GHEORGHIȚĂ LILIANA UNGUREANU VICTORIA 2014 Le français. Lecture analytique Cour
GHEORGHIȚĂ LILIANA UNGUREANU VICTORIA 2014 Le français. Lecture analytique Cours universitaire Deuxième année, Niveau B2 2 Table des matières Introduction..................................................................................................................................................... Chant I...........……………………………………………………………………………………. Chant II...............……………………..…………………………………………………………. Chant III..............……………………...………………………………………………………… Chant IV............................................................................................................................................................... Chant V................................................................................................................................................................... Chant VI............................................................................................................................................................... Chant VII............................................................................................................................................................... Évaluation............................................................................................................................................................... 3 CHANT I COLÈRES DE ROIS 5 10 15 20 25 30 MUSE, chante la colère d’Achille, cette funeste colère qui plongea les Grecs dans un abîme de douleurs ; qui, avant le temps, précipita dans les sombres demeures de la Mort une foule de héros et qui, de leurs cadavres ensanglantés, fit la pâture des chiens et des vautours. Muse, chante cette colère qui divisa le fils de Pélée et Agamemnon, le monarque des rois ... Depuis près de dix années les Grecs ont mis le siège devant Troie. Troie est l’antique et puissante cité de Priam, le descendant de Dardanus. Elle est située au nord-ouest de l’Asie Mineure, et si fortifiée que le vieux roi qui la reçut en héritage parcourt ses remparts sans trop d’inquiétude. Pourtant, de l’autre côté de la plaine sablonneuse qui sépare la ville de la mer, l’armée des Grecs s’est installée. Elle est nombreuse ; ses tentes de lin safrané et pourpre se dressent comme une autre cité ; et les mâts des douze cents vaisseaux qui l’ont amenée sur le rivage asiatique se profilent sur le bleu profond de la mer comme une sombre forêt. Dix années ! Il y a presque dix années que les rois grecs sont venus mettre le blocus devant la grande ville de Priam. Ils n’ont pas de machines de guerre pour ébranler ses murs. Ils ne peuvent que l’affamer. Mais les assiégés ont empli leurs greniers abondamment et, décidés à vaincre, à lasser les ennemis par leur persévérante résistance, ils ont accepté de grand cœur les privations que leur demandent leur roi et les Dieux. Car les Dieux, les majestueux Dieux de l’Olympe vivent avec des hommes, partageant souvent leurs sentiments et leurs travaux. Du haut des cimes sublimes que cachent les nuées, leurs regards ne quittent pas le coin de terre où les héros de l’Achaïe et ceux de la Troade s’affrontent dans une lutte mortelle. Et les Dieux ne contemplent pas ce spectacle avec indifférence. Ils ont pris parti, les uns pour les Grecs, les autres pour les Troyens. C’est, au sein de l’Olympe, une division qui verse la colère dans ces cœurs divins. Junon, l’épouse de Jupiter le Tout-Puissant, s’est faite l’ardente alliée des Grecs. Leurs motifs de haine contre Troie sont devenus les siens. Elle y ajoute une rancune personnelle: le beau Pâris, un des cinquante fils de Priam, ayant été pris comme arbitre par Junon, Minerve et Vénus, qui se disputaient la palme de beauté, a proclamé Vénus la plus belle des déesses. Depuis ce temps, Junon et Minerve ont pris en horreur la race de Dardanus, et leur fierté blessée les a portées à secourir les Grecs. Vénus, elle, a voulu montrer sa reconnaissance à Pâris et elle a entraîné Mars, le dieu de 4 35 40 45 50 55 60 65 la guerre, dans le parti des Troyens ; Apollon, le dieu de la lumière, s’est joint à eux. Le reste des célestes habitants de l’Olympe assiste, troublé et incertain, à cette grande dispute entre les Dieux. Et, au-dessus de ces deux foules hostiles - les Divinités et les hommes -, Jupiter, arbitre souverain de la mort et de la vie, être suprême et divine Intelligence, donne à son gré aux combattants la défaite ou la victoire. Le Destin est entre ses mains. C’est lui, le roi des Dieux, que les hommes implorent. Troyens et Grecs le supplient avec une égale ferveur, lui faisant des sacrifices et des offrandes qui lui sont pareillement agréables. Et depuis dix années, sur les autels de Troie comme sur ceux que les Grecs ont élevés parmi les rochers du rivage, des spirales d’encens montent vers le Père impassible. Peut-être une secrète préférence habite-t-elle le cœur tout-puissant: cette Troie qu’il sait condamnée par le Destin - l’inflexible loi qui mène toutes choses - l’émeut par son héroïque résistance. Mais malgré la pitié qu’il ressent pour la race et la ville de Priam, il ne les dérobera pas au tragique sort qui les attend, à la punition qu’a méritée le crime de Pâris. Pâris, qui a allumé entre les Divinités le flambeau de discorde, est aussi la cause de la mortelle querelle entre les hommes. Pendant un séjour en Grèce à la cour du roi de Sparte, Ménélas, il a abusé de l’hospitalité généreuse qu’il y a reçue. Profitant d’une absence de Ménélas, il a enlevé l’épouse de celui-ci (Hélène) et a pillé ses trésors. Puis, fier de ce vol, il a ramené à Troie sa captive et son butin. À la nouvelle de ce brigandage toute la Grèce a poussé un cri de colère. Certes, la conquête du sol et de ses richesses avait donné lieu, naguère, dans l’Achaïe, à des actes de violence, rapt ou meurtre; le brigandage avait été le métier des premiers occupants. Mais peu à peu les sentiments de justice innés dans le cœur humain, les progrès de l’intelligence avaient dominé les instincts brutaux, et la Société s’organisant dans les divers États de la Grèce, le goût et le respect de la propriété s’étaient fortifiés. Pâris, voleur de femme et de trésors, a donc dressé contre lui, non seulement le roi qu’il a frustré mais la Grèce tout entière. C’est pour venger l’injure qui lui a été faite dans la personne d’un de ses chefs que la Grèce a amené sur le rivage de la Troade l’élite de ses guerriers, aussi résolue à punir l’offenseur et son peuple que ceux-ci le sont à se défendre. La cause de la Grèce est juste et juste son désir de punir le coupable; c’est pourquoi Jupiter, tout apitoyé qu’il soit en songeant au destin des Troyens, demeure inébranlable. Il a posé dans la paume de sa main son visage aux regards fulgurants. Il regarde. Il écoute. Le camp des Grecs est en émoi. Dix jours auparavant un prêtre d’Apollon, Chrysès, a abordé au rivage troyen, suppliant et gémissant. Dans une de leurs incursions sur les îles ioniennes, alliées de Priam, les Grecs ont 5 70 75 80 85 90 95 100 emmené parmi d’autres captifs la belle Chryséis, fille de Chrysès. C’est Agamemnon qui, lors du partage du butin, a reçu Chryséis comme récompense. Agamemnon commande à toute l’armée des Grecs. Il est le frère de Ménélas. C’est lui qui, lors du rapt d’Hélène, a parcouru la Grèce, appelant aux armes les différents rois. Ceux-ci l’ont mis à leur tête. Il appartient à la race des Atrides. Il en a toute la fierté, tout le désir de domination. L’âpreté est aussi un grand ressort de son âme, et le besoin d’aventures, l’espoir d’un riche butin n’ont peut-être pas été étrangers à sa volonté de rendre la puissante Troie responsable de l’offense faite à Ménélas par Pâris. C’est cette même âpreté qui lui a fait repousser avec dédain la prière de Chrysès, le père affligé. - Fuis, vieillard, a-t-il dit, si tu ne veux pas sentir que tes inutiles supplications font naître ma colère. Ta fille vieillira dans mon palais d’Argos, loin de sa patrie. Elle sera ma servante et tournera le fuseau. Chrysès menacé dans sa vie est remonté sur sa nef et a supplié Apollon de punir les Grecs de l’injure qui lui a été faite, à lui son prêtre soumis. Et le dieu, bandant son arc d’argent, a lancé sur l’armée d’Agamemnon des traits porteurs de peste, qui décimèrent hommes et bêtes. - Assemblons-nous en conseil, propose Achille, et consultons les prêtres et les augures. Ils nous diront quel motif déchaîne sur nous la colère d’Apollon et quel sacrifice pourra l’apaiser. L’avis d’Achille est aussitôt écouté car nul n’a plus d’autorité que lui parmi les chefs de l’armée. Sa valeur sans égale, sa divine beauté - qualité si précieuse aux yeux des Hellènes - lui valent l’admiration de tous. Il est le fils de Thétis, la déesse des eaux. Il en ressent un juste orgueil et il n’accepte qu’avec impatience l’autorité suprême d’Agamemnon, qu’il juge son inférieur comme courage et comme naissance. Chalcas, le meilleur devin de l’armée, s’avance au milieu des Grecs rassemblés. - Achille et vous, rois, dit-il, je viens d’interroger les entrailles des victimes offertes à Apollon. Et voici ce que j’y ai lu. Le dieu nous punit d’avoir refusé Chryséis à son père. Il ne cessera de nous frapper que lorsque nous aurons renvoyé à Chrysès sa fille, sans rançon ... - Malfaisant augure, s’écrie Agamemnon en se levant, avec un regard de rage du siège où il trône, tes paroles n’annoncent jamais que des événements funestes. Tu voudrais me priver de ma captive. Je n’accepterai de faire ce sacrifice que contre une autre compensation. Je suis le chef ici, je ne veux pas être le seul à n’avoir aucun butin de nos victoires. - Quelle âpreté est la tienne, Agamemnon, fait uploads/Geographie/ cours-universitaire-lecture-analytique-en-francais.pdf
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- Publié le Dec 05, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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