CEG KOUHOUNOU-VEDOKO 02BP8110 TEL : 21 38 21 54 COTONOU ANNEE SCOLAIRE : 2021-2

CEG KOUHOUNOU-VEDOKO 02BP8110 TEL : 21 38 21 54 COTONOU ANNEE SCOLAIRE : 2021-2022 CLASSE : Tle ABCD DUREE : 04 Heures PREMIERE SERIE DE DEVOIRS SURVEILLES DU PREMIER SEMESTRE EPREUVE DE FRANÇAIS Situation d’évaluation La prospérité de l’Afrique dépend de plusieurs déterminants. Mais certains pensent que le développement du continent repose essentiellement sur les décisions politiques. Voici un corpus de textes qui présente quelques facteurs qui concourent au développement du continent. Tu es invité (e) à le lire attentivement et à répondre aux questions qui sont posées. Corpus de textes TEXTE 1 : Kako NUBUKPO, L’urgence africaine changeons le modèle de croissance , Paris, Editions Odile Jacob,2019, pp. 223-229 TEXTE 2 : Felwine Sarr, « J’ai un demi-siècle d’âge », Afrique en toutes indépendances, Riveneuve, Paris, 2010 TEXTE 3 : Venance Konan, Chroniques Afro-Sarcastiques, Ed. FAVRE, Lausanne, 2011, pp.143-145 Texte 1 : Les dynamiques de la prospérité africaine Le continent africain apparaît comme un continent instable et incertain [..] d’où partent plus de flux financiers qu’il n’y en arrive, en dépit des transferts massifs des migrants, d’où des populations entières fuient la misère en s’embarquant sur des bateaux de fortune, d’où s’exportent des millions de tonnes de matières premières, ensuite réimportées après avoir été transformées, en Asie principalement […]. Et pourtant, la résolution des maux dont souffre l’Afrique n’est pas une tâche insurmontable pour qui sait lire les déterminants de l’échec répété des Programmes d’ajustement structurel. Et surtout pour qui sait nager à contre- courant ! Ce qu’il y a de nouveau dans la configuration actuelle, c’est l’impact des recompositions géoéconomiques en cours au plan international sur les équilibres internes des pays africains : en effet, avec la montée en puissance de la Chine, la lutte au plan international pour l’accès aux matières premières africaines se fait de plus en plus âpre et contribue à faire voler en éclats le « consensus de la Baule », c’est-à-dire la nécessité d’œuvrer pour la démocratie en Afrique. Il semble qu’il y ait régression, notamment de la part des pays occidentaux, qui mettent de nouveau en avant la nécessité d’accéder aux matières premières africaines convoitées par la Chine, pour fermer les yeux sur les violations répétées des droits de l’homme et des institutions par des .2. dirigeants d’autant plus faciles à « acheter » que leur légitimité interne est déjà bien entamée. La prospérité est loin d’être imposée même dans les économies qui dominent le monde. A ce titre, on est en droit de se demander si les dirigeants africains, plutôt que de s’enferrer dans un mimétisme peu attrayant, n’auraient pas intérêt à se saisir de cette occasion pour inventer leur propre destinée en rompant avec un libre-échange qui ne permet pas de réduire les écarts de développement mais les maintient, voire les accroît. Plutôt que de batailler pour conditionner leur émergence industrielle à l’établissement d’un grand marché continental salvateur, à l’instar du processus actuel de mise en place d’une zone de libre-échange continentale, projet porté par l’Union africaine, les économies africaines auraient tout intérêt à protéger ensemble leurs marchés, notamment agricoles, en jouant la carte de la proximité et de la spécificité. Leur diversité est largement suffisante pour leur permettre de jouer de leurs complémentarités afin d’atteindre l’auto-suffisante et la souveraineté alimentaire, ce qui réduirait d’autant la contrainte extérieure. Développer l’agriculture signifie développer aussi les industries qui sont en lien avec elle : les industries organiques et mécaniques pour les engrais et l’outillage, et les industries agroalimentaires de transformation, de conservation, de stockage et de distribution des produits agricoles non alimentaires (notamment le textile), ce qui implique là encore de se doter de filières complètes qui réduiront la dépendance vis-à-vis de l’étranger[…]. L’acceptation d’un partenariat économique avec le reste du monde, quelque légitime qu’il puisse paraître, ne peut, ne doit pas puiser l’impératif pour l’Afrique de se doter d’une vision endogène de son développement à long terme, à l’aune de laquelle elle peut examiner froidement la valeur ajoutée des partenariats qu’on lui propose. Le développement africain ne peut pas se contenter d’être le résultat d’une série d’initiatives et de rencontres plus ou moins improvisées, plus ou moins désintéressées. Il doit être au contraire le fruit d’un consensus général entre les filles et fils d’Afrique, vecteur d’un développement partagé entre nations africaines. Opter résolument pour cette approche constitue à n’en pas douter, le meilleur hommage qu’on puisse rendre aux pères de l’indépendance et à leur combat pour la dignité de l’Afrique. Kako NUBUKPO, L’urgence africaine changeons Le modèle de croissance ! Paris, Editions Odile Jacob, 2019, pp. 223-229 .3. Texte 2 La vérité, c’est que nos élites s’étaient trompées de destination, elles n’osèrent pas la rupture, trop marquées peut-être par le travail d’assimilation de l’ancien maître. L’Etat national qu’elles avaient hâtivement fabriqué prolongeait les structures de l’Etat colonial. Il fallait vite reformer cette parenthèse historique qui, en violant nos imaginaires, laissa de profondes séquelles. Nous étions libres et indépendants, pouvions et devrions choisir notre modèle de société, mais hélas que nous étions embarqués dans la grande imitation : le développement à l’occidentale, rythmé aux temps de la valse et de la bourrée. Voilà que nous avions confondu projet et produit culturel. Nous n’avions pas conçu, fécondé et porté dans nos entrailles, dont les membres frêles se seraient frottés et renforcés aux parois de nos utérus. Voilà que nous avions abdiqué notre imagination, nourri nos songes à des lunes qui n’étaient pas nôtres, même si le ciel du monde était le même et que sous ce ciel bien sûr, nous étions une des poutres. Notre erreur et notre faute étaient que nous avions voulu édifier nos croissances et planter nos arbres sur des terres nourries par d’autres sucs et d’autres sèves. Bien sûr, nous faisons partie du monde et au banquet de la grande famille nous avions apporté notre part de blé et de bois pour la cuisson. Mais hélas, un peu distraits et désintéressés, nous n’avions pas veillé à ce que le repas soit équitablement partagé. Peut-être était-il grand temps de faire une pause, d’observer un temps de latence, de repos, ce court temps entre deux acres où l’énergie se reconstitue avant de s’épancher à nouveau dans un nouvel acte. Cette période d’intériorisation et de mûrissement pour que l’acte arrivant à son heure soit juste, était nécessaire : voilà ce que me disaient mes cinquante ans d’âge. Oui, nous aspirons au bien et au progrès pour tous, mais celui-ci, nous devions le conjuguer à notre temps, le rhabiller de nos songes, le teinter de nos haleurs… Notre cœur, pour mieux battre, devrait suivre sa propre temporalité. Nous ne devions plus marcher à la cadence d’un monde investi par un rêve monochrome. C’était cela l’indépendance : établir sa propre temporalité, choisir et rythmer sa vie selon ses aptitudes et son tempérament. Felwine Sarr, « J’ai un demi-siècle d’âge », Afrique en toutes indépendances, Riveneuve, Paris,2010 Texte 3 : Bon d’accord, le bilan de nos cinquante ans d’indépendance n’est pas brillant, brillant. Guerres tribales, pauvreté, dictatures, violations des droits de l’homme, endettement, diverses maladies, corruption, et tout le reste. .4. Il arrive parfois que des paysans demandent à des intellectuels ou à des hommes politiques : « ça finira quand, votre histoire d’indépendance ? » Il y en a même qui ne sont pas loin de dire que c’était mieux avant, pendant la colonisation, et qui rêvent secrètement d’une nouvelle reprise en main de nos pays par les Européens. Les Anjouanais, eux ne se gênent pas pour dire qu’ils envient les Mahorais, qui ont eu la bonne idée de refuser l’indépendance, et demandent haut et fort à la France de venir les prendre à nouveau. Il est vrai que ce n’est pas fameux, mais nous plaidons les circonstances atténuantes. Les traumatismes de la traite négrière, de la colonisation, ne peuvent être écartés du revers de la main. Nous reconnaissons que nous avons une grande part de responsabilité dans cette histoire, mais il y en a beaucoup d’autres, surtout en France, qui ne nous ont pas vraiment aidés. C’est un poète africain qui a dit « Si le Noir n’est capable de se tenir debout, laissez-le tomber. Tout ce que je vous demande, c’est de ne pas l’empêcher de se tenir debout ». Dans nos relations avec le monde occidental et singulièrement avec la France, nous avons l’impression qu’il y en avait qui ne cessaient de nous pousser violemment dans le dos pour nous faire tomber ; et d’autres qui nous tenaient ferment par les épaules pour nous empêcher de nous relaver. Pour tout dire, j’ai la désagréable impression que nos indépendances furent pipées dès le départ. Mais nous aurions tort de nous arrêter à ce constat d’échec et de nous culpabiliser, ou de chercher à culpabiliser les autres. Nous aurions surtout tort de nous faire des complexes parce que nous sommes au bas de peuples. Ne l’oublions pas, cette histoire des peuples a parfois les mouvements d’un balancier, et les peuples qui se targuent d’être les plus « civilisés » n’échappent pas à la uploads/Geographie/ ds-3-521-2021-2022-35-36-66-37-25.pdf

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