Réflexions sur la critique (2e édition) Albert Thibaudet Source gallica.bnf.fr

Réflexions sur la critique (2e édition) Albert Thibaudet Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Thibaudet, Albert (1874-1936). Réflexions sur la critique (2e édition) Albert Thibaudet. 1939. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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Le 1er Janvier : DEGAS et VALÉRY, par André Lhote 1*1"Février: De la PSYCHANALYSEparH.I.eSavourcux Le Ie' Mars : En LISANT FIELDING, par Alain Le 1" Mai : DÉSESPOIR ET PHILOSOPHIE par Gabriel Marcel CONDITION DE L'ABONNEMENT FRANCE : Edition de Luxe : Un an 145 fr. Edit. ordinaire : Un an 85 fr. — o mois. 46 fr. Abonnement d'essai de 3 mois.. 18 fr. UNIO> POSTALE : Ed.de Luxe: Un an 170 fr. Edit. ordinaire : Un an 100 fr. — 6 mois. 54 fr. AUTRES PAYS : Ed. de Luxe : Un an 185 fr. Edit. ordinaire : Un an 110 fr.—G mois. 60 fr. ] VENTE AU NUMÉRO : FRANCE 9 fr. RÉFLEXIONS SUR LA CRITIQUE DU MÊME [AUTEUR AUX ÉDITIONS DE LA N. R. F. La poésie de Stéphane Mallarmé. Les heures de l'Acropole. TRENTE ANS DE VIE FRANÇAISE I. Les idées de Charles Maurras. II. La vie de Maurice Barrés. III. Le Iîergsonismc. La campagne avec Thucydide. L'Acropole. Gustave Flaubert. Réflexions sur la Littérature. Réflexions sur le Roman. En préparation : Réflexions sur la Littérature (II). Réflexions sur la Politique. L'ÉDITION ORIGINALE de cet ouvrage a été tirée à soixante-dix exem- plaires sur Alfa des papeteries Lafuma-Navarre dont: cinquante exemplaires numérotés deX à 50 et vingt exemplaires hors commerce numérotés de 51 à 70. Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation réservés pour tous les pays, y compris la Russie. Copyright by Librairie Gallimard, 1939. I. — LE GENRE LITTÉRAIRE DU VOYAGE K Le voyage est devenu (et les raisons en sont assez claires pour que je ne les dise pas) un genre florissant et facile. Comme tous les genres, il comporte des chefs-d'oeuvre qui servent de modèle et que l'imitation diversifie. Plus qu'au- cun, M. Barrés est de ceux qu'on imite aujourd'hui. Il ap- pela jadis Marie Bashkirtseff Notre-Dame du Sleeping, et dans le môme lieu son icône à lui se montre maintenant en honne place. J '< Une oeuvre originale, ici, impose, plus qu'une manière de voir, une manière d'écrire, et de dire ce qu'on aurait dû ou pu voir. Plus précisément l'intérêt des paysages et des cités est déterminé par des créateurs de valeurs pittores- ques, comme l'intérêt des oeuvres du passé est renouvelé, distribué, par des créateurs de valeurs littéraires (le mot est de M. Remy de Gourmont). De sorte que le voyage ren- trerait peut-être moins dans les genres constructifs que dans les genres critiques. La vision de la nature chez un Chateaubriand, l'intelligence des livres chez un Sainte-Beuve, font deux espèces d'une même faculté, et, comme le voyage autour d'une bibliothèque est un voyage, la lecture de la terre est une lecture... Et remarquez que chez ces deux grands créateurs de valeurs, l'évolution du goût paraît la même, les deux espèces du genre ayant suivi les mêmes lignes de développement. Dans un passage de l'Itinéraire Chateaubriand oppose les paysages du Nouveau Monde, vierges, édéniques et crus, qu'il aimait (ou rêvait sur les livres) dans sa jeunesse, à ces lieux chargés d'his- toire, de passé, d'humanité, de méditation, qui, seuls, dans son âge mûr et sa vieillesse, tirent de lui une résonance par- faite. N'est-ce point là le mouvement même qui détache Sainte-Beuve du romantisme, et la pente naturelle de toute 1. A propos de Greco ou Le Secret de Tolède, de Maurice Barrés, 8 RÉFLEXIONS SUR LA CRITIQUE critique, de toute vision harmonieuse et lucide, en tant qu'elle se confond avec la pente d'une vie humaine, en tant qu'elle se décourage en s'épurant, en tant qu'elle re- trouve avec plus de mélancolie la servitude de sa condition qui est de voir, non de créer ? Regardez comme la môme ligne relie, équilibre la Lettre à Fontanes sur la Campagne Romaine, l'article de Sainte-Beuve : Qu'est-ce qu'un classi- que? Et que de phrases de M. Barrés, dans les Amitiés Fran- çaises et ailleurs, chantent sur ce motif ! Il me semble que ce genre littéraire du voyage comporte trois manières, et, pour dire que celle de M. Barrés est la troisième, je suis bien obligé de commencer par les deux autres. On peut demander au voyage une matière à description, utiliser par lui le bon état de ses yeux et de sa plume, comme un marcheur utilise la santé et le nerf de ses jam- bes. Le voyage descriptif est le plus naturel, le plus sim- ple, le plus copieux, et l'on comprend que les deux noms qui viennent d'abord à l'esprit de la critique quand elle songe au voyage et aux voyageurs soient ceux de deux des- criptifs, Gautier et Loti. Voilà les larges assises du genre, et aussi, toutes choses égales, ses plus bas degrés. La des- cription date très vite. Ce qui soutient les voyages de Gau- tier, ce n'est pas leur détail de peinture exacte, tout ce mé- rite qu'il revendiquait de «bon daguerréotype littéraire», c'est un fond de bonne humeur, d'intelligence accommo- dante, une manière savoureuse de conter les histoires, de l'esprit, un style de trame épaisse et solide qui donne, sous les doigts, la sensation des draps inusables d'autrefois. Et si les deux romans maritimes populaires de M. Loti restent des chefs-d'oeuvre, comme ses livres de voyage se sont vite fanés ...Les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent Pour partir, qui voient pour voir, qui racontent pour raconter. Contre ce genre passif, inorganique, la conscience littéraire de Flau- bert protestait (bien qu'il l'ait pratiqué). Il n'admettait que le voyage utilisé à des fonds, à une atmosphère pour une oeuvre qu'il éclaire. La seconde manière, je l'appellerai le pèlerinage classi- LE GENRE LITTÉRAIRE DU YOYAGE 9 que. Un pèlerin classique est celui qui demande à quelque lieu consacré, traditionnel, une méditation consacrée, tra- ditionnelle, — qui passe avec confiance, solidement, sur une grande et royale route. C'est ainsi qu'un honnête homme faisait autrefois, une fois dans sa vie, au temps des chaises de poste, le voyage d'Italie. Héritier de la culture latine, il allait prendre contact avec la forme romaine de la beauté. Le chef-d'oeuvre qui aurait pu naître de là, quelque mort anticipée nous l'a dérobé sans doute, et il faut l'imaginer sur des débris comme les Lettres du président de Brosses, ou uploads/Geographie/ albert-thibeaudet01.pdf

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