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iilÊI àmmÊmih ^llgllllililllp MÈ iHilU.iA, m .ii»tip«ii!i!!i|i;iiilili m iif^ ffiiWftïJii" f|f)fij;|||l|J|li; Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/discoursdelOOdesc DISCOURS DE LA MÉTHODE SUIVI DBS Méditations iVlétaphysiques (Autographe de Descarte*, oommunlqué par M. Charavay), E. GREVIN — IMPRIMERIE DE LAGNï OESCARTES DISCOURS DE LA METHODE SUIVI DES Méditations Métaphysiques PARIS ERNEST FLAMMARION, ÉDITEUR 26, RUE RACINE, 26 Tous droits réservés NOTICE SUH RENÉ DESCARTES liené DescarteSy en latin. CartesiuSy est né en 4 596 à La U^ye, près de Loches [Indre-et-Loire) ; fils d'un conseiller au parlement de Rennes, il fit ses études au collège des jésuites de La Flèche, et s'y distingua par de précoces dispositions pour la philosophie et les sciences exactes. En i6Ï7, après une jeunesse assez orageuse, ccdnnt aux sollicitations de son père, il prit le parti des armes et servit pendant quatre ans dans Varmée du duc de Nassau et dans celle du duc de Bavière. Descartes parcourut ensuite rAllemagne, la Suède, la Hol- lande, la Suisse et l'Italie ; puis il alla à Rome et revint à Paris en 4626. Après avoir assisté au siège de La Rochelle il renonça à la carrière des armes, et, résolu à se livrer tout entier à la méditation, il se retira en Hollande, où il vécut dans la retraite, habitant tour à tour Amsterdam, La Haye, Leyde et la délicieuse solitude d'Egmont. % En 4637, il publia à Leyde son immortel Discours de la Méthode, oïi il posait sur la base du doute méthodique les fondements d'une philosophie nouvelle. En 46i4 parut son Uvre des Méditations, qui fut suivi, en 4644, des Principes je la philosophie. /i avait travaillé à un traité de la lumière, i'après le système de Copernic, qu'il abandonna à la nouvelle de la condamnation de Galilée^ non par conviction d'une erreur , mais par des considérations de prudence. Son orthodoxie pourtant n'était pas à l'ahri de tout blâme, car, en 4666, à l'époque de la translation de ses restes à l'Eglise Sainte-Gene- viève, un ordre supérieur interdit au P. Lallemand de pro- noncer son oraison funèbre. Le Discours de la Méthode pu- blié avec la Géométrie, la Dioptrique et les Météores, attira à son auteur les contradictions des théologiens catholiques et protestants; ces derniers ne se montrèrent pas les moins achar- i 2 NOTICE SUR RENE DESGARTES nés; on Vaccusa d'athéisme et ses livres faillirent être brûlés par la main du bourreau. Descartes ^ fatigué de toutes ces luttes qui lui prenaient une grande partie de son temps, ayant résisté aux avances de Louis XIII et du Cardinal de Richelieu, se rendit aux ins- tances de la reine Christine de Suède et alla se fixer en 4649 à Stockholm; il y fut accueilli avec les marques du plus vif enthousiasme ; la reine voulut prendre de lui des leçons de philosophie; tous les jours, à cinq heures du matin, Descartes se rendait à la cour et dissertait sur la philosophie devant un auditoire d'élite. Un jour il prit un refroidissement, et il mourut le 44 février 4650, dans sa cinquante-quatrième an- née. La philosophie de Descartes ou cartésianisme se répandit rapidement dans toute l'Europe et on peut dire que Descartes a été le père de la philosophie française à partir du XVII^ siè- cle. Son honneur est d'avoir substitué aux doctrines de la phi- losophie scolastique en décadence un nouvel idéalisme fondé sur ta certitude que doit nous donner de notre existence et de celle de Dieu la pensée même que nous en avons. Un grand nombre des idées de Descartes, surtout en physique, onc dû être abandonnées. Sa philosophie, depuis le siècle dernier, a décliné parmi nous; mais les systèmes les plus éloignés du sien doivent encore beaucoup à sa méthode, et c'est, on peut le dire, de Descartes comme de Bacon, que relèvent, à des titres divers, tous les maîtres de la pensée moderne . 11 f %: DISCOURS DE LA MÉTHODE' Pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences* PREMIERE PARTIE Le bon sens est la chose du mondé la mieux partagée: car chacun pense en être si bien pourvu que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toutes autres choses n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils en ont. En quoi il n'est pas vrai- semblable que tous se trompent ; mais plutôt cela témoigne 1. Le Discours < a Méthode, écrit en français par Descartes, a paru pour la pre re fois avec la Dioptrique, les Météores et la Géométrie, en " /olume in-4° pi'Miéà Leyde en 1637. C'est le texte de cette éditi^-n que nous ave. ., suivi, nous guidant plutôt, pour l'orthographe, sur l'édilion française de 1668, qui est plus correcte et plus régul'ùre. 2. Si c. discours semble trop long pou être tout lu en une fois, on le pourra distinguer en six parties. Et e: 'a première on trouvera diverses considérations touchant les scien s. En la seconde, les principales règles de la Méthode nue l'auteui . cherchée. En la troi sième, quelques-unes de celles de la morale qu'il a tirée de cette Méthode. En la quatrième, les raisons par lesquelles il prouve l'existence de Dieu, et de l'âme humaine, qui sont les fondements de sa métaphysique. En la cinquième, l'ordre des questions de physique qu'il a cherchées, et particulièrement l'explication du mouvement du cœur, et de quelques autres diflicultés qui appar- tiennent à la médecine, puis aussi la différence qui est entre notre âme et celle des bêtes. Et en la dernière, quelles choses il croit être requises pour aller plus avant en la recherche de la nature qu'il n'a été, et quelles raisons l'ont fait écrire. — (Note placée par Des- cartes en tête du Discours de l\ Méthode). 4 DISCOURS DE LA xMETHODE que la puissance de bien juger et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes; et ainsi que la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seu- lement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies et ne considérons pas les mêmes choses. Car ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien. Les plus grandes âmes sont capables des plus grands vices aussi bien que des plus grandes vertus; et ceux qui ne marchent que fort lentement peuvent avan- cer beaucoup davantage, s'ils suivent toujours le droit chemin, que ne font ceux qui courent et qui s'en éloignent. Pour moi, je n'ai jamais présumé que mon esprit lût en rien plus parfait que ceux du commun ; même j'ai souvent souhaité d'avoir la pensée aussi prompte, ou l'imagination aussi nette et distincte, ou la mémoire aussi ample ou aussi présente que quelques autres. Et je ne sache point de qua- lités que celles-ci qui servent à la perfeclion de l'esprit : car, pour la raison ou le sens, d'autant qu'elle est la seule chose qui nous rend hommes et nous distingue des bêtesile veux ^ croire qu'elle est toute entière^n un chacun, et suivie en ceci l'opinion commune des JRiilosojDhes qui disent qu'il/"" n'y a du plus ou du moins quenijôe'les^acciden ts , et non point entre les formes ou natures des individus d'une même espèce. Mais je ne craindrai pas de dire que je pense avoir eu beaucoup d'heur de m'être renconiré dès ma jeunesse en certains chemins qui m'ont conduit à des considérations et des maximes dont j'ai formé unetmélliode^ par laquelle il me semble que j'ai moyen d'augméiifer par degrés ma con- naissance, et de l'élever peu à peu au plus haut point auquel la médiocrité de mon esprit et la courte durée de ma vie lui pourront permettre d'atieindre.^Car j'en ai déjà recueilli de tels fruits qu'encore qu'aux jugements que je fais de moi- même je tâche toujours de pencher vers le côté de la défiance plutôt que vers celui de la présomption, elt que, regardant d'un œil de philosophe les diverses actions et entreprises de tous les hommes, il n'y en ait q.uasi aucune qui ne me semble vaine et inutile, je ne laisse pas de rece- voir une extrême satisfaction du progrès que je pense avoir déjà fait en la recherche de la vérité, et de concevoir de telles espérances pour l'avenir que si, entre les occupations des hommes, purement hommes, il y en a quelqu'une qui soit solidement bonne et importante, j'ose croire que c'est elle que j'ai choisie. H^'^'^oûtefois il se peut faire que je me trompe, et ce n'est DISCOURS DE LA MÉTHODE 5 peut-être qu'un p(;u de cuivre et de verre que je prends pour de l'or et des diamants. Je sais combien nous sommes sujets à nous mépi endre en ce qui nous touche, et combien aussi les jugemenis de nos amis nous doivent être suspects lorsqu'ils sont en notre faveiir.,\ Wais je serai bien aise de uploads/Geographie/ disc-ours-del-00-desc.pdf

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