Cosmologie et cyclologie bouddhique Ce texte ne fait pas partie du colloque. Il

Cosmologie et cyclologie bouddhique Ce texte ne fait pas partie du colloque. Il s’agit d’un résumé composé antérieurement ajouté en temps que complément. La comologie bouddhique se rapproche de la cosmologie hindoue mais s’en différencie en ce qui concerne les cycles. A cet égard elle est infiniment plus complexe et envisage des durées beaucoup plus longues. J’ai pris comme base l’exposé de la cosmologie tibétaine telle qu’on la trouve décrite dans le traité de Philippe Cornu sur l’astrologie tibétaine1. Je me suis également inspiré du texte de Garje Khamtrul Rinpotché2. On trouve également des informations dans La voie vers Shambhala du troisième Panchen Lama3 ainsi que dans l’ouvrage de Marquès Rivière sur Kâlachakra, initiation tantrique du Dalaï-Lama4. Les sources de la cosmologie tibétaine sont l’Abhidharma et le Tantra de Kâlachakra. J’ai ajouté aux informations de base (citées en italiques) mes propres commentaires. « Grand Univers » et « Petit Univers » Sauf indication contraire, les textes cités viennent de Philippe Cornu (p. 234 et suivantes). On peut trouver des petites variantes entre les auteurs mais elles n’affectent pas la structure générale du système. Un grand univers est constitué de cent fois dix millions de petits univers semblables (en fait analogues) au nôtre. Le petit univers constitue un ensemble de montagnes, d’océans et de continents habité par les êtres sensibles des six royaumes. Cela signifie que notre terre est le centre d’un petit univers et que ce que nous voyons à partir de ce poste d’observation n’est en fait que le décor. Les étoiles que nous voyons, même si ce sont des soleils, ne sont pas le siège d’autres mondes habités mais le symbole de ces derniers. Il faut imaginer une infinité de mondes comme le nôtre avec son propre décor. Le chiffre donné (10 millions) est symbolique, il signifie à proprement parler que le nombre des petits univers est sans limite. Il est également nécessaire de préciser que chacun des petits univers ne reproduit pas des conditions d’existence exactement semblables à celles que nous connaissons ici car, exprimé en termes judéo-chrétiens, soutenir le contraire reviendrait prétendre limiter l’infinitude divine en limitant Son imagination à la nôtre. Cette absence de répétition est seulement concevable abstraitement mais non imaginable. 1 1 —Philippe Cornu, L’astrologie tibétaine, Editions Les Djinns, Paris 1990, p. 234-240. 2 —Le Tibet Journal, Editions Dharma. 3 —Traduction de Grünwedel aux Editions Arché, Milan 1983. 4 —Laffont, 1985. Description d’un « petit univers » La montagne axiale : le mont Mérou Il est nécessaire de ne pas perdre de vue le fait qu’il s’agit d’une description symbolique et non d’une cartographie. Au centre se trouve la grande montagne axiale, le mot Mérou [...]. Un arbre fabuleux traverse le mont Mérou depuis sa base jusqu’à son sommet. Ce symbolisme de l’Arbre, qui est l’Arbre de Vie du Paradis terrestre est bien connu en Occident où est également répandu le symbolisme de la montagne axiale, symbolisme qu’on trouve dans de nombreuses traditions notamment en temps que montagne sainte ou encore de montagne des prophètes. Dans le cas du bouddhisme, la coïncidence des deux symboles est affirmée avec netteté. Particularités du Mont Mérou Sa section est carrée et le Mont Mérou représente par ce carré la Terre en tant qu’elle s’oppose au Ciel (représenté par un cercle). Les directions cardinales sont représentées ainsi : — Face Est = cristal blanc — Face Sud = lapis-lazuli bleu — Face Ouest = rubis (rouge) — Face Nord = Emeraude ou Or On retrouve dans ces couleurs celles des diverses familles de Bouddha. Avec une particularité pour le Nord qui a deux couleurs. Ceci est sans doute un rappel du fait qu’à l’origine du cycle le « centre » initial était dans la direction du Nord actuel5. La division verticale du mont Mérou La mont Mérou s’enfonce profondément dans l’océan et sa cime est dans les Cieux. L’organisation verticale fait l’objet d’un tableau. Aucun des êtres représentés dans ce tableau n’est éternel. Les durées de vies s’échelonnent de 1000 annèes formées de jours égaux à 100 années humaines et peuvent atteindre de 20 000 à 80 000 kalpas suivant la classe d’êtres dont il s’agit. Les Asuras (ou anti-Dieux) sont à la base du mont Mérou. Le pourtour du mont Mérou Du centre vers la périphérie, les éléments suivants entourent le mont Mérou : — 7 montagnes d’or quadrangulaires et7 sitas carrés (lacs d’eau). — Grand océan extérieur (eau salée) supportant les continents supportant les 4 continents et leurs satellites où sont les hommes et les animaux. (C’est sur l’un d’eux, Jamboudvipa, que se trouve notre monde fortuné qui est celui où fleurit le Dharma car les Bouddhas peuvent y naître). — Les montagnes de fer du Chakravala formant la limite du petit univers. 2 5 —On retrouve dans le Yi King la mention d’un ciel antérieur et postérieur au Roi Wen qui se réfère très certainement à la même réalité. La totalité de cet univers repose sur une base d’or. Les quatre continents-île Dans la description que donne P. Cornu il n’est question que de quatre continents : Puis vient le grand océan extérieur d’eau salée qui entoure l’ensemble et supporte les continents. Dans chacune des directions cardinales se trouve un continent-île accompagné de deux continents satellites plus petits. Il y a donc en tout douze continents. A l’est se situe « Videha » flanqué de « Deha » et « Videha ». Ce continent est blanc et a la forme d’une demi lune [...]. Au sud se trouve Jamboudvipa, notre continent, flanqué de ses satellites « Chamara » et « Upachamara ». C’est là notre monde où naissent les bouddhas et où fleurit le Dharma [...]. A l’ouest se trouve le continent « Godaniya » et ses satellites « Shatha » et « Uttaramantrina » [...]. Au nord se trouve « Uttarakuru » flanqué de ses deux satellites « Kurava » et « Kaurava ». [...] Bien que tous habités par des hommes, chacun de ces continents demeure invisible aux yeux des habitants des autres mondes, exception faite des clairvoyants. Jamboudvipa est le seul où se manifestent les Bouddhas de façon apparente. Il est dit qu’il est préférable d’y naître6. Dans cette perspective, il n’est question que de quatre continents. Nous verrons plus loin qu’il existe une description où interviennent sept continents-île correspondant aux Dwîpas de la tradition hindoue. Les mondes souterrains Les enfers sont situées dans les pronfondeurs sous le contient Jamboudvipa ce qui se comprend dans la mesure où seuls les habitants d’un continent où fleurit le Dharma peuvent être susceptibles de salvation ou de damnation. Il existe huit enfers chauds et l’enfer Avici et 8 enfers froids qui eux sont situés près des enfers chauds sous les montagnes de fer. Les enfers chauds s’étagent comme suit : — L’enfer Reviviscence. — L’enfer Lignes noires. — L’enfer Destruction en masse. — L’enfer Lamentations. — L’enfer Grande Lamentations. — L’enfer Chaleur. — L’enfer Chaleur extrême. — L’enfer Avici ou enfer du Vajra. Les enfers froids s’étagent comme suit : — L’enfer Pustules. — L’enfer Pustules éclatées. — L’enfer Gémissements. — L’enfer Grands gémissements. — L’enfer Tremblements. 3 6 —Philippe Cornu, opus cité, pp. 235-236. — L’enfer Lotus bleu. — L’enfer Lotus. — L’enfer Grand Lotus. Il existe encore 4 enfers périphériques autour de l’enfer Avici et 4 enfers diffus non localisées. Les esprits avides se trouvent soit dans des cités souterraines, soit dans le royaume de Yama, la mort voire dispersés dans l’univers. Tout ceci est symbolique en ce sens que ce sont avant tout des états de conscience pouvant être éprouvés après la mort physique. S’agissant de « localisations » inhérentes au monde intermédiaire, subtil ou encore psychique ce qui importe c’est la plus ou moins gfrande proximité avec l’état humain. En ce sens, les enfers froids sont nécessairement proche des limites. La formation d’un « petit univers » Description de la formation d’un petit univers La cause de la création d’un univers résulte du karma des êtres dont la conscience survit à la destruction du Mahakalpa précédent. Notons que le karma des êtres ne pourrait être invoqué comme cause de la formation d’un « grand Univers » après un Mahapralaya correspondant à l’Apocatastase de la tradition grecque. On fait appel à une image où il est question de la respiration de Brahma. Comme ce dernier n’a ni commencement ni fin, il en va de même des mondes dans leur ensemble. La formation d’un « petit univers » se produit ainsi : — Formation du Mandala de l’Air par apparition dans le vide d’un vent calme. — Formation du Mandala de l’Eau par la formation de nuages et condensation. — La masse d’eau supportée par l’air devient l’océan primordial. — L’océan de lait est baratté d’où sort la crème. — La crème forme la base d’or de l’univers. — Une écume dense et jaune se sépare donnant naissance à la terre. — La terre devient une montagne entourée de nuages. — Les chutes de pluie forment les océans d’eau salée. — La uploads/Geographie/ cyclologie-bouddhiste.pdf

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