1. Cf. Christine uploads/Geographie/ 2017-christine-belcikowski-l-x27-histoire-d-x27-abraham-louis-num.pdf

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