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https://lib.uliege.be https://matheo.uliege.be Gaspar Noé, vers un cinéma de la

https://lib.uliege.be https://matheo.uliege.be Gaspar Noé, vers un cinéma de la cruauté ? Auteur : Cliquennois, Marion Promoteur(s) : Tomasovic, Dick Faculté : Faculté de Philosophie et Lettres Diplôme : Master en arts du spectacle, à finalité spécialisée en cinéma et arts de la scène (histoire, esthétique et production) Année académique : 2019-2020 URI/URL : http://hdl.handle.net/2268.2/10434 Avertissement à l'attention des usagers : Tous les documents placés en accès ouvert sur le site le site MatheO sont protégés par le droit d'auteur. Conformément aux principes énoncés par la "Budapest Open Access Initiative"(BOAI, 2002), l'utilisateur du site peut lire, télécharger, copier, transmettre, imprimer, chercher ou faire un lien vers le texte intégral de ces documents, les disséquer pour les indexer, s'en servir de données pour un logiciel, ou s'en servir à toute autre fin légale (ou prévue par la réglementation relative au droit d'auteur). 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Mémoire présenté par CLIQUENNOIS Marion en vue de l’obtention du grade de Master en Arts du Spectacle à finalité spécialisée Année académique 2019 / 2020 REMERCIEMENTS Avant toute chose, je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué, de près ou de loin, à l’écriture de ce mémoire, mais également, puisqu’il en est la concrétisation, à la réussite de ces deux années de master. Je souhaiterais remercier en premier lieu mon promoteur de mémoire, Mr Dick TOMASOVIC. Merci pour l’intérêt que vous avez porté au sujet d’étude de mon choix, pour votre écoute et vos conseils précieux. Merci également pour votre disponibilité, particulièrement en cette période particulière. Je veux ensuite remercier l’équipe pédagogique et administrative du Master en Arts du Spectacle de l'ULiège, pour la qualité des enseignements que j’ai pu recevoir lors de ces deux années qui m’ont appris à regarder le monde différemment, et pour leur aide précieuse à ma compréhension du système universitaire belge. Un grand merci à mes parents, Marie-Bernadette et Christophe CLIQUENNOIS, pour leur soutien économique mais surtout émotionnel, inconditionnel dans mes moments de doute et de remise en question. Je sais que le cinéma de Gaspar Noé n’est pas le vôtre, mais merci à tous les deux de m’avoir écoutée, de vous être intéressés à mon travail et de m’avoir fait rire. Pour leur soutien moral, leur aide lors de la relecture de mon travail et leur avis critique, je souhaite également remercier ma tante, Marie-Hélène BOONE, ma cousine, Noémie CAUCHIE, et mes amis Laurianne CHUSSEAU, Lucien COLLARD, Messaline JAUMOTTE et Anaïse LAFONTAINE. Merci d’avoir cru en mes capacités. Vous êtes des personnes incroyables et vos contributions, quelles qu’elles soient, ont été inestimables. Enfin, de façon plus générale, j’aimerais remercier celles et ceux qui font du cinéma, et qui le font avec passion. !2 RÉSUMÉ Gaspar Noé est un réalisateur français dont les films, cinq longs-métrages et une dizaine de courts, semblent diviser de façon très binaire la critique professionnelle et le public. Son travail est fréquemment associé par les théoriciens et les théoriciennes à un phénomène cinématographique récent : le New French Extremism, dont parlent par exemple Tim Palmer, Martine Beugnet, Tina Kendall et Tanya Horeck ou Adrienne Angelo. Les œuvres qui y sont rattachées ont en commun une violence extrême, une sexualité exacerbée, mais surtout la volonté de générer une expérience sensorielle dans le public. Au début du XXème siècle, Antonin Artaud, théoricien du théâtre français, pense une nouvelle conception de la dramaturgie, en opposition avec celle qui lui est contemporaine, trop construite sur le texte à son goût. Avec Le Théâtre et son Double, il invente un théâtre de la cruauté, qui explorerait tous les moyens de la mise en scène, le langage articulé ne devenant plus qu’une composante comme une autre du spectacle. L’objectif est d’impliquer le public en provoquant des sensations presque corporelles, afin d'opérer une catharsis. Artaud espère ainsi que si l’audience voit des actes violents sur la scène, elle se rendra compte de son potentiel barbare et ne les reproduira pas dans la vie quotidienne. Le théâtre de la cruauté n’a cependant jamais été porté sur scène par Artaud tel qu’il le souhaitait, du moins de son vivant. Si Noé ne se réclame pas d’Artaud et qu’Artaud ne pensait pas possible l’émergence de la cruauté au cinéma, Adrienne Angelo ou Jonathan Romney remarquent des analogies entre la théorie d’Artaud et les films de Noé. Ce travail est une continuité de leurs articles, et utilise donc les concepts développés par Artaud pour faire une lecture différente des longs-métrages de Noé (Seul contre tous - 1998 ; Irréversible - 2002 ; Enter the Void - 2010 ; Love - 2015 ; Climax - 2018) et comprendre de quelle façon une forme de cruauté peut émerger dans ces films. À travers l’analyse du dispositif tel que le conçoit Artaud et celui présent dans les films, l’émergence de cette cruauté peut être envisagée, Noé utilisant les différents langages mis à sa disposition par la mise en scène - l’hapticité de l’image, la lumière, la bande sonore, le corps, le cri, l’image en trois dimensions, etc. -. Les films, à travers entre autres une violence et une sexualité exacerbée, présentent certains aspects terribles de notre société, provoquent un choc corporel dans le public et lui font prendre conscience des possibilités, qu’elles soient positives ou tragiques, qui s’offrent à lui. !3 SOMMAIRE INTRODUCTION 5 ....................................................................................................... I. UN CINÉMA DU CORPS 10 .................................................................................. A. Les corps dansants de Climax 10 .......................................................................................... B. L’analyse de la corporalité 14 .............................................................................................. C. Le cinéma du corps et autres New French Extremism 18 ..................................................... D. Narration et monstration des corps 22 ................................................................................. E. Corporalité et public 29 ........................................................................................................ II. UN CORPS À L’ÉPREUVE 34 ............................................................................... A. Sexualité et violence dans Seul contre tous 37 ...................................................................... B. La catharsis 40 ...................................................................................................................... C. L’utilisation du motif de l’inceste 43 .................................................................................... D. La violence verbale 48 .......................................................................................................... E. La violence explicite 53 ........................................................................................................ F. Le corps dans le plaisir 61 .................................................................................................... III. LE CORPS AU SEIN D’UN DISPOSITIF 66 ....................................................... A. Le dispositif de la cruauté 68 ................................................................................................ B. Le dispositif dans les films de Noé 78 ................................................................................... CONCLUSION 98 .......................................................................................................... BIBLIOGRAPHIE 101 .................................................................................................. FILMOGRAPHIE 105 ................................................................................................... ANNEXES 108 ................................................................................................................ !4 INTRODUCTION « Toute société a les films qu’elle mérite. » C’est de cette façon que Mathieu Kassovitz aurait décrit Seul contre Tous (Gaspar Noé - 1998) lors de sa sortie . Les films de Gaspar Noé ont tendance à polariser la critique professionnelle 1 et le public de façon radicale , mais il est difficile d’ignorer, même dans les commentaires négatifs, 2 les récits d’une expérience cinématographique peu ordinaire . À chaque sortie, l’intérêt des médias 3 semble se porter sur un aspect choquant des films plutôt que sur le propos général. Sans aller vers une critique trop subjective, il paraît intéressant de se pencher sur le travail du réalisateur, pour comprendre ce qui provoque une telle agitation autour de ses films et la raison pour laquelle il est encensé ou au contraire haï, comme il en joue lui-même dans le dossier de presse de Climax 4 (2018). Gaspar Noé naît en 1963 à Buenos Aires, en Argentine, d’un père peintre et d’une mère assistante sociale . Il arrive en France à sa majorité et étudie le cinéma à Louis Lumière, à Saint 5 Denis, avant d'obtenir son premier travail sur les tournages des films de Felipe Solanas. Il va ensuite réaliser ses premiers courts-métrages (Tintarella Di Luna - 1985 et Pulpe Amère - 1987) . En 1991, 6 il monte sa propre société de production avec la réalisatrice Lucile Hadzihalilovic, Les Cinémas de la Zone et tourne un moyen-métrage, Carne, qu’il auto-produit. C’est l’occasion d'une première reconnaissance par le milieu professionnel du cinéma, puisque le film reçoit le Grand Prix de la Semaine de la critique et la Mention du Prix de la Jeunesse à Cannes. Après avoir travaillé sur les projets de ses pairs, sur des clips musicaux, ou des spots publicitaires , il présente son premier long-métrage, Seul contre Tous, à Cannes en 1998. Il lui aura 7 finalement fallu cinq années pour le terminer, faute de moyens financiers suffisants. Le film reprend Citation présente sur la quatrième de couverture du DVD de Seul contre Tous. 1 Nous reprenons le développement d’Adrienne Angelo, dans « From Spectacle to Affect : Contextualizing 2 Transgression in French Cinema at the Dawn of the Twenty-First Century » dans Irish Journal of French Studies, vol. 12, no.1, 2012, p. 157 En témoignent les commentaires lors uploads/Geographie/ gaspar-noe-vers-un-cinema-de-la-cruaute.pdf