http://hdelboy.club.fr/chimie_alchemy.htm 1 / 79 Le Laboratoire alchimique (1)
http://hdelboy.club.fr/chimie_alchemy.htm 1 / 79 Le Laboratoire alchimique (1) revu le 25 septembre 2004 Plan : 1. Introduction - 2. Le dragon écailleux et le vitriol des Sages - 3. le Ciel chymique - 4. L'airain des Anciens - 5. Le plomb des Sages - 6. Vitriols et Caput [vitriols - soufre blanc] - 7. La Rosée de mai - 8. L'Alchimie : postulats et buts - 9. Les gemmes orientales [introduction - synthèses - corindons colorés - silicates] - 10. Les matières premières - lexique complet et interprétation hermétique du voyage des Argonautes - Abréviations : Myst. : Mystère des Cathédrales, Fulcanelli - DM I ou II : Demeures Philosophales, Eugène Canseliet, tome I ou II - 1)- Introduction Ainsi que nous l'avons déjà écrit ailleurs, les alchimistes n’ont jamais nommé leurs matières premières et les éléments auxiliaires de façon explicite. Ils ont employé toutes sortes d’allégories et pratiquement tous les métaux et terres défilent dans les nombreuses énumérations figurant dans les textes, allant de la pyrite, à la magnésie, au plomb argentifère, en passant par toutes les variétés de fer, de cuivre, de plomb sans oublier les métalloïdes comme l’antimoine et l’arsenic, voire le bismuth. Les Adeptes ont caché l’identité des matières premières de peur –ont ils dit- que les mercantis ou les fous ne viennent à provoquer des désastres par la divulgation véritable de ce qu’est véritablement la pierre philosophale, beaucoup plus précieuse en vérité que l’or lui-même. Certains adeptes ont toutefois été assez charitables pour mentionner que seulement deux corps étaient indispensables au travail : un minéral et un métal. Ils ont également affirmé que tout le travail pouvait s’accomplir par le seul [seul : ioV = couperose, vert-de-gris] Mercure dans les trois phases du grand œuvre, phases symbolisées par des couleurs, commençant par le noir, passant par le blanc pour trouver la réalisation ultime dans le rouge. Encore faut-il distinguer les couleurs résultant de l'attaque d'un sulfure, par exemple, par de l'huile de vitriol [acide sulfurique concentré] de celles qui sont communiquées à une substance selon le degré de chaleur à laquelle on la porte [spath fluor, opales, etc.]. Les couleurs peuvent en outre référer aux planètes et définir alors des régimes de température. Le problème du feu nécessaire à initier puis à entretenir les réactions chimiques est également complexe à résoudre. Le feu vulgaire est évidemment nécessaire mais une autre sorte de feu – dit feu secret- est non moins nécessaire et là, les grands auteurs n’ont guère donné de renseignements, sauf Artephius, Lavinius et Pontanus mais leurs textes sont sibyllins, redondants et certains mots-clefs sont cryptés. 2)- le dragon écailleux et le vitriol des Sages Dans Myst., p.75, la matière première est figurée dans sa symbolique primitive par la Terre primitive, c'est-à-dire la Terre avant sa fécondation, Virgo paritura, celle que l'artiste choisit pour sujet de son grand ouvrage -telle qu'elle sort des gîtes métallifères, profondément enfouie sous la masse rocheuse. C’est peut-être une indication indirecte sur une origine sédimentaire, car les schistes, roches sédimentaires, sont d'anciennes argiles comprimées, devenues feuilletées sous l'effet de pressions intenses. Les textes disent aussi -en substance- qu'il s'agit d'une substance noire, pesante, cassante, friable qui a l'aspect d'une pierre et se peut broyer en menus morceaux à la façon d'une pierre. Dans les DM, II, p.181, ce passage encore : http://hdelboy.club.fr/chimie_alchemy.htm 2 / 79 "C'est donc à la pierre brute et vile qu'il faut s'adresser, sans répugnance pour son aspect misérable, son odeur infecte, sa coloration noire, ses haillons sordides. Car ce sont précisément ces caractères peu séduisants qui permettent de la reconnaître..." Les haillons [rakoV] désignent aussi des ruines, des débris ou un morceau d'étoffe déchiré. Celui qui a quelque teinture de science aura reconnu les deux étoiles de B. Valentin rien que par cette furtive évocation. A propos du sujet des Sages, une des nombreuses dénominations hermétiques de la matière première, Fulcanelli dans les DM, I p.240 dit que : "souvent même, on le rencontre classé parmi les corps rejetés comme impropres ou étrangers à l’œuvre" ; Un haut secret de l'art se trouve ainsi évoqué mais sans rapport direct avec le sujet des Sages [par le biais de acrhstoV ; autant dire que Fulcanelli nous prend pour une poire si l'on nous suit bien ; on trouve en proche assonance acrhmatoV : pauvre, démuni. Cf. l'introduction de l'Hermès Dévoilé de Cyliani ou les déboires de Denis Zachaire ou du Trévisan, cf. Cambriel]. Ailleurs, la matière première est appelée le chaos des Sages [kaoV = liquide, eau, mais aussi ouverture béante : c'est ainsi que Fulcanelli parle de la pierre angulaire de l'oeuvre ou maîstre Pierre du Coignet ; kaoV est assonant aussi avec kaiw = action de brûler]. Sous ce chaos des Sages est donc figuré non pas le sujet des Sages, mais le Mercure, à la fois eau [kaoV] et feu [kaiw]. Il est alors désigné sous les traits d’un vieillard ou est comparé à un dragon noir couvert d’écailles ou encore à un serpent venimeux ; on voit ainsi qu'il est, d'entrée de jeu, très facile de faire prendre au néophyte des vessies pour des lanternes... Nous avons déjà vu qu’il y a au moins trois premières matières dans l’œuvre [cf. Principes] : - le Sel, ou semence métallique, dont le dragon écailleux constitue l’origine ; il est aussi appelé soufre blanc ; c'est le Corps ou résine de l'or [la toyson d'or de Trismosin] ; - le Mercure dont le vieillard constitue par tradition le symbole [c'est le dissolvant universel] ; c'est l'Esprit ; on distingue le premier Mercure, celui que Ramon Lull appelle le mercure vulgaire ou commun ; il n'a nul rapport avec le vif-argent : c'est l'argent-vif des Sages ; - le Soufre qui correspond au métal qui doit être conjoint au Sel. On l'appelle aussi soufre rouge. Il s'agit de l'Âme. C'est ce Soufre qui est désigné par le mot ioV. Le serpent venimeux fait référence au feu secret nécessaire à l’ouverture [dissolution] du métal dont la préparation va procurer un esprit [gaz] et un résidu. C'est dans ce résidu [qui constitue les « fèces » que nous avons vu à la section des Principes] que gît sans doute la clef de l'œuvre [1, 2, 3, 4] Passons en revue les autres descriptions : les Anciens l’ont appelé terre vierge, ciel terrestre. Dans les DM, II, p. 455, Fulcanelli nous dit encore qu’il s’agit d’un corps lépreux pouvant être pâle [wcra = sorte de terre jaune, nielle du blé] comme le laiton ou rougeâtre comme le cuivre ; ici, il s'agit de la description de l'un des composés obtenu lors de la préparation du dissolvant universel [B. Valentin nous dit qu'il faut blanchir le laiton et brûler les livres, ce qui est une traduction impropre ; on doit lire qu'il faut rejeter l'écorce et conserver le noyau, allégorie semblable à celle qu'emploie Philalèthe dans l'Introïtus]. Le laiton est un arcane complexe sous lequel est voilé l'amalgame philosophique correspondant à la préparation du Mercure philosophique [cf. section Pierre et Gardes du corps]. http://hdelboy.club.fr/chimie_alchemy.htm 3 / 79 Le dragon écailleux est comparé au gardien du Jardin des Hespérides, à la Chimère et à Cerbère. Ce dragon correspond au prmier état du Mercure avant l'ouvertue de la terre feuillée. Ailleurs, c’est Bacchus qui est mentionné et le sujet des Sages est alors comparé au lierre (considéré comme la partie minérale) tandis que l’arbre mutilé est comparé au métal dans un des caissons du château de Dampierre-sur-Boutonne (DM, II). caisson n°6, série n°6, Dampierre-sur-Boutonne Le lierre (hedera) enguirlande le thyrse (javelot) de Bacchus ; il peut être comparé aux serpents enroulés en spirale autour du caducée de Mercure et marque le caractère astringent ou styptique d'une substance. Le caisson donne l’image d’un arbre qui a été scié et étreint, c’est-à-dire d’un arbre mutilé. Il y a manifestement là une analogie entre cet arbre et le thyrse de Bacchus. La transition est facile à trouver entre cette divinité et le raisin (uva) dont on peut citer deux sens selon qu’il se réfère au raisin ou à une grappe d’abeilles [apis : Apis = bœuf ou taureau marqué d’un croissant blanc rappelant la Lune blanche]. Je rappelle que les abeilles, le miel, la ruche entrent pour une part importante dans les allégories des Modernes. Nous avons vu dans une autre section que cette matière blanche ne peut être qu'un sel astringent comparé par les Anciens à l’Acier. La référence à l’arbre scié ou fendu est un indice capital pour identifier l’aspect que revêt le sujet des Sages au sortir de la mine : coupé, fendu, taillé, ces trois termes renvoient à lapis sectilis c’est-à-dire à l’ardoise. L’ardoise est une roche sédimentaire provenant de dépôts de vase argileuse à une époque où régnaient des conditions de température et de pression élevées. L’analogie de ces conditions extrêmes que les alchimistes ne pouvaient pas recréer au laboratoire nous est indiqué allégoriquement par Fulcanelli dans sa description de la crypte de Notre-Dame de Paris. Les épithètes fendu et uploads/Geographie/ alchimique-le-laboratoire.pdf
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- Publié le Jan 06, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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