Cartes LA PRÉSENCE MUSULMANE DANS LA PÉNINSULE IBÉRIQUE DE L’ÉMIRAT DE CORDOUE

Cartes LA PRÉSENCE MUSULMANE DANS LA PÉNINSULE IBÉRIQUE DE L’ÉMIRAT DE CORDOUE AU ROYAUME DE GRENADE Al-Andalus et l’Hispanie chrétienne en 790 Al-Andalus et l’Hispanie chrétienne en 900 Al-Andalus et l’Hispanie chrétienne en 1150 Al-Andalus et l’Hispanie chrétienne en 1300 Frise chronologique GLOSSAIRE AL-ANDALUS. Expression désignant les territoires de la péninsule Ibérique sous domination arabo-musulmane de 711 à 1492. La longévité d’al-Andalus, très vite contestée par l’émergence au nord de royaumes chrétiens donnant à la Reconquista sa première impulsion, fait se succéder sur le territoire hispanique les principales dynasties de l’islam médiéval. Après le renversement des Omeyyades par les Abbassides de 750 à 756, Abd al- Rahman, petit-fils du calife omeyyade déchu Hicham ibn Abd al-Malik, se réfugie d’abord en Afrique du Nord puis en al-Andalus. Il remporte la bataille d’Alameda en 756 et fonde l’émirat de Cordoue, qui permet à la dynastie omeyyade de se maintenir au pouvoir dans la péninsule jusqu’au XIe siècle. L’instabilité des royaumes de Taïfas (1031-1094) qui lui succèdent facilite alors la conquête de la péninsule par la dynastie berbère des Almoravides (1086-1145), avant que cette dernière ne soit elle-même renversée par les Almohades. La décadence de l’Empire almohade, amorcée en 1212 à la bataille de Las Navas de Tolosa, accélère la Reconquista, qui s’achève le 2 janvier 1492 par la prise de Grenade. La défaite du royaume musulman de Grenade contre les Rois catholiques met un terme à l’existence d’al-Andalus et marque la fin de l’Espagne arabo-musulmane. MORISQUES. Musulmans convertis de gré ou de force au catholicisme après la fin de la Reconquista. Accusés tout au long du XVIe siècle de conserver dans le secret leur foi et leurs traditions musulmanes, ils voient leur situation se détériorer rapidement notamment à Grenade et à Valence après la répression de la révolte des Alpujarras en 1568. Philippe III promulgue le décret qui ordonne leur expulsion d’Espagne le 22 septembre 1609. MOZARABES. Chrétiens vivant sur les territoires de la péninsule Ibérique contrôlés par les Arabes depuis la conquête du VIIIe siècle. Par le statut de dhimmi que la loi leur attribue, ils ont un rang inférieur à celui des musulmans de la péninsule. MUDEJARES. Musulmans qui ont conservé la religion musulmane et qui vivent dans les royaumes chrétiens de la péninsule Ibérique durant la Reconquista. Après la prise de Grenade en 1492 par les Rois catholiques et la révolte des Mudéjares de 1499, le pouvoir espagnol adopte une politique plus répressive à leur encontre, notamment par un décret de 1502 qui leur ordonne de se convertir au catholicisme, en faisant d’eux désormais des Morisques. MULADIS. Chrétiens d’origine hispanique qui ont abandonné la religion chrétienne pour se convertir à l’islam après la conquête musulmane de la péninsule Ibérique au VIIIe siècle. NOUVEAUX CHRETIENS. Expression désignant les juifs et les musulmans convertis de gré ou de force au catholicisme soit durant la dernière période de la Reconquista soit après son achèvement en 1492. Parmi les nouveaux chrétiens de la péninsule, les musulmans sont devenus pour la majorité d’entre eux des Morisques, tandis que les juifs convertis ont été appelés marranes, même si les termes convers ou judéo-convers existent également. RECONQUISTA. Période historique allant de la première moitié du VIIIe siècle à la fin du XVe siècle. Le terme « Reconquista » désigne le mouvement de reconquête débuté à partir des territoires chrétiens restants après la conquête arabo-musulmane de 711 pour recouvrer l’intégralité d’un contrôle à la fois hispanique et chrétien sur l’ensemble de la péninsule. L’historiographie considère généralement la prise de Grenade par les Rois catholiques comme l’achèvement de la Reconquista et la fin de l’Espagne arabo-musulmane. WISIGOTH. Peuple barbare, au Ve siècle d’abord à la solde de Rome pour combattre d’autres barbares. Le royaume wisigoth devient autonome en 466. Repoussés dans la péninsule Ibérique après leur défaite à la bataille de Vouillé (507) contre les Francs de Clovis, les Wisigoths installent leur capitale à Tolède en 554. En 711, année du début de la conquête musulmane, le royaume wisigoth s’étend sur l’ensemble de l’ancienne Hispanie romaine ainsi que la Septimanie. INTRODUCTION LA COHABITATION PACIFIQUE D’AL-ANDALUS, UNE MYSTIFICATION HISTORIQUE par Arnaud Imatz, Membre correspondant de l’Académie royale d’histoire d’Espagne Depuis quelques années le gouvernement de la Communauté autonome d’Andalousie, la Junta de Andalucia, se plait à déclarer qu’il envisageait de prendre des mesures légales pour contraindre l’Église à céder la propriété de la « mosquée-cathédrale » de Cordoue . Lors des débats de 2015 sur le projet de loi accordant la nationalité espagnole aux descendants des juifs séfarades expulsés en 1492, des associations islamophiles ont demandé, « au nom de la justice historique » la concession de la nationalité espagnole à tous les descendants musulmans expulsés après 1609. Par la voix de leurs représentants, ces mouvements aiment à répéter qu’« il serait très beau de convertir Cordoue en la Mecque de l’Occident ». On se souvient des cris d’orfraie des gardiens de l’historiquement correct, lorsque l’historien Sylvain Gouguenheim a publié son Aristote au Mont Saint-Michel. Les racines grecques de l’Europe chrétienne, en 2008. Gouguenheim montrait que l’essentiel de l’héritage grec a été transmis à l’Europe occidentale directement par Constantinople, ce qui bien sûr réduit d’autant le rôle joué par l’intermédiaire arabo-musulman. Un crime de lèse majesté, inacceptable pour les censeurs du tournant du XXIe siècle . Gardiens de la vérité en conserve, bloqués sur des fantasmes, ces nouveaux inquisiteurs 1 2 ne permettent pas qu’on remette en cause une histoire officielle camouflée en consensus corporatiste. La guerre idéologique vise à sidérer, manipuler et dominer l’opinion publique. Menée par de pseudo-élites politico-médiatiques, avec l’aide de prétendus « spécialistes », qui bafouent au quotidien les règles les plus élémentaires de la probité scientifique, elle se déroule sans trêves devant les yeux incrédules et consternés d’historiens rigoureux, et dans l’indifférence ou le désintérêt du plus grand nombre. Voilà déjà plus d’un quart de siècle que les zélateurs de la mondialisation et du multiculturalisme annoncent l’émergence prochaine d’un islam européen, modernisé, réformé, ouvert, modéré, contextualisé, laïcisé, démocratisé, compatible avec les valeurs de la République et de la civilisation occidentale. Gonflés d’orgueil et de mépris, tous ergotent inlassablement, sur « les divergences de spécialistes à propos de l’origine du Coran », feignant d’ignorer que les croyants musulmans et leurs autorités religieuses proclament depuis toujours qu’il s’agit d’un livre incréé ayant Dieu pour seul auteur. Les mêmes répètent à l’envi que ce nouvel islam permettra de marginaliser la « petite minorité fondamentaliste vivier du terrorisme islamiste ». Dans la même veine propagandiste, d’autres auteurs, tout aussi confiants et auto-satisfaits, affirment que l’islamisation de la France et de l’Europe, via l’effacement culturel et le remplacement de population, relève du fantasme, que le véritable danger est l’acculturation américaine et « le choc des civilisations » fomenté par les adeptes de la gouvernance américano-sioniste. On peut rêver sur les intentions de chacun. Mais chez les uns comme chez les autres, la caste des pseudo-historiens et des idéologues prospère au quotidien. Ceux-là aiment à se référer au modèle de cohabitation pacifique des trois cultures d’al-Andalus. L’histoire de l’Hispanie musulmane ou d’al-Andalus est un enjeu archétypique. On veut nous faire croire qu’au Moyen Âge la péninsule Ibérique a connu une remarquable et inhabituelle cohabitation pacifique entre juifs, chrétiens et musulmans . Une admirable symbiose culturelle qui aurait duré vaille que vaille du VIIIe siècle jusqu’à l’expulsion des juifs en 1492, voire, jusqu’à l’expulsion des Morisques en 1609. Mais la réalité est évidemment bien différente. C’est même le contraire, qui caractérise la 3 4 5 période qui s’étale de l’invasion de l’Hispanie (711), jusqu’à la fin de la Reconquête (1492). Précaire et difficile, la coexistence a été très tôt insupportable et impossible. L’historienne, arabiste et académicienne, Maria Jésus Viguera Molins, écrit à ce propos : « On a crée le mythe de la convivialité comme si al- Andalus avait été un paradis d’harmonie religieuse, culturelle et sociale […] Cette idée de convivialité s’explique par les préoccupations et les intérêts actuels, en particulier par ceux qui sont liés à la situation du Moyen Orient et à l’émigration vers l’Europe ». Le médiéviste Rafael Sánchez Saus confirme : « Ceux qui présentent al-Andalus comme un exemple de tolérance ne font que manipuler brutalement l’histoire ». Sans s’embarrasser de circonlocutions, il ajoute même que les musulmans ont implanté en al- Andalus un « régime pervers », qui « a humilié continuellement » les juifs et les chrétiens . L’auteur du présent livre, Serafín Fanjul, affirme qu’il s’agissait mutatis mutandis d’« un régime très semblable à l’apartheid sud-africain » et d’une époque globalement « terrifiante » . Soulignant que les motifs et les facteurs de luttes et d’affrontements entre l’Espagne musulmane et l’Espagne chrétienne ont été prédominants pendant toute la période concernée, il montre qu’al-Andalus a été tout sauf un modèle de tolérance. Il ne s’agit pas pour lui de nier qu’il y a eu des éléments de communication culturelle (surtout d’origine hellénistique) jusqu’au XIIe siècle. Mais il s’agit de montrer qu’il n’y a jamais eu un merveilleux système mixte sur lequel aurait reposé la uploads/Geographie/ al-andalus-l-x27-invention-d-x27-un-my-serafin-fanjul.pdf

  • 13
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager