Table of Contents Avant-propos PREMIÈRE PARTIE L'HOMME ET LE MONDE 1 L'homme nu

Table of Contents Avant-propos PREMIÈRE PARTIE L'HOMME ET LE MONDE 1 L'homme nu Une créature fragile Un être disgracié Assez content de lui-même Mais voit-il des nuances cependant ? Mais une créature menacée Se connaît-il vraiment ? Contre l'homme, des assauts « anormaux » La maladie qui guette La mort noire Peut-on compter ces hommes ? 2 Les âges de la vie DE L'ENFANT À L'HOMME En attendant l'enfant L'enfant est arrivé Les « enfances » L'enfant au milieu des siens L'homme en son privé Le temps qui passe Le corps qu'il faut nourrir Le goût qu 'il faut former Le corps qu'il faut orner L'homme, la femme et les autres Les deux sexes face à face Les affaires du sexe Vivre à feu et à pot Les chaînes du mariage Et ses serrures Les parents Et la « parenté » Le cadre de l'effort La maison Et ce que l'on y trouve L'homme est fait pour le travail Mais quel travail ? Et l'outil ? Fin de vie Les vieillards Le « passage » Après la mort 3 La nature LE TEMPS QU'IL FAIT Les lumières du paléo-environnement Qu'ont-ils vu ou senti ? Le feu et l'eau Le feu, symbole de la vie et de la mort L'eau salvatrice et bienfaisante La mer, horrible et tentatrice Les produits de la terre Maîtriser le sol Faire rendre la terre L'herbe et la vigne L'arbre et la forêt La forêt, écrasante et sacrée La forêt, nécessaire et nourricière Et les gens de la forêt ? 4 Et les bêtes ? L'HOMME FACE À LA BÊTE La peur et le dégoût Le respect et l'affection Connaître et comprendre Que sont les bêtes ? Pénétrer ce monde Utiliser et détruire Les services de la bête Tuer est le propre de l'homme Un bilan contrasté DEUXIÈME PARTIE L'HOMME EN LUI-MÊME 1 L'homme et l'autre Vivre en groupe Pourquoi se rassembler ? Comment se rassembler ? Où se rassembler ? Rire et jouer Précautions et déviations L'Ordre et les « ordres » La Paix et l'honneur La Loi et le Pouvoir Les bavures Et les gens d'ailleurs 2 La connaissance L'inné La mémoire L'imaginaire La mesure L'acquis Le geste, l'image, la parole Et l'écrit Qu'apprendre ? Et où? L'EXPRESSION Qui écrit et quoi ? Pour qui et pourquoi écrit-on ? La part de l'artiste 3 Et l'âme Le Bien et le Mal Fin du dualisme La vertu et la tentation Le péché et le pardon La Foi et le Salut Le dogme et les rites de la foi chrétienne médiévale L'Église L'Au-delà Conclusion ROBERT FOSSIER CES GENS DU MOYEN ÂGE DU MÊME AUTEUR La Terre et les hommes en Picardie jusqu 'à la fin du XIIIe siècle, 1969, 2 vol. Histoire sociale de l'Occident médiéval, Armand Colin, 1971. Le Village et la maison au Moyen Âge, en collaboration avec J. Chapelot, Hachette Littératures, 1980. Enfance de l'Europe, X-XIIIe siècle. Aspects économiques et sociaux, PUF, 1982, 2 vol. Le Moyen Âge, Armand Colin, 1982-1984, 3 vol. Le Moyen Age en Picardie : la société et l'économie picardeau Moyen Âge, CNDP, 1983. Paysans d'Occident, XI-XIV siècle, PUF, 1984. La Société médiévale, Armand Colin, 1991. Hommes et villages d'Occident au Moyen Âge, Publications de la Sorbonne, 1992. L'Occident médiéval, V-XIIIe siècle, Hachette Supérieur,1995. Dans la même collection : Le Travail au Moyen Age. Collection fondée par Georges Liébert et dirigée par Joël Roman Illustration de couverture : © RMN (Domaine de Chantilly) René-Gabriel Ojéda. ISBN : 978-2-8185-0079-8 Dépôt légal : février 2011 Librairie Arthème Fayard/Pluriel, 2010. © Librairie Arthème Fayard, 2007. Avant-propos « Nous autres, gens du Moyen Âge, savons tout cela », fait dire à l'un de ses personnages un auteur du siècle passé. Cette phrase burlesque était destinée à faire sourire les lettrés ; mais les autres ? Ceux pour qui le « Moyen Âge » est une vaste plaine aux contours incertains, où la mémoire collective fait s'agiter des rois, des moines, des chevaliers, des marchands, entre une cathédrale et un château à donjon, tous baignant, hommes et femmes, dans une atmosphère de violence, de piété et de fêtes, une atmosphère « moyenâgeuse ». Tous ceux qui battent l'estrade sous nos yeux, politiques, journalistes et gens des médias, y puisent, en général dans l'ignorance, de quoi asséner des jugements péremptoires et hâtifs. Laissons-leur, comme au répertoire du Châtelet, « moyenâgeux » et disons « médiéval » ou « temps médiévaux », ce qui est la même chose mais sans contenu méprisant. Voici plusieurs décennies, Lucien Febvre, et Fernand Braudel après lui quoique avec moins d'agressivité, se gaussaient fort de ceux qui prétendaient approcher et décrire ces hommes et ces femmes, changeants et multiples au long d'un millénaire. Ils convenaient bien, comme Marc Bloch l'avait une fois pour toutes établi, que le territoire de l'histoire était la condition humaine, l'homme ou les hommes en société ; mais ils estimaient que c'était pure fiction que de chercher un prototype immuable au cours d'un si long temps, et que 1'« homme médiéval » n'existait pas. Pourtant, c'est ce dernier titre que Jacques Le Goff donna, voici une vingtaine d'années, à un essai qu'il tenta, avec dix savants de renom. Mais il sut esquiver la généralisation d'un modèle, en choisissant de passer en revue, comme dans une galerie, de simples « types sociaux » : le moine, le guerrier, le citadin, l'homme des champs, l'intellectuel, l'artiste, le marchand, le saint, le marginal... et la femme en sa famille. Ces portraits puisaient leur art et leur couleur dans tout ce que faisaient couler l'économique et le social, les gestes et l'imaginaire, les systèmes de représentation et d'encadrement. Il s'en dégageait une typologie médiévale dans des cadres spécifiques, accessibles aux modernes que nous sommes, des éléments également pour comprendre un peu des problèmes qui nous assaillent aujourd'hui. Cette approche n'est pas la mienne. D'ailleurs, pourquoi continuer ou même reprendre cette fresque, en donnant d'autres « types d'hommes », ou en apportant nuances et nouveautés ? Un tel travail, secteur par secteur, serait interminable, fastidieux et de peu de profit ; en outre, il échapperait largement à mes compétences. En revanche, je suis frappé que, dans ce travail ou d'autres plus modestes dans leur ambition, il apparaisse à l'évidence, sans que les auteurs des recherches en semblent surpris, que tous ces hommes, et de toutes origines, mangent, dorment, marchent, défèquent, copulent et, même, pensent de la même manière que nous : nous mangeons également avec nos doigts, cachons notre sexe, en faisons cependant un usage identique, nous protégeons si possible de la pluie, rions ou poussons des cris, et cela au temps de Charlemagne, de saint Louis ou de Napoléon. Naturellement, je sais bien ce que sont les contingences du quotidien ou d'une époque, le poids de la pensée ou celui de la mode ; mais à le regarder dans sa vie ordinaire, hier comme aujourd'hui, l'homme n'est qu'un mammifère bipède qui a besoin d'oxygène, d'eau, de calcium et de protéines pour subsister sur la partie émergée d'une boule de fer et de nickel, recouverte d'eau salée pour les trois quarts de sa surface et, sur le reste, occupée par un océan végétal que peuplent des milliards d'autres espèces. Il n'y est, en somme, qu'une « bête humaine ». C'est elle qui m'intéresse, et Lucien Febvre avait bien tort de croire que dix ou douze siècles pouvaient changer tout cela. A lire ces propos qu'il jugerait provocants, le lecteur s'anime peut-être de quelque courroux ; mais la gêne qu'il ressentirait alors illustrerait à merveille mon discours. Cette réticence, en effet, montrerait qu'il ne parvient pas à se déprendre de l'idée de fond qui soutient sa réflexion : l'homme est un être d'exception, parce qu'il a été voulu par l'Esprit divin ou, si l'on rejette ce postulat commode, parce qu'il est un animal doué de qualités supérieures. Pourtant, qui ne voit que sa vie est sans cesse menacée par le liquide, le végétal, l'animal qui l'assiègent, qu'elle est un combat incessant pour ne pas périr, et que peut-être, dans la longue, très longue histoire de notre planète, son passage ne marquera pas plus que ne le fît celui des cœlacanthes ou des dinosaures, voici des centaines de millions d'années. Soyons donc plus modestes, et cessons de nous examiner avec complaisance. En tentant ainsi d'ébranler des « certitudes », mon espoir est seulement de mener le lecteur éventuel jusqu'à s'interroger sur elles, quitte à y revenir, naturellement, si elles se révèlent meilleures. Je ne me dissimule pas qu'il y a dans ce propos quelque faiblesse. La principale est que l'être que je vais essayer de décrire dans son corps, son âme, son cerveau, son environnement, cet être je suis obligé de l'insérer dans un cadre qui est celui de mes sources, du moins celles que je peux maîtriser. Je n'ai aucune compétence pour prétendre décrire à cette occasion le fellah pharaonique ou le moine tibétain, et pas davantage le courtisan de Versailles ou le mineur de Germinal. Il n'y a que les temps médiévaux uploads/Geographie/ ces-gens-du-moyen-age-robert-fossier.pdf

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