2008 2009 10 octobre . . 11 janvier Hugo Frederick Salmson (1843 - 1894) «Portr

2008 2009 10 octobre . . 11 janvier Hugo Frederick Salmson (1843 - 1894) «Portrait d’une jeune suédoise», vers 1883 © Amiens, Musée de Picardie (cliché Marc Jeanneteau) Les maîtres scandinaves & finlandais en France - 1870 / 1914 Place de la République - 59000 Lille - France Ouvert : lundi, 14 h - 18 h. Du mercredi au dimanche, 10 h - 18 h Fermé le lundi matin, mardi et certains jours fériés. www.pba-lille.fr Cahier pédagogique Les pays nordiques au XIXe siècle : la terre et l’esprit Olivier Denhez p 4 Professeur d’Histoire, 2nd degré Paris, ”Capitale de l’Art” Claudine Meurin p 8 Professeur de lettres, 2nd degré La modernité des artistes nordiques à Paris à la fin du XIXe siècle Philippe Lefebvre p 14 Professeur d’Arts Plastiques, 2nd degré Réalité nordique et image de l’âme : les particularités de la peinture scandinave p 18 Marie Barras- Pirritano Professeur d’Arts Plastiques, 2nd degré Pistes pédagogiques en Arts Plastiques pour le 2nd degré p 23 Echappées littéraires (quelques jalons de l’histoire des lettres scandinaves du XIXe siècle) Gwenn-Aëlle Geffroy p 24 Professeur de lettres modernes, 2nd degré Le sentiment de la nature p 31 Claude Ronnaux Conseiller Pédagogique en Arts Visuels, 1er degré Pistes pédagogiques en Arts Visuels pour le 1er degré p 32 Regards des peintres nordiques sur le quotidien du peuple p 35 Marie-José Parisseaux-Grabowski Conseillère Pédagogique en Arts Visuels, 1er degré Pistes pédagogiques en Arts Visuels pour le 1er degré p 38 Autour de l’exposition Per Kirkeby – Olav Christopher Jenssen p 41 Rose Boréal : photographies de la Galerie Taïk et de l’Ecole d’Art et de Design d’Helsinki p 41 Informations p 42 Sommaire Olivier Denhez Les pays nordiques au XIXème siècle: la terre et l’esprit L’histoire des royaumes nordiques revêt, pour le public français, les contours d’une terre inconnue. On en reste, la plupart du temps, à quelques considérations sur l’apparition de la Réforme au XVIe siècle et le rêve baltique d’une Suède vite affrontée à la Russie au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles. Gustave-Adolphe, la reine Christine, Charles XII et Gustave III passent généralement pour les rares personnalités d’exception d’une monarchie suédoise dont la puissance n’a guère débordé sur le reste de l’Europe. Evoquer les pays du Nord au XIXème siècle est particulièrement malaisé si l’on s’en tient à la simple histoire dynastique et aux grandes pulsations économiques et politiques. La vraie question qui se pose, dans une Europe post-napoléonienne marquée par la poussée nationale, est celle de la délimitation précise des Etats et de leurs zones d’influence : on y répondra en montrant la richesse, sur ce thème, de l’exemple scandinave et, plus largement, nordique. Les Etats du Nord se sont construits, à cette époque, dans leurs frontières actuelles. On aurait tort pourtant de ne voir dans les affirmations nationales de ce siècle porté aux convulsions politiques qu’une âpre volonté d’afficher un particularisme sourcilleux. La proximité culturelle des pays de l’ensemble nordique était évidente : un puissant mouvement de redécouverte du passé et des traditions nordiques traversa tout le siècle et revivifia la peinture, la littérature et la musique de Copenhague à Helsinki, d’Oslo à Stockholm. Dans le même temps, l’attrait de l’Europe du Sud et de l’Ouest se faisait sentir, avec une force qu’illustre à merveille l’installation d’artistes nordiques dans les grands centres culturels du continent. Complexités nordiques Une question de vocabulaire Avant d’aller plus loin, il importe de régler la délicate question du vocabulaire géographique relatif aux pays du nord de l’Europe. Les Suédois ne s’embarrassent pas d’hésitations sémantiques pour nommer l’ensemble formé par le Danemark, la Norvège, la Suède et la Finlande : ils regroupent ces quatre Etats sous le vocable Norden. Le terme Scandinavie, plus restrictif, a été inventé au milieu du XVIIIème siècle pour désigner la Norvège, la Suède et le Danemark, à l’exclusion de la Finlande. La définition est ici plus complexe puisqu’elle fait entrer la géomorphologie du continent européen dans le champ de l’Histoire. On dira, pour faire court, que l’unité de la Scandinavie réside dans la prévalence de l’élément montagneux dans la péninsule suédo-norvégienne, prolongée au sud, via la Scanie, par le Danemark, qui relie l’ensemble à la plaine d’Allemagne du Nord ; l’étroit chenal maritime de l’Oresund, à la latitude de Copenhague, n’instaure aucune discontinuité majeure dans ce bloc territorial géologiquement homogène. La Finlande, quant à elle, n’entretient aucun rapport structurel avec la Scandinavie puisqu’elle constitue un débouché baltique de la grande plaine russe. Sa singularité se retrouve sur le plan linguistique : s’il est possible de déchiffrer le danois, le suédois et le norvégien pour peu qu’on pratique l’allemand, c’est impossible avec le finnois, qui appartient, comme le hongrois, à la famille des langues ouraliennes ou finno-ougriennes. Le Danemark, “homme malade” de l’Europe du Nord ? Le Danemark, qui constituait depuis le Moyen Age un élément fondamental de stabilité de l’ensemble scandinave, connut de nombreuses épreuves au cours du XIXe siècle. Si son existence en tant qu’Etat indépendant ne fut jamais mise en péril, il n’en fut pas moins victime de redistributions territoriales qui le reléguèrent au rang de puissance de second rang. Le royaume de Danemark, traditionnellement méfiant vis-à-vis de l’expansionnisme naval et commercial de l’Angleterre, avait rejoint l’alliance française en 1807 et participé au blocus continental dirigé contre la Grande-Bretagne. L’effondrement de l’Empire napoléonien en 1814 eut un goût amer pour le Danemark, à qui l’on confisqua la Norvège en faveur de la Suède et l’île d’Heligoland au profit de l’Angleterre. Appauvri et humilié, le Danemark ne pouvait opposer que peu de résistance à la volonté sécessionniste des duchés de Schleswig et de Holstein, qu’encourageait la Prusse voisine. Le Schleswig (Slesvig en danois), qui avait toujours entretenu des liens féodaux avec le Holstein, avait pourtant une population en grande majorité scandinave et était depuis 1720 rattaché au Danemark. Le Holstein, en revanche, parlait allemand et appartenait depuis 1815 à la Confédération germanique. A la faveur d’une querelle successorale au Danemark en 1848, la Prusse, appuyée par les patriotes holsteinois, intervint au Holstein puis au Schleswig. Les Allemands des Duchés furent battus et l’intégrité du territoire danois garanti par un protocole signé à Londres en 1852. Les Duchés, tout en continuant de relever de la Couronne danoise, reçurent l’assurance de n’y être point incorporés. Mais la Confédération germanique continua de se dresser contre le panscandinavisme des Danois. Les Duchés refusèrent la danisation et bravèrent de plus en plus ouvertement l’autorité du gouvernement de Copenhague. La Prusse bismarckienne ne tarda pas à s’affirmer comme la puissance tutélaire des peuples de sang et de culture germaniques. Après avoir conclu une alliance de circonstance avec l’Autriche, elle envahit de nouveau les Duchés. Le Danemark lutta seul contre des forces bien supérieures aux siennes. Il dut signer rapidement la paix de Vienne (octobre 1864), qui le contraignait à abandonner tout le Schleswig et le Holstein, soit les deux cinquièmes de son territoire. L’effacement politique d’un Danemark désormais amoindri était consommé.  | cahier pédagogique • Echappées Nordiques Le scandinavisme : un échec suédois ? Puissance principale de la péninsule scandinave au début du XIXe siècle, la Suède, par la faute de choix diplomatiques malheureux, amorce un relatif déclin, sanctionné par la sécession de la Norvège en 1905. L’erreur initiale de la Suède fut d’avoir participé à la coalition contre Napoléon. En 1807, elle y perdit les îles de Stralsund et de Rügen. Lors de la conférence de Tilsitt, la même année, Napoléon et le tsar Alexandre Ier, provisoirement alliés, s’entendirent pour attaquer les possessions de la Suède : la mémoire des expéditions de Charles XII sur les rivages baltiques de la Russie au début du XVIIIe siècle était encore très vive et les Russes virent dans l’affaiblissement inespéré du royaume scandinave l’occasion de construire un solide glacis anti-suédois. La Suède dut s’incliner devant la Russie en 1809. Au traité de Fredrikshamer, elle dut consentir à céder à son puissant voisin la Finlande ainsi qu’une grande partie de ses territoires de l’extrême-Nord. Un tiers de la superficie du royaume et un quart de sa population passaient ainsi sous domination russe. L’année 1810 infléchit définitivement le cours de l’histoire suédoise : la Suède se vit contrainte de rompre ses relations diplomatiques avec l’Angleterre et de se soumettre au blocus continental ; surtout, le Parlement (Riksdag) désigna le maréchal Bernadotte comme prince-héritier, le roi Charles XIII étant resté sans descendance. Bernadotte devint roi en 1818 sous le nom de Charles XIV et mena jusqu’à sa mort, en 1844, une politique de prestige extérieur. Au lieu de chercher une illusoire revanche à l’Est sur les Russes, il se rapprocha d’Alexandre Ier, avec lequel il conclut une alliance contre la France et son allié nordique, le Danemark, auquel il espérait ravir la Norvège. Battu, le Danemark se vit imposer par le traité de Kiel, en janvier 1814, l’abandon de la Norvège : celle- ci, tout en conservant sa souveraineté, fut intégrée dans une union avec le royaume de Suède. Les règnes de Bernadotte et de son fils Oskar Ier (1844-1859) uploads/Geographie/ echappees-nordiques-les-maitres-scandinaves-et-finlandais-1870-1914-en-cahier-peda02-pdf.pdf

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