1 COURS DE GESTION CONSERVATOIRE DES EAUX ET DE LA FERTILITE DES SOLS 20H Par R

1 COURS DE GESTION CONSERVATOIRE DES EAUX ET DE LA FERTILITE DES SOLS 20H Par Rigobert MOTCHEMIEN PROGRAMME DU COURS INTRODUCTION  Rappel des définitions  Importance économique de l’érosion et des ruissellements  L’érosion on-site et off site  Evolution historique des stratégies de lutte antiérosives DEGRADATION DES SOLS, PROCESSUS ET FACTEURS 1.1 Diversité des formes d’érosion 1.1.1 Erosion hydrique  Erosion en nappe  Erosion en rigole  Erosion en ravine 1.1.2 Erosion en masse 1.1.3 Erosion éolienne 1.2 Les facteurs de l’érosion 2 INTRODUCTION Définition : Définition de l'érosion : ses liens avec la désertification Désertification ou désertisation ? BONFILS, (1967) définit la désertification* comme étant «la dégradation évolutive d'une zone donnée, d'un terroir donné, transformant une écologie où la vie était possible, voire prospère en une écologie où le développement humain est bloqué dans une première phase et où les conditions d'existence de l'homme, de plus en plus précaires, entraînent dans une deuxième phase, une régression de la population et à plus long terme sa disparition plus ou moins totale». D'après le rapport de la conférence des Nations Unies sur la désertification (1977), «la désertification est la diminution ou la destruction du potentiel biologique de la terre et peut conduire finalement à l'apparition des conditions désertiques. Elle est l'un des aspects de la dégradation généralisée des écosystèmes et réduit ou détruit le potentiel biologique». Quant à la désertisation* , elle est définie par le HOUEROU (1993) comme «un ensemble d'actions qui se traduisent par une réduction plus ou moins irréversibles du couvert végétal aboutissant à l'extension des paysages désertiques nouveaux à des zones qui n'en connaissaient pas les caractères». Une nuance apparaît dans la définition donnée à la désertisation : la notion d'irréversibilité et l'extension de paysages désertiques nouveaux. La notion d'irréversibilité implique une évolution de la dégradation : climax, dégradation réversible, dégradation irréversible. On trouve encore dans nos pays, malgré la pression agricole, des forêts classées dont les plus importantes comme la Réserve de Biosphère du parc du W. Mais ces forêts ont subi et subissent encore des transformations non exclusivement dues aux modifications climatiques mais aussi aux interventions humaines. Aussi du fait de ces interventions si minimes soient-elles, on ne peut parler de climax, mais d'un "milieu naturel" conservé. Une situation de dégradation réversible suppose un degré de pression agricole conduisant à une morphogenèse que l'on peut corriger afin de retourner à l'équilibre initial. Quant à la dégradation irréversible, elle se présente telle que sans intervention il est impossible de reconstituer l'équilibre initial. En effet les conditions hydrologiques changent par une aggravation de l'érosion. On aboutit aussi à une destruction du potentiel biologique des terres, des propriétés physiques et chimiques des sols, de leur structure, à l'aggravation de la péjoration climatique. Enfin la dernière nuance apparaît dans les derniers termes de la définition de la désertisation : "extension des paysages désertiques nouveaux à des zones qui n'en connaissaient pas les caractères". Ce qui suppose que sous toutes les latitudes des paysages désertiques peuvent apparaître. Le terme "extension" peut prêter à confusion, en percevant un désert s'étendre, s'avancer. Mais les déserts n'avancent pas ils se créent. Comme l'a si bien souligné HECQ (1985) en ces termes : «le désert avance parce qu'on lui laisse la place pour avancer. En fait, il n'avance pas, il se crée. A la limite, on pourrait dire qu'il vient du Sud : il se crée au Sénégal, au Mali ou au Tchad, c'est évident, mais aussi en Centrafrique, en Côte-d'Ivoire, au Rwanda ou à Madagascar, voire même à Kinshasa !» Il se crée dans nos pays sahéliens du fait de la forte pression agricole et de la péjoration climatique. Les conséquences sur le plan socio-économique sont la baisse de la production agricole, l'exode, les conflits fonciers etc. Et sur le plan physique, c'est 3 particulièrement une dynamique érosive qui prend une allure catastrophique : on parle d'érosion accélérée à cause de ses manifestations spectaculaires. Elle devient pour la terre ce qu'est la lèpre pour la peau. Vue sous cet angle, l'érosion est perçue comme un phénomène négatif. On n'y voit que l'aspect arrachement de matériel, ravinement et destruction de relief et de sols et ainsi pertes de terres. NEBOIT (1983) illustre cela en donnant des chiffres fort éloquents. "«L'érosion moyenne à l'est des montagnes Rocheuses a été chiffrée à 100 t/km2/an sous couvert forestier, à 400 t/km2/an et à 1100 t/km2/an sous cultures. Les records absolus sont enregistrés dans les régions lœssiques de Chine, car les taux moyens de dégradation varient dans le bassin du Hoang Ho, entre 15 et 20 000 t/km2/an» . Mais ceci n'est qu'une des facettes de l'érosion. Le verbe, comme le souligne NEBOIT (1983), a été emprunté au vieux vocabulaire médical. Selon le dictionnaire géologique (éd. 1980), c'est «l'ensemble des phénomènes externes qui à la surface du sol ou à faible profondeur, enlèvent tout ou partie des terrains existants et modifient ainsi le relief". Cette modification du relief résulte de l'enchaînement des processus d'ablation, de transport et de dépôt». Les différents agents que sont l'eau, la glace, le vent, la température, les organismes vivants et l'homme façonnent le relief. f. Mais il est plus commode de bien distinguer d'abord le processus de météorisation avant de parler d'ablation, de transport et de dépôt. Par la météorisation, la roche est préparée pour les autres processus. C'est le processus d'attaque des roches par les agents atmosphériques, selon des actions mécaniques, physiques et chimiques. Les actions mécaniques de la météorisation (les fragmentations d'origine thermique et hydrique). ne causent pas de modifications appréciables de la nature minéralogique des roches. Par contre les actions physiques et chimiques à savoir la dissolution et les altérations chimiques aboutissent à des produits plus ou moins différents des roches qu'elles affectent. Ces produits appelés altérites, sont des produits meubles aux éléments allant de la taille du grain à celle des colloïdes. Le matériel ainsi préparé, le décapage et le transport et le dépôt sont assurés par les eaux courantes et le vent : on parle d'érosion naturelle observée sous toutes les latitudes. Ces mots cachent donc une philosophie (Roose, 1999) toute une perception. Rappel sur l'historique de la lutte antiérosive De nombreux auteurs, (TRICART, 1978 ; NEBOIT, 1983 ; ROOSE, 1988, etc) ont défini et donné l'historique et l'évolution de la CES (Conservation des eaux et des Sols). Ainsi, TRICART, (1978) souligne que la conservation des terres et des eaux a préoccupé les paysans des quatre coins de la planète depuis des millénaires, en mettant au point des techniques différentes visant toutes à retenir les eaux et la terre sans lesquelles aucune subsistance n'est possible. Ce n'est que récemment que le problème a été repris au plan scientifique. Plusieurs stratégies modernes de lutte antiérosive se sont développées.  La RTM (Restauration des Terrains en Montagnes) développée en France à partir de 1850, puis dans les montagnes de l'Europe pour protéger les plaines fertiles. 4  La CES (Conservation des Eaux et des Sols cultivés) qui s'est organisée aux USA d'Amérique dans les années 1930 sous les effets de la crise économique qui a fait prendre conscience aux américains de la dévastation d'une grande partie de leurs terres.  La DRS (Défense et Restauration des Sols) développée en Algérie et puis dans le bassin méditerranéen vers les années 1940-60. Il s'agissait de mettre en défens les terres dégradées par le surpâturage et le défrichement et de restaurer leur potentiel d'infiltration par l'arbre, considéré comme le moyen le plus sûr d'améliorer le sol.  La GCES (Gestion Conservatoire des Eaux et des Sols), nouvelle stratégie qui a vu le jour après le constat d'échec des démarches d'équipement menées trop rapidement sans tenir compte de l'avis des populations (ROOSE, 1988). La GCES esquissée à Honolulu en 1983 a été initiée par ROOSE qui en définit les principes (ROOSE, 1987 et 1988). "«Le ruissellement et l'érosion étant considérés comme des signes d'une gestion déséquilibrante du paysage, il s'agit avant tout d'écarter les pratiques les plus dégradantes, de favoriser les techniques améliorantes et de définir un système d'exploitation permettant la gestion conservatoire des eaux disponibles et la fertilité des sols. Cette nouvelle stratégie s'appuie sur trois principes. - Un dialogue permanent avec les paysans à partir d'enquête en vue de cerner la perception du problème par les concernés, faire un inventaire des techniques traditionnelles ayant fait leur preuve. Ceci conduit au choix de méthodes conservatoires simples, adaptées au milieu physique et au contexte économique local dont le but est de faire naître une confiance et une formation réciproques très enrichissantes. - Choisir des dispositifs efficaces permettant d'étaler les eaux à la surface notamment des microbarrages perméables cloisonnant le paysage qui serviront de base spatiale pour l'introduction des méthodes d'intensification de la culture et de l'élevage ; ces méthodes sont connues dans la tradition paysanne des différents continents. - Etablir un plan d'aménagement global associant les arbres, les cultures et l'élevage à l'échelle d'un bassin versant, d'un terroir ou d'une surface occupée par une communauté paysanne. L'aménagement doit être progressif en uploads/Geographie/ cours-etudiants-kumba-pdf.pdf

  • 28
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager