LES FICHES TECHNIQUES DE L’ADEME Enjeux Afin de réduire nos émissions de gaz à
LES FICHES TECHNIQUES DE L’ADEME Enjeux Afin de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, de diminuer nos besoins en sources d’énergies fossiles et d’assurer nos approvisionnements, le Grenelle Environnement s’est fixé un objectif de développement des énergies renouvelables pour atteindre, à l’horizon 2020, 23 % de notre consommation d’énergie finale issue de sources renouvelables. Le plan de développement des énergies renouvelables, décliné par le Grenelle de la mer, prévoit le développement de 6 GW d’installations éoliennes en mer et d’énergies marines en France à l’horizon 2020 (soit 7 % de la production électrique par les énergies renouvelables en 2020). Une action de planification et de concertation, lancée au début de l’année 2009 et achevée en septembre 2010, a permis d’identifier les premières zones propices au développement de l’éolien en mer. Contexte : l’appel d’offre éolien en mer Le premier appel d’offres, dont le cahier des charges a été publié le 11 juillet 2011 par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), doit permettre d’ériger 500 à 600 éoliennes implantées sur cinq parcs éoliens au large des côtes françaises, pour une puissance installée de 3 GW, correspondant à une production énergétique permettant de satisfaire la consommation de 1,75 % de la population française (hors chauffage électrique). 10 dossiers de candidatures ont été déposés auprès de la CRE. Selon le calendrier initial, les lauréats seront ensuite sélectionnés en avril 2012, puis à l’issue d’une étape de « levée des risques » obligatoire, ils devront confirmer la faisabilité du projet en octobre 2013. Les installations pourront alors être construites progressivement à partir de 2015. Principes techniques de l’éolien en mer Un parc éolien en mer (ou offshore) possède une composante marine et des annexes à terre. ■ La composante marine La profondeur d’installation économiquement viable aujourd’hui est d’environ 40 mètres. La composante « marine » comprend : • les aérogénérateurs du parc éolien (fondations + mats + turbines). Aujourd'hui, les turbines ont une puissance pouvant aller jusqu’à 6 MW mais des prototypes de 7, 8 et 10 MW ont déjà été annoncés par les constructeurs. Le diamètre du rotor peut atteindre 150 mètres. Les fondations peuvent être de type monopieu en acier, base gravitaire en béton, "jackets" en acier, et parfois tripode ; • un poste transformateur commun ; • les câbles sous-marins, enterrés ou posés sur le fond, assurant la collecte et le transport de l’énergie jusqu’à la côte. Il s’agit de plus en plus de câbles à courant continu haute tension. ■ Les annexes à terre Elles comprennent : • un transformateur et un poste de raccordement au réseau terrestre ; • des lignes électriques enterrées. L’éolien en mer Zoom sur les 5 zones de l’appel d’offre - Le Tréport (Seine-Maritime-Somme) – 110 km², puissance : 600 à 750 MW ; - Fécamp (Seine-Maritime) – 88 km², puissance : 480 à 500 MW ; - Courseulles-sur-mer (Calvados) – 77 km², puissance : 420 à 500 MW ; - Saint-Brieuc (Côtes d’Armor) – 180 km², puissance : 480 à 500 MW ; - Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) – 78 km², puissance : 420 à 750 MW. LES FICHES TECHNIQUES DE L’ADEME LES FICHES TECHNIQUES DE L’ADEME - janvier 2012 Etat des connaissances Points forts de l’éolien en mer Augmentation de production La mer offre des vents généralement plus réguliers et puissants qu’à terre, permettant de produire jusqu’à 60% d’énergie en plus que la plupart des parcs éolien terrestre. Des impacts économiques positifs Un nouveau secteur d’activités créateur d’emplois La filière éolienne est génératrice d’emploi : 11 000 en France dans le terrestre (192 000 en Europe) en 2010. 180 entreprises industrielles françaises oeuvrent dans ce secteur. Le développement de l’éolien offshore peut lui aussi générer des emplois en France, comme c’est le cas aujourd’hui dans les pays chefs de file de l’éolien offshore (Danemark, Royaume Uni, Allemagne). Ainsi en Allemagne, en une dizaine d’années, une véritable filière industrielle éolienne offshore s’est développée, reposant sur les compétences existantes autour du port de Bremerhaven, notamment dans le domaine de la construction navale. Cette filière recense déjà plus de 3 000 emplois dans la fabrication de composants et l’assemblage d’éoliennes, les activités portuaires et de logistique. De nouvelles activités pour les ports Pour se développer, les parcs éoliens offshore ont besoin de ports à proximité de leur implantation, ce qui peut y apporter de nouvelles activités industrielles et économiques, à l’instar de certains ports britanniques et allemands (pré-assemblage des éoliennes, transport des composants du parc…). Le Havre, Dunkerque, Cherbourg et Brest se sont déjà positionnés dans le cadre du premier appel d’offres éolien en mer. Des impacts environnementaux maîtrisés La phase de construction d’un parc éolien en mer peut avoir des impacts potentiellement négatifs sur l’environnement, notamment sur les mammifères (cétacés, phoques) et les poissons. Grâce aux mesures d’atténuation mises en place suite aux études d’impacts, ceux-ci sont restés très limités lors de la construction des parcs comme au Danemark (Horns Rev, Nysted) ou au Royaume-Uni (North Hoyle par exemple). La composante littorale des travaux est également conçue pour minimiser les impacts. En fonctionnement, les éoliennes peuvent avoir un impact sur les mammifères marins et les poissons à cause des vibrations générées, ainsi qu’un impact sur l’avifaune du fait des risques de collisions et du phénomène d’évitement des parcs. Les études de suivi des parcs en mer existants, effectuées sur plusieurs années, ont conclu que ces effets étaient négligeables jusqu’à présent. L’existence d’un effet de type «récif artificiel» associé aux fondations des éoliennes a été très nettement observée au sein des parcs déjà construits, et ce après un an seulement. Selon ces observations, l’implantation de parcs éoliens en mer semble favoriser l’augmentation locale de biomasse et de biodiversité marine, ce qui pourrait avoir un effet positif sur les communautés de poissons. Tableau 1 : Synthèse (non exhaustive) des principaux impacts observés Phase Aspect concerné Impact potentiel Retour d’expérience/mesures prises Mammifères marins (phoques, cétacés) Perturbations, blessures. Phoques et cétacés (notamment marsouins) évitent la zone (jusqu’à un rayon de 40km) pendant les travaux mais reviennent par la suite. Poissons Perturbations, blessures. Pas de données spécifiques. Les travaux doivent être réalisés hors des périodes de frai. Benthos1 Destruction localisée, ‘étouffement’ à cause des sédiments remis en suspension par les travaux. Impacts localisés, rétablissement rapide. Construction & démantèlement Littoral Destruction localisée d’espèces potentiellement sensibles à cause de l’atterrage du câble. Impacts localisés et mineurs, rétablissement rapide. 1 Benthos : ensemble des organismes vivant à proximité du fond ou directement sur le substrat (épifaune), ou dans celui-ci (endofaune). LES FICHES TECHNIQUES DE L’ADEME LES FICHES TECHNIQUES DE L’ADEME - janvier 2012 Sédimentologie Phénomène d’affouillement autour des fondations et risque d’exposition du câble. Affouillement plus ou moins important mesuré autour des monopieu : mise en place de protections contre l’affouillement nécessaire. Mammifères marins Peu ou pas d’impacts, fréquentation en hausse observée sur certains sites. Poissons Perturbation à cause des vibrations, du bruit et des ondes électromagnétiques (OEM) émises par le câble, modification du comportement (reproduction, alimentation), déplacement vers d’autres zones. Effets légèrement positifs sur les communautés grâce à l’introduction de nouveaux habitats et la baisse de l’intensité de pêche. Pas d’impact des OEM. Le bruit et les vibrations ne semblent pas gêner les poissons. Benthos Modification des communautés benthiques initiales Effet de récif sur les fondations. Pas de modification significative du benthos dans les zones sableuses entre les éoliennes (endofaune et épifaune). Sur les fondations et les protections contre l’affouillement : effet de récif marqué (dès la 1ère année) avec augmentation locale de la biodiversité et de la biomasse. Opération Oiseaux Blessure par collision, modification du comportement (reproduction, alimentation) et des habitudes de vol, déplacement. Réponse d’évitement/déviation pour certaines espèces (de 200 m jusqu’à plusieurs km pour les migrateurs), accentuée la nuit. Peu de collisions et effets sur les populations jugés négligeables. Le grand cormoran semble attiré par les parcs. Une acceptabilité sociale facilitée L’éolien en mer, du fait des distances de développement par rapport à la côte, a un impact paysager souvent perçu comme plus faible que celui de l’éolien terrestre. Des enquêtes réalisées au Danemark, au Royaume-Uni et aux Pays Bas révèlent une attitude positive des riverains et des touristes vis-à-vis des parcs en mer, avec des impacts des parcs sur le paysage jugés « neutres » voire « positifs ». Points à surveiller et recommandations Une technologie encore coûteuse Il est plus difficile et donc plus coûteux de développer un parc éolien en mer que sur terre : les éoliennes sont soumises à des vents violents, les mâts doivent être étudiés pour résister à la force des vagues et du courant, et la protection contre la corrosion doit être renforcée. De plus, l'installation en mer nécessite des navires spécialisés, le raccordement électrique implique des câbles sous- marins coûteux, et les besoins de maintenance sont accrus avec une accessibilité très dépendante des conditions météorologiques. Cependant les constructeurs ont développé des pratiques et matériels adaptés à ces contraintes spécifiques. Des perspectives de réduction des coûts existent comme pour l’éolien terrestre car l’industrie et les uploads/Geographie/ ademefiche-technique-eolien-en-mer-janv2012.pdf
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- Publié le Aoû 05, 2022
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