Accident pétrolier : naufrage du ERIKA 1999 SOGOYOU Jean-pierre MONGOURMA soma
Accident pétrolier : naufrage du ERIKA 1999 SOGOYOU Jean-pierre MONGOURMA soma TCHOUROU napo DARE ichane SECURITE ET HYGIENE | 24/02/22 SOMMAIRE 1. INTRODUCTION 2. HISTORIQUE, CONTEXTE, DESCRIPTION ET CIRCONSTANCESDE L’ACCIDENT 3. ASPECT REGLEMENTAIRE 4. RECHERCHES DES CAUSES ET DYSFONCTIONNEMENTS 5. EVALUATION DES CONSEQUENCES 6. TYPES DE DEFICIT 7. MOYEN DE PREVENTION A METTRE EN PLACE 8. CONCLUSION 9. DOCUMENTATION 1. INTRODUCTION L’Erika est un pétrolier battant pavillon maltais (pavillon de complaisance) construit en 1975 et affrété par la société Total, qui a fait naufrage le 12 décembre 1999 au large de la Bretagne, lors d'un transport de 30 884 tonnes de fioul lourd en provenance de Dunkerque et à destination de Livourne (Italie). 2. HISTORIQUE, CONTEXTE, DESCRIPTION ET CIRCONSTANCES DE L’ACCIDENT TYPE D’ACCIDENT : naufrage de navire DATE :12 Décembre 1999 LOCALISATION : Golfe de Gascogne PAYS : Grande Bretagne L'Erika était une simple coque approchant les 25 ans, une structure et un âge le fragilisant pour affronter la tempête qui l'a brisé net dans le Golfe de Gascogne en décembre 1999. Le 7 décembre 1999, affrété par la compagnie française Total, 30 884 tonnes de fioul lourd sont chargées à bord de l’Erika à Dunkerque dans le terminal Total de la raffinerie des Flandres. Le lendemain, malgré le mauvais temps, l’Erika et ses 26 membres d'équipage appareillent à 19 h 45 pour Milazzo (Sicile) afin de livrer le fioul à la compagnie nationale italienne Enel pour produire de l'électricité. Pendant sa traversée de la Manche, le temps ne s'améliore pas avec des vents ouest et sud-ouest d'une force 7/8 et des creux de vagues de 3 à 4 m. Le 9 décembre, à 23h01, le navire se signale réglementairement lorsqu'il longe Cherbourg ; puis le 10 décembre à 13 h 12 en passant par Ouessant. L’Erika ne fait mention d'aucune difficulté. À la sortie du dispositif de séparation du trafic d'Ouessant, l’Erika change de destination pour Livourne. Jusqu'à 14 h 18 le lendemain, le pétrolier continue de naviguer par très gros temps avec un vent sud-ouest d'une force 8/9, une houle ouest, et une grosse mer dépassant les 6 m de creux. Le bateau est fortement éprouvé, il tangue fortement et retombe lourdement dans les creux tandis que des paquets de mer s'abattent sur le pont. Le 11 décembre 1999, vers 12 h 40, l’Erika est au large des côtes de Saint- Nazaire lorsque le navire commence à gîter de 15° sur tribord. Une manœuvre est effectuée sur les ballasts pour équilibrer le bateau. À 14 h 08, l’Erika signale l'avarie en lançant un appel de détresse par télex Inmarsat C au Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage (C.R.O.S.S.) d'Étel (Morbihan). Sa position est 46°29’N et 07°20’W, le plaçant à plus de 300 km de Brest, de La Corogne et de Donges. Le C.R.O.S.S. accuse réception par Inmarsat C à 14 h 11 mais ne parvient pas à établir un contact phonique. À 14 h 15, le commandant de l’Erika Karun Mathur contacte le porte-conteneurs Nautic, probablement par VHF, qui se trouve dans les environs afin que celui-ci contacte par Inmarsat A ses armateurs. Le Nautic ne parvient pas à les joindre mais transmet la demande à d'autres bateaux proches. À 14 h 18, l’Erika étant parvenu à réduire la gîte à 5°, le navire se met en fuite sur une route nord-est pour inspecter le pont et vérifier les ullages sans être exposé aux paquets de mer. Le ballast tribord est à moitié plein au lieu d'être vide tandis que le niveau de la citerne centrale a fortement baissé ce qui signifie pour le commandant qu'une partie du fioul de la citerne s'est déversé dans le ballast. Le commandant fait alors effectuer un déballastage du ballast tribord qui dure jusqu'à 15 h 30. À 14 h 30, le second capitaine rapporte trois fissures longues de 1,5 à 2,4 m et trois plis de flambage de 2 à 3,5 m de long au niveau du bordé de pont sur l'avant du ballast tribord. À 14 h 34, le commandant demande que l'on surveille le bordé de pont et réduit la vitesse de l’Erika à 75 tr/min. Il pense pouvoir s'en sortir sans assistance et, en réponse au message de 14 h 11, annonce au C.R.O.S.S. que le navire a eu une gîte importante mais que l'avarie est réglée et transforme son message de détresse en message de sécurité. À 14 h 38, le C.R.O.S.S. Étel fait part de la situation au Centre Opérationnel de la Marine (COM) de Brest et ils conviennent de rester en alerte et de se rappeler si la situation évolue. À 14 h 42, l’Erika entre en contact avec son gestionnaire nautique et l'informe de la situation : la gîte, les fissures, le fioul déversé dans les ballasts. À 14 h 48, un navire militaire britannique, le Fort George, se déroute pour venir en aide à l’Erika mais le commandant leur répond que la situation est sous contrôle et qu'il ne réclame pas assistance. Cette information ne sera transmise aux autorités françaises qu'un mois plus tard. À 14 h 55, le C.R.O.S.S. et l’Erika parviennent à se joindre en radiotéléphonie sur la fréquence 2 182 kHz. Le commandant de l’Erika confirme que la gîte est sous contrôle et qu'il n'a plus besoin d'aide. Les fissures du pont ne sont pas évoquées. Ce sera la seule fois où l’Erika et le C.R.O.S.S. entreront en contact phonique. À 15 h 10, le navire marchand Sea Crusader contacte l’Erika par radio, au sujet de la demande de contact pour prévenir ses armateurs à Ravenne par radiophonie satellite, pour l'informer qu'il a pu entrer en contact avec la personne désignée (au sens du code ISM) chez Panship. À 15 h 14, l’Erika envoie un message au C.R.O.S.S. pour confirmer que la situation est sous contrôle et transforme son message de détresse en message de sécurité13. À 15 h 30, le déballastage commencé une heure plus tôt est terminé. L'assiette du bateau est de −0,6 m, l’ullage de la citerne no 3 aurait fortement augmenté tandis que celui du ballast no 2 tribord serait de 5 m. Le commandant fait communiquer les ballasts no 2 bâbord et tribord jusqu'à ce que leurs niveaux soient équilibrés. L’Erika gîte légèrement sur bâbord mais le calculateur de chargement indique que les efforts subis restent en dessous du seuil de tolérance. À 15 h 47, l’Erika confirme à son gestionnaire nautique Panship qu'il maîtrise la situation, qu'il a annulé sa demande d'assistance, et qu'il fait route inverse. À 22 h 50, l’Erika fournit au Cross une synthèse de la situation depuis la gîte de 14 h 18 où il révèle pour la première fois l'existence des fissures au niveau du pont. À 23 h 30, le Cross Étel met au courant la préfecture maritime de Brest des nouveaux rebondissements et joint une copie de l'ensemble des messages échangés avec l'Erika. À 00 h 10, la mer est très grosse avec des vents sud-ouest de force 9/10. La gîte reprend de 3 à 4° sur tribord et l’ullage du ballast no 2 tribord est passé de 10 à 5–6 m et, jusqu'à 03 h 00, l'eau qu'il contient est vidangée en permanence. À 01 h 00, pour ménager le navire, le commandant met le cap au 50 jusqu’à 04 h 10. À partir de 03 h 00, les fissures du pétrolier s'aggravent. Le navire avance à 5 nd et devient difficilement gouvernable mais la vitesse est maintenue. À 3 h 30, une fuite de fioul de la citerne no 3 tribord est constatée et a fait monter l’ullage de la citerne de 1,5 à 4 m. L’Erika met le cap au 85 afin d'atteindre Donges aussi vite que possible. Des traces de perte de fioul en mer sont constatées. Via la fréquence de détresse HF2182, le Cross Étel essaie en vain d'entrer en contact avec l’Erika à 03 h 30, 03 h 40, et 03 h 50. Il lui transmet ensuite un message pour demander sa position. À 04 h 05, l’Erika lui transmet que sa position est 47°11'N, 04.54 W, sa vitesse est de 9 nd et son cap est au 95. Évacuation et rupture du navire À 05 h 54, le commandant de l’Erika envoie finalement un message de détresse et demande l'évacuation du navire, signalant la déchirure de la coque entraînant une voie d'eau. La préfecture maritime est informée et le Cross s'occupe de l'organisation du sauvetage. À 06 h 12, l’Erika informe Panship que le bordé de muraille du ballast no 2 tribord s'arrache sur la moitié de sa longueur, se rabat sur le pont et coule. Le navire n'est plus gouvernable. À 06 h 20, il informe Total que les tôles de bordé s'arrachent toujours. À 06 h 55, l’Erika signale une dernière fois sa position : 47° 12′ N, 4° 36′ O. À 07 h 37, les secours aériens se mettent en œuvre. Depuis 06 h 00, l'arrachement du bordé de muraille du uploads/Geographie/ accident-petrolier-naufrage-du-erika-1999.pdf
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- Publié le Apv 10, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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