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StuDocu is not sponsored or endorsed by any college or university Quelle regionalisation en Tunsiie Droit administratif (Université de Sousse) StuDocu is not sponsored or endorsed by any college or university Quelle regionalisation en Tunsiie Droit administratif (Université de Sousse) Downloaded by nefzi dhikra (nefzidhikra397@gmail.com) lOMoARcPSD|4460327 Quelle régionalisation pour la Tunisie ? Séminaire International «Autonomie locale et régionalisation en Méditerranée» Amor Belhedi, FSHS Tunis Conseil de l’Europe, 2-3 Décembre 1999, Tour Hassen II, Rabat (Maroc) QUELLE REGIONALISATION POUR LA TUNISIE ? Amor BELHEDI Faculté des Sciences Humaines & Sociales Tunis La question régionale ne se trouve souvent posée qu'en termes nationaux et la région n'est généralement perçue qu'en référence à un cadre plus vaste : celui de l'Etat-nation d'autant plus que l'Etat, souvent centralisé, a tout fait pour évacuer la question régionale et la réduire à un problème d'optimalisation de localisation ou à une question d'équité sociale. En Tunisie, les progrès de la régionalisation ont été importants notamment avec les années 1980 mais les efforts restent en deçà des aspirations et des possibilités. L'objectif de cette intervention est d'essayer de voir en quels termes se pose le problème de la régionalisation en Tunisie. I - LES FONDEMENTS DE LA REGIONALISATION La région est, en réalité, une entité à la fois homogène et fonctionnelle qui peut se prévaloir d'une certaine autonomie et constituer une base spatiale de l'aménagement sous forme de région-programme. Elle est homogène dans le sens qu'elle dispose suffisamment de caractères propres qui la distinguent des autres régions. Cette homogénéité provient, de la présence d'un facteur déterminant : la nature ou la culture. La composante historique crée l'identité, fonde la culture et perpétue les particularités en donnant lieu à des combinaisons nature- culture où on accorde au déterminisme naturel un rôle trop important et à l'histoire une place qui n'est plus à l'ordre du jour face à l'Etat, à l'acculturation et à la mondialisation Elle est fonctionnelle dans le sens où les liens endogènes sont plus intenses que les liens externes. On y retrouve le concept de polarisation qui découle de la généralisation des rapports marchands, elle implique la hiérarchisation, la dissymétrie et la centralité selon le principe de la relation préférentielle asymétrique des parties et du centre. La région polarisée, d'inspiration industrielo-commerciale, puise la complémentarité dans l'hétérogénéité et se fonde sur les échanges. La région est plutôt un devenir, une création permanente jamais achevée dont les contours sont toujours fluctuants et les éléments sont en mouvement continu. D'inspiration politique, la région est un plan ou un programme, c'est une zone dont le devenir nécessite une solution globale qui embrasse tout le champ spatial. Les problèmes qui s'y posent sont tellement interdépendants qu'il est difficile de les dissocier et la région est le lieu de leur articulation et de leur dénouement. Les trois concepts d'homogénéité, de fonctionnalité et d'opérationnalité se complètent, se relaient à des échelles différentes et ne sont ni forcément concordants, ni exclusifs. Ce qui définit la région, c'est l'absence d'une unité politique indépendante à l'instar de la nation et l'ouverture qui dilue cette autonomie, c'est une création continue qu'elle soit homogène, fonctionnelle ou région-plan. Enfin, la région est une vie et une vie ne se définit que par le Downloaded by nefzi dhikra (nefzidhikra397@gmail.com) lOMoARcPSD|4460327 pouvoir qu'elle détienne. Or, ce pouvoir (économique, politique...) ne peut se développer que dans les interstices de l'Etat et se trouve lié à l'émergence de la société civile. Les données du milieu naturel définissent une trame orthogonale de gradient NE- SO qui détermine le découpage spatial en régions naturelles. Les aspects agricoles restent encore marquants et introduisent la subdivision de l'espace. L'histoire y a contribué fortement par les types de cultures pratiquées résultant des aptitudes naturelles et des traditions culturales. L'espace se trouve inégalement métropolisé par les services publics de niveau régional, Tunis domine tout le Nord, relayée par des centres relais. Les espaces polarisés ou en cours de gestation sont sur le littoral alors que plus on va vers l'intérieur, plus on a affaire à des sous-systèmes très réduits qui se côtoient les uns les autres sans liens hiérarchiques, le cas extrême est celui de Kasserine dont la zone se trouve éclatée entre l'influence de Tunis au Nord, Sousse voire Kairouan à l'Est et Gafsa au Sud. La région-plan transcende les deux types précédents de région, elle est le résultat de l'analyse des faits (région homogène) et des processus (région polarisée) débouchant sur l'action coordonnée et programmée en vue d'une intégration, d'une croissance ou d'un équilibre... Jusqu'à une date récente, l'action régionale a été surtout déterminée par le problème rural et agricole. Tout récemment, le Ministère du Plan a retenu 6 régions à savoir : le Nord-Est, le Nord-Ouest, le Centre-Est (Sahel et Sfax), le Centre-Ouest, le Sud-Est (Gabès-Medenine- Tataouine) et le Sud-Ouest (Gafsa-Tozeur-Kebili). Ce découpage a servi à régionaliser les plans depuis le VI Plan (1982-86)1. Le SNAT de 1985 marie la division Nord-Sud basée sur les données naturelles, l'eau, la desserte portuaire et aéroportuaire, à celle Est-Ouest (Littoral-Intérieur) fondée sur l'inégal développement. Il s'agissait de constituer des entités homogènes, de taille suffisante autour d'une ville susceptible de jouer le rôle de métropole régionale, avec une structure convergente de réseau afin de concentrer l'effort sur un nombre réduit de problèmes pour permettre une économie assez diversifiée tout en respectant le découpage administratif pour une efficacité opérationnelle. Le découpage restitue l'assiette administrative avec trois délégations qui se trouvent rattachées à des régions autres que celles de leur gouvernorat (Bou Ficha rattachée au Nord-Est, Rouhia au Centre-Ouest et Skhira au Sud). Chacune de ces régions rassemble plus de 375.000 hab. (plus de 600.000 en 2001) et a une superficie de 11.0000 km2, niveau suffisant pour permettre une certaine autonomie, constituer une entité homogène quant à l'aménagement et aux problèmes posés. Les différentes analyses montrent que l'espace tunisien est organisé selon un schéma centré en auréoles (A Belhedi 1992) en termes de centres-périphéries. Les régions nodales concernent Tunis, Sfax, Sousse-Monastir et Gabès, les zones d’épaulement intéressent le Sud-Est notamment Jerba-Zarzis, le Nord-Est en particulier le Cap Bon et le Sahel de Bizerte voire le Kairouanais. Les zones dépressives couvrent l’Ouest tandis que les espaces pionniers englobent les oasis, l’extrême Nord-Ouest ou les centres miniers alors que les zones spécifiques intéressent les zones touristiques, les espaces montagneux ou les zones forestières 1 Le V ème plan a utilisé un découpage en 4 régions : Tunis, le Nord, le Centre (Sahel et Centre Ouest) et le Sud (y compris Sfax). 2 Downloaded by nefzi dhikra (nefzidhikra397@gmail.com) lOMoARcPSD|4460327 II - QUELLE REGIONALISATION ? 1 - Les principes de la régionalisation On peut distinguer au moins dix axiomes qui régissent la partition régionale : 1- L'espace régional doit être d'une certaine taille donnée en mesure de permettre une économie diversifiée, une autonomisation relative progressive et correspondre à 2-3 fois au moins la population de la ville régionale comme l'a confirmée l'analyse du rapport entre la population d'un centre et celle qu'il dessert (A Belhedi 1992)2. 2- L'espace régional doit correspondre à une combinaison de ressources et de potentialités capable de créer des avantages comparatifs et d'assurer l'interaction. Plus le système spatial est complexe plus l'interaction, l'interdépendance, la créativité et la croissance sont fortes et les chances d'autonomisation sont élevées. 3- La politique de l'Etat constitue le paramètre central pour le développement régional et la formation même de la région. Elle se matérialise par une véritable décentralisation et une politique d'investissement. La pulsation initiale ne peut être que externe pour contrecarrer le mouvement centrifuge qui caractérise les régions défavorisées et infléchir les tendances. L'autorité locale ou régionale constitue l'élément vital dans ce processus de développement et d'aménagement, elle doit s'insérer dans les interstices de l'action et de l'autorité de l'Etat. Un transfert de pouvoir, des moyens et des responsabilités est indispensable et vital. Le concept d'organisation est indispensable de celui de décision et de pouvoir. 4- Chaque région doit disposer d'un pôle capable de réorienter les flux et d'assurer la dissymétrie. Le concept d'organisation étant inséparable de celui de polarisation, de hiérarchisation et d'asymétrie. Pour cela, chaque région doit être focalisée autour d'un centre existant, à renforcer ou à créer en toute pièce s’il le faut, susceptible de polariser l'espace. 5- La croissance économique est liée à la matrice urbaine, les centres urbains constituent les foyers pulsateurs de l'économie régionale d'où la nécessité d'étoffer, de corriger et de restructurer les systèmes urbains qui véhiculent le changement et les innovations. Parallèlement à la croissance économique, l'intégration passe par la hiérarchisation urbaine. L'action sur le système urbain doit présider à celle des réseaux, elle est de nature à permettre de créer et réorienter les flux. 6- La mobilité de travail se fait entre les espaces en fonction inverse du taux de chômage et du taux de rémunération des zones à fort chômage aux zones à chômage réduit, ce qui explique la persistance de l'exode et du chômage urbain à la fois. Un seuil stabilisateur de l'exode se situe à un niveau donné, quand l'écart entre espaces devient très faible. uploads/Geographie/ quelle-regionalisation-en-tunsiie.pdf