Diredeur : Antoine TURMO Adresse : VI9 Union Régionale C. N. T. Bourse du Trava

Diredeur : Antoine TURMO Adresse : VI9 Union Régionale C. N. T. Bourse du Travail P lace Saint-Sernin TOULOUSE (H.-G.) ★ ABONNEMENT Annuel .. . .. 20,00 F Semestriel .. .. 10,40 F HEBDOMADAIRE ♦ ORGANE DE LA VI» UNION RÉGIONALE DE LA C. N. T. F. N' 78 30 juin 1963 Prix : 0,40 F P L U T O T L A R E V O L U T I O N Q U E L A G U E R R E LE Parmi les publications que nous recevons de ce pays, nous ne man- quons pas de mentionner une nou- velle mensuelle dont le premier numéro est paru en mars 1963. Ce qu’il est interessant de no- ter est que c’ est un joumal fait et animé par des jeunes qui se présente ainsi, en première page, avec son titre : « Le Copain » est né : Parents, jeunes ouvriers e.t étudiants de 16 à 20 ans. — Nationalité : LI­ BERTE. _ Religión DIALO­ GUE. » Dans le premier éditorial de l’ équipe de ce joumal, quelques courts extraáts à relever : « Le journal n’est pas au Ser­ vice de telle ou telle doctrine. II n’est et ne sera qu’au Service de la liberté. Chacune des associa - tions aussi bien que tous les ré- dacteurs devront s’engager. Mais le journal lui-méme est et demeu- rera libre. » n est difficíle de compren­ dre que des jeunes de dix-huit ans soient considérés assez vieux pour se marier et élever une fa- mille, mais pas assez vieux pour penser. II est illogique qu’un jeune Qu’une telle affirmatíon ne soit pas nouvelle, cela est admis par­ le plus grand nombre, sinon tous, de ceux qui désirent une transfor- mation sociale. Si je fais une res- triction pour certains qui peuvent appréhender la révolution, telle qu’ on a pu et qu’ on peut la conce- voir, de méme qu'ils appréhendent la guerre, c’ est que ces deux ac- tíons peuvent étre et sont généra- trices de víolence. D’oii je tíens à disserter sur ce sujet. Mais pour que cette dissertation se fasse à bon escient, íaut-il ten- ter de prévoir quel genre de guerres les gouvernants risquent de nous faire subir. Devant les perspectives enrayan­ tes qu’ une guerre nucléaire nous laisse entrevoir, si cette derniere se déclenchait, il ne pourrait guére y avoir de solution pour sauver l’humanité. II faut que les hu- mains n’ arrivent pas á un tel dé- clenchement. Certes, la grande peur des différentes parties des populations, méme chez les gou­ vernants et leurs séides, fait re- culer un tel niassacre, car d’in- nombrables quantités d’humains ne manqueraient pas de périr. Mais nous pouvons étre à la merci d’ un ou de quelques fous; ou encore, comme ces moyens de dévastation sont réglés mécaiiiquement, il sufiit d’une simple erreur mécanique pour que le déolenchement s’ ac- complisse involontairement, d’au- tant plus que la fabrication d’en- gins nucléaires va se développant et que leur utilisation ne peut qu’ en découler. C’ est le fait des Etats, car ils ne se conçoivent sans organiser des guerres; que cela soit dans n’importe quel endroit de la pla­ ñóte terrestre, les Etats trouvent toujours des causes pour faire massacrer les peuples. Appréhen- dant une guerre avec des engins nucléaires, il se pourrait que les Etats, ne voulant pas manquer à leur role, organisent quelques guerres clàssiques, se déroulant selon les normes précédentes, car pour cela, ils entretiennent des armées et développent aussi la fabrication des armements que l’ on peut considérer ordinaires. De toute façon, si les humains ne savent pas se débarrasser des Etats, ils risquent d’ étre victimes; pour leur éviter cela, nous faisons notre possible pour leur faire com­ prendre la nécessité de la Révolu­ tion. Que la guerre soit le déchaine- ment des violences, cela n’est nul- lement contestable. Quant à la Révolution, cela pourrait étre dif- férent, sans que j’ose l’afíirmer. Les transformateurs sociaux, pour- tant révolutionnaires, sont plutót, en principe, non-violents, car vou­ lant un ou des milieux sociaux oü la fratenité et l’ harmonie pour- raient régner et toute víolence étant exclue, ils ne peuvent ni ne veulent étre violents pour aboutir aux résultats escomptés. Ce sont soit assez vieux pour aller se faire tuer à la guerre et pas assez vieux pour comprendre pour quoi il doit erever. » Non seulement la je.unesse de- vrait pouvoir penser, mais elle doit de penser. C’est pour elle une oblí- gation, car cette jeunesse aura plus tard à faire face, à des pro­ blemes bien plus graves encore que ceux qu’ont connus les géné- rations passées. Penser est done plus qu’un droit pour la jeunesse : c’est un devoir. (Suite en page 2.) des possibilités qui doivent étre mises en pratique. Pour cela, il faut que les révo- lutíonnaires ayant des connais- sances assez nettes aient la ferme volonté d’ aboutir. Changer l’orga- nisatíon sociale veut dire éliminer les exploiteurs, les parasites, et prendre en maín, par ceux-lá mémes qui produisent, la produc- tion et la répartitlon; mais il se peut que la grande masse des spoliés actuéis, quoique désirant un mieujt-éfcre, ne sache pas trop comment l’instaurer, d’ oú l’action d’ une forte mínorité de révolu- tionnaíres pour inciter la masse á agir et lutter avec elle. D’une maniére générale, les révolution­ naires sont des producteurs ou l’ ont été. Ils savent done à quoi s’en tenir; jusqu’à preuve du con- traire, tout début de mouvement révolutionnaire ne se conçoit que par une gréve générale qui doit permettre aux exploités de se con­ certar pour exproprier les exploi­ teurs. Des révoltes populaires et mouvements révolutionnaires pré- cédents nous prouvent qu’il est possible de se libérer à condition d’ ètre fermement conscients et vo- lontaires Mais peut-on nous dire, les maitres actuéis, que ce soient les gouvernants et tous les exploi­ teurs, ne voudront pas se laisser facilement déposséder sans faire intervenir leurs forces repressives. A savoir. Nous venons de connaí- tre un dernier exemple : celui de la gréve des mineurs; quoique ce mouvement n’ était pas de libéra- tion, mais simplement d’une mi- nime revendication, malgré les or­ dres autoritaires du gouvernement, les grévistes n’en ont tenu nulle- ment compte, et devant la solida- rité effective d’une grande partie du peuple français, les forces de répression n’ont pas reçu d’ ordres pour intervenir. Pourtant, nous savons à quoi nous en tenir sur ces forces; elles ne sont composées que de brutes qui sont dressées pour exercer la violence. Done, les révolutionnaires peu­ vent désirer faire une transíor- mation sociale sans étre violents. Mais il peut en étre autrement des profiteurs actuéis, ainsi que de l’ Etat qui ne tiendra nullement à abdiquer; nous avons à tenir compte de nombreux exemples passés et actuéis. Pour cette lutte flnale, l’ Etat, au service des exploiteurs, jouera son va-tout et les révolutionnaires se- ront contraints de se défendre s’ ils ne veulent tous périr; ce sont ces formes de lutte qui doivent étre envísagées. Je n’ai aucune préten- tion de préconiser comment cela pourra se dérouler, mais je tiens à faire des constata tions et à émettre des réflexions sur ces der- niéres. Toutes les fois que les masses populaires ont déclenché un mou­ vement révolutionnaire, le début de ce mouvement s’ est présenté, presque toujours, d'une façon víc- torieuse; souventes fois, l’ euphorle qui en découlait arrivait à calmer l’ardeur de certains participants à ce mouvement, alors qu’il faut conserver cette ardeur et ne pas cesser de développer les conquétes qui ont été faites. Quoi qu’il en soit, les forces opposantes à la libératáon réagissent, se servant de leurs formes de lutte violente en se mettant en état de guerre. Pour se défendre, les révolution­ naires, par la forcé des choses ou par erreur, adopbent les formes de lutte de leurs ennemis et alors il est déplorable de constater qu’ils vont vers la défaite. Ainsi en a été, selon mon point de vue, le dernier mouvement de libéiration qu’ont tenté nos camarades espa- gnols; ils ne pouvaient lutter vic- torieusement contre des armées aguerries en adoptant les mémes formes de lutte; il est vrai que beaucoup d’ autres circonstances ont été à leur détriment. Je ne puis m’étendre à ce sujet. II est à constater que d’autres précédentes luttes révolutionnaires ont connu la défaite par les mémes causes, telles la Commune de Paris de 1870 et aussi la graiide Révo­ lution de 1789, qui s’ est laissée noyauter par le militarisme, dont certains révolutionnaires avaient la prétention d’apporter la Liberté á travers le monde, à la pointe des ba'íonnettes. II faut done que les révolution­ naires trouventi des formes de lutte différentes, mais que, devant certains faits, ils n’hésitent pas á tenter de déclencher la lutte révo­ lutionnaire. Ainsi, jusqu’ à ces derniers temps, pour faire tenir leurs peuples tran­ quil·les, les Etats ont declaré des guerres. Qu’ en sera-t-il par la suite ? ~ (Suite en pase 2J v uploads/Geographie/ espoir-78.pdf

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