L’Espagne, première porte d’entrée des migrants vers l’Europe Arthur Dufau - 27

L’Espagne, première porte d’entrée des migrants vers l’Europe Arthur Dufau - 27/07/2018 à 17h27 https://www.la-croix.com/Monde/Europe/LEspagne-premiere-porte-dentree-migrants-vers- lEurope-2018-07-27-1200958238 Plus de 600 migrants ont réussi à franchir la frontière de la ville de Ceuta, une enclave espagnole au Maroc, jeudi 26 juillet. L’événement met en lumière l’augmentation du nombre de migrants vers l’Espagne, devenu le point d’entrée principal vers l’Union européenne. Le franchissement de la frontière espagnol de Ceuta par plus de 600 migrants, jeudi 26 juillet, est le plus important depuis le mois de février 2017, lorsque plus de 850 personnes étaient parvenues à pénétrer dans la ville. Cet incident vient accentuer la pression migratoire sur l’Espagne. Entre janvier et mai 2018, ce sont 19 000 migrants et réfugiés qui sont arrivés dans le pays. Pour la première fois, davantage de migrants arrivent par l’Espagne que par l’Italie. Le pays est désormais la principale porte d’entrée vers l’Europe. Les villes de Ceuta et Melilla sont les deux seules enclaves espagnoles sur le continent africain mais également les deux frontières terrestres de l’Union européenne avec l’Afrique. Ces deux villes, d’environ 85 000 habitants chacune, sont encerclées par des doubles clôtures de barbelés fortement surveillés par les autorités espagnoles. Cela n’empêche pas les migrants de tenter régulièrement de franchir ces frontières parfois au péril de leurs vies. « Une politique migratoire commune, solidaire et respectueuse des droits humains » Comme le montre l’utilisation de la chaux vive et d’excréments contre les forces de l’ordre espagnoles ayant blessé quinze agents le 26 juillet, les passages se font souvent en force. Du côté de la Garde civile les méthodes utilisées sont assez brutales, ce que de nombreuses ONG dénoncent. Le gouvernement socialiste arrivé au pouvoir en juin 2018 a annoncé son intention de retirer les barbelés coupants des clôtures sur lesquelles les migrants se font des blessures graves. L’Association espagnole de gardes civils (AEGC) a estimé que cette mesure pourrait être « humanitaire », mais demande « plus de gardes civils et plus de matériel anti émeutes et de protection ». Alors que de nombreux pays tel que l’Autriche, la Hongrie, l’Italie ou la République tchèque adoptent une ligne de plus en plus dure sur la question migratoire en Europe, le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez avait déclaré il y a un mois, samedi 23 juin lors de sa visite à l’Élysée, faire le choix d’une politique migratoire commune, solidaire et respectueuse des droits humains. Un nouveau point de tension en Europe ? Pour Barbara Loyer, politologue spécialiste de l’Espagne, l’objectif du chef du gouvernement espagnol « est surtout de gagner les élections à venir aux dépens de Podemos et de Ciudadanos », autrement dit du mouvement de la gauche radicale et du parti de centre droit. Comme c’était le cas avec l’annonce de l’accueil de l’Aquarius en juin « la communication sur les migrants, parmi d’autres sujets, vise à récupérer le vote socialiste qui est parti à Podemos », poursuit-elle. À Bruxelles, certains responsables craignent que l’Espagne devienne le nouveau point de tension entre les 28. Pour Yves Pascouau, président de l’association European Migration Law et chercheur associé à l’Institut Jacques Delors, « tout dépend de la manière dont l’Espagne va gérer cette question ». Mais étant donné que les partis extrémistes ne sont pas clairement constitués en Espagne, « la question ne sera probablement pas abordée de la même façon qu’en Italie, en Allemagne ou en Autriche », explique-t-il. Cependant, les pays hostiles au phénomène migratoire adoptent des positions, dans l’ensemble, coordonnées sur la politique migratoire européenne et « font en sorte que cette question soit traitée, au niveau européen, exclusivement au travers du filtre sécuritaire ». Du côté des pays comme la France et l’Espagne « il est difficile de savoir si les volontés de solidarité tiendront le coup », conclut-il. La loi immigration, votée définitivement, reste tournée vers la fermeté Nathalie Birchem, le 01/08/2018 à 6h38 Mis à jour le 02/08/2018 à 9h47 https://www.la-croix.com/France/Politique/loi-immigration-votee-definitivement-reste-tournee- vers-fermete-2018-08-01-1200959060 Le projet de loi asile et immigration a été voté définitivement ce mercredi 1er août. Si quelques changements sont intervenus par rapport au texte initial, il traduit surtout la volonté du gouvernement d’expulser plus de déboutés du droit d’asile. Après une adoption en seconde lecture jeudi 26 juillet, grâce aux voix de la majorité LREM- Modem et des députés UDI-Agir, puis une dernière navette avec le Sénat, le projet de loi « Immigration maîtrisée, droit d’asile effectif et intégration réussie » a été adopté définitivement mercredi 1er août au soir à l’Assemblée nationale avec 100 voix pour, 25 contre et onze abstentions. Quelques députés de la majorité se sont abstenus (8 LREM et 3 MoDem), une MoDem a voté contre. S’il comporte quelques changements par rapport au projet initial du gouvernement, il reste essentiellement tourné vers la fermeté, bien que le ministre de l’intérieur Gérard Collomb continue de parler d’un « texte équilibré ». Le texte comporte certes quelques droits nouveaux, comme l’allongement d’un à quatre ans la durée du titre de séjour pour les étrangers qui n’ont pas le statut de réfugié mais obtiennent la « protection subsidiaire » de la part de l’Ofpra, ainsi que pour les apatrides. La réunification familiale pour les mineurs qui obtiennent le statut de réfugié est aussi ouverte aux frères et sœurs. En seconde lecture, les députés ont également dû assouplir leur copie pour tenir compte de la décision du Conseil constitutionnel d’interdire plus franchement, au nom du principe de fraternité, le délit de solidarité, sauf en ce qui concerne l’aide à l’entrée irrégulière sur le territoire. La durée de rétention portée à 90 jours Toutefois, la loi vise essentiellement à donner les outils à l’administration pour réduire la durée de la procédure d’asile et réaliser plus d’expulsions de déboutés. Ainsi, la mesure phare du texte, à savoir le doublement de la durée maximale de rétention avant expulsion, passant de 45 à 90 jours, est maintenue. Les députés ont d’ailleurs renoncé, comme certains le souhaitaient, à interdire la rétention des familles avec enfants. Une proposition de loi LREM devrait cependant permettre de revenir sur le sujet d’ici à la fin de l’année. Mais ils ont maintenu toute une série de mesures contestée par les associations : intervention retardée du juge des libertés, utilisation accrue de la vidéo-audience, durcissement de la procédure de régularisation pour raison de santé… Ils ont aussi retenu un amendement du Sénat, qui limite le droit du sol sur le territoire de Mayotte, dans le but de limiter la très forte immigration en provenance des Comores. Que contient la loi asile et immigration, définitivement adoptée par le Parlement ? Alexandre Aflalo 02 août 2018, 11h46 http://www.leparisien.fr/politique/que-contient-la-loi-asile-et-immigration-definitivement-adoptee- par-le-parlement-02-08-2018-7841244.php Controversée depuis son dépôt fin février, le projet de loi « pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif », porté par Gérard Collomb, a été adopté à l’Assemblée nationale ce mercredi. C’était l’un des défis majeurs de ce début de quinquennat, et le gouvernement l’a relevé sans (trop) trembler. Le projet de loi « pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif », communément appelé « loi asile et immigration », a été adopté ce mercredi par les députés par 100 voix contre 25, et 11 abstentions. Un texte qui a divisé jusqu’au sein de la majorité, et qui redessine les contours de la gestion de l’immigration en France. Un texte plus équilibré Si la grande majorité des principales dispositions de ce texte sont restées intactes, la navette parlementaire a permis la modification de certains points, comme l’ajout, conformément à la décision du Conseil constitutionnel, de la dépénalisation du « délit de solidarité », ou le retrait de la réduction de trente à quinze jours du délai pour faire appel en cas de rejet d’une demande d’asile. Rejetée le 31 juillet par le Sénat, dont la majorité de droite souhaitait un texte plus dur, la loi a été qualifiée d’« équilibrée » par Gérard Collomb. Après de vives controverses à son introduction, elle a été largement retravaillée par la majorité afin de donner une importance équivalente à la facilitation de l’accueil des réfugiés qu’à l’expulsion des déboutés. La loi votée permet, par exemple, que les demandeurs d’asile puissent solliciter une autorisation de travail dès 6 mois après le dépôt de leur demande auprès de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), contre 9 mois auparavant. Par ailleurs, l’une des mesures majeures de cette loi concerne la facilitation du traitement de la demande d’asile, réduit à six mois contre onze auparavant. Une loi qui reste vivement contestée, même au sein de la majorité Bien qu’adoptée à une large majorité, cette loi reste évidemment très discutée de part et d’autre de l’opposition. Les Républicains, qui ont bataillé pour un durcissement du texte, ont critiqué une « petite loi » d’une majorité « immigrationniste » et des « pudeurs de violette » de Gérard Collomb. Absente mercredi, comme tous les députés RN (ex-FN), Marine Le Pen a elle fustigé une « loi d’organisation d’une immigration supplémentaire ». De leur côté, socialistes, communistes et Insoumis pointent particulièrement du uploads/Geographie/ dossier-de-presse-b2-7.pdf

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