20 NOUVELLES DE LA RÉGION ET D’AILLEURS Lettre d’information sur les pêches de

20 NOUVELLES DE LA RÉGION ET D’AILLEURS Lettre d’information sur les pêches de la CPS n°134 - Janvier/Avril 2011 Essais d’élevage de langoustes en Nouvelle-Calédonie : c’est le début de la saison ! par Antoine Teitelbaum Depuis deux ans, les services provinciaux des pêches de Nouvelle-Calédonie tentent de mettre en place, à titre expérimental, une petite filière d’élevage de langoustes Panulirus ornatus prélevées dans le milieu naturel au stade puerulus, principalement au moment de leur fixation dans le lagon. En 2009, des agents des services des pêches de Nouvelle-Calédonie ont eu l’occasion de participer à un voyage d’étude au Viêt-Nam où ils ont pu assister à toutes les étapes de la filière, du collectage au grossissement dans des cages en mer. Le procédé est assez simple à mettre en œuvre, mais il est indispensable de trouver au préalable des sites adaptés pour la fixation des pueruli. Une fois ces sites définis, des collecteurs peuvent être mouillés. La principale espèce ciblée en Nouvelle- Calédonie est P. ornatus, qui pond en saison chaude, de sep- tembre à janvier. Compte tenu de la durée importante du cycle larvaire de cette espèce de langouste, il a été estimé que les col- lecteurs devraient être installés pour mars ou avril. Dès que des pueruli apparaissent sur les collecteurs (surtout en période de nouvelle lune), ils sont prélevés et placés dans des cages en mer où ils sont nourris et poursuivent leur croissance jusqu’à atteindre une taille commercialisable. Les premiers essais ont eu lieu en 2009 dans la Baie de Ouano (près de La Foa), lieu réputé de colonisation des langoustes. Au vu des résultats assez encourageants, de nouveaux efforts ont été engagés pour appuyer le développement de cette nou- velle filière. Pour les premiers essais, quelques centaines de langoustes ont été prélevées à l’aide de deux filières équipées de collecteurs ; ce nombre est toutefois insuffisant pour faire décoller cette activité en Nouvelle-Calédonie. Les techniques de grossissement à plus grande échelle seront démontrées à une date ultérieure. Ainsi, la Province Nord et la Province Sud ont décidé, de concert avec l’Agence de développement économique de Nou- velle-Calédonie (ADECAL) et avec le concours de la CPS, d’in- vestir dans des essais de développement de la filière langouste en 2011 et se sont mis d’accord sur deux axes prioritaires : 1) accroître le nombre de juvéniles disponibles en organisant la collecte dans un large éventail de sites de Nouvelle-Calédonie ; et 2) réaliser une étude de faisabilité technique sur le grossisse- ment en cages des langoustes à échelle commerciale. Pour la Province Nord, un pêcheur de Canala et un pêcheur de Koné, et pour la Province Sud, un pêcheur de Thio et un pêcheur de Yaté ont été sélectionnés pour suivre une forma- tion, en plus des pêcheurs qui ont pris part au projet pionnier de la Baie de Ouano (Société Aquacole de Ouano). Tous les pêcheurs choisis viennent de régions réputées pour être des sites de recrutement des langoustes. En avril 2011, ils se sont retrouvés à Ouano pour confectionner les collecteurs de larves, afin qu’ils soient installés en mer dans le courant du mois. Des cages ont été assemblées en radeau flottant et mouillées dans la Baie de Ouano. Avant leur transfert dans les cages de grossissement de Ouano, tous les juvéniles prélevés en 2011 seront gardés pendant plusieurs jours par les pêcheurs. Toutes les parties prenantes espèrent que le nombre de pueruli de langoustes récoltés dans les cinq sites de collecte sera suffi- sant pour donner un coup d’accélérateur au développement de cette nouvelle filière passionnante. Si elle est réalisée correcte- ment, la phase de grossissement doit permettre aux langoustes d’atteindre une taille consommable en 6 à 9 mois. Panulirus ornatus est l’espèce tropicale à la croissance la plus rapide. De quoi se prendre à rêver de déguster des langoustes élevées en Nouvelle-Calédonie pour le prochain réveillon de nouvel an ! Pour plus d’information : Adrien Rivaton (ADECAL) : arivaton@lagoon.nc Claire Marty (Province Nord) : c.marty@province-nord.nc Thomas Requillart (Province Sud) : thomas.requillart@province-sud.nc Antoine Teitelbaum (CPS) : AntoineT@spc.int Puerulus de langouste fraîchement pêché. Image : Henri-Luc Fogliani. 21 NOUVELLES DE LA RÉGION ET D’AILLEURS Qu’est-ce qu’un piège à pueruli de langouste ? On peut fabriquer des collecteurs de pueruli de langouste à partir de quasiment n’importe quel matériau. Il faut toutefois les placer dans l’eau au bon moment et au bon endroit pour attirer les jeunes langoustes qui vont se fixer sur le substrat. En général, elles maintiennent leur distance avec le fond marin où le risque de prédation est important. Dans certaines régions de Nouvelle-Calédonie, où a lieu le recrutement, il est possible de voir des centaines de petits pueruli sous les bouées, la coque des bateaux ou encore les lignes de mouillage. Pour les besoins du projet, les services des pêches se sont inspirés de ce qui a été développé au Viêt-Nam, pour la simple raison que la technique a fait ses preuves. En Nouvelle- Calédonie, les collecteurs de pueruli de langouste sont fixés sur des filières (horizontales) suspendues près de la surface. Lorsqu’elles cherchent à se fixer, les larves de langouste trouvent en chemin les collecteurs et s’y cachent. Les filières sont ensuite retirées de l’eau pour que les pueruli soient prélevés des collecteurs. Les larves sont alors prêtes pour la phase de grossissement. En Nouvelle-Calédonie, les collecteurs ont été fabriqués à l’aide de toile à ombrer et de pieux en bois dans lesquels on a percé des trous. Images: Henri-Luc Fogliani. Mission de « formation en santé aquacole » en Australie occidentale par Rarahu DAVID Responsable du programme santé des élevages aquacoles polynésiens hors huîtres perlières, Service de la pêche, Polynésie française En 2008, suite à des échanges entre le laboratoire Animal Health du Department of Fisheries de Perth (FHL, Australie occiden- tale), le Laboratoire de Biotechnologie et de Qualité de la Perle (LBQP, Ifremer) et le service de la Perliculture (PRL), une mission du Dr Brian JONES et de sa collaboratrice, le Dr Fran STEPHENS a pu être organisée au sein de la plate-forme technologique PRL-Ifre- mer-SPE basée au centre Ifremer de Vairao, Tahiti. Cette visite aura permis des échanges fructueux en matière de pathologie des éle- vages d’huîtres perlières mais également au niveau des pathologies de crevettes et de poissons. En effet, le laboratoire FHL est chargé du diagnostic des pathologies des animaux aquatiques (exceptés les mammifères) de l’état d’Australie occidentale. Et le docteur Brian JONES, pathologiste principal de ce laboratoire est un éminent scientifique de renommée mondiale en pathologie aquatique. Aussi, afin de parfaire notre formation aux techniques de dia- gnostic spécifique au milieu marin (notamment en microbio- logie et en histologie), une mission a été organisée conjoin- tement entre le FHL et le SPE pour l’accueil au sein du FHL de Perth d’un agent du SPE (Mlle Rarahu David, responsable du programme santé des élevages aquacoles polynésiens hors huîtres perlières) et d’un agent de l’Ifremer (M. Pevatu- noa Levy, responsable de l’histologie au LBQP) durant deux semaines au mois de septembre 2010. Cette visite a été l’occasion de faire un point sur l’élaboration prochaine d’un atlas histopathologique spécifique du Paraha peue, Platax orbicularis. Les bases de ce premier guide histo- logique de l’espèce ayant été lancées à Tahiti, le projet présenté doit être encore amélioré avec les conseils du Dr Brian Jones. Dans ce contexte, Pevatunoa Levy a pu être formé aux tech- niques histologiques utilisées au FHL : notamment à l’utilisa- tion de solutions de décalcification (ramollissement des arêtes et des écailles avant le traitement des échantillons). Dans le même temps, Rarahu David a été accueillie au labora- toire de microbiologie du Dr Nicky B. Buller (auteur du livre Bacteria from Fish and Other Aquatic Animals : a Practical Identification Manual, 20041, téléchargeable sur Internet). Elle a été formée aux différentes techniques de diagnostics utilisées en routine dans ce laboratoire pour l’identification des bac- téries sévissant chez les organismes marins. Ils utilisent une quinzaine de tests biochimiques et enzymatiques proches de ceux retrouvés dans les galeries « api » utilisées à Tahiti, et que nous mettrons en place prochainement. Le Dr Nicky B. Buller uploads/Geographie/ elevage-langouste-nouvelle-caledonie-pdf.pdf

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